Bernard Barbara, Directeur de Recherche CNRS

publicité
Yuriy BUNKOV
Prix Fritz London 2008
Yuriy Bunkov, chercheur du prestigieux Institut Kapitza, a été recruté au CNRS
en 1995. Il a contribué à l’essor de la recherche sur les fluides quantiques à
Grenoble. Yuriy Bunkov apporte sa connaissance profonde de l’3He
superfluide, des ultra-basses températures, ainsi que son intuition en physique
et un grand enthousiasme pour la recherche. Le groupe Ultra-basses
températures de l’Institut Néel, Grenoble, conserve en ce moment le record du
monde pour le refroidissement de l’3He superfluide.
L’3He superfluide est une matière quantique, qui a de nombreuses similarités,
du point de vue théorique, avec d’autres systèmes quantiques multiparamètres, comme, par exemple, notre Univers.
Beaucoup des découvertes de Yuriy Bunkov et collaborateurs, ont les mêmes bases de théorie quantique
des champs que la cosmologie et la physique des particules. L’une de ses découvertes, la précession
cohérente d’aimantation, a été récompensée par le prix Fritz London en 2008. Le problème actuellement à
l’étude à Grenoble est l’orientation quantique du paramètre d’ordre de l’3He par des impuretés anisotropes.
Le sujet corrélé est la construction d’un détecteur de Matière Noire sur les bases de la physique des basses
températures pour les WIMPs.
Yuriy Bunkov, partage avec Vladimir Dmitriev et Igor Fomin de l’Institut Kapitza à Moscou, le prestigieux prix
Fritz London, la plus haute distinction en physique des basses températures (Amsterdam Août 2008), attribué
tous les 3 ans. Depuis l’existence du prix London en 1957, neuf de ses lauréats ont obtenu le prix Nobel.
Bertrand MENAERT
Cristal du CNRS 2007
Bertrand Ménaert, Ingénieur de Recherche au CNRS depuis 1993, est docteur
en sciences et génies des matériaux de l’Université de Nancy I. Il rejoint
Grenoble en 2000 après un parcours initial à Nancy où en 1990 il est
cofondateur de la société lorraine Cristal Laser SA. Cette société, aujourd’hui
parmi les leaders mondiaux des producteurs de cristaux non linéaires, a été
créée sur la base de brevets CNRS dont Bertrand Ménaert est co-auteur.
Il est un spécialiste très reconnu de la croissance cristalline en solution à haute
température (méthode des flux). Ses travaux ont porté sur l’élaboration de
monocristaux pour l’optique non linéaire, en particulier sur la cristallogenèse de
nombreux composés de la famille de KTiOPO4 (KTP). Son travail actuel porte sur la croissance de cristaux
artificiels micro-structurés massifs de KTP constitués de domaines ferroélectriques périodiquement alternés
pour des applications optiques non linéaires par Quasi Accord de Phase. Un autre aspect de son travail
concerne l’orientation et la mise en forme des cristaux notamment avec la réalisation de géométries non
conventionnelles comme des cylindres et des sphères monocristallines pour permettre leurs caractérisations
optiques ou leurs exploitations dans des dispositifs.
Créé par le CNRS en 1992, le «cristal» est une distinction qui récompense chaque année ingénieurs, ou
techniciens qui, par leur expertise technique et leur créativité, contribuent à l’avancée des savoirs et des
découvertes scientifiques.
Wolfgang WERNSDORFER
ERC Call 2008
Wolfgang Wernsdorfer, Directeur de Recherche, au CNRS depuis 1996, est un
scientifique de renommée mondiale, leader de l’étude du magnétisme à l’échelle
nanométrique et, plus généralement de la nanophysique. Après des études à
l’Université de Würzburg puis à l’ENS-Lyon, il a rejoint Grenoble en 1993 comme
étudiant d’A. Benoit et B. Barbara.
Il a développé alors le célèbre magnétomètre micro-SQUID pour la première
mesure du retournement d’aimantation d’une nanoparticule unique de cobalt,
constituée de 1000 atomes. Il a ensuite appliqué cet outil exceptionnel à l’étude
du retournement progressif de l’aimantation par effet tunnel quantique dans des molécules magnétiques.
Pionnier de la spintronique moléculaire, il a démontré avec son équipe l’existence à basse température d’une
transition de phase quantique dans une molécule unique de C60. Wolfgang Wernsdorfer a publié avec plus de
40 équipes internationales à travers le monde.
Travailleur acharné et scientifique inspiré, W. Wernsdorfer est un lauréat particulièrement brillant de la
compétition lancée par l’European Research Council (ERC) pour les «advanced grants». Ces bourses ont
pour objet de «stimuler l’excellence scientifique en finançant et encourageant les chercheurs réellement
créatifs et de tout premier plan». Nul ne méritait une telle récompense plus que W. Wernsdorfer, prix Olivier
Khan 2006. L’objectif de ce projet est de marier les deux domaines, électronique moléculaire et électronique
de spin, pour faire émerger une nouvelle : Electronique de Spin Moléculaire en utilisant entre autres la
molécule-aimant unique comme composant de base des nouveaux dispositifs pour des applications
potentielles en électronique.
Xavier BLASE
Médaille d’argent du CNRS 2008
Xavier Blase, docteur de l’UC Berkeley sous la direction de S.G. Louie et
postdoctorant à l’EPFL-Lausanne avec Roberto Car, entre au CNRS en 1996,
affecté au LPMCN (Université Lyon 1 et CNRS) de 1996 à 2008 en tant que
Chargé, puis Directeur de Recherche. Il rejoint l’Institut Néel en Mars 2008.
Entre développements méthodologiques et applications, son activité illustre le
rôle croissant des simulations quantiques ab initio dans la compréhension des
phénomènes physiques en matière condensée et en nanosciences. Ses activités
de recherche l’ont conduit à en explorer de nombreux domaines, des
mécanismes de croissance des nanotubes à la supraconductivité du diamant et
du silicium dopés. Ses travaux récents portent sur le transport électronique dans les systèmes moléculaires
(nanotubes, nanofils, graphène).
La limpidité de ses exposés, l’originalité de sa pensée sont une richesse exceptionnelle pour les collègues
théoriciens et expérimentateurs de l’Institut Néel et au-delà, qui en ont tiré profit bien avant son arrivée sur le
site.
Xavier Blase vient de recevoir la médaille d’argent 2008 du CNRS pour sa «contribution majeure au
développement des simulations quantiques ab initio en France».
Lucien BESOMBES
Prix J. Herbrand 2008
Lucien Besombes docteur de l’Université Joseph Fourier, post-doctorant dans le
groupe d’Optoélectronique Quantique de l’Université de Southampton (UK), a
été recruté au CNRS en Octobre 2003 en tant que Chargé de Recherche au
Laboratoire de Spectrométrie Physique puis a rejoint l’Institut Néel à sa création.
Au sein de l’équipe mixte Institut Néel-CNRS-UJF & Inac/CEA Lucien Besombes
a contribué de façon essentielle au développement des études de spectroscopie
optique sur les structures nanométriques que sont les boîtes quantiques, selon la
citation du palmarès : «Il a précisé leurs propriétés physiques, et mis en
évidence l’importance de leurs interactions avec leur environnement (vibrations
cristallines, fluctuations de charges)». Il a aussi détecté le moment magnétique d’un atome unique dans une
boîte quantique unique. Cette première mondiale ouvre la voie à la manipulation d’un système quantique
solide et à une électronique de spin prometteuse. Jeune chercheur inventif et d’une grande rigueur dans un
laboratoire qui avait acquis un savoir-faire éminent dans l’art de fabriquer et d’isoler ces objets
nanoscopiques, il a su inventer des méthodes nouvelles de spectroscopie qui permettent l’observation, la
manipulation et l’exploitation des boîtes quantiques.
Lucien Besombes reçoit le prix Herbrand 2008, un prix de physique «jeune chercheur» de l’Académie des
Sciences. Le prix Herbrand est attribué tous les deux ans pour récompenser des chercheurs de moins de 35
ans dont les travaux auront été jugés utiles au progrès des sciences physiques ou de leurs applications
pacifiques.
Dominique GIVORD
Grand Prix Louis Néel 2007
Dominique Givord, Directeur de Recherche, au CNRS depuis 1969, est un
expert mondial du magnétisme de la matière et des matériaux qui l’ont conduit à
l’ILL au début de sa carrière. Dominique Givord a contribué à la mise en
évidence de diverses propriétés magnétiques originales dans les systèmes
métalliques (effet Invar, terme correctif à la loi de de Gennes, ordre dans l’état
para-magnétique). Il s’est ensuite intéressé à la compréhension de la coercivité
dans les matériaux pour aimants. Cette contribution a attiré l’attention d’un
constructeur automobile étranger qui l’a invité récemment avec son équipe à
collaborer à la recherche d’aimants à très forte coercivité destinés à la traction
électrique. Ces mêmes dernières années, Dominique Givord a découvert en
collaboration avec deux autres équipes, aux USA et en Espagne, que le superparamagnétisme de
nanoparticules peut être bloqué par interaction avec une matrice antiferromagnétique. Il a aussi montré que
les propriétés magnétiques d’un métal peuvent être modifiées par l’application d’une tension électrique.
Tout en maintenant un engagement très actif au service de la communauté scientifique, D. Givord a su
poursuive une recherche au plus haut niveau qui associe de façon particulièrement équilibrée recherche
fondamentale et applications : auteur de plus de 250 articles, membre de nombreux comités à l’étranger,
auteur de 7 brevets, régulièrement engagé dans des collaborations industrielles.
Le 1er grand prix Louis Néel Physique et Applications lui a été décerné en 2007. Il récompense «l’excellence
de travaux de recherche en sciences physiques et une carrière exemplaire associée à des développements
technologiques en liaison directe avec le monde de l’entreprise».
Bernard BARBARA
Prix A. Joannidès 2007 - GP Gentner-Kastler 2008
Médaille Blaise Pascal 2008
Bernard Barbara, Directeur de Recherche CNRS-Institut Néel Grenoble, est un
chercheur exceptionnellement créatif. Il a ouvert des domaines de recherche
variés et introduit des idées qui ont marqué des aspects importants du
magnétisme.
Lors de sa thèse, il a découvert les parois dites étroites, caractéristiques des
systèmes à très forte anisotropie. Il a ensuite mis en évidence la compétition
existant dans certains alliages de terres rares entre interactions magnétiques et
effet Kondo, puis il a révélé les lois d’échelle accompagnant la transition de
phase des verres de spin. La découverte du retournement du moment
magnétique par effet tunnel quantique dans les molécules Mn12 a eu un profond impact sur le développement
du magnétisme moléculaire. A la suite de cette découverte, Bernard Barbara a révélé comment le
retournement d’aimantation d’ions de terres rares isolés obéissait au même type de dynamique quantique.
Ses études les plus récentes appliquent la résonance magnétique à de tels systèmes et elles révèlent leur
potentiel pour la réalisation de q-bits, objets élémentaires de l’information quantique.
Bernard Barbara a reçu en 2007 le prix Alexandre Joannidès de l’Académie des Sciences récompensant des
recherches «utiles au bien public et dignes d’encouragement», la médaille Blaise Pascal, attribuée par
l’Académie européenne des sciences, reconnaissant une contribution exceptionnelle aux sciences et
technologies et enfin le prix Gentner-Kastler de la SFP et de la DPG attribué alternativement à un physicien
français et à physicien allemand pour une contribution éminente en physique.
Téléchargement