La Charia et les Taliban – Nadia Panchaud
1. Introduction
Parler de la Charia et des Taliban m'a paru être une bonne manière d'aborder autant le côté de la vie
pratique en Afghanistan sous le régime des Taliban (jusqu'en 2001) que celui de la religion
islamique, puisque la Charia les lie tous deux. Ce sujet m'attirait beaucoup, car j'ai toujours aimé
découvrir d'autres civilisations et d'autres cultures, mais, en plus, il s'agit ici d'un sujet d'actualité et
de controverse qui nous concerne de près par ce que le monde est en train de vivre. La controverse a
aussi été un attrait supplémentaire, car on dit tellement de choses et on émet tant d'avis divers et
contradictoires à ce sujet qu'on ne sait plus où on en est. Qui faut-il croire ? Les promusulmans qui
vous disent que l'islam est amour et tolérance ou ceux qui le peignent avec les couleurs de l'enfer ?
Donc, c'est également pour me faire ma propre opinion que j'ai entrepris cette recherche.
Mais aussi pour comprendre un peu mieux pourquoi la pratique de l'islam en Afghanistan a atteint
de telles dérives, tandis que certains pays musulmans vivent de manière beaucoup plus paisible et
plus ouverte.
En abordant ce thème, je ne savais presque rien de l'islam, mais une fois plongée dans ce monde si
différent, j'ai été fascinée. J'ai été de surprise en surprise, et étant partie sur la base que l'islam ne
pouvait pas être si mauvais que cela, j'ai été surprise de découvrir que tout n'est pas aussi rose que je
l'espérais, ou que les textes le laissaient entendre.
Mes recherches n'ont pas été des plus faciles, j'ai rencontré quelques difficultés. En effet, les livres
abordant ce thème en français ne sont pas légion, et n'ayant pas le temps d'apprendre l'arabe en si
peu de temps, j'ai dû également aller chercher mes informations dans le rayon anglophone, mieux
pourvu. Une autre difficulté est de réussir à se procurer ces livres (la bibliothèque ne peut pas tous
les avoir, malheureusement) : les faire venir de l'étranger n'est pas une sinécure et les maisons
d'édition musulmanes francophones qui les détiennent sont rares. Et ce sont souvent les mêmes
auteurs que l'on retrouve, donc le risque de se faire influencer par la vision d'un seul existe.
Le fait de dépendre uniquement de traductions, n'ayant pas accès aux textes originaux en arabe, était
un peu frustrant. Surtout quand on sait qu'il est très difficile de rendre fidèlement le Coran dans une
autre langue à cause de sa forme, de sa complexité et de la différence de mentalité dans la langue.
La plupart des présentations de l'islam s'arrêtent au XIIe-XIIIe siècles et après c'est le grand vide;
comme si rien n'avait changé depuis là. Pour combler ce « trou », il faut extrapoler, tout en étant
prudent pour imaginer ce qui s'est passé.
Le danger sur un tel sujet est aussi de ne pas avoir des avis neutres des spécialistes : entre les
Arabes qui ont tendance à présenter l'islam sous un trop beau jour et les Occidentaux qui se laissent
emportés par les préjugés ou le rendent plus sombre qu'il ne l'est ou bien, encore disent des choses
par ignorance, il faut savoir garder de la distance. Et cela d'autant plus, car c'est un sujet religieux et
que les gens se fâchent vite dès qu'on parle de religion.
1.1 Précisions
Chaque fois que j'ai cité un verset du Coran, j'ai pris la traduction de D. Masson, éd. Folio classique
ou, si elle me venait d'ailleurs, je l'ai signalé.
Quand on parle de traduction, on parle aussi de retranscrire les noms : l'alphabet n'étant pas le
même, les traducteurs rendent les sons comme ils le peuvent dans leur langue, et cela débouche sur
une multitude d'orthographes différentes. Il y a aussi le problème de savoir s'il faut mettre un « s » à
Taliban, qui est déjà un mot pluriel en arabe, et ce n'est qu'un exemple. Pour ce travail, j'ai choisi
une des orthographes et m'y suis tenue tout du long.
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