24e Colloque CORAIL Département LLSH, UNC, Nouville L’enquête de terrain en Nouvelle-Calédonie (et dans le Pacifique) : Enjeux théoriques, méthodologiques et éthiques 15 et 16 novembre 2012 Université de la Nouvelle-Calédonie Organisation : CNEP Lieu : Université de la Nouvelle-Calédonie, Campus de Nouville, Amphi 250 et Salles L 18 et L19 La question du terrain de recherche ne se réduit pas à la définition d’une localisation ou d’un espace géographique. Si ce critère est bien sûr important, il s’articule à d’autres dimensions : un terrain est également un espace temporel, social et institutionnel, il peut aussi être multi-situé. Par ailleurs, le terrain n’est pas un « objet » dissocié du chercheur, c’est un réseau d’interactions et de positionnements, réseau d’acteurs, d’institutions, d’objets, d’idée, etc. fréquenté et transformé par le chercheur (Blanchet1, 2011). A la clef, des questions qui sont inséparablement théoriques, méthodologiques et éthiques. C’est cette constellation d’enjeux générés par la recherche de terrain en sciences sociales qui nous intéresse ici, sachant qu’elle a fait l’objet d’une littérature abondante – sans doute plus dans le monde anglophone que dans le domaine francophone2 –, mais souvent parcellaire. Espace insulaire, la Nouvelle-Calédonie, comme tout terrain de recherche, ne répond pas à une définition purement géographique. Elle est en particulier engagée dans un processus de décolonisation inédit dont les effets sur la manière de penser et de faire de la recherche de terrain n’ont pas encore été complètement explorés : quelle forme prend la « décolonisation de la recherche », expression qui a donné lieu à des controverses importantes dans le Pacifique anglophone, dans le contexte néocalédonien contemporain ? Tel est le contexte politique et intellectuel dans lequel s’inscrit le 24ème colloque CORAIL qui souhaite réunir chercheurs expérimentées et jeunes chercheurs de disciplines diverses dont le « terrain de recherche » est/ se situe la/en Nouvelle-Calédonie. Sont attendues des contributions qui rendent compte et discutent à la fois des conceptions ou définitions du terrain, des pratiques et des expériences de terrain de chercheurs travaillant en Nouvelle-Calédonie (et dans le Pacifique) principalement, mais pas seulement, dans le champ des sciences humaines et sociales, permettant ainsi de poser des questions croisées (entre disciplines et approches) sur les questions de politique et d’éthique du terrain. Trois précisions ici, qui expriment les reconfigurations de la recherche dans le contexte néocalédonien, et permettent d’esquisser les contours de la participation attendue : (1) Les terrains en prise avec des enjeux contemporains seront appréciés : mine, entreprise, administrations communales et provinciales, dispositif environnementaliste, etc. (2) Le débat ne s’arrêtera pas aux sciences sociales qualitatives et aux méthodes ethnographiques (et aussi archivistiques et archéologiques), et les 1 « Nécessité d’une réflexion épistémologique », in Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures, Approches contextualisées, Editions des archives contemporaines. 2 Voir toutefois les publications en 2008 de J.-P. Olivier de Sardan La rigueur du qualitatif. Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique et de D. Fassin et A. Bensa Les politiques de l’enquête. Epreuves ethnographiques. 1 contributions d’économistes, agroéconomistes ou sociologues analysant des expériences d’enquêtes quantitatives sont les bienvenues. (3) Les chercheurs en sciences sociales n’ont pas le monopole du savoir sur les sociétés et il sera intéressant de discuter (i) des interactions (dialogue, compétition, etc.) avec d’autres producteurs de savoir social (ONG, leaders autochtones, coutumiers, etc.) et (ii) des difficultés éventuellement rencontrées dans le cours du terrain (accès, question de la restitution, etc.). La vocation de ce colloque (comme tous les colloques CORAIL) est pluridisciplinaire, rassemblant anthropologues, sociologues, historiens, géographes, archéologues, (socio)linguistes, économistes, archéologues, politistes, et au-delà : biologistes et écologues font aussi du terrain et doivent également gérer les enjeux associés de stratégie et d’éthique. Comité scientifique : Simon Batterbury (Université de Melbourne), Adriano Favole (Université de Turin, Italie), Véronique Fillol (CNEP, UNC) Patrice Godin, (anthropologue consultant, Nouvelle-Calédonie), Sonia Grochain (IAC, Nouvelle-Calédonie), Jean-Brice Herrenschmidt (GIE Océanide/IRD), Pierre-Yves Le Meur (IRD), Isabelle Merle (CNRS, CNEP, UNC), Hamid Mokaddem (IFNNC, CNEP), Hervé Jourdan et/ou Eric Vidal (IRD), Claire Moyse (Inalco/CNRS), Gilles Pestaña (CNEP, UNC), Bernard Rigo (CNEP, UNC), Marie Salaün (EHESS, Paris 5), Jean-Michel Sourisseau (CIRAD), Serge Tcherkezoff (EHESS/ANU), Emmanuel Tjiabou (ADCK), Benoît Trépied, CNRS Comité d’organisation : Véronique Fillol, CNEP, UNC Pierre-Yves Lemeur, IRD Contacts : [email protected] et [email protected] Colloque organisé avec le soutien de : Institut de recherche pour le développement 2 PROGRAMME JEUDI 15 NOVEMBRE 2012 8h00 - Accueil des participants au colloque CORAIL, amphi 250 8h30 - Présentation du colloque par les coordinateurs, Véronique FILLOL, CNEP, UNC et Pierre-Yves LE MEUR, IRD 9h15 - Conférence plénière : Patrice GODIN, Anthropologue, L’anthropologie comme expérience et comme quête. Fragments d’un parcours inachevé, Nouvelle-Calédonie 10 h00 à 10 h30 PAUSE CAFE 10h30 - SYMPOSIUM « Au-delà du mot d'ordre... Décoloniser la recherche ? » (amphi 250) Présidente de séance : Isabelle Merle Johana TEIN, Samuel GOROMIDO, Expériences dans le cadre d’un contexte de décolonisation : la commémoration du 24 septembre 2009 à Koohnê Emmanuel TJIBAOU, Enquêter sur le patrimoine immatériel kanak : situation et effets sociaux du terrain Marie SALAÜN, Jacques VERNAUDON, Décoloniser la recherche, pratiquer la recherche en contextes de décolonisation : retours d’expérience sur la promotion d’une école plurilingue. Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, 2002-2012 12 h00 à 13 h30 DEJEUNER au 1881 13h30 – 15h00 ATELIERS EN PARALLELE A1 – Pluralismes, sources, approches, sites – Président de séance : Olivier Hoffer Karin SPEEDY, Les Réunionnais oubliés du Caillou : un terrain de recherche multi-situé et pluridisciplinaire traversant temps et espace Yann BENCIVENGO, Le centre minier de Thio (1875-1940) : un exemple de pratique de l’étude de terrain en Histoire Marc SOULE, La coutume au cœur du terrain : Futuna, terrain fertile en géographie culturelle A2 – Enquêtes quantitatives et qualitatives : réflexion(s) sur la relation au terrain – Président de séance : Serge Tcherkézoff Jean-Pierre SEGAL, La construction du dialogue social dans l’entreprise calédonienne : réflexions a posteriori sur la conduite des enquêtes de terrain Stéphane GUYARD et Leïla APITHY, Enquête statistique sur les activités agricoles des ménages résidant en tribu : retour sur la relation à l’enquêté Justine MACHIN, Appartenances culturelles / ethniques et relations de travail dans le secteur minier en Nouvelle-Calédonie : Le cas de l’usine de Doniambo, Société le Nickel 15h00 à 15h30 PAUSE CAFE 15h30 – 17h00 A3 – Politiques de développement et politique du terrain – Président de séance : Gilles Pestana Claire COLOMBEL, Enquêter dans l'institution scolaire en contexte de conflit linguistique : vers une politique de terrain de la position active tierce Séverine BOUARD, De l’animation aux entretiens : les politiques de développement de la province Nord comme terrain Marcellin ABONG 3 A4 – Participation observante - Président de séance : Pierre-Yves Le Meur Luciano MINERBI, Reflection on Participatory Community Research and Planning in Pacific Islands Anne MOREL-LAB, Une expérience de participation observante en terrain minier VENDREDI 16 NOVEMBRE 2012 8h30 - Conférence plénière : Claire MOYSE-FAURIE, Linguiste, Du crayon au numérique : 30 ans d’enquêtes linguistiques en Kanaky 9h15 - Conférence plénière d’Adriano FAVOLE, Terrains partagés : réflexions sur une méthode éclectique Président de séance : Bernard Rigo 10 h00 à 10 h30 PAUSE CAFE 10h30 - Terrain en débat/terrain et débat - Président de séance : Patrice Godin Gilles PESTANA, A chacun son terrain… ou mythes, totems et tabous du terrain (calédonien) Serge TCHERKEZOFF, Samoa, un terrain-débat Pierre-Yves LE MEUR, Anthropologie de la mine : enquête sur/dans/avec le secteur minier 12 h00 à 13 h30 DEJEUNER au 1881 13h30 – 14h30 ATELIERS EN PARALLELE A5 – Politique et autochtonie - Président de séance : Adriano Favole Hamid MOKADDEM, « Pratique ethnographique » et « politique et histoire ». Au sujet du discours politique kanak contemporain de la naissance du nationalisme kanak Claire LEVACHER, L’autochtonie et l’anthropologue : enjeux de production et de diffusion des savoirs sur l’autochtonie Eddy WADRAWANE, Croire que… L’autochtone dans une recherche qualifiée « d’autochtone ». A6 – Pratiques langagières et culturelles et collectes - Présidente de séance : Claire Moyse Anne-Laure DOTTE, Silences et paroles à Ouvéa : attitudes linguistiques et typologie des locuteurs du iaai Stéphanie GENEIX-RABAULT, Enquêter sur la chanson de tradition orale en langues kanak : ce que le terrain peut vouloir dire en ethnomusicologie. René ZIMMER, Eléments méthodologiques pour la collecte de contes mélanésiens 15 à 15h 30 PAUSE CAFE 15h30 – 16h30 ATELIERS EN PARALLELE A7 : Terrain, enquêtes et analyse des discours – Présidente de séance : Véronique Fillol Léonie MARIN, Une analyse des revendications médiatisées kanak par l’anthropologie du numérique Françoise CAYROL-BAUDRILLART, Communautés, représentations identitaires et associations A 8 : Nouveaux terrains ? – Président de séance : Pierre-Yves Le Meur Eddy, BANARE, D’où vient la littérature ? Dimensions de la recherche d’archives en Nouvelle-Calédonie Laurent EDO, Le terrain en ethnopsychanalyse : objet et sujets d'études 16 HEURES 30 : CONCLUSION DU COLLOQUE 4