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Montpellier ne fait jamais mention du risque de pénurie alimentaire. Or, ce risque est bien réel
aujourd’hui.
Les conséquences du changement climatique et de la raréfaction du pétrole vont vers une instabilité
croissante des productions agricoles et de leur approvisionnement. Ainsi, la relocalisation et la
diversification des productions agricoles sont un premier pas vers plus de résilience, vers une
capacité d’adaptation à ces enjeux.
Si l’agriculture est souvent accusée de dégrader les écosystèmes par la pollution des sols et de l’eau,
elle fait également partie des solutions pourvu que le type d’agriculture et les habitudes alimentaires
changent. Avec une agriculture locale, biologique, diversifiée et recentrée sur la production de
protéines végétales plus qu’animales, l’impact de l’agriculture sur les écosystèmes peut être
totalement inversé. Le développement de pratiques comme l’agroécologie ou la permaculture
permettraient de lutter contre l’effet de serre et de gérer la ressource en eau.
Ce sont la sécurité d’approvisionnement et l’autonomie alimentaire qui sont en jeu dans la prise
en compte ou non de la question de l’agriculture sur le territoire.
L’agriculture nourricière pour lutter contre l’artificialisation des sols
Montpellier 2040 justifie la protection des espaces naturels et agricoles par le besoin de
valoriser le paysage et donc de renforcer l’attractivité. Il apparait clairement à travers les
perspectives d’extension urbaine, même « maîtrisées », que cet argument, même s’il est fondé, ne
suffit pas à réellement limiter l’étalement urbain.
Afin de pouvoir peser face aux enjeux économiques de l’artificialisation des terres, nous proposons
la reconnaissance du potentiel et des fonctions multiples des terres agricoles tels que nous les avons
mises en évidence jusque là. Un regard nouveau permettrait à l’agriculture de défendre sa ‘place’
sur nos territoires. En effet, si la multifonctionnalité de l’agriculture était pleinement reconnue,
l’étendue des conséquences de la destruction des terres agricoles feraient peut être davantage
réagir qu’aujourd’hui.
Les enjeux sociaux : bien être, lien social, précarité, santé
L’alimentation est aujourd’hui un facteur d’inégalités. L’urbanisation représente en effet un
facteur important des enjeux alimentaires notamment l’accès au foncier pour les agriculteurs et la
sécurité alimentaire des populations. Les inégalités alimentaires sont généralement liées aux
inégalités sociales. Envisager une alimentation plus locale, permettrait de prendre en compte
l’augmentation du prix des ressources fossiles nécessaires à notre système alimentaire mondialisé
ainsi que de penser aux inégalités entre exploitants agricoles. La prise en compte des enjeux de
l’alimentation par la ville de Montpellier répondrait aussi aux attentes des habitants. Une demande
émerge en effet, de la part des mangeurs, pour une plus grande maîtrise du système alimentaire.
Des idées pour Montpellier :
l’alimentation au cœur de l’aménagement des territoires ?
L’alimentation, indispensable à tous, doit devenir le centre des réflexions de l’aménagement
des territoires. Certains architectes, designers, urbanistes, agronomes, politiques ont pensé la ville
en fonction des enjeux alimentaires. Nous considérons qu’il est intéressant d’étudier ces initiatives,