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Introduction
Les Savants Aventuriers ! Quoi de mieux pour apprendre un théorème, une formule mathématique que de
raconter dans quelles circonstances son auteur en a réussi le tour de force de sa découverte. En soi l’anecdote
peut marquer plus que l’invention et elle deviendra un point d’ancrage qui suscitera tant la curiosité que la
compréhension.
Le tableau ne serait-il pas encore meilleur si l’on imagine Descartes parcourir la France et les Pays-Bas, l’épée
au côté, défendant sa vie contre les bandits de grand chemin ? Fourier, le professeur qui révolutionna toutes les
techniques d’analyse moderne, faire cours devant les pyramides d’Egypte en 1799 ou encore Marie Curie, agent
secret du gouvernement français durant la première guerre mondiale ?
Ces sciences que l’on croit si pesantes par leur prétendue nature insipide ne prendraient-elles pas d’un coup, un
côté romanesque voire intriguant en ajoutant le sel de l’histoire, celui si incroyablement réel du contexte
historique dans lequel elles se sont construites ?
Dès lors c’est une porte plus que fondamentale que l’on peut ouvrir, simple et claire, celle de la pensée de
l’auteur, celle, dénuée de tout artifice mathématique, représente l’idée brute de ce que l’on peut se faire d’un
outil qu’il soit physique, mathématique ou chimique (savez-vous qu’Einstein est capable d’expliquer la relativité
restreinte avec un facteur à vélo, la formule de la vitesse et le théorème de Pythagore ?).

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Car au fil des siècles, ces savants ont rencontré bien plus que leur destin, la découverte théorique qui les rendit
célèbre, ou réussi l’invention dont nous sommes aujourd’hui encore les héritiers. Ils ont rencontré des rois, des
reines et des princes, des hommes politiques, des hommes de lettres, des généraux, des explorateurs. Ils furent
parfois eux-mêmes savants et homme politique, ou militaire, ou homme de lettres, récompensé à l’Académie des
Sciences, à l’Académie Française ou à celles des Beaux-Arts. Certains eurent le prix Nobel.
Ils ont de par leur actes, leur découvertes, leurs erreurs, leurs idées, profondément marqué notre culture moderne,
parfois bien au-delà de ce que l’on imagine. Il n’y a pas cent ans, mathématiciens, physiciens, naturalistes
exploraient des régions dangereuses et difficiles de notre planète. Ils étaient pilote, soldat artilleur, agent secret,
espion, prisonnier politique, incarcérés ou retenu prisonniers, chargés de fabriquer l’arme nucléaire. Il n’y a pas
deux cents ans, ils étaient comtes, sénateurs, canonniers, explorateur de l’Egypte et de l’Amazonie, ingénieur
militaire, secrétaire d’Etat, ministre ou président.
Leur aura était d’importance. On les recevait à la Maison Blanche, au Kremlin, au Palais des Tuileries. Dans leur
carnet d’adresses : Napoléon, Fréderic II ou encore l’Impératrice Catherine de Russie mais aussi De Gaulle,
Churchill, Roosevelt, Eisenhower, Kennedy.
Ils ont réussi à changer la face du monde. A créer le savoir qui donne une idée véritable de la nature de l’univers.
Ils ont interpellé les philosophes et les hommes politiques mais aussi les hommes de lettre. Ils ont réussi à
montrer comment le savoir se devait d’être utilisé pour le bien de tous et comment la technologie devait aider
l’humanité à progresser. Ils montrèrent aussi ce que ce pouvoir était capable de faire si justement il transgressait
cette règle simple que « l’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure
technologique ».
Ils ont inventé de nouvelles sciences, développé des applications technologiques incontournables. Leur nom a été
donné à des unités de mesure, des satellites, des cratères sur la Lune. La science et ses incroyables aventuriers a
même réussi le tour de force de créer sa propre littérature, fondée par de remarquables précurseurs comme Jules
Verne, Mary Shelley et H.G. Wells avant de devenir la littérature de science fiction, celle de scientifiques
(Asimov, Heinlein, Anderson, Williamson, Herbert) rêvant eux-mêmes à toutes les applications possibles de la
technologie moderne allant jusqu’à influencer la recherche et l’exploration spatiale dans les années 90 !
Derrière chaque découverte scientifique, derrière chaque théorème et chaque théorie nouvelle qui peut nous
sembler complexe voire incompréhensible se cache généralement un homme ou une femme et derrière cette
femme ou cet homme se cache une histoire. Et c’est dans cette histoire que nous allons découvrir comment ces
hommes et ces femmes remarquables ne furent pas uniquement de simples savants mais qu’ils possédaient en
eux la fibre de l’aventurier.
Nous verrons que par bien des aspects, la découverte scientifique n’est pas si inaccessible que nous avons
tendance à le penser et qu’il s’agit parfois d’une simple idée qui a su faire son chemin jusqu’à devenir une
théorie élaborée. Dès lors, c’est à l’idée et comment elle apparue que nous nous intéresserons.
Enfin, comme nous allons le voir, c’est parce qu’ils ont souvent eu une vie ordinaire avant ou pendant leur vie
extraordinaire que ces hommes et ces femmes auront réussi également le pari de laisser une trace remarquable,
dans notre culture, dans nos idées et notre monde moderne.
C’est donc à l’aide de ces trois critères, (un savant, un aventurier et une personne ayant réussi à marquer notre
temps), que nous allons traverser les époques et les âges, de l’Antiquité aux Années 60, pour nous plonger avec
fascination dans le monde des sciences sous un jour nouveau.

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Introduction
1. Archimède, l’aventurier malgré lui
2. Tycho Brahe, duelliste astronome
3. Evariste Galois, duelliste et mathématicien maudit
Seconde Partie : Aventuriers à la Révolution (1789, 1830, 1849)
4. Jean-Baptiste Biot, aventurier du paranormal
5. Gay-Lussac, l’aventurier explosif
6. Arago, aventurier président
7. Berthollet, aventurier d’Egypte
8. Monge, un mathématicien au Panthéon
Troisième Partie : Aventuriers de l’Empire et de la Restauration
(1804 – 1850)
9. Malus, l’aventurier silencieux
10. Conté, l’inventeur indispensable de Napoléon
11. Vivant-Denon, l’espion du Louvres
12. Fourier, le négociateur d’Egypte
13. Antoine César Becquerel, lieutenant du Génie durant la Campagne d’Espagne
14. Poncelet, capitaine du Génie durant la Campagne de Russie
15. Fresnel, le brillant ennemi de Napoléon
Quatrième Partie : Les Femmes Savantes & Aventurières
16. Médaillon de Laura Bassi et Emilie du Châtelet, la pensée de Newton en Europe
17. Médaillon d’Ada Lovelace et Stephanie Kwolek, l’informatique et le Kevlar
18. Marie Curie, l’aventurière de la première guerre Mondiale
19. Irène Curie, une femme de premier plan
Cinquième Partie : Aventuriers du XXe siècle
20. Bohr, duelliste au pistolet à eau
21. Gamow, l’espion farceur
22. Heisenberg, l’ours et l’avalanche
23. Friedmann et Schwartzschild, deux aventuriers sur le front
24. Albert Einstein
25. Max Planck, la science face à Hitler
Conclusion
Rappel : Langevin, l’aventurier septuagénaire

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Chronologie d’Archimède
Ingénieur, physicien et mathématicien grec qui vécut à Alexandrie et à Syracuse. Proche des tyrans de la cité, il
aida celle-ci à se défendre lors du siège de celle-ci par les troupes Romaines en -213 av. J.C.
Chronologie de Tycho Brahe
Astrologue, astronome et fabricant d’objet d’observation céleste (sextant, octant, arbalestrille). On lui doit la
création du mot nova pour désigner un objet stellaire plus tard rebaptisé supernova. Brahe était duelliste,
alchimiste, auteur d’un système solaire à deux centres, accepté par l’Eglise et l’Inquisition. Il mourut en laissant
le catalogue d’étoiles le plus précis de l’époque.
1546 Naissance de Brahe à Knudstrup
Etudie le droit et la philosophie à Copenhague et Leipzig
1572 – 1574 Etude de la nouvelle étoile apparue dans la constellation de Cassiopée
1573 Publication de Stella Nova
1576 – 1579 Devient Seigneur de l’île de Hven. Débute la construction d’Uraniborg
1576 – 1586 Observations sur l’île de Hven
Création d’un catalogue de 777 étoiles observées durant quarante ans.
1588 Fin de ses privilèges.
1599 Installé à la cour de Prague comme astronome Royal
1600 Arrivée de Kepler. Début des frictions avec le mathématicien allemand.
1601 Mort à Prague

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Chronologie de Johannes Kepler
Astrologue, mathématicien et astrophysicien, Kepler est le successeur de Brahe à Prague où il reprend le poste
de mathématicien impérial, titre qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Luthérien persécuté par les protestants et
les catholiques, il passera sa vie à fuir les guerres de Religion. On lui doit l’utilisation du mot satellite pour
décrire la lune ou les planètes médicéennes (lunes de Jupiter découvertes par Galilée). C’est également l’un des
premiers savants auteur de science fiction au XVIe siècle tout comme Huyghens.
1571 Naissance de Kepler à Weil der Stadt
1574 – 1576 Vit chez sa grand-mère alors que sa mère est partie à la recherche de son père, parti en guerre
1577 Découvre l’Astronomie
1580 – 1582 Ouvrier agricole entre neuf et onze ans.
1589 -1594 Etude de la théologie et des sciences humaines à Tübingen
1589 Son père disparait en guerre
1594 – 1600 Professeur de mathématiques à l’université de Graz
1596 Mysterium Cosmographicum, modèle géocentrique du système solaire avec des trajectoires
circulaires. Force d’attraction du soleil pour les retenir sur leurs orbites.
1600 Quitte Graz, expulsé pour motifs religieux. Part pour Prague. Assistant de Tycho Brahe.
1601 Astronome et Mathématicien Impérial à la cour du roi Rodolphe II.
1609 Astronomia Nova, calcul de l’orbite elliptique de Mars. Les Deux Premières Lois de Kepler.
1612 Mort de l’Empereur Rodolphe II. Kepler émigre à Linz.
1615 - 1621 Procès en sorcellerie de sa mère. Elle passe 14 mois en prison. Kepler assure sa défense durant
les six années de sa suspicion.
1615 – 1619 Recherche sur la relation entre l’espace et le temps dans le mouvement des planètes.
1619 Harmonius Mundi, troisième loi de Kepler.
1627 Publication des tables Rudolphines selon la volonté de Tycho Brahe et de Rodolphe II.
1630 Meurt à Ratisbonne alors qu’il tente de gagner Strasbourg. Sa tombe disparait durant la Guerre
de Trente Ans.
1634 Publication du Sommeil et du Voyage dans la Lune.