2.200.000 chats
La dernière
Enquête Budget des ménages estime la population des chats domestiques
en 2008 à 1.974.000 chats pour la Belgique, dont 846.000 en Wallonie et 117.000
pour la Région de Bruxelles-Capitale, sans compter les animaux des refuges (environ
37.000) et les nombreux chats sans propriétaire, errants et harets. Le nombre total
de chats en Belgique est donc d’au moins 2.200.000.
Des dizaines de millions de proies
Combien de proies les chats prélèvent-ils dans la nature ? C’est évidemment fonction
des individus, de zéro pour les chats confinés à l’intérieur jusqu’aux captures
quotidiennes des chats errants, qui tuent pour vivre. On a calculé que les 9 millions
de chats domestiques de Grande-Bretagne tuaient annuellement 275
millions de petits animaux (dont 55 millions d’oiseaux) et les 2,7 millions de chats
néerlandais au moins 30 millions d’oiseaux en cinq mois.
Quelles espèces ?
La plus grande part de la prédation féline s’exerce sur des animaux vivant au sol :
rongeurs, lézards, orvets, tritons, grenouilles… Mais les oiseaux sont aussi des
proies de choix, particulièrement les espèces se nourrissant au sol (merles, rouges-
gorges…) ou dans les mangeoires (moineaux, mésanges…), même si d’autres espèces
sont aussi capturées à l’occasion, y compris des espèces rares. Comme tous les
prédateurs, le chat capture en premier lieu les jeunes animaux
inexpérimentés, notamment les oisillons à la sortie du nid. Il faut savoir
également que la stérilisation ne diminue pas les tendances prédatrices des chats.
Disparition sous les griffes des chats
On sait que les chats sont responsables de disparitions d’espèces endémiques dans
des îles où ils ont été introduits. De telles conséquences ne semblent pas vraiment à
craindre dans nos régions, sauf localement. Dans un jardin à chats, i
que les orvets et lézards vivipares sont très rares.
Localement au moins, les conséquences peuvent être majeures. Une étude néo-
zélandaise (van Heezik, 2010) a montré que la ville de Dunedin fonctionne comme «
puits » à cause de la surpopulation des chats : la ville serait complètement vidée
d’oiseaux par la prédation féline s’il n’y avait pas d’installation régulière de jeunes
oiseaux en provenance des zones voisines.
La population féline exerce donc une pression supplémentaire d’origine
anthropique qui s’additionne à toutes les autres causes de raréfaction.
Concurrence anormale
Enfin, le nombre de chats errants et domestiques qui chassent dans la nature
dépasse de loin celui des prédateurs naturels (rapaces, renard, mustélidés …),
auxquels ils font une concurrence anormale
, car la disponibilité en proies ne régule
pas la population des chats domestiques, toujours assurés de trouver leur nourriture
à la maison.