LE CNRS AUX PÔLES
Exposition photographique
Photothèque - CNRS Images
Dès le IVesiècle avant Jésus Christ, le Grec
Pythéas décrit dans ses textes les paysages
glacés du Nord. Le Moyen Age accorde aux
pôles encore inconnus, un mystérieux attrait,
transmis pendant plusieurs siècles dans
l'inconscient collectif. L'acceptation de la
rotondité de la terre va lancer, sur les mers, les
premières expéditions organisées. Celles-ci sont
mises en place pour commercer avec l'Asie.
L'Arctique est l'obstacle à contourner pour que
les navires atteignent les terres de l’Extrême-
Orient.
Qu'ils soient explorateurs, sportifs, scientifiques,
philanthropes ou militaires, les aventuriers qui
ont parcouru l'Arctique, l'Antarctique ou les zones
subpolaires, se sont battus pour dominer le froid,
la banquise, le blizzard, la mer et les déserts de
glaces.
LES PÔLES : des déserts froids mais cependant convoités
La recherche scientifique a bien souvent été le
moteur des missions organisées sur les territoires
polaires. La connaissance des différents milieux
nous renseigne sur l'évolution de notre planète et
sur les lois qui la gouvernent. Ces thématiques
prennent aujourd’hui une dimension primordiale
au regard des changements climatiques observés
depuis plusieurs décennies.
La coopération scientifique internationale a pris
forme lors de la première Année Polaire
Internationale, en 1882 - 1883. Celle-ci a permis
entre le 1er août 1882 et le 1er septembre 1883, la
création de douze stations scientifiques en
Arctique et deux en Antarctique. L'implication des
onze pays participants, donna naissance aux
premières organisations de recherches
internationales de géophysique.
Les recherches scientifiques ne se limitent pas
aux études de la Terre : astronomie,
métrologie,océanologie, sciences du vivant,
écologie, sciences humaines et sociales… sont
autant de domaines explorés aux pôles, en
particulier par le Centre National de la Recherche
Scientifique : le CNRS. 1
LES PÔLES : 2300 ans d’exploration
Depuis l’antiquité et les premiers voyages de Pythéas, citoyen de Massalia (Marseille) qui vers 300
avant J.-C. a certainement découvert les côtes de l’Islande, plus de 200 explorateurs de différentes
nations se sont lancés à la conquête de l’Arctique, de l’Antarctique et des îles subantarctiques.
Parmi ces pionniers quelques explorateurs français se sont distingués :
Marion Dufresne qui en 1772 découvre les îles Prince Edouard et l’île de Crozet, Yves Joseph de
Kerguelen de Tremarec qui découvre les îles Kerguelen dans le Pacifique sud avec ses navires
« Gros ventre » et « Fortune », Dumont d’Urville qui en 1840 explore la Terre Adélie et localise le
pôle magnétique sud et Jean-Baptiste Charcot qui, à bord du « Pourquoi pas ? », cartographie la
côte ouest de la péninsule antarctique. En 1947, Paul-Emile Victor crée les expéditions polaires
françaises et engage la France dans l’exploration moderne de ces régions. Il construit en 1956 la
base de Dumont d’Urville en Antarctique et préside, de 1957 à 1958, le sous-comité antarctique de
l’année géophysique internationale.
Tous ont contribué à la découverte de ces terres aux climats extrêmes et ont permis, au cours de
l’histoire, la création de stations scientifiques, au pôle nord et au pôle sud, qui sont maintenant
fréquentées chaque année par plusieurs centaines de chercheurs, d’ingénieurs, de techniciens et de
logisticiens.
2
LES ANNEES POLAIRES INTERNATIONALES :
Une longue histoire …
1882-1883
Douze pays rassemblent leurs forces pour organiser treize
expéditions en Arctique et deux en Antarctique. Huit observatoires
sont installés dans les régions subantarctiques. La coopération
internationale est ensuite mise en place pour coordonner les
recherches menées aux pôles.
1932-1933
La deuxième Année Polaire Internationale rassemble 40 nations
à l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Météorologie. Des
avancées significatives sont apportées dans le domaine de la
météorologie, du magnétisme terrestre et dans la connaissance
de l’atmosphère et de l’ionosphère. Jean-baptiste Charcot mène
deux expéditions pionnières en Antarctique dont la seconde à
bord du « Pourquoi pas ? ». Il joue un rôle primordial dans
l’organisation de cette seconde année polaire. Avec ses
découvertes, il enrichit les collections du Muséum National
d’Histoire Naturelle et du Musée Océanographique de Monaco.
1957-1958
La troisième Année Polaire Internationale est organisée dans le
cadre de l’ Année Géophysique Internationale. Douze nations
établissent plus de cinquante observatoires sur le continent
antarctique dont Admussen-Scott (USA), Vostok (URSS),
Dumont d’Urville et Charcot créés par Paul-Emile Victor, pour
la France. Cette impulsion dans le domaine de la recherche
polaire est à l’origine de la signature du traité de l’Antarctique
en 1961 et du protocole de Madrid pour la protection de
l’environnement polaire (1991).
3
1er mars 2007 au 1er mars 2009 :
LA 4eANNEE POLAIRE INTERNATIONALE
En 2007-2009, la communauté scientifique
internationale se mobilise pour construire une 4e
Année Polaire Internationale autour de programmes
ambitieux qui visent à répondre aux questions que
l’ensemble de la planète se pose sur l’évolution de
son environnement.
Acteurs des variations climatiques par leur
influence à la fois sur les courants océaniques et
les masses d’air atmosphériques, les milieux
polaires sont également les témoins privilégiés des
évolutions environnementales et climatiques à
l’échelle de la planète. Ces phénomènes sont
marqués par le recul de la banquise en Arctique et
par l’évolution du trou d’ozone au niveau de
l’Antarctique.
Les équipes scientifiques de plus de soixante
nations participent à cette 4eAnnée Polaire
Internationale. Les recherches qui seront
effectuées au cours de ces deux années
concernent six thèmes prioritaires, définis au
niveau international. Les travaux de recherche
qui vont être déployés sont pluri et inter
disciplinaires et concernent aussi bien les
sciences du vivant, les sciences de l’univers que
les sciences humaines et sociales.
De par sa nature généraliste et pluridisciplinaire, le CNRS participe à cette campagne de
recherche aux pôles en apportant ses compétences dans l’ensemble des programmes
scientifiques qui sont déclinés dans le cadre de cette 4eAnnée Polaire Internationale.
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