ATLAS DES ZONES HUMIDES DU VERCORS
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Mosaï
ue Environnement
anvier 2004
* Des réservoirs de biodiversité :
Les zones humides sont des écosystèmes à haute productivité primaire qui présentent des mosaïques de peuplements végétaux dont la diversité repose sur la variabilité des conditions hydriques. Cette végétation répond
aux fonctions vitales des espèces animales qui les colonisent (alimentation, nurseries, refuge, repos...).
La faune et la flore de ces interfaces atteignent leur diversité écologique la plus grande puisqu’aux espèces des milieux terrestres et aquatiques juxtaposés s’ajoutent des espèces particulières aux lieux de transition, dont
certaines sont très rares (plus de 30% des espèces végétales remarquables et menacées en France vivent en zone humide).
Les zones humides, en particulier celles liées aux cours d’eau, jouent un rôle de corridors biologiques majeurs, parfois les seuls à être préservés dans de vastes zones urbanisées. Certaines constituent aussi des étapes
migratoires essentielles.
* Une vocation culturelle et touristique :
Les richesses paysagères, biologiques et culturelles des zones humides constituent la base d'activités récréatives et touristiques socialement et économiquement importantes, comme la chasse et la pêche. Le tourisme
vert, les randonnées, la photographie animalière et l'observation des oiseaux sont également des activités de plus en plus prisées.
Les richesses des zones humides leur confèrent également une forte valeur éducative et scientifique, ces milieux pouvant servir de modèle dans l'enseignement de la zoologie, de la botanique ou de l'écologie.
I.C MAIS UN PATRIMOINE MENACE :
Ces multiples valeurs sont souvent méconnues. Les zones humides ont ainsi fait l’objet d’aménagement divers au travers des siècles, et plus particulièrement au cours du XXème siècle. Elles ont été profondément
modifiées, voire détruites (drainage, intensification agricole, plantation, urbanisation, ...) : on estime ainsi que la moitié des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années. Cette tendance se
poursuit et en particulier dans le Vercors où des drainages et remblaiement sont régulièrement constatés.
Face à cette régression alarmante, différentes actions sont engagées au début des années 90 pour inverser cette tendance :
- une définition juridique dans le cadre de la Loi sur l’Eau n° 92-3 du 3 janvier 1992. Cette loi appelle aussi à des principes de gestion équilibrée, de reconquête des milieux aquatiques et des zones humides ;
- un plan d’action gouvernemental sur les zones humides adopté en 1995 et dont les quatres axes prioritaires sont : inventorier les zones humides et renforcer les outils de suivi et d’évaluation, assurer la
cohérence des aides publiques, engager la restauration des zones humides, lancer un programme d’information et de sensibilisation.
- la mise en place des Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) au niveau des grands bassins comme Rhône-Méditerranée-Corse. Le SDAGE dresse un diagnostic ou état des
lieux du bassin. Il définit les objectifs et mesures opérationnelles. Acte réglementaire, le SDAGE est opposable à l’administration. Dans le domaine de l’eau, toutes les décisions publiques de l’Etat, des
collectivités et de l’Agence de l’eau doivent être compatibles avec les orientations et les priorités du SDAGE. Le SDAGE identifie les écosystèmes aquatiques et les zones humides remarquables qui méritent une
attention particulière. Le SDAGE prévoit un inventaire des zones humides et recommande la mise en oeuvre de programme de restauration et de gestion des zones humides d’intérêt.
- au niveau des sous bassins locaux, les Schémas d’aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) fixent les objectifs d’utilisation, de valorisation et de protection des ressources en eau et des milieux
aquatiques. Le SAGE est compatible avec les orientations du SDAGE. Le territoire de Vercors Eau Pure est concerné par plusieurs SAGE : SAGE du Drac, SAGE de la Drôme ;
- les Contrats de rivière : il s’agit d’accords techniques et financiers sur un programme de travaux (en général 5 ans), entre plusieurs maîtres d’ouvrages locaux et leurs partenaires financiers, qui font l’objet
d’une procédure d’agrément national. Ils concernent en principe l’ensemble du bassin versant d’une rivière ou d’un lac. L’élaboration du projet est réalisée par le groupement intercommunal maître d’ouvrage et
les différents partenaires financiers (ministère de l’environnement, région, département, agence de l’eau, …). Le pilotage général de l’opération est assuré par un comité de rivière.
Un contrat de Rivière « Vercors eau Pure » a été engagé en décembre 2000 sur le territoire de 33 communes appartenant aux bassins versants de la Bourne, de la Vernaison, du Furon et de tous les affluents. A
la restauration de la qualité de l’eau, qui constitue le fondement de ce contrat, s’ajoutent des objectifs de mise en valeur des milieux aquatiques et de protection des écosystèmes les plus sensibles.