IFSI 2012-13 Immunologie (physiologie) Pr Michel Abbal Université Paul Sabatier Faculté de médecine Toulouse Rangueil 1 L’immunologie ? • Fausses idées : – Les anticorps (il y a aussi les cellules T) – les défenses contre les agents infectieux (vieille notion pastorienne), d’où encore parfois l’enseignement associé à hygiène et sécurité. • Vraies notions : – Reconnaissance de : • ce qui est soi et pas soi ("non soi"), • ce qui est normal et anormal. Notion de danger 2 Maitriser l’immunologie c’est d’abord : connaitre : les partenaires (les cellules, les molécules) les mécanismes Les hypothèses Pour ensuite appliquer ces connaissances à la pratique pour: comprendre les maladies (diagnostics) anticiper les situations à venir (prévention, vaccins) utiliser la réponse immune pour faire des diagnostics (serodiagnostics) freiner les réponses inadaptées ou dangereuses (immunosuppresseurs) transgresser les règles physiologiques (les greffes) pallier les défaillances en cas de déficits 3 Un peu d’histoire… Quelques contributeurs parmi beaucoup d’autres Grecs Thucydide Lady Montagu XVIII -2500 Fin XIX -500 La maladie confère l’immunité Jenner Pasteur La vaccination Le vaccin "atténué" Von Behring La sérothérapie 4 Non pathogène 5 Délais incontournables, il faut du temps pour qu’une réponse soit détectable Patient(s) sang sérum recherche d'anticorps (serodiagnostic) résultat conclusion + - + - + Un sérdiagnostic positif ne témoigne que d’un contact antérieur avec un antigène 6 sans préjuger de l’état clinique actuel du sujet : protégé, malade ou en bonne santé. Une infection Un germe (plus ou moins pathogène suivant l’état du sujet) Une porte d'entrée : Adhésion pénétration extension (ou diffusion d'une toxine) Mise en jeu de l’immunité : innée adaptative Guérison ou non (efficacité rapidité) 7 A la suite des observations des anciens : les grecs 2500 avant J.C, les chinois, les turcs Jenner Pasteur et les autres L’état de résistance à la maladie a été appelé état immun (du latin immunitas : "exempt de charge") D'après le Littré (1866) : "Propriété que possède un organisme d’être réfractaire à certains agents pathogènes". De là est née une discipline : l’Immunologie 8 Les différentes immunités Cellules (Mφ, PN, NK,..) Molécules Défensines, IFNs, complément, …. Immunité innée (naturelle) Immunité cellulaire ( lymphocytes T, Cytokines, perforine,….) Immunité humorale (Lynphocyte B, Anticorps) Immunité adaptative (acquise) En conclusion : deux immunités (innée et adaptative) et dans l’adaptative deux voies cellulaire et humorale (sérique) 9 Les cellules de l’Immunité Epithéliale PN NK macrophage Immunité innée dendritique Immunité adaptative lymphocyte L’immunité Naturelle ou innée – Des cellules et des molécules présentes dès la naissance chez tout le monde – immédiatement opérationnelle (pas de nécessité d'apprentissage ni de mémorisation) • Exemple : les Polynucléaires (PN), le complément – Autrefois et encore parfois dite non spécifique (par rapport à l’immunité adaptative ou acquise), parce qu’une même cellule ou une même molécule peut reconnaître ou détruire des cibles (antigènes) très différentes. 11 L'immunité innée à travers les espèces Les plantes (ex : tomate, tabac,..) Les invertébrés (ex : crabe et .. ) Les insectes (ex : drosophile…) Les mammifères (ex : defensines) L’homme : tout ça et plus….. 12 Les moyens de défense anti infectieux 1 - barrières physiques (mécaniques, température, flux, ) 2 – barrières chimiques (acides, substances germicides ou inhibitrices, film adhérent,) 3 – la flore saprophyte, (par compétition) 4 – les cellules phagocytaires 5 – L’inflammation 6 – la synergie avec l’immunité adaptative. 13 Les signaux de " danger " Les PAMP en anglais (Pathogen Associated Molecular Patterns) Molécules présentes chez de nombreux micro-organismes : En général elles font partie de la structure externe Il existe bien d’autres signaux de danger et des signaux solubles émis par des cellules agressées ou des cellules de l’immunité. Les détecteurs de danger Certaines cellules possèdent des récepteurs sensibles à ces signaux par exemple les récepteurs Toll. 14 Les récepteurs cellulairesToll (TLRs) Parois, flagelle ou toxine bactérienne T L R Extérieur de la cellule Membrane cellulaire La liaison d’un de ces récepteur avec un "danger" entraine l’activation de la cellule ADN ou ARN viral T L R Intérieur de la cellule Membrane intracellulaire 15 Les cellules impliquées PN monocytes macrophages épithéliales Leur fonction est alors de détruire directement ou indirectement le porteur du «danger» 16 Les protéines et peptides antimicrobiens Il en existe plusieurs centaines Lactoferrine : chelate le fer indispensable à certaines bactéries (lait) Lysozyme : mécanisme …… présent dans les sécrétions nasales, salive, larmes les défensines Muqueuses sang tissus Les interférons (anti viraux) Le système du complément 17 Mode d’action des défensines Extérieur de la bactérie H2O H2O Intérieur de la bactérie 18 Le macrophage (dans un tissus) et une bactérie Chimiotactisme = déplacement actif à contre courant du gradient de substance attractive Concentrations de produits attractants Opsonisation = adhésion grâce à des récepteurs de membrane Ingestion phagocytose proprement dite Si la bactérie est recouverte d’anticorps, l’opsonisation est beaucoup plus forte, 19 l’immunité adaptative aide ainsi l’immunité innée. Le recrutement sur site des cellules circulantes de l’immunité innée et adaptative ROULEMENT Intégrines ATTACHEMENT ADHESION forte DIAPEDESE Vaisseau sanguin Sélectines Matrice extra cellulaire 20 Mobilisation initiale des cellules et synthèse des Protéines de la phase aigue de l’inflammation Cytokines Polynucléaire puis lymphocytes Température Cytokines Chimokines FOIE Kinines... Cellule dendritique Macrophage Radicaux libres Protéines de la phase aiguë (CRP) 21 Nombreuses causes d’inflammation bactérie Ischémie Cancer mécanique Virus Réaction immune Anticorps Lymphocytes complément Brulure Génétique ? Chirurgie plaie Sur entrainement 22 L’inflammation Est utile comme moyen de défense : Elle favorise le recrutement sur site de cellules Elle déclenche la production de molécules actives Elle informe me cerveau d’un problème par le biais de la douleur ce qui peut mettre l’organe au repos Elle a un effet immédiat anti bactérien par la simple élévation de la température (pour certains germes) Elle est délétère au-delà d’un certain niveau : Aggravation ou pérennisation (passage à la chronicité des lésions) Handicap douloureux D’où la nécessité de la combattre (anti inflammatoires) 23 L’immunité innée et l’immunité adaptative sont étroitement synergiques Adaptative Innée "autrefois dite non spécifique " " autrefois dite spécifique " Immédiatement active nécessite un apprentissage constante S’améliore et se " souvient " Les molécules : des centaines Les cellules : Les molécules : Anticorps (Ac) Les cellules : lymphocytes •Phagocytes CPA •cellules des revêtements • lymphocytes NK 24 Epitope d’un Ag PAMPs, Epitope d’un Ag mannanes Epitope d’un Ag Epitope d’un Ag Fc d’Ig Epitope d’un Ag Epitope d’un Ag Bactérie (antigène) Des lymphocytes : chacun a sa clé il est donc différent de son voisin C3b, …. Un polynucléaire Il a toutes les clés ? 25 L’observation animale et humaine • Chez l’animal •Les déficits nous ont permis de démenteler les mécanismes indispensables pour une réponse adaptée Souris nude Soutis SCID • Chez l’humain • Très nombreux déficits (plusieurs centaines) • Démontrent la complexité des mécanismes en jeu 26 Des souris et des hommes OM Lignées Humanisée 27 L’immunité adaptative ou acquise SOI 28 Les expérimentations animales princeps Thymectomie chez la souris Néonatale Déficit majeur Adulte Pas de déficit Nombre de lymphocytes très diminué, infections graves (virus, incompatible avec la vie) Bursectomie chez le poulet Déficit (moins grave que la thymectomie) Nombre de lymphocytes moins affecté, infections graves, pronostic vital engagé Equivalent chez l’homme : 2 catégories de lymphocytes Tpour Thymus Bpour Bourse de Fabricius 29 Il y a 2 grandes voies de réponse de l’immunité adaptative La réponse humorale (anticorps) La réponse cellulaire (T CD8) Reconnait et réagit directement avec l’épitope Reconnait et réagit avec l’épitope dans une molécule HLA membranaire Vis-à-vis germe infectieux dans le milieu extracellulaire Efficace contre bactéries et virus Vis-à-vis germe infectieux dans la cellule cible Efficace contre virus au prix de la mort de la cellule hôte ou contre une cellule anormale (K) 30 Le système immunitaire adaptatif à les moyens pour faire tout, grâce à deux outils fabriqués au hasard ! : les récepteurs des lymphocytes T (TCR) et les anticorps (Ac) Le TCR est le récepteur de membrane des lymphocytesT avec lequel il reconnait l’antigène (en réalité l’épitope) L’Ac est la molécule soluble du lymphocyte B (et surtout du plasmocyte) qui reconnait l’antigène. A partir d’un petit jeu de gènes hérités du père et de la mère, chaque futur lymphocyte B ou T les combine au hasard et donc différemment de son voisin pour fabriquer une molécule (anticorps ou TCR). Cela se passe aux stades initiaux de différenciation des cellules (dans la moelle osseuse) avant tout contact avec l’antigène correspondant. 31 Les organes lymphoïdes Centraux : Moelle osseuse thymus Périphériques Rate ganglions formations organisées (amygdales, plaques de Peyer..) Formations diffuses bronches ous muqueuses Lymphos isolés 32 Les différents lymphocytes et leur fonction Les B => réponse humorale (ou sérique ou anticorps) Produisent les anticorps (et leur descendance surtout les plasmocytes) Les T => réponse cellulaire TCD4 ou Th ou T4 (auxiliaire, amplificateur) TCD4 régulateurs Treg (autrefois "suppresseurs") TCD8 ou T8 ou cytotoxiques (Tc ou CTL) les NK (natural Killer) tuent leur cible cellulaire 33 Le CD4 aide le CD8 CD4 CD8 aide le B CD4 B Le CD4 est dit h (helper) parce qu’il aide d’autres cellules à faire, mais il peut aussi empêcher, il est alors dit régulateurs (on n’ose pas dire suppresseur). Le CD4 est une sorte de chef d’orchestre. ( Le virus ou le médicament qui s’y attaque perturbe tout le 34 système) Les populations de lymphocytes T CD 4 Th1 Th2 Th17 IFN-g IL-2 IL-12 IL-4 IL-5 IL-10 IL-13 IL-3 IL-6 IL-9 IL-17 TNFa IL-1 IL-22 IL-23 Pro-inflammatoires autoimmunité réponse cellulaire réponse anticorps autoimmunité Lymphocytes B plasmocytes Anticorps IgG T CD8 Lymphocytes B plasmocytes Anticorps IgE Treg tolérance Mais le CD4 peut inhiber la réponse immune des autres lymphocytes (c'est un Trégulateur "Treg ") CD4 CD8 36 Comment les lymphocytes se "parlent" Des molécules à la membrane cytoplasmique des récepteurs Une cellule Un lymphocyte des molécules solubles cytokines, lymphokines, interleukines, Ligands et leurs inhibiteurs Médicaments modernes Contact intercellulaire Activation ou Inhibition du lymphocyte Médiateurs solubles 37 Chaque cellule a son rôle dans la réponse immune Treg T CD4 B T CD8 CPA 38 CPA CD8 naïf CD8 activé Présentation de l’Ag CD4 naïf Activation du lymphocyte CD4 activé Prolifération Expansion (clonale) CD8 CD8 CD4 CD4 Mémoire Vie longue effecteur Vie courte effecteur Vie courte Mémoire Vie longue 39 Pour initier une réponse il faut un dialogue entre 2 ou 3 cellules différentes HLA TCR T CD4 CD Peptide antigénique 40 Un dialogue à plusieurs pour aboutir à une réponse La CD présente Le CD4 orchestre Le CD8 tue LE B fait des anticorps CD B CD4 CD8 Ces cellules regroupées par la présence de l'antigène dans un ganglion échangent des signaux (cytokines) pour s’activer mutuellement Il faut du temps et un peu de chance pour que ces rencontres à plusieurs aient lieu. 41 Conséquences du "dialogue" CPA lymphocyte T Activation Prolifération Production de cytokines T CD4 B T CD8 Activation Prolifération Cellules mémoires Cellules effectrices Production d’anticorps Activation Prolifération : Cellules mémoires Cellules effectrices Production de médiateurs cytotoxicité 42 Mécanisme de génération du site anticorps Sur le chromosome il y a 3 régions avec des gènes V, des gènes D et des gènes J Sorte de loterie avec 3 roulettes et des boules différentes 11 8 45 11 8 45 7 2 17 46 33 4 11 8 9 45 27 4 8 JH 33 27 DH 33 21 VH 8 11 4 27 Le croupier "complice" : l’antigène 11 5 27 43 C’est le hasard qui est à l’origine des anticorps (schéma simple illustration du mécanisme à ne pas apprendre) Chromosome hérité du père ou . de la mère = ADN germinal (c’est le même pour tous les individus de l’espèce humaine) ADN germinal VH DH JH VH DH JH ADN réarrangé d’un lymphocyte Ac anti X Un lymphocyte B Ac anti Y Un autre lymphocyte B Chacun de ces lymphocytes code un anticorps différent généré au hasard, avant tout contact avec l’antigène C’est la même chose pour le récepteur des lymphocytes T 44 Le système immunitaire fabrique ses outils au hasard. Il y en a donc : des utiles, des inutiles et des dangereux ! du contre "soi" : dangereux (autoimmunité) et du contre "non soi" : utile si le danger se présente (mais inutile s’il ne se présente jamais). En conséquence, il faut faire le tri (la sélection) ! Où ? dans le thymus pour les lymphocytes T jeunes dans la moelle pour les B et en deuxième rideau dans les ganglions (pour les cellules adultes qui ont échappé aux tris précédents) Comment ? on va le voir 45 Le tri et la neutralisation des bonnes et mauvaises cellules générées par le hasard Sélection centrale thymique Sélection périphérique La majorité des cellules anti soi (auto réactives) sont détruites Les dernières cellules auto réactives sont neutralisées A la fin, il reste toutes les cellules non auto-réactives donc contre tout ce qui n’est pas "soi " bactéries virus etc… 46 Les antigènes 47 Notion d'antigène • Pas de description structurelle possible – C’est presque tout et n’importe quoi, sauf les constituants fondamentaux des êtres vivants, les très petites molécules et celles proches des nôtres (sauf cas pathologique de l’autoimmunité). • Uniquement définition fonctionnelle – Substance capable de générer un Ac Anticorps générateur = Antigène • La détection d’un antigène par le système immunitaire peut entrainer : soit – Une Réponse • anticorps (sérique) ou cellulaire (T) – Une Tolérance active 48 Classification des antigènes +++ Glycoprotéines Très grande majorité des Ag (protéines) Molécules complexes ++ Polysaccharides Mannanes bactériens + Glycolipides (lipides) - Acides nucléiques Parois de certaines bactéries Pas immunogène sauf auto-Ag ! Molécules simples Mais par-dessus tout l’immunogénicité dépend de la différence avec les molécules du soi 49 Antigènes : Notion d’épitopes et d’haptènes Des épitopes Ag Un épitope isolé = un Haptène 50 Devenir des antigènes • Présentation au système Immunitaire – Par CPA étape initiale d’une immunisation • Elimination: – Après • Agglutination ou précipitation ou transport – Par phagocytose : PN, Macrophages,……. – Par cytotoxicité (si c'est une cellule) • Neutralisation • Ex : toxine tétanique • Ex : plaque dentaire 51 Apprêtement et présentation de l'antigène Vocabulaire : les cellules spécialisées dans ces fonctions sont les CPA L'apprêtement est l'étape de dégradation de l'antigène en épitopes par une CPA préalable à sa présentation au lymphocyte T. La présentation est la phase au cours de laquelle des épitopes sont exposés à la surface de la CPA qui les amènent dans le ganglion au contact des lymphocytes T pour les informer et éventuellement déclencher une réponse adaptée. 52 Les cellules présentatrices (CPA) Professionnelles Les cellules dendritiques Non Professionnelles Les cellules endothéliales Les macrophages Les mastocytes Les lymphocytes B Les fibroblastes Et d’autres (dans un contexte inflammatoire) 53 53 Cellules dendritiques (CD) Cellules issues de la moelle : lignée - myéloïde - lymphoïde Localisées dans : - peau et muqueuses = Langerhans - organes : cœur rein etc.; - Sang et lymphe = sont de passage - Organes lymphoïdes (ganglions) Fonction : - capture de l’Ag en périphérie - transport de l’Ag vers ganglions - présentation au lymphocyte T 54 Pour présenter un antigène Il faut loger les fragments d’antigène (en gros les épitopes) dans des molécules HLA Epitope Vue de dessus Vue de face 55 Les morceaux d’antigènes sont alors logés dans la molécule HLA de la membrane de la CPA pour être présentés aux lymphocytes Un antigène Dégradation en peptides CPA HLA HLA B51 (Dupont) Présentation Réponse immune oui possible HLA B27 (Durand) non pas possible HLA B8 (untel) oui possible Le peptide doit avoir la forme adaptée au présentoir pour s’y loger et être présenté ! Deux molécules HLA différentes ne pourront pas présenter le même peptide. Or dans l’espèce humaine le HLA est très polymorphe (des millions de combinaisons) donc deux individus pris au hasard ont des groupes différents : Même s’ils sont capables de faire les mêmes anticorps; il ne présenteront pas à leurs lymphocytes les mêmes peptides et donc feront des réponse différentes et à l’extrème l’un répondra et l’autre non parce qu’il n’a pas su présenter . 57 Les cellules doivent présenter au système immunitaire leur production normale c’est-à-dire leurs propres antigènes M. Abbal P2 2007-8 58 58 Les Anticorps (Ac) ou Immunoglobulines Rappel Ce sont des Protéines les cellules productrices: lymphocytes B et plasmocytes Vocabulaire Immunoglobulines (quand on ne connait pas leur activité) gamma globulines (thérapeutique) Anticorps (quand on connait pas leur activité ex: anti tétanique) Ce sont aussi des réactifs de laboratoire pour identifier doser de très nombreuses molécules (hormones, médicaments, etc..) 59 Structure et fonction des Ig C H3 C H3 Mastocyte IgE = allergie FOIE C H2 C H2 Catabolisme Sites anticorps CL Phagocyte Efficacité du PN et du macrophage Système du complément Cytolise et phagocytose VL C H1 VH C H1 VH VL CL Placenta IgG = immunité adoptée par le nouveau-né 60 Les IgG Concentration sanguine :10g/l environ (80% des Ig circulantes) Réponse secondaire et anamnestique Activent le complément Traversent le placenta, ½ vie 21 jours Activité Ac : quasiment toutes Les IgA Sériques (sang et tissus) et Sécrétoires (muqueuses, lait) Concentration sanguine:1 à 2g/l chez l’adulte Sécrétoires localisées au niveau des muqueuses (première ligne de défense) N’activent pas le complément Ne traversent pas le placenta Très résistantes à la protéolyse bactérienne Déficits fréquents (1/700 en France) 61 Les IgM Concentration sanguine : 1 gr/l environ Ac réponse primaire et Ac naturels (ex : anti A et antiB) Activent le complément Ne traversent pas le placenta ½ vie 7 jours Les IgE Concentration sérique :100 UI/ml (200µg/l) Activent mastocytes et basophiles (allergie) 62 Taux d’un adulte Les Ig en fonction de l’âge 100% IgM IgG IgA 50% Naissance 6 mois 5 ans 10 ans 63 Dynamique de la réponse humorale Temps de latence Premier contact avec l’antigène Deuxième et xième contact avec l’antigène Long (1 semaine) Court (qq jours à qq heures) Isotype IgM Titre Ac Durée Affinité Ac Faible Courte Faible Autre que Elevé IgM, le plus svt IgG Longue Forte Si l’anticorps est une IgM = contact réent quelques jours ou semaines Si l’anticorps est une IgG = contact ancien (quelques semaines mois ou années) Applications : évaluation d’un risque foetal 64 Dynamique de la réponse humorale Titre IgG ou A ou E IgM Temps Réponse primaire Premier contact Réponse secondaire (semaines) 65 Deuxième contact Pourquoi ces différences entre réponse primaire et secondaire ? 1 Réponse primaire le temps nécessaire pour que toutes les rencontres aient lieu Muqueuse Lymphatique Lymphocyt e spécifique Et il n’y a que 1/107 lymphocytes spécifiques de cet antigène généré par le hasard avant tout contact avec l’antigène. Puis il faut que ces lymphocytes se divisent et produisent des cellules mémoires et des cellules effectrices. En tout il faut 7 jours minimum Antigène Ganglion 1 Réponse secondaire Il faut beaucoup moins de temps car il y a dans le ganglion 1 000 à 10 000 fois plus de cellules spécifiques que lors de la première fois. Il ne faut que 1 à 2 jours suivant leur nombre, parfois quelques heures seulement pour que la rencontre ait lieu. 66 D’où la pratique des rappels de vaccination Réponse anticorps en fonction de la dose d'antigène administré Quantité d'Ac produite faible dose pas de réponse dose moyenne réponse Forte dose pas de réponse Quantité d'Ag administrée 67 Exploration in vitro des Ig Electrophorèse : ex : 14 g/l de gamma globulines (pas bon examen pour apprécier la quantité , mais pour la clonalité) Dosage des isotypes : ex 12.5g/l d’IgG, 2g/l d’IgA, 1 à 2 g/l d’IgM taux physiologiques très dépendants de l’âge du patient Dosage des sous classes des IgG1 IgG2 IgG3 IgG4 : réservé à des cas très particuliers de déficit Dosage des activités anticorps : sérodiagnostic ex : 17 U d’anti Ag S du virus de l’hépatite B 68 Les anomalies monoclonales des Ig Profil normal : Ig polyclonales Profil anormal : Ig monoclonale 69 Les Ac monoclonaux (outils diagnostique et thérapeutique) Kohler et Milstein: technique de l’Hybridome Cellule splénique de souris Cellule de myelome murin (immunisée contre un Ag) Immortalité Spécificité de l’Ag Hybridome 70 Que voit l’anticorps ? Un épitope et il ignore tout le reste ! Ac 1 Ac 2 Voir 1 ne suffit pas pour identifier l’objet Voir 2 est plus informatif mais par encore suffisant Voir 1 et 2 identifie presque surement (il y a toujours un petit risque de se tromper) C’est la même chose avec les anticorps (encore plus avec les anticorps monoclonaux) 71 Réactions croisées X Y 1 3 1 2 3 4 Z X 1 2 Un anti 2 sera spécifique de X Un anti 4 sera spécifique de Y Un anti 6 sera spécifique de Z 5 1 Les anti 1 3 et 5 ne sont pas spécifiques ils réagissent avec au moins deux antigènes différents Et peut être même que 2 4 et 6 ne sont pas spécifiques si l’on prend en compte d’autres antigènes que X Y et Z ! 5 6 72 Schématisation de la réponse immune Cellule souche Le hasard Si l’antigène existe et arrive J’apprends 73 Je mémorise (lymphocytes à vie longue) Schématisation de la réponse immune Phagocytose Présentation Ag CPA Ac de membrane TCR B CD4 ne s Stimulation des cellules spécifiques de cet Ag CD8 produites par le hasard es kin to cy cyt oki Multiplication Différenciation Cytotoxicité Neutralisation cytok ines Th s e n i k cyto Plasmocyte Tcytotox Ac 74 Les effets de la réponse immune adaptative sur les cibles TCR CD8 activ é HLA Cellule Infectée ou anormale (cancer) contenant l’épitope dans sa molécule HLA Un lymphocyte T ne peut que s’attaquer qu’à une cellule qui porte l’épitope à sa surface dans une molécule HLA Lymphocyte B Plasmocyte Ac Cellule exprimant à sa membrane un antigène (épitope) Mort de la cellule PN Antigène (épitope) isolé Neutralisation phagocytose Mort par phagocytose La tolérance Comme cela a été dit au début du cours la sollicitation du système immunitaire par un antigène peut aboutir à : 1 une réponse anticorps et ou cellulaire 2 une non réponse c’est la tolérance Le système immunitaire garde la mémoire de cet antigène. Il ne produira ni anticorps ni réponse cellulaire et inhibera les cellules qui voudraient répondre lors de nouvelles stimulations. 76 En pratique au laboratoire d’analyse biologique médicale On sait très facilement depuis plus de 100 ans : •Doser les Immunoglobulines techniques faciles automatisées peu couteuses •Doser les anticorps (sérologies) Plus récemment (depuis une trentaine d’années) •Les anticorps sont des outils de laboratoire (dosage de nombreuses molécules (hormones, médicaments,…)) ******************** On ne sait pas ou très mal explorer la réponse cellulaire du fait qu’un lymphocyte T ne peut reconnaitre sa cible qu’à la surface d’une cellule dans une molécule HLA de même groupe HLA que lui. (or il y a des milliers et même millions de molécules HLA différentes suivant les individus, il faudrait un réactif spécifique à chaque malade) 77 Les maîtres mots qui caractérisent le système immunitaire sont : anticipation, coopération, synergie, interactivité, adaptabilité, mémorisation, spécificité et bien d’autres… Par certains côtés, le système immunitaire semble doué de facultés spécifiques du système nerveux dans sa composante cognitive. C’est ainsi que par analogie mais à tort, on parle à son propos de capacité de reconnaissance et de mémorisation. On verra plus tard que cela relève de mécanismes simples qui n'ont rien à voir avec des fonctions cérébrales certainement beaucoup plus complexes (d'ailleurs on ne les connaît pas à ce jour). 78 Mini dictionnaire Allergie : réaction immunitaire autre que la réaction immune protectrice relevant d'un mécanisme très précis et pouvant être particulièrement dangereuse pour l'organisme. Anticorps : molécule définie par sa propriété de liaison spécifique à l'antigène ; ce vocable doit être en principe suivi du nom de l'antigène dont il est spécifique, par exemple anticorps antistreptolysine. Antigène : molécule reconnue par le système immunitaire et capable d'induire la synthèse d'une réponse adaptée en particulier la production d'anticorps spécifique. Complément : système complexe de molécules solubles et membranaires impliquées dans des mécanismes de défenses primitifs Cytokines : protéines solubles se liant à des récepteurs membranaires Exocrine : substance produite par une cellule et active sur d'autres cellules très éloignées. Hypersensibilité : réaction exagérée d'une organisme à la suite d'un contact avec une substance peu ou pas agressive. Immunoglobuline : désigne des protéines, globulines du sérum ou des liquides extracellulaires ayant une propriété immunologique de reconnaissance de l'antigène mais également d'autres propriétés. Il y a en pratique souvent confusion entre immunoglobuline et anticorps. Par exemple, lorsque l'on injecte une molécule à un patient à visée thérapeutique, on parle plutôt d'immunoglobuline et lorsqu'on identifie une activité anticorps de cette molécule dans le sérum d'un malade lors d'un sérodiagnostic, on parle plutôt d'anticorps. 79 Immunité : état réfractaire constitutif ou acquis après des contacts antérieurs vis à vis de l'agent infectieux. Inflammation : ensemble des réponses moléculaires et cellulaires de défense primitif consécutifs à une agression physique, infectieuse ou immunologique. Leucocytes : cellules sanguines connues sous le terme de globules blancs, ce qui les oppose aux autres colorées que sont les globules rouges mais aussi aux plaquettes. Ces leucocytes englobent les polynucléaires, les lymphocytes, les monocytes. Autocrine : production d'une substance soluble par une cellule que cette dernière utilisera ou pourra utiliser à ses propres fins. Paracrine : synthèse par une cellule d'une substance qui sera active sur les cellules du voisinage proche. Phagocytose : capacité qu'ont certaines cellules de capter des molécules ou des substances ou des particules de l'environnement extérieur et de les dégrader grâce à des enzymes essentiellement protéolytiques. Sérodiagnostic : test de laboratoire pratiqué sur un prélèvement sanguin pour rechercher la présence d'anticorps contre un antigène ou plus généralement un agent infectieux. Lorsque le test est positif, on dit que le patient est séropositif. Cela témoigne simplement qu'il a été en contact au préalable avec cet agent infectieux sans préjuger du caractère protecteur de ces anticorps. Sérum : liquide riche en ions et en protéines entièrement assimilable au liquide du sang (plasma) après coagulation. Liquide couleur jaunâtre. 80