La réponse inflammatoire Dr Marie Laforge CHI de Meulan-Les Mureaux [email protected] Définition • Processus réactionnel de défense et d’adaptation de l’organisme à une agression non spécifique : – Agent infectieux – Traumatisme – Brûlure – Tumeur – Nécrose – Maladie auto-immune….. Physiopathologie (1) • Réponse locale : phénomènes vasomoteurs, cellulaires et tissulaires – Vasodilatation veineuse – Augmentation de la perméabilité vasculaire – Formation de l’exsudat – Infiltration leucocytaire – Libération locale de médiateurs chimiques : histamine, sérotonine, kinines, prostaglandines, interleukines Physiopathologie (2) • Réponse générale – Fièvre – Hyperleucocytose – Fréquence cardiaque > 90/min – Fréquence respiratoire > 20/min – biosynthèse hépatique, leucocytaire et macrophagique des protéines de l’inflammation qui limitent l’altération tissulaire de la réaction inflammatoire. Cellules et médiateurs de l’inflammation L’inflammation aiguë : caractéristiques • • • • Réponse immédiate à une agression De courte durée (jours, semaines) Installation brutale Phénomènes vasculaires intenses L’inflammation aiguë : déroulement • Réaction locale vasculaire qui permet l’afflux de cellules pour contenir l’agent agresseur • Réaction générale • Réparation tissulaire, cicatrisation L’inflammation aiguë : évolution • Guérison complète : élimination de la cause de l’inflammation, remplacement des tissus lésés par des tissus sains • Inflammation chronique : si l’agent inflammatoire persiste dans le site L’inflammation chronique : définition • Aucune tendance à la guérison spontanée • Évolution : persistance ou aggravation pendant plusieurs mois ou plusieurs années Survenue de l’inflammation chronique • Inflammation aiguë évolutive : persistance de l’agent agresseur initial ou récidive de l’agression dans le même organe Lésions tissulaires de moins en moins bien réparées. Exemple : polyarthrite rhumatoïde Survenue de l’inflammation chronique • Inflammation chronique d’emblée : si la phase aiguë vasculo-exsudative est passée inaperçue – Brève – Asymptomatique Exemple : hépatite chronique active B ou C Signes cliniques de l’inflammation • Signes locaux – Rougeur – Chaleur – Œdème – Douleur • Signes généraux La fièvre : définition • Hyperthermie pathologique due au dérèglement du centre hypothalamique régulateur sous l’action de pyrogènes • Élévation de la température centrale du corps : – >37,5°C le matin – > 37,8°C le soir La fièvre : caractéristiques • • • • Terrain du patient Signes cliniques et symptômes associés Circonstances d’apparition Durée : – Aiguë < 5 jours – Prolongée > 20 jours • Allure de la courbe La fièvre : signes de gravité • • • • • • Altération de la conscience Déshydratation Tachycardie > 120/min Fréquence respiratoire > 24/min PA systolique < 110 mmHg Oligoanurie La fièvre : populations à risque • Nourrissons • Femmes enceintes • Personne âgées Conduite à tenir en cas de fièvre • • • • • Hydrater le patient Le découvrir Aérer la pièce Pour le NN, refroidissement Prévenir le médecin et réaliser les prescription • Maintenir l’alimentation Le système immunitaire Introduction (1) Les différents types d’agressions : – Physico-chimiques : mécaniques, climatiques, chimiques – Agressions liées à l’action d’autres organismes vivants : virus, bactéries, champignons, parasites, ATNC Introduction (2) • Système immunitaire : ensemble coordonné d’éléments permettant de discriminer le soi du non-soi • Réponse immunitaire : activation des mécanismes du système immunitaire afin de mettre en œuvre le processus de défense face à une agression de l’organisme. Les mécanismes de défense • Systèmes non spécifiques – Pas de reconnaissance de l’élément étranger – Efficacité identique quel que soit le nombre de rencontres avec le même élément étranger – Barrières mécaniques et phagocytose • Systèmes spécifiques – Spécifiques d’un élément étranger – Mémoire – Mécanismes complexes avec coopération cellulaire Mécanismes de défense non spécifiques (1) • Les barrières physiques : – La peau – Les muqueuses – Les systèmes passifs Mécanismes de défense non spécifiques (2) • Le système du complément : ensemble de 11 protéines de l’immunité non spécifique, agissant par protéolyse sur la membrane des bactéries. • Fraction C3 : – Opsonisation – Recrutement du complexe d’attaque de la membrane des bactéries (CAM) Mécanismes de défense non spécifiques (3) • Les cellules phagocytaires : – Adhésion – Endocytose – Phagocytose Immunité non spécifique Phagocytose : cellules phagocytaires (macrophage, polynucléaire neutrophile) Lysosomes 2.Adhésion, englobement Noyau Noyau Noyau Elément étranger Phagosome 1. Chimiotactisme Noyau 3. Digestion Mécanismes de défense non spécifiques (4) • Réaction inflammatoire : essentiellement vasculaire – Rougeur – Chaleur – Douleur – Œdème Mécanismes de défense non spécifiques (5) • Système lymphatique – Organes lymphatiques : thymus, moelle osseuse, rate, amygdales, appendice, ganglions lymphatiques – Vaisseaux lymphatiques – Lymphe Mécanismes de défense spécifiques Le système immunitaire doit être en mesure de : • Reconnaître certaines structures qui lui sont spécifiques : le soi • Distinguer les structures qui ne lui appartiennent pas : le non-soi - Immunogénicité - Spécificité Les lymphocytes (1) • Présents dans le sang, la lymphe et les organes lymphoides • 20 à 40% des leucocytes • Deux types principaux : lymphocytes B et lymphocytes T Les lymphocytes (2) Les lymphocytes B • Mode d’action : sécrétion des anticorps ou immunoglobulines, capables de fixer les antigènes sous forme de complexe Ag-Ac • 4 principaux types d’immunoglobulines : IgM, IgG, IgE, IgA Les IgM • Sécrétion par les lymphocytes lors du premier contact de l’antigène avec l’organisme • Leur présence dans le sang révèle une infection récente Les IgG • Immunoglobulines les plus abondantes • Synthèse par les lymphocytes B lors du contact avec l’antigène • Participent à la réponse mémoire, plus rapide et plus efficace, base de l’immunité et de la vaccination • Traversent la barrière placentaire, d’où immunité passive chez le foetus Les IgA • Immunoglobulines spécifiques des muqueuses • Mode d’action : empêchent les agents pathogènes de se lier à la cellule Les IgE • Sécrétion par les lymphocytes au niveau de la peau, des amygdales, des voies digestives et respiratoires • Interaction avec les mastocytes et les basophiles, provoquant la libération de médiateurs inflammatoires et d’histamine • Augmentation des IgE en cas d’allergie et d’infestation parasitaire Les lymphocytes T • Appartiennent au système immunitaire cellulaire • Deux grandes familles – Les lymphocytes T cytotoxiques – Les lymphocytes T helper Les lymphocytes T cytotoxiques • Reconnaissent les cellules cibles qui expriment les antigènes • Les détruisent par libération de perforine Les lymphocytes T helper • Agissent en collaboration avec les macrophages • Sécrétion d’un médiateur qui stimule la prolifération des lymphocytes : l’interleukine Réaction immunitaire spécifique • Présentation de l’antigène au lymphocyte • Transformation des lymphocytes • Phase effectrice : élimination de l’antigène • Mémoire Les maladies du système immunitaire • • • • Maladies auto-immunes Déficits immunitaires Allergie Incompatibilité foeto-maternelle Maladies auto-immunes • Mise en jeu d’une réaction immunitaire vis-à-vis des constituants du soi • Mise en évidence par la présence d’auto-anticorps dont le titre est fondamental • L’ensemble des critères cliniques est également très important • 2 groupes – Maladies spécifiques d’organe – Maladies systémiques MAI spécifiques d’organe • • • • • • • Thyroïdites Maladie d’Addison DID Maladie de Biermer Maladie coeliaque Hépatite auto-immune Myasthénie… MAI non spécifiques d’organes (1) • Caractérisées par la présence d’anticorps antinucléaires maladies multisystémiques avec formes cliniques très variables (arthrites,néphrites, troubles neurologiques, thrombopénie…) MAI non spécifiques d’organes (2) • • • • • • Lupus Sclérodermie Polymyosite Polyarthrite rhumatoïde Syndrome des antiphospholipides … Lupus facial Déficits immunitaires (1) • Situation pathologique due à l’insuffisance d’une ou plusieurs fonctions immunologiques • Plusieurs types : – primitif (congénital ou héréditaire) : diagnostic chez l’enfant – Acquis : décelable à tout âge Déficits immunitaires (2) • Conséquences : – Augmentation du risque infectieux • Germes pathogènes • Germes non pathogènes : infections opportunistes – Augmentation de la sensibilité aux affections néoplasiques : cancers, leucémies Déficits immunitaires primitifs (1) • Ensemble hétérogène d’affections caractérisées par une insuffisance des moyens de défense contre les microorganismes. • Environ une centaine de maladies héréditaires Déficits immunitaires primitifs (2) • DIH (humorale) : 70% • DIC (cellulaire) : 15% • DINS (non spécifiques) concernant les cellules phagocytaires et le complément • DI associées à d’autres affections Déficits immunitaires primitifs (3) • Maladies rares, mais augmentation de l’incidence en cas de consanguinité • Traitement : – Antibiothérapie en continu – Substitution par immunoglobulines IV – Thérapie cellulaire avec greffe de cellules souches hématopoïétiques Déficit immunitaire acquis (1) • Dysfonctionnement du système immunitaire à l’origine d’infections à répétition • Exemple : l’infection à VIH Déficit immunitaire acquis (2) • Infection des cellules participant à la réponse immunitaire • Détournement du métabolisme cellulaire des lymphocytes pour sa propre multiplication • Destruction de l’intégrité membranaire d’où mort cellulaire Déficit immunitaire acquis (3) • Apparition d’infections opportunistes – Stade 3 : • Candidose buccale • Tuberculose pulmonaire • Pneumopathies sévères – Stade 4 • Toxoplasmose cérébrale • Kaposi • Lymphomes Allergies (1) • Définition : réaction immunitaire humorale aboutissant à l’hyper production d’immunoglobulines de type IgE qui en se fixant sur l’allergène vont provoquer une réaction nuisible pour le sujet. Allergies (2) • Les allergènes : substances antigéniques capables de provoquer réaction chez un sujet préalablement sensibilisé – Pneumallergènes – Trophallergènes – Allergènes médicamenteux Allergies (3) • Les IgE : anticorps spécifiques produits lors du premier contact avec l’allergène. Fixation sur les basophiles et les mastocytes sans déclencher de réaction. Mais lors d’un second contact, libération massive de substances toxiques (sérotonine, histamine, prostaglandines). Allergies (4) • Facteurs favorisants : – Pollution créant des microlésions respiratoires favorisant la pénétration des pneumallergènes – Infections virales – Facteurs psychologiques Allergie (5) • Vasodilatation cutanée : éruption, urticaire, rash cutané • Bronchospasme • Vasodilatation générale : choc anaphylactique Allergies (6) • Traitement : – Éloigner le patient de l’allergène – Antihistaminiques bloquent l’action de l’histamine sans éviter la réaction IgE/Allergène – Antidégranulants : limite la libération des substances toxiques par les mastocytes – Corticoïdes – Broncho-dilatateurs Incompatibilité foeto-maternelle (1) • Les groupes sanguins : antigènes portés à la surface des hématies – A pour les individus du groupe A – B pour les individus du groupe B – A et B pour les individus du groupe AB – Aucun antigène pour les individus du groupe O Incompatibilité foeto-maternelle (2) • Les système Rhésus : la présence ou non de l’antigène D dit Rhésus détermine le caractère rhésus + ou rhésus – – Présence de l’antigène D : rhésus +, pas d’anticorps anti-D dans le sérum – Absence de l’antigène D : rhésus -, pas d’anticorps anti-D sans le sérum sauf si contact avec l’antigène D, possible en cas de transfusion ou de grossesse. Incompatibilité foeto-maternelle (3) • Allo-immunisation de la mère rh- par son fœtus Rh+ suite au contact de ses hématies avec le sang maternel • Lors d’une deuxième grossesse, risque de conflit antigène/anticorps par passage des Ig anti-D à travers le placenta hémolyse et mort in utero Incompatibilité foeto-maternelle (4) • Traitement : – Prophylaxie anti-D chez les femmes rh- non immunisées – Chez le nouveau-né, transfusion voire exsanguino-transfusion