3
IN LIMINE
on ne peut pas décrire cela, ni l’expliquer à personne,
parce que personne ne peut l’imaginer,
parce qu’on ne le croit pas soi même
bien qu’on soit au beau milieu de ces événements
et on est étendu là, froid,
comme si on n’était pas du tout concerné
A. Stramm
Dans les tranchées de Chaulnes, le 4 février 1915
Forces 1915-2008 se compose de deux parties complémentaires et
réunies.
Pour le spectateur vient d’abord la mise en scène d’un texte
d’August Stramm puis la présentation d’événements essentielle-
ment silencieux qui procèdent de la fable qui vient d’avoir lieu.
Dans la deuxième partie, La cime des arbres, sons, espace, objets
et lumières deviennent déterminants. Les interprètes sont les
mêmes et la scénographie est identique.
Soit un texte puis ses germinations.
Il s’agit de compléter une mise en scène par un second geste non-
narratif et non réaliser le recto-verso d’une même pièce (un texte
puis une deuxième version à travers le prisme « d’un théâtre par-
ticulier »). Lors des répétitions le documentaire inné de l’impro-
visation sera prépondérant, les acteurs ramèneront un matériel
par lequel ils s’impliqueront à la fois comme protagonistes d’une
fiction et comme individus. Cette deuxième forme, ombre portée
– ou mânes – d’un texte survient aussi comme une perspective
inédite au sujet de la pièce de Stramm.
Dans ce spectacle prototype vient tout d’abord un sujet déve-
loppé par la parole puis des actes silencieux. Le référent – prota-
gonistes, climat, univers – puis ce qui en advient quand le plateau
a mangé la fable ou est en train de l’assimiler... Cette évolution
vers une absence progressive de mots vise à provoquer pour l’as-
sistance une activité sans cesse accrue de reliure au moyen de
matériaux inconscients disponibles pour chacun.
« Que reste-t-il d’un événement quand il a disparu, avalé par le
passé ? »
C’est une question qui hante le théâtre. La privilégier au moyen
de ce diptyque restaure un espace de découverte pour nous qui,
spectateurs ou « fabricants », vivons sur les plateaux l’évanouis-
sement perpétuel de tout ce qui s’y trouve assemblé.
Indescriptiblement.
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IN LIMINE
on ne peut pas décrire cela, ni l’expliquer à personne,
parce que personne ne peut l’imaginer,
parce qu’on ne le croit pas soi même
bien qu’on soit au beau milieu de ces événements
et on est étendu là, froid,
comme si on n’était pas du tout concerné
A. Stramm
Dans les tranchées de Chaulnes, le 4 février 1915
Forces 1915-2008 se compose de deux parties complémentaires et
réunies.
Pour le spectateur vient d’abord la mise en scène d’un texte
d’August Stramm puis la présentation d’événements essentielle-
ment silencieux qui procèdent de la fable qui vient d’avoir lieu.
Dans la deuxième partie, La cime des arbres, sons, espace, objets
et lumières deviennent déterminants. Les interprètes sont les
mêmes et la scénographie est identique.
Soit un texte puis ses germinations.
Il s’agit de compléter une mise en scène par un second geste non-
narratif et non réaliser le recto-verso d’une même pièce (un texte
puis une deuxième version à travers le prisme « d’un théâtre par-
ticulier »). Lors des répétitions le documentaire inné de l’impro-
visation sera prépondérant, les acteurs ramèneront un matériel
par lequel ils s’impliqueront à la fois comme protagonistes d’une
fiction et comme individus. Cette deuxième forme, ombre portée
– ou mânes – d’un texte survient aussi comme une perspective
inédite au sujet de la pièce de Stramm.
Dans ce spectacle prototype vient tout d’abord un sujet déve-
loppé par la parole puis des actes silencieux. Le référent – prota-
gonistes, climat, univers – puis ce qui en advient quand le plateau
a mangé la fable ou est en train de l’assimiler... Cette évolution
vers une absence progressive de mots vise à provoquer pour l’as-
sistance une activité sans cesse accrue de reliure au moyen de
matériaux inconscients disponibles pour chacun.
« Que reste-t-il d’un événement quand il a disparu, avalé par le
passé ? »
C’est une question qui hante le théâtre. La privilégier au moyen
de ce diptyque restaure un espace de découverte pour nous qui,
spectateurs ou « fabricants », vivons sur les plateaux l’évanouis-
sement perpétuel de tout ce qui s’y trouve assemblé.
Indescriptiblement.