Amplification des sécheresses
Une diminution modérée, mais généralisée, des
précipitations annuelles moyennes est à prévoir
à l'horizon 2030. Une baisse qui sera encore
plus marquée en été à l'horizon 2050, affectant
plus particulièrement l'Ouest du territoire.
Ce phénomène aura des conséq
sur la sensibilité du territoire aux sécheresses.
l'horizon 2030, le Grand-Sud-Ouest devrait
ainsi passer 10 à 30 % du temps en état de
sécheresse, avec des pics très localisés
atteignant 40 % (contre 10 à 15 % à l'heure
actuelle).
Et d'ici 2050, selon les scénarios « médian » et
« pessimiste », une majorité du territoire
passerait au moins 30 % du temps en état de
sécheresse, ce pourcentage pouvant s'élever à
70 % sur certaines zones géographiques,
notamment les Pyrénées.
Pourcentage du temps passé en état de sécheresse
Source : Météo-France – DATAR, 2010
Des impacts à tous les niveaux :
Ces évolutions climatiques vont générer des impacts significatifs sur l’ensemble des systèmes naturels et humains.
La ressource en eau
La conjugaison d'un réseau hydrographique dense et de deux châteaux d’eau (Pyrénées et Massif central) dotent le
Grand Sud-Ouest d’une ressource en eau abondante. Malgré tout, le territoire connaît des déficits chroniques en
raison de variations saisonnières importantes : en été, avec de faibles pluies, certains cours d’eau subissent des
étiages sévères. De plus, la ressource est soumise à de fortes pressions. Elle est très sollicitée, notamment pour
l’irrigation agricole. Ces prélèvements sont effectués en période d’étiage, lorsque la ressource est au plus bas. Or il
s’avère que ces sollicitations excèdent, dans de nombreux secteurs, ce que le milieu peut fournir. Ce qui justifie le
classement d'une grande partie du Grand Sud-Ouest en Zone de Répartition des Eaux.
Sous le climat futur, les débits d’étiage, donc la ressource en eaux superficielles, seraient particulièrement
affectés dans tous les scénarios, en intensité et en durée : le seuil d’étiage serait dépassé durant une période de
1 à 3 mois, contre 9 jours actuellement.
Sur les eaux souterraines, la connaissance est moins étayée. L’étude de l'Agence de l’eau estime que
l’augmentation de la pluviométrie en hiver est plus favorable que sous le climat actuel pour la recharge hivernale
des réservoirs naturels profonds, limitant ainsi l’impact de la diminution des pluies estivales. Cependant, ce soutien
ne suffira pas jusqu’à la fin de la période d’étiage, qui serait aggravé en octobre et novembre.
D’autres facteurs auront des conséquences sur la disponibilité de la ressource : la croissance démographique, les
changements d’occupation des sols (drainage ou assèchement de zones humides à des fins agricoles ou urbaines),
les aménagements hydrauliques sur les cours d’eau, les pratiques d’irrigation, etc. Certains auront même parfois
localement des impacts bien plus forts que ceux du changement climatique.
Le scénario qui se dessine est celui d’une tension accrue entre la ressource et la demande sur les zones
déjà déficitaires qui sont particulièrement étendues sur le Grand Sud-Ouest. En outre, le changement
climatique entraînera une exacerbation des conflits d’usages déjà existants sur le territoire.
Les usages dépendants de la ressource en eau sont multiples : l'irrigation des cultures, la production d'énergie,
certains processus industriels, le transport fluvial, le traitement des rejets d’eaux usées, l'approvisionnement en eau
potable, etc.
Volumes annuels prélevés en Midi-Pyrénées
(en millions de m
3
)
Usage agricole Usage domestique Usage industriel
TOTAL
310,9 289,9 305,7 906,5
Source : Diagnostic régional de l'eau, 2007