Le Pays des mille poètes est situé à l’Ouest du continent africain, à mi-chemin entre Sahara et Sahel. Il
s’étend sur 1 030 700 km², compte 600 kms (Nouadhibou au nord à Ndiago au sud) de côtes
Atlantique et partage ses frontières terrestres avec 4 pays. Ce sont au nord le Sahara Occidental (1564
kms), au nord-est l’Algérie (463 kms), à l’Est le Mali (2236 kms) et au sud le Sénégal (742 kms). Tois
saisons principales caractérisent son climat : des pluies (juin à octobre), une saison sèche et froide
(octobre à mars) et une période chaude (mars à juin). La Mauritanie ne dispose que d’un cours d’eau
permanent, le fleuve Sénégal (1640 kms) dont le bassin se répartit sur 450 000 km² entre Mauritanie,
Mali, Guinée et Sénégal. Le pays compte également quelques oueds (rivières fossiles) aux lits ensablés
qui ne coulent le plus souvent que quelques jours tous les trois ou quatre ans. Les principales villes
sont Nouakchott (capitale, ouest, 958 000 habitants), Nouadhibou (nord) et Rosso (sud). Elles
regroupent aujourd’hui l’essentiel (61,30%) d’une population estimée à 4,142 000 habitants et dont le
taux de croissance est de 2,4% par an. La densité reste donc faible (3,7 habitants au km²) mais varie
fortement entre concentrations urbaines et régions périphériques. Le pays est divisé en 13 régions ou
Wilayas elles-mêmes subdivisées en 52 Moughataa. Le paysage comporte trois franges horizontales
inégales : désertique au nord et au centre (70% du territoire), steppe au centre (zone d’élevages, 15%)
et savane et cultures (15%, zone de cultures du mil, sorgho et palmiers).
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En 2014, en dépit d’un contexte global défavorable (forte détérioration des termes de l’échange avec la
chute des cours mondiaux du fer, de l’or et pluviométrie déficitaire), la Mauritanie a confirmé le
dynamisme et la résilience de son économie avec un taux de croissance de 6,4%, supérieur à 5 % pour
la 3ème année consécutive. La contribution au PIB des différentes activités est la suivante : primaire
(21%, élevage, agriculture et pêche), secondaire (34,5%, construction, BTP, activités extractives),
tertiaire (39,1%, commerce et autres services) et autres (5,4%, administrations). Cette répartition
témoigne de l’amorce d’une transformation structurelle de l’économie. La croissance est tirée par la
demande intérieure (68% du PIB), soutenue par une consommation domestique et un programme
vigoureux d’investissements financés par l’Etat (15,5% du PIB) notamment pour la modernisation ou
la réhabilitation de routes, de réseaux de distribution d’eau ou d’aménagements agricoles. Le cadre
macroéconomique est resté fiable avec une inflation contenue à 3,5 %, un déficit courant stable (24,7
% du PIB), des réserves de change en léger fléchissement (4,7 mois d’importations, hors secteur
extractif). Pour mémoire, la même année, le PIB par habitant était de 1430 USD.
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Plusieurs défis restent à relever. La Mauritanie doit réduire son exposition aux chocs exogènes : 70%
de ses exportations et 30% de ses recettes budgétaires dépendent (2014) du seul secteur extractif,
secteur doublement pénalisé par la chute des cours mondiaux des matières 1ères et un ralentissement
de l’activité économique en Chine qui est le principal client du minerai mauritanien (50% des
exportations). Dans ce contexte la Mauritanie entend développer ses exportations énergétiques (Mali,
Sénégal), poursuivre la relance de ses activités de pêche (2,3% du PIB en 2014) et endiguer le déclin
des activités manufacturières (-4,6% en 2014). Le pays devra par ailleurs également poursuivre ses
efforts pour améliorer un climat des affaires qui reste difficile en pratique. En 2014, le pays se classe
176ème/189 au classement Doing business de la Banque Mondiale en dépit d’efforts réels (amélioration
du cadre institutionnel et règlementaire, réduction des procédures de paiement au niveau de la CNAM,
de la CNSS, mise en place d’un Guichet unique pour la création d’entreprise, création d’un Centre
International de Médiation et d’arbitrage, révision du Code de commerce…) et 124/174 au classement
Transparency International sur la lutte contre la corruption.
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Les perspectives économiques restent toutefois bonnes à court et moyen termes à la faveur de projets
d’augmentation des capacités productives de l’industrie extractive (la production annuelle de fer doit
passer de 11 millions de tonnes en 2015 à 18 millions de tonnes en 2016), de la poursuite des réformes
structurelles, d’un programme ambitieux d’investissements (il devrait représenter 40% du PIB entre
2014 et 2015) et d’une poursuite de la diversification de l’économie. En 2015 : le PIB nominal devrait
être de 5,1 Mds USD, son taux de croissance de 5,6% et le taux d’inflation de 4,6%./.