
17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
TRANSFORMATEURS DE MESURE _________________________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 4 722 − 2© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
1. Technologie
1.1 Généralités
La variété de construction des transformateurs de mesure est
liée au niveau de tension auquel ils sont soumis et, dans le cas de
la haute tension, à la technologie de réalisation des postes dans
lesquels ils s’intègrent :
—postes ouverts (appelés encore conventionnels), dans lesquels
l’isolement externe à l’appareillage est assuré par de longues dis-
tances dans l’air ambiant ;
—postes blindés, dans lesquels l’appareillage est placé sous
enveloppe métallique et l’isolement assuré par de l’hexafluorure
de soufre (SF6) sous pression.
Quel que soit le niveau de tension, on peut distinguer trois parties
essentielles dans les transformateurs de mesure :
— la partie active, comprenant les enroulements et les circuits
magnétiques ainsi que, le cas échéant, l’isolation ;
—l’enveloppe (souvent un isolateur), destinée à contenir et pro-
téger la partie active, à assurer sa tenue mécanique et à permettre
la fixation et les raccordements ;
—l’isolant de remplissage, assurant l’isolement entre les divers
éléments internes à l’enveloppe.
Les transformateurs de mesure sont des appareils très denses où
voisinent des tensions élevées, des efforts électromagnétiques
considérables, etc. Ils sont, par nature, fragiles, d’où l’importance
d’une conception et d’une réalisation technologiques très soignées.
1.2 Matériaux
1.2.1 Isolation
Nota : le lecteur pourra se reporter, dans ce traité, à l’article Fonction isolation dans les
matériels électriques [D 2 302] et aux différents articles spécialisés indiqués dans les para-
graphes suivants.
1.2.1.1 Isolateur
■En haute tension (HT), le matériau le plus employé est la porce-
laine. C’est un produit céramique dont les principaux constituants
sont les argiles, les kaolins, les quartz et les feldspaths (article Maté-
riaux isolants céramiques en électrotechnique [D 274]). Son élabora-
tion, à partir de pâtes, autorise des formes très variées. Robuste, très
stable dans le temps, capable de supporter des surpressions internes
importantes, il convient à pratiquement tous les types d’appareils.
Toutefois, on notera que le prix de l’isolateur constitue une part non
négligeable du prix total d’un transformateur de mesure (il peut
représenter 20 à 50 %).
■L’isolateur en matériau composite a fait récemment son appari-
tion en haute tension. Il est constitué d’un cylindre en résine chargée
de fibre de verre, et revêtu d’une enveloppe externe généralement en
silicone (rubrique Matériaux composites dans le traité Plastiques et
Composites). Cette enveloppe, selon la technique classique des
ailettes (ou jupes), est destinée à augmenter la ligne de fuite externe.
Malgré les progrès accomplis, l’isolateur composite est encore
beaucoup plus cher que son homologue en porcelaine (d’un facteur 2
à 3). De plus, son vieillissement en milieu pollué et sous fort champ
électrique n’est pas encore bien maîtrisé. Ces éléments suffisent à
en marginaliser l’emploi.
1.2.1.2 Diélectriques solides
En basse (BT) et moyenne (MT) tensions, le même matériau assure
souvent les fonctions de remplissage et d’enveloppe.
Les résines époxydes (article Résines époxydes. Composants et
propriétés [A 3 465] dans le traité Plastiques et Composites) chargées
de quartz sont appréciées pour leurs bonnes propriétés électriques
et mécaniques, leur facilité de mise en œuvre (moulage) et leur
bonne conductivité thermique qui facilite l’évacuation de l’énergie
thermique dégagée par les parties actives.
Souveraines pour les matériels de type intérieur, elles sont moins
performantes en extérieur. Pour éviter le phénomène de dégradation
de la résine en utilisation extérieure, lorsqu’elle est soumise à des
champs électriques, la surface en contact avec les intempéries est
recouverte d’une couche équipotentielle raccordée à une borne
primaire.
Cette solution ne convient évidemment pas à la réalisation de
l’enveloppe complète, isolateur inclus. Pour les transformateurs tout
résine, on utilise les résines cycloaliphatiques, dont la résistance à
l’action conjointe de l’agression climatique et des champs élec-
triques superficiels est très bonne.
1.2.1.3 Diélectriques liquides
Les huiles constituent toujours l’imprégnant privilégié des trans-
formateurs de mesure à haute tension, en raison de leur très grande
rigidité diélectrique (article Huiles et liquides isolants [D 230]).
Pour la fabrication de condensateurs, la nécessité de disposer de
permittivités élevées conduit à utiliser des liquides isolants de syn-
thèse. Rappelons que les pyralènes, autrefois seuls utilisés, sont
aujourd’hui interdits.
Tous les autres transformateurs de mesure HT à diélectrique
liquide utilisent des huiles minérales. Deux qualités d’huile
s’affrontent :
— les huiles naphténiques, qui contiennent environ autant de
molécules de type naphténique que de molécules de type paraf-
finique ; seules homologuées à ce jour par Électricité de France, elles
ont le meilleur comportement au froid ;
— les huiles paraffiniques, contenant deux à trois fois plus de
molécules de type paraffinique que de type naphténique, et réputées
– point très controversé – avoir un meilleur coefficient d’absorption
gazeuse.
1.2.1.4 Diélectriques gazeux
L’hexafluorure de soufre (SF6) (article Gaz isolants [D 2 530]) est
utilisé depuis plus de vingt ans pour la réalisation d’appareillages
sous enveloppe métallique. Il constitue le diélectrique des transfor-
mateurs de tension, capacitifs ou magnétiques, qui répondent à des
règles de construction particulières. Les transformateurs de courant
utilisés pour ce type d’appareillage n’ont pas à supporter l’isolement,
celui-ci étant assuré par la cellule (§ 1.4.1.5).
La grande stabilité dans le temps des propriétés diélectriques
du SF6 a encouragé, peu à peu, son emploi dans la réalisation de
transformateurs de courant pour postes à haute tension de type
ouvert, leur prix étant le principal frein à leur généralisation.
1.2.2 Circuits magnétiques
Les circuits magnétiques sont réalisés à partir de tôles empilées
(transformateur de tension) ou roulées (transformateur de courant).
Un revêtement isolant (Carlite ) isole la surface des tôles, condition
indispensable à la diminution des courants de Foucault. Leur mise
en œuvre engendre souvent des contraintes internes, dont on se
libère par un recuit du circuit vers 800 oC, sous atmosphère
contrôlée, afin de rétablir les performances nominales.
Les principaux critères de choix sont le prix, l’induction à satu-
ration, la perméabilité relative et les pertes. La figure 1 permet de
comparer les caractéristiques magnétiques champ d’excitation –
champ d’induction des différentes tôles utilisées.
Nota : le lecteur pourra se reporter, aux articles Alliage fer-silicium [D 2 110] et Alliages
fer-nickel et fer-cobalt. Propriétés magnétiques [D 2 130] dans ce traité.