I. Contexte
Le continent africain dans son ensemble ne représente que 3,4% des émissions mondiales de gaz à
effet de serre et les pays membres du CILSS et de la CEDEAO émettent moins de 1%. Cependant, ses
populations sont victimes des conséquences planétaires, des pertes et des dommages significatifs des
changements climatiques qui plongent davantage les populations dans la pauvreté et l’insécurité
alimentaire. Les changements et la variabilité climatiques affectent la productivité des principales
cultures de la région notamment les cultures céréalières et les légumineuses avec des baisses
comprises entre 5 et 25% pour le sorgho et l’arachide (CILSS, 2013 ; IFPRI, 2013) et une perte des
terres cultivables au Nord du Sahel. Ces conséquences qui inhibent le développement de la région sont
entre autres :
-les inondations de plus en plus fréquentes,
-les vagues de chaleur insupportables par la population notamment les personnes âgées,
-les sécheresses et notamment les poches de sécheresse de plus en plus fréquentes qui
influencent négativement la production agropastorale,
-l’avancée de la désertification dans les pays sahéliens,
-l’élévation du niveau de la mer qui affecte les villes côtières et entraîne la salinisation des
terres dans les zones côtières sèches,
-l’apparition de maladies diverses des plantes, etc.
Les impacts des changements climatiques sont diversement connus des populations des pays
d’Afrique de l’Ouest qui les vivent mais leurs causes et leurs dynamiques futures ainsi que les plans
d’adaptation actuels ou planifiés ne sont pas bien perçus. De même, l’intégration des changements
climatiques dans les politiques et les stratégies n’est pas suffisamment réalisée notamment dans le
secteur de l’agriculture. Ainsi, la politique agricole de la CEDEAO, l’ECOWAP/PDDAA adopté en
2005 et mise en œuvre au niveau régional (PRIA) et au niveau national (PNIA) comporte quatre
domaines d’intervention majeurs, ou piliers qui n’intègrent pas les changements climatiques. Ils sont
les suivants :
- pilier 1 : accroitre de façon durable les superficies cultivées et desservies par des systèmes
fiables de maîtrise de l’eau,
- pilier 2 : améliorer les infrastructures rurales et les capacités commerciales pour faciliter
l’accès aux marchés,
- pilier 3: augmenter les approvisionnements alimentaires, réduire la faim, améliorer les
réponses en cas d’urgence alimentaire,
- pilier 4 : améliorer la recherche agricole, la diffusion et l’adoption des technologies.
La dimension changement climatique n’était pas une priorité majeure dans les décennies passées.
La prise de conscience au niveau internationale est liée à l’augmentation globale de la température de
0,8°C depuis le début du 20ème siècle et et celle du niveau des océans de 19 cm. Les populations