–qu'une HV expérimentale induite par un prisme vertical d'un degré
influence la stabilité posturale [6]
1
;
–que les sujets présentant une HV naturelle présentent un contrôle
moteur moins performant en termes de stabilité [7] ;
–que l'annulation de l'HV à l'aide d'un prisme approprié renforce la
stabilité [7].
Chez des adultes jeunes présentant des rachialgies chroniques non
spécifiques, et leur comorbidité associée connue (e.g. céphalées,
arthralgies périphériques, acouphènes, cinétoses, etc.- voir [8,9]), tous
présentant une HV, ce même comportement a été enregistré [10].
L'hypothèse selon laquelle de minimes HV puissent indiquer la pré-
sence de conflits provenant de signaux somesthésiques (ou troubles
de réfraction –[1,11]) requis dans les boucles sensorimotrices impli-
quées dans le contrôle postural, et l'intégration optimale de ces
signaux au niveau du SNC, a été avancée, suggérant des possibilités
de prévention (voir [7]). Des conflits sensorimoteurs induits, notam-
ment entre vision et proprioception des membres, peuvent provoquer
des douleurs et modifier la perception globale chez des sujets sains
[12] ou les exacerber chez des sujets souffrant de fibromyalgie [13] ;
nous avons proposé que les rachialgies chroniques non spécifiques
puissent résulter de tels conflits prolongés dont l'HV en serait un signe,
avec de nouvelles implications théoriques et cliniques [10]
2
. En effet,
différentes études cliniques suggèrent que les phories verticales puis-
sent être utilisées comme un repère dans la prise en charge de
douleurs chroniques non spécifiques. Par exemple, l'HV peut être liée
à des conflits provenant du système stomatognathique, du pelvis ou
encore de piercings ; annuler le conflit restaure la plupart du temps
immédiatement l'OV, diminue significativement la douleur [14,15],
améliore la mobilité rachidienne et articulaire périphérique comme
des tests cliniques d'équilibre initialement perturbés, mais restent
à évaluer précisément [13,14,16] : des études sont en cours (Fig. 2).
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Figure 2. Synthèse de la présentation.
Figure 1. Éric Matheron, chercheur associé groupe IRIS,
physiopathologie de la vision et motricité binoculaire, CNRS FR
3636, UFR biomédicale université Paris Descartes, Paris, et
masseur-kinésithérapeute libéral, docteur en neurosciences
(université Paris V).
Kinesither Rev 2014;14(148):31–50 Congrès
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