
IMMUNOLOGIE
Anthony Rongvaux  
Connaître le fonctionnement du système 
immunitaire sur le bout des doigts
Arrivé à l’université avec l’envie de sauver les forêts d’Amazonie, Anthony Rongvaux y découvre 
l’immunologie et ses questions fondamentales. Son objectif avoué à partir de ce moment: comprendre 
comment fonctionne le système immunitaire dans le moindre détail. Une quête qui l’amène à Yale pour y 
apprendre les techniques de pointe avec les meilleurs chercheurs de ce domaine. 
abnégation. Et ça il n’y a que lui qui puisse 
le faire, personne ne va venir faire des 
expériences à 5h du matin si ce n’est lui. ».
Un second défi ? 
L’enseignement !
Quand il arrive à Yale et qu’il apprend qu’il 
devra encadrer des étudiants au laboratoire 
Anthony Rongvaux est loin d’être enthou-
siaste… Il avait le sentiment que le temps 
qu’il consacrerait à ses étudiants serait 
du temps en moins pour se propres re-
cherches. « Finalement, ça s’est révélé être 
un deuxième défi dans ma carrière. Quand 
on explique une expérience à un étudiant, il 
faut encore plus réfléchir à ce qu’on fait, que 
lorsqu’on le fait soi-même pour ne pas lui 
bIO EN bREF 
1978  Naissance à Esch-sur-Alzette
1999  Obtention d’une licence en biologie, ULB
2004  Docteur en biologie, ULB
2005  Post-doctorat, ULB
2006-2013 Post-doctorat, Université de Yale (USA) 
2013   Chercheur qualifié FRS-FNRS, ULB
projet -Rôle des sous-populations murines et humaines de 
monocytes/macrophages dans la réponse immune innée dans 
le contexte de l0infection et du cancer, à l0aide de modèles de 
souris et de souris humanisées
Anthony Rongvaux,  
physiologie cellulaire, ULB
De l’ornithologie à 
l’immunologie
A la fin de ses études secondaires, ce ne 
sont pas forcément les globules blancs et 
les lymphocytes qui intéressent Anthony 
Rongvaux. Ce qu’il aime, c’est l’ornithologie. 
« Je m’intéressais beaucoup à la biodiversité, 
l’évolution et l’écologie. Je voulais sauver 
la planète, les forêts d’Amazonie, tout ça 
», se rappelle-t-il. Mais au cours de ses 
études, il approche l’immunologie et 
découvre une science moins contemplative, 
plus cartésienne. «  Quand on va chez le 
médecin, il n’y a pas une seule maladie 
pour laquelle le système immunitaire 
n’entre pas en jeu. Il est partout. En outre, 
en étudiant le système immunitaire et en 
comprenant mieux comment il fonctionne, 
on peut contribuer à l’amélioration et à la 
découverte de nouveaux traitements ».
Un enchaînement logique
Une fois mordu d’immunologie, tout n’a été 
qu’une suite logique explique le chercheur 
: le doctorat, le postdoctorat à Yale et 
finalement le poste de chercheur qualifié 
F.R.S.- FNRS, tout s’est passé naturellement 
sans qu’il n’ai l’impression de devoir faire 
un choix. « Je voulais comprendre comment 
fonctionne le système immunitaire et pour 
ce faire, la recherche était ma seule option. 
J’avais d’ailleurs déjà postulé comme 
aspirant FNRS avant d’avoir commencé 
mon mémoire dans le laboratoire de 
Jacques Urbain à l’Université Libre de 
Bruxelles ». Au départ, il n’y avait que la 
recherche fondamentale qui l’intéressait. 
Il n’avait pas d’attrait particulier pour la 
recherche appliquée. « Mais avec le temps, 
j’ai revu mes positions. En effet, à mesure 
de mes recherches, j’ai réalisé que c’est 
lorsqu’il y a un problème que le système 
immunitaire s’active. Il n’y a donc pas 
d’intérêt à l’étudier indépendamment 
de maladies telles que les infections, 
l’inflammation ou les tumeurs. Depuis, j’ai 
une vision à plus long terme : je réfléchis à 
comment mes travaux pourront être traduits 
en recherche appliquée. » 
Son modèle : la souris
Pour étudier le système immunitaire, 
Anthony Rongvaux travaille sur des rongeurs. 
Plus précisément, il construit des modèles 
de souris avec un système immunitaire 
humain. Mais la souris ne permet pas 
de tout étudier ! « La souris est un super 
modèle pour les études en immunologie 
mais ce ne sont pas des êtres humains, je 
dois donc aussi m’intéresser à l’homme. Ce 
que je fais en travaillant avec des médecins 
et des échantillons isolés de leurs patients. 
En travaillant avec eux, je me suis forcément 
rapproché de la recherche appliquée mais 
je reste un biologiste moléculaire plus 
proche de la recherche fondamentale que 
la recherche appliquée », sourit-il.
Travailler avec les 
meilleurs à Yale
Si à chaque étape de son parcours 
scientifique, Anthony Rongvaux a 
rencontré des personnes qui l’ont motivé 
et enthousiasmé au point de lui donner 
envie d’en savoir plus, sa rencontre avec le 
Professeur Oberdan Leo a très clairement 
été décisive. « Ca a commencé pendant ma 
licence quand il m’a dit que si l’envie de 
faire de la recherche me prenait, les portes 
de son labo m’étaient grandes ouvertes. 
Ensuite, quand j’ai fini mon doctorat, il 
m’a poussé à postuler chez les meilleurs 
chercheurs en immunologie. Ca m’a 
forcément motivé et poussé à croire que 
c’était possible ». 
C’est comme ça qu’en 2006, il s’envole 
pour l’Université de Yale aux Etats-Unis. 
« Là-bas, j’ai eu la chance de travailler 
dans un environnement du top mondial. 
C’était vraiment très enrichissant : tant au 
niveau intellectuel qu’au niveau technique. 
Dans ce laboratoire, il y avait toujours un 
chercheur qui connaissait quelqu’un qui 
était au courant de la dernière découverte 
importante. Par ailleurs, on travaillait 
tous dans le même domaine mais de 
manière différente et avec différents 
modèles expérimentaux. C’est le meilleur 
environnement pour apprendre et voir ses 
problèmes sous des prismes différents. 
Récemment en rédigeant un article, je 
me suis demandé comment telle ou telle 
expérience avait vu le jour et je me suis 
rendu compte qu’aucune n’est sortie de la 
tête d’un seul chercheur. Elles sont toutes 
le fruit de la discussion entre chercheurs. 
Evidemment, après, il n’y a que le chercheur 
qui puisse faire avancer ses expériences. Il 
faut se concentrer avec détermination et 
apprendre d’erreur. Il faut aussi apprendre 
à travailler avec chacun individuellement, 
ce qui motive l’un ne fonctionnera pas 
forcément avec l’autre. J’ai l’impression 
que si mes étudiants n’accrochent pas 
à la recherche, c’est que j’ai été mauvais. 
Et quand on y arrive, on obtient des résul-
tats excellents, ça c’est vraiment super », 
conclut-il. 
Elise dubuisson