Les modifications profondes de notre société confrontée au vieillis-
sement, à l’augmentation de populations fragilisées, à la paupérisa-
tion et au chômage ainsi que l’accroissement des phénomènes d’ex-
clusion, en modifiant les besoins des individus, influent sur les
comportements de solidarité et le lien social. L’ensemble de ces phé-
nomènes favorise le développement des métiers de l’aide sociale et
montre la nécessité de penser de nouvelles qualifications, de nou-
velles compétences, visant à affiner des moyens pour lutter contre
la marginalisation et l’isolement des personnes en difficulté. Les
politiques d’action sociale en créant de nouveaux moyens de lutte
contre l’exclusion, contre la précarité et les situations de ruptures,
impulsent également une réflexion sur les pratiques d’accompagne-
ments ainsi que des formations répondant aux réalités du travail
social.
Un ouvrage clair et fonctionnel qui propose des fiches synthétiques
présentant les différents métiers du travail social, les formations,
les textes législatifs de référence et les principales adresses des
Centres de formation.
Catherine Tourrolier, éducatrice spécialisée, intervient dans un Centre
de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie, dans la
formation des éducateurs spécialisés et dans le DU Art et créativité à
l’Université Vauban (Nîmes).
Travail social : nouveaux métiers, nouvelles missions
ISBN : 978-2-35371-022-5 12
Travail social : nouveaux métiers, nouvelles missions Catherine Tourrolier
Collection Métiers et formations
7102257823539
CHAMP SOCIAL ÉDITIONS
Catherine Tourrolier
Travail social :
nouveaux
métiers
nouvelles
missions
couv essai tourrolier[1]:couv polyhandicape# copie 15/01/09 16:35 Page 1
/.H?/5899/6/7=./<6H=3/;<.></-=/>;<8-3+5/=
6H.3-8<8-3+5 
&7/;H987</E5+;H+53=H+-=>/55/./<,/<837</=./<
63<<387<./5Q+-=387<8-3+5/
Les modifications profondes de notre société confrontée au
vieillissement, à l’augmentation de populations fragilisées, à la
paupérisation et au chômage ainsi que l’accroissement des phé-
nomènes d’exclusion, en modifiant les besoins des individus,
influent sur les comportements de solidarité et le lien social. L’en-
semble de ces phénomènes favorise le développement des
métiers de l’aide sociale et montre la nécessité de penser de nou-
velles qualifications, de nouvelles compétences, visant à affiner
des moyens pour lutter contre la marginalisation et l’isolement
des personnes en difficulté. Les politiques d’action sociale en
créant de nouveaux moyens de lutte contre l’exclusion, contre la
précarité et les situations de ruptures, impulsent également une
réflexion sur les pratiques d’accompagnements ainsi que des for-
mations répondant aux réalités du travail social.
D' &%     Q % $ #D! $$ !# ! $D$ !#
Q%  $ 
On assiste depuis quelques années à un accroissement du
nombre de personnes en demande d’aide sociale. Il s’agit de
populations fragilisées, rendues dépendantes du fait de leur âge,
du fait d’un handicap physique, mental et/ou social. L’action
sociale s’adresse à un large public : des personnes âgées aux
enfants qui ne peuvent rester dans leur famille d’origine ou être
scolarisés sans un accompagnement spécifique, des adolescents
qui ne trouvent d’autres moyens d’expression et d’intégration que
la violence, des personnes en situation de handicap ou encore des
personnes exclues de l’emploi par manque d’expérience ou de
diplôme, des victimes « d’accidents de la vie ». L’ensemble des
actions s’adresse au 31 décembre 2007 à 1,8 million de per-
sonnes (personnes âgées, personnes handicapées, enfants rele-
vant de la protection de l’enfance et allocataires du RMI) et dispo-
sera, pour l’année 2009 d’un montant de 11,4 milliards d’euros
alloué au Ministère du Travail, des Relations Sociales, de la Famil-
le et de la Solidarité.
La question de l’autonomie est sous jacente, il s’agit en effet de
personnes qui pour des raisons parfois très distinctes ne peu-
vent pas ou plus subvenir à leurs besoins primaires (toilettes,
mobilité, alimentation) ou secondaires (éducation, insertion,
médiation, lien social…) sans l’assistance d’une personne. Cer-
taines situations sont temporaires et se résolvent par une aide
ponctuelle, d’autres au contraire s’inscrivent dans une tempora-
lité qui pose des questions sur les modalités de l’intervention
sociale.
Il est intéressant de souligner que dans un passé encore récent,
le travail social œuvrait la famille avait ses limites (handicap
physique ou mental, déviance au sens de délinquance). Aujour-
d’hui l’action sociale s’est élargie. Elle ne s’adresse plus unique-
ment à des populations exclues de par un handicap ou une margi-
nalisation sociale mais également à des personnes qui se
retrouvent brutalement isolées ou exclues après un licenciement,
un divorce, une maladie invalidante, un choc affectif grave… évé-
nements qui font basculer un équilibre établi. L’origine de cette
évolution se situe sans doute dans la prise en charge par le travail
social de ce qui relevait plus spécifiquement du médical. Quand
les hôpitaux ont commencé à manquer de personnels et de lits
pour répondre à des difficultés émergentes (prise en charge de
malades du sida ou des personnes âgées), de nouvelles prises en
charge se sont développées pour ces personnes, visant au main-
tien à domicile et à leur autonomie : assistance à domicile par des
auxiliaires de vie ou le cas échéant création de structures d’ap-
partement thérapeutique avec suivi de travailleurs sociaux.
Plus récemment, les conditions climatiques extrêmes ont permis
de mettre l’accent sur l’isolement de personnes âgées et les
risques auxquels elles étaient exposées. Cette prise de conscien-
ce a contribué elle aussi au développement des métiers d’aide à
la personne et à l’élargissement des budgets en leur faveur.
Par ailleurs, l’analyse des modalités de prise en charge des per-
sonnes handicapées en institutions spécialisées, montre com-
ment dans certaines situations l’accueil peut produire certaines
formes d’exclusion, s’il ne s’ouvre pas sur l’extérieur. L’écueil en
effet, après une longue prise en charge, est de rendre complexe
toute vie sociale en dehors de l’institution ou tout retour dans ce
que l’on a appelé alors le « milieu ordinaire ». Les SESSAD (ser-
vices d’éducation spéciale et de soins à domicile) se sont dévelop-
pés dans un premier temps pour palier à ce phénomène et ainsi
permettre aux enfants handicapés, quand cela est possible, de
vivre dans leur famille tout en bénéficiant du soutien d’une équi-
pe spécialisée.
Plus anciennement les institutions caritatives, ancêtres de nos
établissements se fondaient sur le postulat emprunté au système
pénal, selon lequel il était préférable d’éloigner la personne en
difficulté de son milieu « naturel » jugé négatif. On installait
alors les enfants dans des institutions éloignées du domicile des
parents, les adultes handicapés dans des asiles ou les toxico-
manes dans des centres d’hébergement en évitant les contacts
avec la famille et le « milieu d’origine ». Il s’agissait d’isoler
pour éduquer, rééduquer, soigner, ou redresser selon les
époques (l’assouplissement des termes employés traduit l’évo-
lution des pratiques).
Des années de recul et d’analyse ont permis de mettre en éviden-
ce les difficultés de telles pratiques, au niveau humain et finan-
cier. Un phénomène d’exclusion des personnes en difficulté s’est
révélé : isolées dans leurs institutions, leur réadaptation dans la
société devient problématique. Le coût de ces prises en charge au
quotidien et à long terme est considérable. De fait, dans un souci
de réduction des coûts pour les financeurs et à partir d’une
réflexion par les professionnels de terrain autour de la prise en
compte de la personne et non plus uniquement de son handicap,
de sa difficulté ou de sa pathologie, de nouvelles actions se sont
développées, les modes d’intervention se sont adaptés aux situa-
tions nouvelles. Les travailleurs sociaux se déplacent, vont vers
les personnes et non plus uniquement l’inverse. Ils prennent ainsi
en considération la personne dans son environnement, avec ses
habitudes de vie mais aussi ses compétences à partir desquelles
vont se fonder les dynamiques d’aide.
L’aide aux personnes s’est développée en donnant un nouveau
sens à l’action sociale. Il s’agit de s’appuyer davantage sur les
compétences de chacun pour trouver ensemble des solutions
adaptées. Parallèlement et dans cette même logique se sont
développées des structures plus petites, plus proches du modèle
familial. « Les villas » pour des enfants accueillis en internat, les
appartements sociaux ou thérapeutiques pour des personnes
adultes relèvent de cette évolution.
Dans le secteur social, s’agissant des personnes en situation d’ex-
clusion du marché du travail, différentes prises en charge se sont
développées. De l’entreprise d’insertion aux différents orga-
nismes qui proposent des suivis d’aide à la mobilisation profes-
sionnelle, un ensemble de nouveaux métiers d’accompagnement
dans les circuits de l’insertion ont vu le jour. Conseiller, chargé
d’insertion, animateur de chantier, accompagnateur dans les
contrats d’aide au retour à l’emploi… les compétences demandées
et la dénomination de ces nouveaux métiers sont diverses. La
mise en place des dispositifs du Revenu Minimum d’Insertion et
plus récemment Revenu Minimum d’Activité facilite l’insertion
professionnelle des allocataires du RMI, de l’allocation de solidari-
spécifique (ASS), de l’allocation de parent isolé (API) ou de l’al-
location aux adultes handicapés (AAH). Elle favorise également le
développement de ces services d’insertion.
La création des emplois aidés dont la désignation évolue réguliè-
rement (Contrat Emploi Solidarité, emplois jeunes, Contrat Initia-
tive Emploi, contrat d’apprentissage, Contrat d’Accompagnement
dans l’Emploi…) a également encouragé l’emploi dans le domaine
de l’animation. Nombre d’animateurs scolaires, animateurs de
rue, médiateurs sont embauchés grâce à ce type de contrat.
De plus, la diversification des difficultés sociales conduit les
Conseils Généraux à développer des partenariats avec des asso-
ciations aux compétences spécifiques. Celles-ci reçoivent des
habilitations ou agréments pour un travail en lien avec les ser-
vices d’action sociale : ce sont des associations d’aide aux
devoirs, ateliers d’alphabétisation, associations de quartier pro-
posant des activités pour les jeunes en difficultés, et plus récem-
ment toutes les associations d’aide à la personne (de la garde
d’enfant à la prise en charge d’une personne âgée). Il en résulte
l’embauche de personnel pas toujours diplômé dans le travail
social, mais qui participe à l’effort de soutien et de solidarité
envers des personnes en difficulté.
Pour être reconnues et valorisées, ces nouvelles professions
sont ouvertes aux dispositifs de validation des acquis de l’expé-
rience (VAE). Elles participent ainsi à une réflexion généralisée
sur les diplômes et le contenu des formations. Initiée par la loi-
cadre du 29 juillet 1998 de lutte contre les exclusions, la réno-
vation des formations aux métiers du social est réactualisée
par la loi du 17 janvier 2002 et se met en œuvre avec la réfor-
me du diplôme d’assistant de service social en vigueur depuis
septembre 2004. À sa suite, ce sont tous les diplômes du travail
social qui ont été modifiés avec le double objectif de répondre à
l’évolution des missions au vu des besoins des populations, de
satisfaire aux exigences de lisibilité et d’évaluation du travail
social prévues par la loi de rénovation de 2002 et également de
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !