astronomique, notre période interglaciaire actuelle (holocène), commencée il y a 11000 ans est
analogue à celui intervenu il y a 400000 ans et devrait durer encore probablement 20000 à 40000
ans, même en l'absence de toute perturbation humaine [5][6]
ces variations astronomiques ont entraîné des variations de température atmosphérique qui ont
entraîné des variations corrélées des teneurs en CO2 et CH4 qui ont induit de fortes variation de
l'effet de serre qui ont été amplifiées par les variations d'étendue et d'épaisseur de la calotte
polaire arctique, ce qui a amplifié la variation initiale de la température atmosphérique
il y a une corrélation étroite entre la teneur en GES et la température atmosphérique par le biais
du bilan radiatif terrestre: l'ensemble des GES contribue aujourd'hui directement pour 2,64 W/m2
à l'accroissement de rayonnement absorbé par l'atmosphère (forçage radiatif) et plus généralement
pour 3,01 W/m2 en tenant compte de l'ozone. Or l'histoire du climat permet de chiffrer la
sensibilité du climat à 0,75 degré par watt et par mètre carré, et de prévoir un réchauffement de 3
degrés environ pour un doublement de la teneur en CO2 [7]
le forçage solaire lui-même dû aux fluctuations cycliques de l'intensité du Soleil (0,2 W/m2) ne
compte guère que pour 8% environ du forçage radiatif total (4% actuellement): il est très loin
d'expliquer le réchauffement climatique actuel!
1.3. Les risques d'un emballement climatique
L'influence des gaz à effet de serre est déterminante pour l'évolution de l'atmosphère dans le
siècle à venir comme elle l'a été dans le passé. Qu'on y songe un peu: sans cette petite fraction de gaz
(moins de 1% de l'atmosphère), la température de notre atmosphère serait de -18 degrés au lieu des
+15 degrés actuels!
Toutes les mesures effectuées dans le monde depuis un siècle montre les signes d'un
réchauffement et d'une modification accélérés du climat: températures moyennes, températures
arctiques, teneurs en GES, fontes des calottes polaires et de la banquise arctique, fonte des glaciers,
augmentation des fréquences et des intensités des cyclones atlantiques, élévation des océans,
diminution de la biodiversité continentale et océanique, dépérissement des coraux, etc.
La question qui se pose est de savoir si ces perturbations intenses et rapides de l'atmosphère
risquent de diverger de manière chaotique vers un emballement irréversible. En effet, le système
physique, chimique et biologique {atmosphère, océans, continents} présente une instabilité élevée du
fait de nombreuses rétroactions amplificatrices de l'effet de serre:
l'accroissement des teneurs en GES augmente la température globale de l'atmosphère;
l'échauffement atmosphérique provoque la fonte rapide des glaciers, de la banquise, des océans,
des pergélisols, l'augmentation de la teneur en eau de l'atmosphère, l'extension des zones
désertiques, l'accroissement des périodes de sécheresse ;
la fonte des calottes polaires diminue l'albédo (coefficient de réflexion) de la surface terrestre et
accroît la surface absorbante des toundra, ce qui accroît le réchauffement climatique ;
la fonte partielle des pergélisols (Groenland, Canada, Russie) risque d'entraîner un relâchement
massif et rapide des milliards de tonnes de méthane hydraté et gelé (clathrates) qu'ils contiennent,
responsable d'un gigantesque effet de serre totalement irréversible ;
le réchauffement des océans diminue sa capacité d'absorber l'excès croissant de CO2 et diminue la
quantité de plancton capable de produire l'oxygène à partir du CO2 ;
l'augmentation du CO2 atmosphérique augmente l'acidité des eaux froides profondes des océans
aux latitudes élevées (le pH a diminué de 0,1 depuis 1850 et risque de diminuer de 0,6 à la fin du
siècle), ce qui dissout une proportion croissante des coquillages marins, et plus particulièrement
du zooplancton marin à squelette carbonaté (foraminifères) qui fixe une masse importante du CO2
atmosphérique et alimente les réserves halieutiques des océans (elles sont déjà gravement
menacées), ce qui aura de graves répercussions sur l'alimentation et les activités humaines liées à
la pêche en mer ;