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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.13-n°3-juillet-août-septembre 2013
expertises nécessaires à cela, et traitant un nombre suf-
fisant de personnes permettant de conserver et de faire
évoluer cette expertise, au moyen de référentiels théra-
peutiques prouvés et éprouvés.
Tous les établissements de santé souhaitant exercer
les activités de traitement du cancer sont concernés par
ce dispositif, qu’ils soient publics ou privés, y compris
les centres de radiothérapie libéraux.
Les établissements disposaient d’une période de
18 mois, jusqu’à mai 2011, pour remplir l’ensemble des
exigences de qualité attendues. Les ARS ont réalisé jus-
qu’à fin 2011 des visites de conformité dans ces établis-
sements. Un accompagnement des établissements de
santé pendant cette phase charnière était prévu au sein
du Plan Cancer 2009-2013 (Mesure 19 – Action 19.3).
Les autorisations sont aujourd’hui délivrées par les
ARS, au regard du dispositif décrit ci-dessus.
L’Institut national du Cancer (INCa) est le référent en
matière de pathologies cancéreuses au sein des entités
publiques de l’état ou relevant de l’état. Il doit apporter
son expertise en cancérologie, tant aux administrations
de l’état, aux caisses d’assurance-maladie, qu’aux autres
agences ou aux établissements publics à caractère scien-
tifique et technologique (EPST).
L’INCa est une agence d’expertise au regard de la
production, coproduction ou participation à différents
types de documents en termes de :
• expertises collectives ;
• conseils aux patients ;
• critères d’agrément ;
• textes réglementaires et circulaires administratives
(ex. : cahier des charges pour le dépistage organisé du
cancer colorectal, dispositif réglementaire en matière
d’autorisation des établissements de santé, circulaire
relative aux réseaux régionaux de cancérologie).
Nous n’avons pas de recensement exhaustif des infir-
mier(e)s exerçant dans le domaine de la cancérologie
(en milieu hospitalier ou libéral), mais nos actions asso-
ciatives nous ont permis d’élaborer des listings de plus
de 10 000 professionnels infirmiers.
En France métropolitaine, en 2011, on estimait à
207 000 le nombre de nouveaux diagnostics de cancer
chez l’homme. Cette estimation était de 158 500 chez la
femme. Le nombre de décès, quant à lui, était estimé à
84 500 chez l’homme et 63 000 chez la femme.
Les cancers sont considérés comme un problème
majeur de santé publique, nécessitant des actions
tant en termes de prévention et de dépistage, que
d’avancées thérapeutiques. Le cancer est, aujour-
d’hui encore, la plus grande cause de morbidité et
mortalité.
La cancérologie d’aujourd’hui est riche de fédéra-
tions, de collèges, de sociétés savantes, d’associations
professionnelles et d’associations de patients. Tous
contribuent à l’évolution des connaissances dans ce
domaine, comme de la qualité de prise en charge et la
qualité de vie des personnes atteintes de cancer, pen-
dant comme après un cancer.
En 1921, Gustave Roussy (1874-1948), spécialiste de
l’anatomopathologie et recteur de l’académie de Paris,
médecin en chef de l’hospice départemental Paul
Brousse, créait à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, la
première consultation dédiée aux malades atteints de
cancer. Dès ce moment, le but de la création d’un Insti-
tut du Cancer à Villejuif était clairement défini. Il s’agis-
sait « d’associer soins aux malades, recherche et
enseignement ».Avant que la cancérologie n’existe à
proprement parler, chaque type de cancer était pris en
charge par un médecin spécialiste d’organe : un cancer
du poumon par un pneumologue, un cancer digestif par
un gastro-entérologue.
Gustave Roussy, lui, pensait que le cancer « trans-
cendait l’organe » ; il voulait donc changer cette pratique.
Il considérait que la prise en charge devait être multi -
disciplinaire.
Considérant l’importance de ces pathologies dans la
société française en termes de santé publique, nous
avons réfléchi aux problèmes posés par la prise en
charge des personnes malades afin de proposer l’émer-
gence de compétences infirmières y participant.
Considérant que la pluriprofessionnalité et la
pluridisciplinarité nécessaires à une prise en soin opti-
male de la personne atteinte de cancer relèvent de for-
mations adaptées, nous demandons que soient ouverts
des groupes de travail émergeant de l’INCa au regard
de formations de spécialistes cliniques infirmiers. En
effet, de même qu’aujourd’hui les personnes atteintes
de cancer sont médicalement prises en charge par des
médecins spécialisés, les mêmes possibilités doivent leur
être offertes en termes de soins infirmiers. Vous trouve-
rez en annexe une proposition de programme de mas-
ters 1 et 2 à ces fins.
Politiquede santé et métiers infirmiers
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