mollusques ou de poisson, la pêche ou la
production d'osier, de sels ou de tourbe, ...) ainsi
que de nombreuses activités récréatives (telles la
pêche, la navigation, la randonnée ou
l'observation de la nature) qui constituent un pôle
d'attraction important et renforcent le patrimoine
paysager et culturel d'une région.
Un patrimoine en danger...
Malheureusement, l'utilité clairement démontrée
des zones humides ne les protège pas de la
détérioration. En France, en 1994, un rapport du
préfet Paul Bernard a contribué à faire prendre
conscience aux pouvoirs publics de l'ampleur de
la régression des zones humides. Il démontrait en
effet la disparition de plus de la moitié de ce
territoire en quelques décennies, essentiellement
du fait des politiques publiques. L'image négative
dont souffrent les zones humides, trop souvent
considérées comme des lieux insalubres,
conjuguée aux progrès techniques, facilitent leur
destruction. Intensification agricole,
développement de l'urbanisation, aménagements
touristiques, extraction de granulats,
remblaiement, pollution, prélèvements d'eau ou
d'espèces, ... autant de causes de la dégradation
des zones humides, déjà irréversible dans
certains cas.
Le mitage des zones humides par les cabanons ou caravanes sont
l'une des causes de dégradation ou de disparition des zones
humides (fr.Wikipedia.org)
Mais trop souvent, l'interdépendance des
zones humides et leur rôle multifonctionnel
sont constatés et compris après leur
destruction. Les problèmes socio-économiques
et écologiques engendrés par la disparition ou la
dégradation de ces milieux vont de l'amplification
catastrophique des crues à l'érosion accélérée du
littoral ou des berges, en passant par l'altération
de la qualité de l'eau.
...qu'il est nécessaire de
sauvegarder
La destruction systématique des zones humides
les place aujourd'hui parmi les milieux naturels les
plus menacés. Un changement de comportement
s'impose, ce qui passe nécessairement par un
changement des politiques d'aménagement du
territoire, de modernisation agricole, de tourisme
et de gestion de l'eau. Depuis quelques années,
c'est ce que s'efforcent de faire, à toutes les
échelles, les pouvoirs publics.
Au niveau international
La convention relative aux zones humides
d'importance internationale, ou « convention
RAMSAR » du nom de la ville d'Iran où elle a été
signée en 1971, a pour mission « la conservation
et l'utilisation rationnelle des zones humides par
des actions locales, régionales et nationales et
par la coopération internationale, en tant que
contribution à la réalisation du développement
durable dans le monde entier ». Elle est le seul
Traité sur l'environnement de portée mondiale qui
soit consacré à un écosystème particulier. En
adhérant à cette convention en 1986, la France
s'est engagée sur la scène internationale à
préserver les zones humides de son territoire.
A ce jour, 24 sites français ont été désignés parmi
les 1650 qui forment, à travers le monde, un
réseau permettant de mieux prendre conscience
de leur richesse et de leur intérêt.
À l'échelle européenne
La Directive Cadre sur l'eau signée le 23 octobre
2000 définit un cadre pour la gestion et la
protection des eaux, tant pour les eaux
souterraines que superficielles, y compris les
eaux côtières. Elle assigne pour objectif à
l'ensemble des états membres de revenir au bon
état écologique de l'eau et des milieux aquatiques
pour 2015. Elle impose une obligation de résultat,
mais également une méthode de travail. En effet,
un programme de mesure décrivant les moyens
et les actions à mettre en oeuvre doit être rédigé
par grand bassin versant hydrographique.
En France
La préservation de ce patrimoine naturel constitue
également un enjeu économique d'importance,
renforcé par l'adoption de différentes mesures.
Tout d'abord, les dispositions de l'article 2 de la loi
n° 92-3 du 3 janvier 1992, dite « loi sur l'eau » ont
pour objet une gestion équilibrée de la ressource
La diversité géographique et
écologique des zones humides
Les nombreuses définitions relatives aux
zones humides traduisent la diversité
écologique et spatiale de ces milieux, qui sont
également difficiles à délimiter pour les mêmes
raisons. La position d’interface et de lisière des
zones humides, entre terre et eau, engendre des
variations constantes dans l’espace et dans le
temps des milieux ainsi créés. Ce sont donc des
écosystèmes très variés qui se forment, en frange
des rivières, des étangs, des lacs, des estuaires,
des deltas, des baies ou encore des sources.
Plusieurs grandes catégories de zones humides
sont généralement identifiées à l’échelle de
l’ensemble du territoire national, en distinguant les
milieux en fonction de la dominance salée ou
douce de l'eau. Parmi les zones humides marines
et côtières (dominance salée de l'eau), on trouve
par exemple les zones d'estuaire et de vasières
sur le littoral de la Manche et de l'Atlantique (la
baie de Somme, la baie du Mont Saint-Michel, le
golfe du Morbihan ou le bassin d'Arcachon) ou
encore les marais et lagunes côtiers
principalement sur la côte méditerranéenne
(étangs de Berre, de Biguglia et d’Urbino, ...). Le
delta du Rhône (Camargue) constitue la plus vaste
zone humide méditerranéenne d’Europe de l’ouest
(145 000 ha).
398 espèces d'oiseaux sont représentées en Camargue.
(fr.Wikipedia.org)
Les zones humides alluviales situées en fond de
vallée des fleuves et de rivières, ou alors les
régions d'étangs (Brenne, Sologne, ...) ou les
bordures de lac (lac Léman, ...) font partie des
zones humides continentales, avec une dominance
douce de l'eau.
Ces milieux, espaces naturels ou artificiels,
abritent d'innombrables espèces d'animaux et de
végétaux. Le fonctionnement écologique de
l’ensemble des zones humides est
interdépendant ; il existe en effet une réelle
solidarité amont-aval à l’échelon du bassin versant
lié à la circulation de l’eau. Que l’on touche à un
maillon de la chaîne et c’est l’ensemble qui est
perturbé.
Le rôle multifonctionnel des
zones humides
Le rôle multifonctionnel des zones humides ainsi
que les services rendus gratuitement par ces
espaces conduisent à leur conférer un statut
« d'infrastructure naturelle », évoquant ainsi une
notion de vitalité.
Le « Green exercise » pour lutter contre la détérioration des modes
de vie et l'augmentation du stress en milieu urbain (www.parc-naturel-
briere.fr)
Pour n'en citer que quelques-unes, elles assument
en premier lieu les différentes fonctions
essentielles à la vie des organismes qui y résident
(fonction d'alimentation, de reproduction et d'abri
pour de nombreuses espèces animales et
végétales, garante de biodiversité).
Les zones humides assument également des
fonctions hydrologiques, en contribuant notamment
au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'eau
en agissant comme un filtre épurateur.
Elles ont également un rôle déterminant dans la
régulation des régimes hydrauliques. Ainsi, en
période de crue, elles "absorbent"
momentanément l'excès d'eau puis le restituent
progressivement lors des périodes de sécheresse.
Ce faisant, elles contribuent à la prévention des
risques d'inondation et certaines d'entre elles
participent à l'alimentation en eau des nappes
phréatiques superficielles.
A l'inverse, les précipitations et la température
atmosphérique peuvent être influencées
localement par les phénomènes
d'évapotranspiration qui caractérisent les zones
humides.
Outres ces fonctions écologiques, les zones
humides assument également des fonctions
économiques ou sociales et culturelles. En effet,
des zones humides dépendent de nombreuses
activités économiques (élevage de crustacé, de