en eau visant à assurer notamment la préservation des écosystèmes aquatiques, des sites et des zones humides, […] ainsi que la protection contre toute pollution et la restauration de la qualité des eaux superficielles et souterraines et des eaux de la mer dans la limite des eaux territoriales. Deux ans plus tard, le rapport du préfet Bernard a alerté le gouvernement qui a adopté, le 22 mars 1995, le «Plan national d'action pour les zones humides». Ce plan marque la volonté d'agir pour arrêter la dégradation de ces milieux, en favoriser la restauration, garantir par une bonne gestion leur préservation durable et reconquérir les sites d'intérêt national. Le plan s'articule donc autour de quatre axes principaux, qui passent notamment par la création d’un observatoire national des zones humides et le lancement d’un programme de recherche, ainsi que le lancement d'un programme de sensibilisation auprès de l’administration, des élus et des gestionnaires de ces milieux. Des pôles-relais se rapportant aux principaux types de zones humides (tourbières, vallées alluviales, lagunes,...) sont chargés de porter au plus près des acteurs de terrain les orientations de ce plan. Pour ce faire, plusieurs moyens sont mis en oeuvre, par exemple les outils de planification comme les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui intègrent la protection et la mise en valeur des zones humides, les instruments juridiques de protection, la maîtrise foncière (par les conservatoires régionaux d'espaces naturels ou les collectivités locales) et les labels internationaux (un site peut être désigné au titre de la convention RAMSAR ou au sein du réseau Natura 2000). Enfin, la loi en faveur du développement des territoires ruraux consacre un chapitre entier aux zones humides, avec trois principes fondamentaux : reconnaître l'intérêt public qui s'attache à la mise en valeur et à la préservation des zones humides, créer les conditions d'un équilibre économique rénové dans les zones humides et définir des outils pertinents permettant d'enrayer efficacement la disparition des zones humides. Directeur de la publication : Alain DE MEYERE Réalisation – impression : DDE de l’Oise BP 317 – Bld Amyot d’Inville 60021 BEAUVAIS Cedex ml : dde-oise @equipement.gouv.fr A l'échelle locale De part le faible relief, de larges vallées alluviales et la présence de la nappe à faible profondeur, de nombreuses zones humides sont présentes dans le département de l'Oise, souvent de faible importance géographique mais participant à un fonctionnement hydraulique plus complexe. La zone humide de la Moyenne Vallée de l'Oise constitue la zone humide majeure du département. Elle est proposée comme site Natura 2000 au titre de la Directive « Habitats » et de la Directive « Oiseaux » et bénéficie d'actions de préservation menées par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie. La plaine alluviale de l'Oise : un site préservé (source : http://www.chateauquierzy.org) Les autres zones humides sont disséminées sur le territoire. Les marais de Sacy et de Wallu sont classés en Natura 2000 tandis que les autres zones humides, non inventoriées en tant que telles, ne bénéficient d'aucune protection. Elles s'égrènent le long des vallées. Quelques actions sont donc entreprises afin de préserver le patrimoine naturel isarien. Le Conseil Général de l'Oise a lancé, en 2007, un schéma départemental des espaces naturels sensibles (dont font partie les zones humides) ayant pour objectif la mise en oeuvre d'une politique de gestion, de protection et d'ouverture au public de ces milieux, aussi bien à l'échelle départementale qu'à un niveau plus local. Aujourd'hui, c'est au niveau de la vallée du Thérain, moins industrialisée que celle de l'Oise, que les regards se tournent, avec notamment la préservation des derniers secteurs existants, comme ceux des marais de Bury. Direction Départementale de l'Equipement de l'Oise n°148 – Février 2008 Les zones humides : un patrimoine naturel à préserver L'article L211-1 du code de l'environnement définit les zones humides comme étant « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année ». Le décret 2007-135 du 30 janvier 2007 précise que les critères à retenir pour cette définition sont relatifs à la morphologie des sols liée à la présence prolongée d'eau d'origine naturelle et à la présence éventuelle de plantes hygrophiles. En l'absence de ces dernières, la morphologie des sols suffit à définir une zone humide. Plus familièrement, les zones humides sont des régions où l'eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel, ainsi que la vie animale et végétale associée. Espaces de transition entre la terre et l'eau, elles constituent un patrimoine naturel exceptionnel en raison de leur richesse biologique et des fonctions naturelles qu'elles remplissent. Malheureusement ces dernières décennies ont été marquées par une régression de ces zones souvent trop sensibles, du fait surtout des activités humaines dictées par les politiques publiques. La protection et la gestion des zones humides, en conciliant activités sociales et économiques et maintien des équilibres naturels, est donc un devoir civique dans l'intérêt de tous et des générations futures, ce que consacrent la convention de Ramsar et la Directive Cadre Européenne sur l'eau. Au niveau national, la préservation des zones humides est également une priorité, qui doit être effective à l'échelle du département. Réalisation Service de l’Aménagement, de l’Urbanisme et de l’Environnement France Poulain Cellule Risques Eau et Environnement Audrey Déplanque [email protected] (fr.Wikipedia.org) La diversité géographique et écologique des zones humides Les nombreuses définitions relatives aux zones humides traduisent la diversité écologique et spatiale de ces milieux, qui sont également difficiles à délimiter pour les mêmes raisons. La position d’interface et de lisière des zones humides, entre terre et eau, engendre des variations constantes dans l’espace et dans le temps des milieux ainsi créés. Ce sont donc des écosystèmes très variés qui se forment, en frange des rivières, des étangs, des lacs, des estuaires, des deltas, des baies ou encore des sources. Plusieurs grandes catégories de zones humides sont généralement identifiées à l’échelle de l’ensemble du territoire national, en distinguant les milieux en fonction de la dominance salée ou douce de l'eau. Parmi les zones humides marines et côtières (dominance salée de l'eau), on trouve par exemple les zones d'estuaire et de vasières sur le littoral de la Manche et de l'Atlantique (la baie de Somme, la baie du Mont Saint-Michel, le golfe du Morbihan ou le bassin d'Arcachon) ou encore les marais et lagunes côtiers principalement sur la côte méditerranéenne (étangs de Berre, de Biguglia et d’Urbino, ...). Le delta du Rhône (Camargue) constitue la plus vaste zone humide méditerranéenne d’Europe de l’ouest (145 000 ha). 398 espèces d'oiseaux (fr.Wikipedia.org) sont représentées en Camargue. Les zones humides alluviales situées en fond de vallée des fleuves et de rivières, ou alors les régions d'étangs (Brenne, Sologne, ...) ou les bordures de lac (lac Léman, ...) font partie des zones humides continentales, avec une dominance douce de l'eau. Ces milieux, espaces naturels ou artificiels, abritent d'innombrables espèces d'animaux et de végétaux. Le fonctionnement écologique de l’ensemble des zones humides est interdépendant ; il existe en effet une réelle solidarité amont-aval à l’échelon du bassin versant lié à la circulation de l’eau. Que l’on touche à un maillon de la chaîne et c’est l’ensemble qui est perturbé. Le rôle multifonctionnel des zones humides Le rôle multifonctionnel des zones humides ainsi que les services rendus gratuitement par ces espaces conduisent à leur conférer un statut « d'infrastructure naturelle », évoquant ainsi une notion de vitalité. Le « Green exercise » pour lutter contre la détérioration des modes de vie et l'augmentation du stress en milieu urbain (www.parc-naturelbriere.fr) Pour n'en citer que quelques-unes, elles assument en premier lieu les différentes fonctions essentielles à la vie des organismes qui y résident (fonction d'alimentation, de reproduction et d'abri pour de nombreuses espèces animales et végétales, garante de biodiversité). Les zones humides assument également des fonctions hydrologiques, en contribuant notamment au maintien et à l'amélioration de la qualité de l'eau en agissant comme un filtre épurateur. Elles ont également un rôle déterminant dans la régulation des régimes hydrauliques. Ainsi, en période de crue, elles "absorbent" momentanément l'excès d'eau puis le restituent progressivement lors des périodes de sécheresse. Ce faisant, elles contribuent à la prévention des risques d'inondation et certaines d'entre elles participent à l'alimentation en eau des nappes phréatiques superficielles. A l'inverse, les précipitations et la température atmosphérique peuvent être influencées localement par les phénomènes d'évapotranspiration qui caractérisent les zones humides. Outres ces fonctions écologiques, les zones humides assument également des fonctions économiques ou sociales et culturelles. En effet, des zones humides dépendent de nombreuses activités économiques (élevage de crustacé, de mollusques ou de poisson, la pêche ou la production d'osier, de sels ou de tourbe, ...) ainsi que de nombreuses activités récréatives (telles la pêche, la navigation, la randonnée ou l'observation de la nature) qui constituent un pôle d'attraction important et renforcent le patrimoine paysager et culturel d'une région. Un patrimoine en danger... Malheureusement, l'utilité clairement démontrée des zones humides ne les protège pas de la détérioration. En France, en 1994, un rapport du préfet Paul Bernard a contribué à faire prendre conscience aux pouvoirs publics de l'ampleur de la régression des zones humides. Il démontrait en effet la disparition de plus de la moitié de ce territoire en quelques décennies, essentiellement du fait des politiques publiques. L'image négative dont souffrent les zones humides, trop souvent considérées comme des lieux insalubres, conjuguée aux progrès techniques, facilitent leur destruction. Intensification agricole, développement de l'urbanisation, aménagements touristiques, extraction de granulats, remblaiement, pollution, prélèvements d'eau ou d'espèces, ... autant de causes de la dégradation des zones humides, déjà irréversible dans certains cas. ...qu'il est nécessaire de sauvegarder La destruction systématique des zones humides les place aujourd'hui parmi les milieux naturels les plus menacés. Un changement de comportement s'impose, ce qui passe nécessairement par un changement des politiques d'aménagement du territoire, de modernisation agricole, de tourisme et de gestion de l'eau. Depuis quelques années, c'est ce que s'efforcent de faire, à toutes les échelles, les pouvoirs publics. Au niveau international La convention relative aux zones humides d'importance internationale, ou « convention RAMSAR » du nom de la ville d'Iran où elle a été signée en 1971, a pour mission « la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier ». Elle est le seul Traité sur l'environnement de portée mondiale qui soit consacré à un écosystème particulier. En adhérant à cette convention en 1986, la France s'est engagée sur la scène internationale à préserver les zones humides de son territoire. A ce jour, 24 sites français ont été désignés parmi les 1650 qui forment, à travers le monde, un réseau permettant de mieux prendre conscience de leur richesse et de leur intérêt. À l'échelle européenne Le mitage des zones humides par les cabanons ou caravanes sont l'une des causes de dégradation ou de disparition des zones humides (fr.Wikipedia.org) Mais trop souvent, l'interdépendance des zones humides et leur rôle multifonctionnel sont constatés et compris après leur destruction. Les problèmes socio-économiques et écologiques engendrés par la disparition ou la dégradation de ces milieux vont de l'amplification catastrophique des crues à l'érosion accélérée du littoral ou des berges, en passant par l'altération de la qualité de l'eau. La Directive Cadre sur l'eau signée le 23 octobre 2000 définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux, tant pour les eaux souterraines que superficielles, y compris les eaux côtières. Elle assigne pour objectif à l'ensemble des états membres de revenir au bon état écologique de l'eau et des milieux aquatiques pour 2015. Elle impose une obligation de résultat, mais également une méthode de travail. En effet, un programme de mesure décrivant les moyens et les actions à mettre en oeuvre doit être rédigé par grand bassin versant hydrographique. En France La préservation de ce patrimoine naturel constitue également un enjeu économique d'importance, renforcé par l'adoption de différentes mesures. Tout d'abord, les dispositions de l'article 2 de la loi n° 92-3 du 3 janvier 1992, dite « loi sur l'eau » ont pour objet une gestion équilibrée de la ressource