Place de l’électrostimulation dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, à propos du multi-site - P.Mondoly Depuis le milieu des années 90, le traitement non pharmacologique électrique de l’insuffisance cardiaque s’est développé. En effet, de nombreuses études ont permis de prouver l’effet bénéfique de ce traitement qui prends désormais une place croissante dans le traitement des patients insuffisants cardiaques ou du moins dans une population d’insuffisants cardiaques particuliers. Ce traitement est basé sur l’implantation de 2 sondes ventriculaires stimulant le ventricule gauche en 2 sites différents : l’un au niveau septal via une sonde ventriculaire droite identique à celles utilisées en stimulation conventionnelle ; l’autre stimulant le VG via une veine coronaire cheminant sur le versant épicardique de la paroi latérale du VG, veine accessible via le sinus coronaire s’abouchant dans l’oreillette droite. Cette stimulation ventriculaire est bien sur synchronisée sur l’activité auriculaire par le biais d’une sonde auriculaire conventionnelle. Les nombreux essais publiés depuis la première publication de stimulation atrio-biventriculaire (1994) ont démontré une amélioration des paramètres fonctionnels cliniques mais aussi échographiques (fraction d’éjection, diamètres et volumes ventriculaires) puis progressivement une amélioration de la morbi-mortalité. Depuis l’étude Care-HF en 2005, ce traitement est proposé aux patients porteurs de QRS élargis (>120ms), en rythme sinusal, en stade III et IV de la NYHA et ce malgré un traitement médical optimal. Depuis peu, on est en droit de proposer ce traitement à des patients en stade II de la NYHA, traités de manière optimale sur le plan pharmacologique et avec des QRS>150 ms. D’autres patients insuffisants cardiaques peuvent également en bénéficier comme certains patients en fibrillation auriculaire ou bien porteurs de pace makers stimulant de façon permanente le ventricule droit. Un autre versant du traitement électrique de l’insuffisance cardiaque est celui de la prévention de la mort subite chez les patients avec altération sévère de la fonction systolique ventriculaire gauche (<35%). Le défibrillateur automatique implantable est au centre de ce traitement. Il permet de traiter les troubles du rythme ventriculaires soit par stimulation rapide (pour les tachycardies ventriculaires uniquement) soit par choc électrique interne (tachycardie ou fibrillation ventriculaire). Ces 2 traitements peuvent se cumuler dans un même appareil ou bien être utilisés séparément en fonction du type de cardiopathie, de la largeur des QRS et du niveau d’insuffisance cardiaque clinique.