Elia, un monde plein d`énergie

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Elia un monde
plein d’énergie
Table des matières
> Elia : au centre du marché de l’électricité
p. 1
> Gestionnaire de réseau :
une tâche à multiples facettes
p. 2
> Notre électricité : du courant alternatif triphasé
p. 3
> La voie de l’électricité
Les lignes aériennes
Les câbles souterrain
p. 4
p. 4
p. 6
> Un grand réseau européen
p. 8
> Le réseau Elia :
une toile d’araignée de liaisons et de nœuds
p. 10
> Gérer le système électrique 24 heures sur 24
p. 11
> Soutenir le fonctionnement sûr du réseau
p. 12
> Un réseau en évolution permanente
p. 13
> Gérer les projets de développement de A à Z
p. 14
> Un entretien professionnel
pour un réseau fiable
p. 15
> Les raccordements à haute tension
p. 16
> Les postes à haute tension
p. 18
> Les éléments à haute tension
p. 20
> Installations à basse tension
p. 24
> Sécurité dans un environnement à haute tension
p. 26
> Haute tension et champs électromagnétiques
p. 27
Elia un monde plein d’énergie
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Elia
au centre
du marché
de l’électricité
U N
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D ’ É N E R G I E
Dans un marché de l’électricité libéralisé, les différents acteurs
(producteurs et fournisseurs en Belgique et à l’étranger) peuvent
se faire concurrence. Pour cela, tous ces acteurs doivent pouvoir
utiliser les réseaux d’électricité d’une même manière objective et
transparente pour transporter l’électricité jusqu’aux consommateurs.
Elia, en tant que gestionnaire du réseau de transport d’électricité
en Belgique, rend possible ce transport sur notre réseau à haute
tension.
Elia est le gestionnaire du réseau belge à haute tension, de 380 kV
à 30 kV. L’entreprise joue un rôle central au sein du marché de
l’électricité et pour l’approvisionnement en énergie de notre pays.
Le réseau d’Elia est l’indispensable chaînon pour amener l’électricité
des producteurs d’électricité en Belgique et à l’étranger jusqu’aux
différents types de consommateurs.
Elia transporte l’électricité à haute tension sur ce réseau, des
centrales électriques jusqu’aux grands consommateurs industriels
– ceux-ci sont raccordés directement au réseau haute tension – et
jusqu’aux installations des gestionnaires de réseaux de distribution,
qui continuent à distribuer l’électricité à moyenne et à basse tension, jusque dans les PME et dans les familles.
Elia entretient le réseau à haute tension et poursuit son
développement pour continuer à répondre aux besoins
du marché et de la communauté.
Vu son positionnement central et unique au sein du marché de
l’électricité, Elia occupe également une place privilégiée pour
assumer le rôle de facilitateur du marché. Cela signifie qu’Elia met
tout en œuvre pour permettre une circulation fluide de l’énergie et
pour que la libre concurrence s’opère aussi bien que possible dans
un marché libre de l’électricité. Elia offre aux acteurs du marché des
services qui rendent aisé l’accès au réseau et au marché.
France
Pays-Bas
Luxembourg…
IMPORT
France, Pays-Bas
Luxembourg…
EXPORT
ELIA
Lourde et
moyenne
industrie
Distribution
de 15 kV
à 230V
Producteurs
d’électricité
Transport
380 à 30 kV
PME,
professionnels
Familles
Production
décentralisée
1
On peut comparer la gestion du réseau à haute tension à la
gestion d’un réseau routier, avec des autoroutes, des routes plus
importantes et moins importantes, et les échangeurs nécessaires.
Il faut veiller à fluidifier le trafic, à éviter les embouteillages et
à assurer le bon déroulement du trafic, en toute sécurité. C’est le
rôle des dispatchings, les ‘contrôleurs du trafic’. Le réseau routier
doit aussi être régulièrement entretenu pour rester en bon état.
Et pour faire face à l’augmentation du flot de véhicules, le réseau
devra éventuellement être étendu.
Tout ceci s’applique également au réseau de transport à haute
tension.
GESTIONNAIRE DE RÉSEAU
une tâche
à multiples facettes
En tant que gestionnaire du réseau de transport d’électricité,
Elia s’occupe de gérer ce réseau à haute tension.
A ce titre également, Elia a une mission qui a été définie par la loi.
Le gestionnaire du réseau à haute tension doit en effet donner
accès à son réseau à tous les acteurs du marché qui le souhaitent,
d’une manière identitique, objective et transparente. Ces acteurs
du marché sont des producteurs nationaux et étrangers,
des gestionnaires de réseaux de distribution, des fournisseurs
d’électricité et des traders.
Elia se charge du développement et de l’entretien de l’infrastructure
à haute tension et veille à l’écoulement fiable de l’électricité sur son
réseau. Elia se charge également de l’organisation des transports
d’énergie sur son réseau : elle organise l’accès de tous les utilisateurs
du réseau, de manière transparente et objective. Elia joue dès lors
un important rôle dans le développement du marché libre de
l’électricité, en mettant des services à disposition et en prenant
des initiatives qui contribuent au fonctionnement fluide du marché
de l’électricité.
Lorsqu’elle développe toutes ces activités, Elia a toujours à l’œil
l’intérêt du marché, des consommateurs et de la collectivité.
Quelques exemples : la création d’un Hub, une plate-forme
d’échange d’énergie où les acteurs du marché peuvent échanger
de l’énergie entre eux, ou encore la création d’une bourse belge
de l’énergie, couplée aux bourses de l’énergie néerlandaise et
française, et sur laquelle on peut négocier anonymement
de l’électricité qui sera livrée le jour suivant ou le jour même.
De telles initiatives contribuent à un meilleur fonctionnement
du marché et à des prix plus favorables de l’énergie pour les
consommateurs.
Mais, outre ses activités sur le marché belge de l’électricité,
Elia déploie également ses activités sur le plan européen : Elia
participe à une série d’importants projets européens, notamment
l’extension du couplage des marchés à cinq pays par le biais des
bourses de l’énergie.
2
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NOTRE ÉLECTRICITÉ
du courant
alternatif triphasé
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L’énergie qui est produite dans les centrales électriques et qui
est transportée sur le réseau à haute tension et les réseaux à
moyenne et à basse tension est du courant alternatif triphasé.
En Europe, la fréquence est de 50 Hertz. Ce qui signifie 50 cycles
par seconde. Par rapport aux systèmes monophasés, les systèmes
triphasés présentent l’avantage de permettre un transport plus
efficace de l’énergie : il faut moins de matériau conducteur et
les alternateurs et les moteurs peuvent atteindre un rendement
accru.
Ptotal =
10
P1
P2
P3
8
6
4
2
0
-2
-4
0
60
i1
120
180
i2
240
300
i3
360
Le principe du courant alternatif triphasé reste maintenu aux
différents niveaux de tension jusque dans les réseaux à basse
tension. Dans les logements, il peut y avoir des circuits monophasés et triphasés.
3
La voie de
l’électricité
Les lignes aériennes
Tout comme dans le réseau routier, il y a dans le réseau de transport à
haute tension différentes sortes de routes, et chacune se caractérise
par un niveau de tension. Le niveau de tension le plus élevé, 380 kV,
correspond aux autoroutes ; le réseau 150 kV correspond quant à lui
aux nationales et le 70 kV aux routes régionales, etc.
Pour transporter avec efficacité l’électricité depuis la centrale de
production jusqu’aux logements, la loi suivante joue un grand rôle :
La puissance est égale à la tension multipliée par l’intensité du courant
et le facteur de puissance.
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Pour cela, nous disposons d’un réseau de lignes aériennes et de
câbles souterrains, reliés entre eux par des nœuds (postes à haute
tension, postes à moyenne tension et cabines à basse tension).
Les centrales électriques fournissent, à l’extrémité de l’alternateur,
une puissance à une tension de quelque 20 kV. Si nous voulons
transporter efficacement de grandes puissances sur une grande
distance, nous devons le faire à la tension la plus élevée possible,
pour ainsi limiter au minimum l’intensité. En effet, nous évitons
ainsi d’importantes pertes d’énergie et une série de problèmes
techniques liés à ces pertes (échauffement). Pour le transport sur
une grande distance, nous allons donc augmenter la tension le
plus possible : 380 kV, 220 kV, 150 kV. En effet, pour une même
puissance, plus la tension est élevée, plus nous observons que
l’intensité est fiable et que les pertes d’énergie sont limitées.
A présent, pour amener l’énergie auprès des différents types
de consommateurs, nous allons devoir la ramener aux niveaux
de tension dont ont besoin ces consommateurs.
Selon les cas, il faudra une ou plusieurs transformations successives : à 70 kV, 36 kV, 30 kV, 15 kV, 12 kV, 6 kV et finalement 230 V,
la tension de nos foyers. Ces transformations se font dans des
transformateurs de puissance, successivement dans les postes
à haute tension d’Elia et dans les postes à moyenne tension
des gestionnaires de réseau de distribution.
Les réseaux d’électricité constituent ainsi le lien indispensable
entre le producteur et le consommateur.
La voie de
l’électricité
Les câbles souterrain
Pour transporter avec efficacité l’électricité depuis la centrale de
production jusqu’aux logements, la loi suivante joue un grand rôle :
La puissance est égale à la tension multipliée par l’intensité du courant
et le facteur de puissance.
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Haute tension
Moyenne tension
Basse tension
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Un grand
réseau européen
Doel
Woe
Wo
W
oesty
oe
oesty
sty
yne
ne
Lestarquit
Le
Ave
A
Av
Avelin
vvelin
li
Chooz
8
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Nous pouvons rouler en voiture sur un grand réseau routier européen.
De façon analogue, il existe un grand réseau à haute tension européen :
le réseau UCTE (Union pour la Coordination du Transport d’Electricité),
au sein duquel l’électricité circule librement.
Le réseau d’Elia fait partie de ce grand réseau interconnecté européen
de l’UCTE. L’UCTE est une association de coopération technique entre
les gestionnaires de réseau de transport d’électricité de 24 pays du
continent européen, qui exploitent leurs réseaux comme un seul grand
ensemble dans lequel l’énergie circule librement. Ce réseau UCTE est
exploité de manière synchrone : cela signifie que la fréquence est identique sur tout ce réseau et que toute fluctuation suite à un déséquilibre entre production et consommation se ressent de la même façon
sur tout ce réseau. Tous les gestionnaires de réseau contribuent de
manière équivalente au bon fonctionnement de ce réseau européen et
appliquent les mêmes critères techniques d’exploitation. Par sa grande
échelle, il permet une stabilité accrue du réseau et une plus grande sécurité d’approvisionnement. Au sein d’un tel grand réseau, un incident,
tel que le brusque déclenchement d’une centrale de production, peut
en effet être compensé beaucoup plus aisément. Mais un incident peut
également s’étendre à une plus grande partie du réseau.
Légende
Centrales et postes HT:
Centrale hydraulique
Parc d’éoliennes
Liaisons :
Ligne 380-400 kV
Ligne 300-330 kV
Ligne 220 kV
Centrale thermique
Ligne 132-150 kV
Poste à haute tension
Liaison courant continu
Poste + centrales
Interconnexion pour tension < 220kV
Tension
Poste de conversion
Tension provisoire
En construction
Un circuit
En construction
Double circuit
Double circuit avec un circuit monté
≥ 3 circuits
9
LE RÉSEAU ELIA
une toile d’araignée
de liaisons
et de nœuds
Le réseau à haute tension géré par Elia compte quelque 8.400 km
de lignes aériennes et de câbles souterrains à haute tension ainsi
que quelque 800 postes à haute tension.
Les lignes 380 kV forment l’épine dorsale du réseau belge et
européen. C’est par le biais de ces lignes que s’opèrent les
échanges d’énergie internationaux. A ce réseau sont notamment
reliées les centrales nucléaires de Doel et de Tihange ainsi que
la centrale hydraulique à pompage de Coo. Elia a également des
interconnexions à 220 kV avec la France.
Les réseaux à 150 kV et de tension inférieure que gère Elia transportent l’électricité vers les centres de consommation importants. Les
gestionnaires des réseaux de distribution répartissent l’énergie à des
tensions plus basses (15 kV et moins), jusqu’aux PME et aux familles.
Le réseau d’Elia est comparable à une toile d’araignée très maillée
et complexe, comportant des boucles à un même niveau de tension
et entre niveaux de tension. De cette manière, il est possible
d’alimenter les consommateurs par diverses voies, ce qui offre une
grande sécurité de fourniture.
Lignes électriques
TENSION
SOUTERRAINES
AÉRIENNES
TOTAL
(kV)
(km)
(km)
(km)
380
891
891
220
297
297
150
410
2.014
2.424
70
292
2.405
2.697
36
1.922
8
1.930
30
141
26
167
2.765
5.641
8.406
Total
données au 31 décembre 2007
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Gérer le
système électrique
24 heures sur 24
Pour permettre une circulation fluide, le flot des voitures sur
le réseau d’autoroutes est surveillé par des dispatchings qui, si
nécessaire, peuvent intervenir et dévier le trafic. C’est également
le cas pour les flux d’électricité sur le réseau à haute tension : c’est
le rôle des dispatchings ou centres de contrôle d’Elia.
Les dispatchings peuvent visualiser sur des écrans chaque élément
du réseau : chaque liaison et chaque poste, avec les jeux de barres,
les couplages, les transformateurs etc. sont représentés et peuvent
être examinés dans les détails, permettant une intervention à
distance.
Ils surveillent 24 heures sur 24 le bon fonctionnement du système
électrique.
Les dispatchings disposent également, pour toutes les liaisons
et les postes à haute tension, de données chiffrées en temps réel
concernant les paramètres importants qui sont garants d’une
fourniture d’électricité stable et de qualité :
Par système électrique, il faut comprendre le réseau à haute
tension avec tous les éléments pour permettre l’écoulement de
l’électricité : unités de production qui injectent de l’électricité et
consommateurs qui prélèvent de l’énergie à différents niveaux
de tension ; les liaisons et interconnexions internationales qui
relient le réseau aux pays voisins, ainsi que les liaisons avec les
réseaux à des tensions plus faibles.
Elia veille 24 heures sur 24 au bon fonctionnement du réseau et
à la gestion des flux d’énergie et règle l’équilibre entre production
et consommation dans la zone de réglage belge. Le réseau belge à
haute tension est géré par Elia et fait partie d’un réseau européen
plus grand. Les échanges d’énergie avec les pays voisins sont
également importants pour un transport sûr, fiable et stable
de l’électricité. Cette gestion est aussi planifiée à moyen et long
terme.
Les quatre centres de contrôle (‘dispatchings’) d’Elia sont les
aiguilleurs du trafic de l’électricité qui surveillent et gèrent le
réseau à haute tension 24 heures sur 24. Le dispatching national
se trouve à Linkebeek ; les trois dispatchings régionaux sont situés
à Anvers (Merksem), Bruxelles et Namur. Le dispatching national
gère les liaisons interfrontalières et est le seul responsable du réseau de tension 380 kV. Il régle l’équilibre global entre production
et consommation dans la zone de réglage belge (le réseau belge)
et coordonne le fonctionnement des trois centres régionaux. Les
dispatchings régionaux surveillent chacun dans leur région les
réseaux à des tensions inférieures (220 kV jusque 30 kV).
Ils sont en contact direct avec les consommateurs industriels qui
sont raccordés au réseau d’Elia et ils exécutent de nombreuses
manœuvres de mise en service et hors service.
> l’équilibre de la zone de réglage d’Elia ;
> la fréquence (identique sur tout le réseau européen) ;
> l’énergie active ;
> l’énergie réactive ;
> La tension.
Ils disposent également des données en temps réel de toutes les
installations de production qui injectent dans le réseau d’Elia.
Les dispatchings peuvent intervenir dans la topologie du réseau
et peuvent demander des modifications dans la production des
centrales (puissance active et réactive). Ils peuvent aussi délester
– c’est-à-dire interrompre la fourniture – des consommateurs qui
ont passé un contrat à cet effet avec Elia.
Les dispatchings peuvent directement, à distance, mettre des
éléments à haute tension en service et hors service, et ainsi
modifier la topologie du réseau. Ils le font pour éviter des congestions (surcharge) ou pour effectuer des travaux. En couplant et
découplant les différents jeux de barres (voir plus loin) dans un
poste à haute tension, le dispatching peut jouer sur la résistance
du courant alternatif ou impédance. Des transformateurs à décalage de phase, également appelés transformateurs déphaseurs,
permettent également de mieux répartir les flux et d’éviter ainsi
des congestions. Ces transformateurs assurent un décalage des
angles de phase entre les trois phases et agissent ainsi comme
une sorte de robinet qui peut ‘doser’ les flux d’énergie.
11
Soutenir le
fonctionnement sûr
du réseau
Tout comme les usagers de la route ont la responsabilité de veiller
à la sécurité du trafic, les utilisateurs du réseau doivent eux aussi
contribuer à un fonctionnement fiable du réseau.
Pour permettre une fourniture d’électricité sûre et de qualité à
tous les consommateurs, le fonctionnement du réseau à haute
tension d’Elia nécessite la mise en œuvre de services auxiliaires.
Ils sont pour une large part fournis par des utilisateurs du réseau :
unités de production et clients raccordés au réseau. Elia achète
ces services sur une base contractuelle.
Equilibre permanent
Maintenir la tension à niveau
Comme elle ne peut pas être stockée, si ce n’est par le biais
de batteries, l’électricité doit être produite au moment de sa
consommation et précisément dans les quantités exigées. Si la
consommation est supérieure à la production, la fréquence chute.
A l’inverse, elle augmentera si la production est supérieure à la
consommation. Un déséquilibre dans le réseau d’interconnexion
européen influencera la fréquence sur tout ce réseau de la même
façon. En tant que gestionnaire du réseau belge, Elia est responsable de l’équilibre global dans sa zone de réglage.
Elia doit régler la tension pour pouvoir maintenir en permanence
un bon niveau de tension dans toutes les parties de son réseau.
La tension est une donnée locale et peut donc varier en fonction
de l’emplacement dans le réseau. Elle dépend de différents
facteurs, dont certains sont liés au réseau même et d’autres sont
liés aux utilisateurs du réseau. C’est ainsi qu’elle est influencée par
la composition du réseau (lignes aériennes – câbles souterrains),
la charge sur la liaison pour les différents types d’installations
raccordées au réseau, dont certaines absorbent de l’énergie réactive
tandis que d’autres par contre en injectent.
Dans la mesure où Elia ne possède pas d’installations de production,
elle demande aux utilisateurs du réseau (producteurs et clients)
d’assurer une série de services afin de maintenir l’équilibre.
> réserve primaire : une réserve immédiate est activée dans les
15 secondes lorsque la fréquence du réseau européen présente
des fluctuations dues à un déséquilibre entre production et
consommation (par exemple suite à la défaillance soudaine
d’une unité de production). Le gestionnaire du réseau chez qui
survient ce déséquilibre peut compter sur le concours solidaire,
grâce à la réserve primaire, de tous les gestionnaires de réseaux
de transport européens. Elle est fournie jusqu’à 15 minutes
après l’incident.
> réserve secondaire : elle peut être activée dans les 15 à 30
secondes pour rétablir l’équilibre dans la zone de réglage
(le réseau belge). Elle doit avoir remplacé la réserve primaire
après 15 minutes.
> réserve tertiaire : elle peut être utilisée pendant une période
plus longue (jusqu’à 12 heures) pour absorber de longs
déséquilibres ou des congestions (surcharges). Des unités de
production fournissent cette réserve en injectant de l’énergie,
les clients en délestant (réduisant) une certaine puissance sur
une base contractuelle pendant une période prédéterminée.
12
Elia a, dans différents postes à haute tension, des batteries de
condensateurs pour soutenir la tension. La tension peut aussi
être adaptée en réglant des transformateurs (par ‘paliers’).
Elia doit aussi faire appel aux centrales de production pour
fournir de l’énergie réactive ou pour en absorber afin de soutenir
la tension.
Redémarrer le réseau après un black-out
S’il devait y avoir une panne sur tout le réseau belge à la suite
d’un gros incident, certaines centrales de production doivent
pouvoir démarrer sans avoir d’abord besoin d’énergie venant du
réseau. C’est le service black start, que certaines centrales bien
déterminées fournissent à Elia. Il y a, à certains endroits du réseau,
des centrales qui assurent ce service à Elia.
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Un réseau en
évolution permanente
Tout comme le réseau routier est étendu afin de l’adapter au
trafic accru, le réseau à haute tension est lui aussi développé et
amélioré sans cesse. Quant au transport de l’électricité, il évolue
en permanence : de nouveaux consommateurs apparaissent;
dans le marché libéralisé, le trafic international se développe...
Développer et améliorer le réseau, afin qu’il rencontre toujours
les besoins – changeants – du marché et de la société : c’est aussi
une importante mission d’Elia. Elia effectue ces développements
suivant des plans de développement et d’investissement qui
sont soumis à l’approbation des instances compétentes (fédérales
ou régionales).
Elia investit en continu dans l’amélioration, le renouvellement et
l’extension de son réseau.
Les principaux moteurs des investissements sont :
> l’évolution de la demande d’électricité en Belgique ;
> l’ouverture du marché de l’électricité par l’augmentation de la
capacité d’échange internationale ;
> l’indépendance du réseau par rapport aux lieux de production ;
> les options des autorités concernant la politique de l’énergie
et du développement durable, notamment le raccordement
d’unités de production décentralisées et renouvelables, entre
autres les parcs éoliens en mer ;
> le remplacement d’anciennes installations, dans le but
d’augmenter le rendement ;
> le raccordement de nouveaux clients – utilisateurs du réseau, etc.
Les investissements d’Elia répondent à trois objectifs :
> énergie : veiller à un transport fiable de l’électricité à long terme,
en tenant compte des évolutions en matière de production, de
consommation et de dispersion géographique ;
> environnement : opter pour des solutions durables ;
> économie : tendre vers le tarif de transport le plus avantageux
pour l’utilisateur final.
13
Gérer les projets
de développement
de A à Z
Pour chercher les solutions économiques les mieux adaptées
pour l’extension et l’amélioration du réseau routier, on fait appel
à des bureaux d’ingénierie spécialisés. De même, les améliorations et les extensions du réseau à haute tension ainsi que son
renouvellement se font sous la direction du bureau d’études
spécialisé d’Elia.
Le bureau d’études techniques d’Elia, Bel Engineering, gère les
projets de développement d’Elia de A à Z : étude préliminaire,
concept et choix des matériaux utilisés, projet, demande et suivi
des diverses autorisations, choix des entrepreneurs, coordination
des travaux, surveillance de chantier, réception des travaux.
Les chefs de projet de Bel Engineering sont responsables de projets,
du début à la fin. Il peut s’agir de postes à haute tension ou de
liaisons à haute tension, aériennes et souterraines.
Les designers ébauchent les projets et veillent à les actualiser.
Ils ont différentes spécialités : haute tension et basse tension.
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Un entretien
professionnel pour
un réseau fiable
Pour que les transports soient sûrs et fluides, il importe que
nos routes restent en bon état et soient réparées si elles sont
endommagées. Il en va de même pour le réseau à haute tension.
Tous les composants du réseau sont régulièrement contrôlés et
entretenus par les techniciens d’Elia afin de continuer à fonctionner parfaitement et de permettre un approvisionnement sûr en
électricité. Les techniciens d’Elia sont prêts à intervenir à tout
moment en cas de défaut ou de dommage.
Elia se charge de l’entretien et de la maintenance des installations
à haute tension (à des niveaux de tension allant de 30 kV à 380 kV) :
lignes, câbles, transformateurs, etc. Cet entretien peut être subdivisé en 2 types de tâches :
> entretien préventif : il s’agit des contrôles, des entretiens et des
révisions qui sont prévus;
> entretien curatif : ce sont les interventions et les réparations en
cas de défaut et de sinistre.
Elia peut compter à ce niveau sur quatre disciplines d’entretien
différentes :
> haute tension : les tâches d’entretien aux installations à
haute tension des postes à haute tension : transformateurs,
disjoncteurs, sectionneurs, transformateurs de mesure, etc. ;
> basse tension : tous les appareils à basse tension des postes à
haute tension : protections, automatismes, systèmes auxiliaires,
commandes à distance, etc. ;
> lignes et câbles : entretien des liaisons à haute tension : lignes
aériennes et pylônes, câbles souterrains avec les installations
correspondantes ;
> de plus, les services d’entretien d’Elia se chargent aussi des
travaux d’entretien généraux sur les sites Elia et à proximité
des installations à haute tension – travaux d’élagage, de
nettoyage,... – et ils encadrent les travaux et les projets sur
le site.
Les spécialistes de l’entretien d’Elia effectuent aussi, sur commande,
des tâches d’entretien aux installations à haute tension des utilisateurs du réseau d’Elia.
Certains éléments du réseau à haute tension ont une longue
durée de vie, jusqu’à 50 ans. D’autres éléments (notamment
les appareils électroniques à basse tension) ont une durée de
vie beaucoup plus courte et connaissent une évolution technologique très rapide. D’où le fait que le réseau ne compte pas
seulement un large éventail d’appareils différents mais aussi
de nombreuses technologies différentes. C’est pourquoi Elia
dispose aussi de son propre département d’expertise, avec des
spécialistes qui déterminent les politiques d’entretien particulières pour chaque type et sorte d’appareil. Elia a également son
propre centre de formation technique, appelé Education Center,
où les techniciens d’entretien peuvent apprendre les différentes
techniques et s’y exercer.
15
Les éléments du réseau à haute tension
Dans l’analogie avec le réseau routier, nous devrions comparer le
poste à haute tension à un échangeur. Mais pour bien comprendre
comment s’agence et fonctionne le réseau à haute tension, avec
ses liaisons et ses postes à haute tension, nous proposons une
autre analogie intéressante, qui nous permet d’entrer davantage
dans les détails : le tableau de distribution électrique chez nous
ou dans une installation industrielle.
Un tableau de distribution électrique a en effet la même fonction
qu’un poste à haute tension ; la seule différence, c’est qu’il est plus
petit et que sa tension est plus basse. La puissance électrique arrive
via une ou plusieurs canalisations et est répartie sur différents
circuits électriques, par les câbles électriques ou les canalisations
qui se trouvent entre les disjoncteurs et, par exemple, les prises de
courant. Tant les feeders que les départs du tableau de distribution
sont protégés par des disjoncteurs qui veillent à ce que
des appareils défectueux (soit l’appareil lui-même, soit la ligne sur
laquelle il est raccordé) soient mis hors circuit. Dans les installations
industrielles, ces tableaux sont également équipés d’appareils
de mesure.
Le réseau à haute tension se compose, d’une part, de liaisons à
haute tension et, d’autre part, de postes à haute tension.
Dans les liaisons à haute tension, nous distinguons deux grandes
familles : les liaisons de surface ou lignes aériennes et les liaisons
souterraines, également appelées tout simplement ‘câbles’.
Elles ont toutes deux la même fonction : transporter l’énergie sur
une certaine distance, depuis les centrales électriques jusqu’aux
postes à haute tension, et depuis ces postes jusqu’aux grands
consommateurs et aux installations à moyenne tension des
gestionnaires de réseaux de distribution. Dans notre tableau de
distribution, elles forment des circuits.
Les postes à haute tension sont des nœuds dans le réseau, où
l’on peut faire le couplage vers divers raccordements et où l’énergie
peut être transformée à différents niveaux de tension.
Un poste à haute tension est donc comparable au tableau de
distribution de l’installation basse tension de notre maison.
câble de garde
1 terne
boules de signalisation
rouges ou blanches
isolateur
phase (3 phases = 1 terne)
16
Les raccordements
à haute tension
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L E S L IG N E S AÉ RI E N N E S
Une liaison à haute tension aérienne est réalisée à l’aide de ternes
de conducteurs métalliques, qui sont soutenus par des pylônes
ou mâts. Un terne se compose de trois conducteurs – ou phases –,
qui transportent ensemble du courant alternatif triphasé.
La longueur d’une portée peut varier mais, pour les lignes de 380 kV
à 150 kV, elle est comprise entre 300 et 600 m.
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LES C ÂB LES SOUTERR AINS
Des câbles souterrains sont le plus souvent placés dans le sol
le long de l’infrastructure (voie publique). Dans ce cas, il y a
souvent le long du même trajet d’autres canalisations d’utilité
publique. Mais on trouve aussi des liaisons plus longues en milieu
non urbain.
Selon le niveau de tension, il y a 1 ou 2 ternes, voire parfois 3 ou 4.
Ils sont généralement enterrés à une profondeur de 80 cm
à 1,20 m.
Généralement, il y a encore en haut un ou deux câbles de garde.
Ils ont différentes fonctions :
Il y a dans le réseau des câbles souterrains à différentes tensions,
jusque 150 kV.
> protéger la ligne contre un coup de foudre ;
Les liaisons souterraines se composent également de trois
conducteurs, entourés d’un matériau isolant et d’une enveloppe
protectrice. Il y a trois grandes familles de câbles :
> en cas de défaut, évacuer une partie du courant de défaut ;
> permettre la transmission de données entre les poste grâce aux
fibres de télétransmission dont ils sont souvent équipés.
Les pylônes existent en différentes dimensions et formes, selon la
façon dont les conducteurs sont attachés.
Des chaînes d’isolateurs isolent les conducteurs des pylônes.
Ils sont composés de séries de plateaux qui sont fabriqués à base
d’un matériau isolant, généralement du verre et, parfois, de la
porcelaine. Il y aura plus ou moins de plateaux selon la tension.
Les conducteurs sont généralement constitués de torons en
cuivre, en aluminium ou en alliage d’aluminium. Ils ne sont pas
entourés d’un matériau isolant : l’air autour d’eux sert d’isolant.
> câbles unipolaires avec isolation synthétique en polyéthylène
(PRC ou XLPE). C’est la technologie la plus récente ; à ces câbles
sont souvent également incorporées des fibres optiques,
qui permettent de surveiller la température (uniquement pour
le 150 kV).
> câbles unipolaires avec isolation papier imprégné d’huile liquide.
Cette technique existe encore pour des câbles de 150 kV
et 70 kV, mais disparaît progressivement pour des raisons
environnementales.
> câbles tripolaires sous gaine de plomb, avec papier imprégné,
où les trois conducteurs sont ensemble dans un seul câble.
Cette technique existe pour des tensions inférieures à 40 kV.
Ame circulaire
rétreinte en
aluminium
Ecran sur âme
Isolation PRC
Ecran sur isolation
Ruban gonflant SC
Gaine de plomb
Gaine PE
17
Les postes
à haute tension
La structure d’un poste à haute tension
Dans le poste à haute tension, nous retrouvons également le
principe des 3 conducteurs (pour le courant alternatif triphasé).
Un poste à haute tension, quel que soit le type de poste, est bâti
autour d’un, deux ou même trois jeux de barres (donc 1, 2 ou 3
ensembles de 3 rails). Ils constituent la liaison commune pour
les différentes travées, qui forment à leur tour le départ vers les
transformateurs, les lignes aériennes ou les liaisons par câble à
partir du poste à haute tension.
On parle également de : travée ligne, travée câble, travée
transformateur et travée de couplage.
Un poste avec un seul jeu de barres présente l’inconvénient que
tout le poste doit être mis hors service en cas de défaut sur ce jeu
de barres.
Quand il y a plusieurs jeux de barres, il est possible d’en mettre un
hors service sans devoir couper tout le poste. De plus, il est possible
de coupler ou de découpler les jeux de barre et d’agir ainsi sur la
résistance du courant alternatif.
Les postes à haute tension correspondent donc, dans notre
installation basse tension, au tableau de distribution même.
Dans les grandes lignes, il y a deux familles de postes à haute
tension :
> les postes à haute tension isolés à l’air ou postes AIS
(Air Insulated Stations) ; les postes à des tensions de 380 kV
à 36 kV de ce type sont généralement des postes à l’air libre,
tandis que les postes à des tensions plus basses sont d’ordinaire
placés dans des bâtiments.
> les stations blindées isolées au gaz (GIS ou Gas Insulated
Stations) : ici, tous les éléments fonctionnels sont placés dans
un ensemble complètement enveloppé, qui est isolé avec
du gaz (généralement SF6). Vu le plus grand pouvoir isolant
par rapport à l’air, ces installations peuvent être beaucoup plus
petites, et l’ensemble prend beaucoup moins de place.
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Les éléments d’un poste à haute tension
Dans les grandes lignes, les éléments d’un poste à haute
tension peuvent être subdivisés en 2 grands groupes :
> les éléments à haute tension
Ce sont les éléments du poste à haute tension qui amènent
le courant ;
> les éléments à basse tension
Ce sont ce que l’on appelle les installations auxiliaires,
qui se chargent de toutes les fonctions de contrôle,
de commande et de protection des éléments à haute tension.
19
Les éléments
à haute tension
Le jeu de barres
Les jeux de barres forment, dans le poste à haute tension, le
point de raccordement commun entre les différentes travées
(départs) et leurs éléments à haute tension (sectionneurs,
disjoncteurs, appareillage de mesure) le long desquels les
divers transformateurs et connexions sont raccordés.
Dans les postes ouverts où l’air sert d’isolant, les jeux de barres
sont réalisés sous la forme de câbles tendus ou d’un système
de tubes.
Dans les postes intérieurs ouverts (36 kV, 30 kV, moyenne
tension), les jeux de barres sont composés de barres en cuivre.
Chaque jeu de barres se compose à son tour de trois phases
(rails).
D’ordinaire, les trois phases sont placées en ligne les unes à côté
des autres.
Sectionneurs
Le sectionneur est le plus simple appareil de coupure.
Il a principalement deux fonctions :
> il crée, par une interruption visible, une distance isolante entre
deux points d’un circuit électrique ;
> il permet le raccordement d’un circuit à une source déterminée,
en raccordant une travée à l’un ou à l’autre jeu de barres.
Un sectionneur peut uniquement interrompre de la tension sans
courant, et interrompre du courant sans différence de tension.
Il peut donc être manipulé uniquement hors charge.
Il existe différents types de sectionneurs, suivant la façon dont
la coupure s’opère. Pour les niveaux de tension de 380 kV à 70 kV,
ils sont de type pantographe, semi-pantographe ou rotatif.
Pour les niveaux de tension de 36 kV à la moyenne tension, on
utilise des sectionneurs de type à couteau mobile.
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Sectionneur de terre
Les sectionneurs de terre ou couteaux de terre sont des outils
de mise à la terre fixes utilisés dans les postes. Ils assurent le
raccordement au réseau de mise à la terre dans le poste, ou son
interruption. On peut ainsi relier une installation au potentiel du
sol pour travailler en toute sécurité.
Disjoncteur
Dans notre tableau de distribution, c’est le disjoncteur ou coupecircuit qui remplit cette fonction.
Le disjoncteur peut, dans le circuit où il est monté en série,
interrompre ou laisser passer tout courant. Ce peut être le cas
hors charge, à charge normale ou sur un courant de défaut.
Il en existe différents types, selon le niveau de tension et la construction. Contrairement au disjoncteur dans notre tableau de distribution,
où le bilame et la bobine de déclenchement par surintensité contrôlent la valeur du courant, le disjoncteur d’un poste à haute tension
peut uniquement commuter mais pas protéger.
Transformateur de puissance
Lorsque notre tableau de distribution électrique doit alimenter
un appareil à un autre niveau de tension (par exemple 24 V),
nous utilisons un transformateur (transfo de sonnerie par exemple)
pour réduire la tension. C’est le rôle que joue le transformateur de
puissance dans un poste à haute tension.
Les transformateurs de puissance servent à transformer la tension
d’un réseau précis (150 kV par exemple) en une tension d’un autre
réseau (36 kV par exemple), et ce à haut rendement (99 %).
Un transformateur de puissance est construit autour d’un noyau
magnétique avec un bobinage primaire et un secondaire ; chacun
avec un nombre différent de spires.
La puissance du côté primaire est égale à la puissance qui peut
être fournie du côté secondaire.
21
La puissance nominale d’un transformateur est exprimée en MVA.
Dans le réseau à haute tension, nous trouvons des transformateurs
de 380/220 kV, 380/150 kV, 220/70 kV 150/70 kV et 150/36 kV
ainsi que des transformateurs vers la moyenne tension : 220 kV/MT,
150 kV/MT, 70k V/MT et 36 kV/MT.
I1
U1
La connexion d’un transformateur (ses bobinages primaire et
secondaire) se fait généralement selon deux systèmes de base :
étoile - étoile ou étoile - triangle.
I2
N1
N2
U2
Dans les grandes lignes, les transfos 380/220 kV, 380/150 kV,
220/70 kV, 150/70 kV et 150/36 kV sont montés en étoile - étoile.
Cela signifie que les bobinages primaire et secondaire sont reliés
de la même façon. Un certain nombre de transfos 150/36 ou 30 kV
et des transfos vers la moyenne tension (220 kV/MT, 150 kV/MT,
70 kV/MT et 36 kV/MT) sont montés en étoile - triangle.
Un transformateur peut être réglé en plusieurs ‘paliers’ afin de
régler la tension à un niveau optimal.
U1 x I1 = U2 x I 2
La tension est proportionnelle au nombre de spires ; le courant
est inversement proportionnel au rapport des tensions.
U1/U2 = N1/ N2
donc
U2 = N2 / N1 x U1
et
I2 = N1/N2 x I1
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Les transformateurs doivent être refroidis. Le refroidissement
se fait par circulation d’huile et à l’aide de ventilateurs.
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Transformateurs de mesure
Comme nous l’avons déjà mentionné, il est possible de monter
divers appareils de mesure sur les différents circuits. Pour les
raccorder, il faut souvent des transformateurs qui permettent de
réduire les valeurs des mesures à des valeurs acceptables pour
l’appareil de mesure. Dans un poste à haute tension, c’est le rôle
des transformateurs de mesure.
Les transformateurs de tension (également appelés transformateurs
de potentiel ou tout simplement TP) et les transformateurs de
courant (également appelés transformateurs d’intensité ou tout
simplement TI) sont des appareils qui réduisent la tension et
l’intensité pour les amener dans la plage de mesure des différents
appareils. Ce qui permet de mesurer la tension et l’intensité dans
les circuits à haute tension. Ils ont souvent une série de noyaux
et d’enroulements secondaires qui permettent de faire différents
types de mesures, pour de multiples usages.
Ils servent notamment aux mesures locales du tableau synoptique
dans la salle à relais, ou donnent des télémesures qui sont traitées
en paramètres chiffrés pour les besoins des dispatchings.
Parafoudre
Le paratonnerre ou parafoudre est un appareil qui protège
les différents éléments à haute tension contre les fortes ondes
de tension, tant celles de nature atmosphérique (foudre) que
les surtensions temporaires pendant des manœuvres. Ils sont
surtout utilisés pour protéger les transformateurs et les transitions
de lignes aériennes vers des lignes souterraines contre les
surtensions dangereuses.
Batteries de condensateurs
Les batteries de condensateurs ne peuvent pas être comparées
à un élément de notre tableau de distribution à basse tension.
Elles servent à soutenir la tension et à la maintenir à un niveau
correct, ce qui n’est pas nécessaire dans notre installation
domestique.
Dans la mesure où l’énergie réactive est difficile à transporter,
il importe de compenser l’énergie réactive absorbée le plus près
possible de ses consommateurs. Les batteries de condensateurs
se composent d’un grand nombre de condensateurs, montés
en parallèle, qui compensent cette énergie réactive. Elles sont
montées dans divers postes à haute tension.
23
Installations
à basse tension
Comme nous l’avons indiqué pour le disjoncteur, le bilame et
la bobine de déclenchement par surintensité sont des éléments
qui permettent de contrôler la valeur du courant qui circule dans
le circuit. Si cette valeur devient trop grande, il donnera un ordre
de déconnexion au disjoncteur. Ce bilame est l’équivalent des
protections dans le réseau à haute tension.
Il faut tout une série de fonctions auxiliaires pour que le fonctionnement d’un poste à haute tension soit possible. Les installations
à haute tension proprement dites permettent de faire transiter
de l’électricité à des tensions élevées, mais ne disposent pas des
informations pour intervenir de façon appropriée ; par exemple
pour interrompre un circuit lors d’un incident.
C’est à cela que servent les services auxiliaires du postes à haute
tension, dont la majorité est montée dans la salle à relais. Ce sont
des installations à basse tension, qui ont différentes fonctions.
Les protections
Une protection sert à mettre un élément de réseau endommagé
ou défectueux rapidement hors service, de manière sélective. Il
en existe de nombreuses sortes. Certaines protections servent à
protéger des éléments individuels du réseau (une ligne, un câble,
un transformateur, …), d’autres servent à protéger dans leur
ensemble de plus grandes entités comme les jeux de barres.
Les transformateurs de mesure (TI et TP) servent aux données
de mesure.
Les principales protections sont :
> les protections contre les courants de surcharge et les courtscircuits, avec notamment les protections à impédance et les
protections différentielles.
Nous faisons en outre une distinction entre :
> les protections de backup : elles permettent de mettre hors
circuit tous les disjoncteurs d’un jeu de barres lorsqu’un des
disjoncteurs de ce jeu de barres refuse de se déconnecter sur
ordre de ses protections ;
> les réenclencheurs de lignes aériennes : veillent à un réenclenchement automatique immédiat lors du déclenchement d’une
ligne aérienne. Si le défaut persiste, il y aura immédiatement un
nouveau déclenchement ; si le défaut est momentané (éclair), la
ligne peut rester normalement en service après réenclenchement.
Mais si le défaut persiste, il y aura un déclenchement définitif.
En d’autres termes, on essaie une seule fois de réenclencher car
un défaut n’est pas toujours un coup de foudre momentané sans
dégât ; cela peut également être une grue de chantier ou une
montgolfière qui a heurté la ligne. Nous pouvons affirmer que
l’utilisation de réenclencheurs augmente la sécurité du réseau
(la continuité de la fourniture).
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Commande locale et à distance
Services auxiliaires
La commande et le contrôle d’un poste à haute tension se font
principalement à distance, depuis le dispatching. Pour cela,
le dispatcher dispose de l’information nécessaire sur l’état des
éléments par le biais des mesures. Le dispatcher peut donner
certains ordres d’enclenchement et de déclenchement. Mais un
certain nombre d’actions ne peuvent se faire que localement
(dans le poste à haute tension même) ; de plus, toutes les manœuvres doivent pouvoir se faire localement, en backup du dispatching.
Pour que toutes ces fonctions puissent fonctionner, le poste
à haute tension doit disposer des sources d’énergie requises à
basse tension. Elles comprennent principalement l’alimentation
110 V continu et 380 V alternatif.
La plupart des commandes dans le poste se font à partir d’un point
central, le tableau synoptique de la salle à relais, qui représente
l’ensemble du poste (schéma unifilaire). Y sont également groupées
toutes les alarmes du poste.
Les éléments vitaux, les circuits de commande et de signalisation,
les protections et l’alimentation des moteurs des appareils à
haute tension fonctionnent avec du courant continu.
Ils sont alimentés par des batteries, chargées avec du courant
alternatif. C’est nécessaire pour pouvoir effectuer toutes
les commandes en cas de coupure du courant dans le poste.
L’alimentation 380 V alternatif sert principalement à l’éclairage,
au chauffage, etc. du poste et des bâtiments.
Verrouillages
Télécommunication
Les verrouillages ont pour but d’éviter les fausses manœuvres.
Il y a des verrouillages mécaniques, sur les appareils mêmes,
et des verrouillages électriques, sur la commande à distance.
Il y a également dans le poste à haute tension des équipements
de télécommunication, qui relient le poste au réseau de télécommunication Elia. La transmission de données concerne notamment
les échanges avec le dispatching, l’échange de données entre les
protections à distance, l’ouverture et le traitement de comptages
et de mesures, etc.
Compteurs, appareils d’enregistrement
Dans les postes se font également les différents comptages
nécessaires à l’exploitation du réseau et à la facturation.
Ils sont principalement subdivisés en comptages en temps réel
et comptages quart-horaires. Sont également effectués
différents enregistrements : perturbographie, enregistrement
de la qualité de la tension, ...
Ils sont importants notamment pour l’analyse des incidents et
des défauts.
25
Sécurité dans
un environnement
à haute tension
Le principal risque des installations à haute tension est
l’électrisation ou l’électrocution (électrisation à issue fatale)
par amorçage. A haute tension, ce peut même arriver sans
contact direct : le non-respect de la distance de sécurité est déjà
suffisant pour provoquer un amorçage. Plus la tension est élevée,
plus la distance à respecter est grande. La règle empirique est
de 1 cm par kV. C’est cependant difficile à évaluer. Elia demande
donc au public de toujours respecter une distance de 10 mètres
(directement ou indirectement) par rapport aux lignes et aux
postes à haute tension à conducteurs nus, et de faire spécialement
attention lors de sports et loisirs à risque : pêche à la ligne, cerfvolant, saut en parachute, parapente, etc.
Des instructions spéciales s’appliquent aux personnes qui doivent
travailler à proximité d’installations à haute tension, afin d’éviter
les risques d’électrisation ou d’électrocution, et d’empêcher que
des lignes souterraines puissent être touchées lors de travaux de
terrassement.
Elia fait très attention à sensibiliser et à informer tous les intéressés :
entrepreneurs, services de secours,...
Les 7 règles d’or s’appliquent à tous les travaux
1. Préparer
Il va de soi que la sécurité est la première priorité également pour
les entrepreneurs d’Elia et pour les contractants qui effectuent des
travaux aux installations d’Elia.
Les consignes de sécurité qu’Elia met en œuvre pour ses propres
travailleurs ainsi que pour les entrepreneurs et les contractants
qui effectuent des travaux à des installations d’Elia, sont dès lors
extrêmement sévères.
2. Déconnecter
Toutes les personnes qui effectuent des travaux pour Elia doivent
avoir suivi une formation spéciale concernant les instructions de
sécurité dans les postes à haute tension et/ou aux lignes à haute
tension.
3. Verrouiller pour éviter
un réenclenchement
Outre le risque d’amorçage, une attention particulière est également prêtée à la tension induite. Il peut y en avoir même sur des
éléments qui ont été mis hors tension, sous l’influence d’éléments
sous tension à proximité. La tension induite peut monter jusqu’à
1/10e de la tension nominale ! Il est donc essentiel de mettre à
la terre.
4. Mesurer l’absence de tension
5. Mettre à la terre et
court-circuiter
6. Baliser la zone de
travail sécurisée
7. Libérer l’installation
En outre, on fait bien sûr attention aussi à tous les autres risques
possibles (travaux en hauteur, risques de chute et de trébuchement,
chute d’objets, etc.) que peuvent entraîner des travaux à des
installations industrielles.
L’emploi des équipements de protection individuelle et collective
exigés fait donc partie intégrante des procédures de sécurité.
Aucun travail ne peut être commencé sans l’autorisation officielle
de travail, qui indique précisément comment procéder, quels
contrôles de sécurité il faut exécuter à chaque phase du travail,
et quels équipements de protection individuelle il faut porter.
Les techniciens d’Elia veillent toujours au respect de toutes
les procédures de sécurité. Les 7 règles d’or s’appliquent à tous
les travaux.
Toutes ces mesures doivent assurer un déroulement des travaux
en toute sécurité.
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Partout autour de nous, il y a des champs électriques et
magnétiques. Certains sont d’origine naturelle, d’autres viennent
des technologies développées par l’être humain.
Haute tension
et champs
électromagnétiques
Le spectre électromagnétique
Rayonnement
iionisant
Haute fréquence
Un champ électrique apparaît en présence d’une tension ;
il ne doit pas pour cela y avoir de courant. Il est mesuré en V/m.
Plus la tension d’alimentation d’un appareil est élevée, plus le
champ électrique qu’il crée sera fort.
Un champ magnétique apparaît en présence d’une charge
électrique, donc lorsqu’il y a un écoulement de courant électrique.
Les champs magnétiques sont mesurés en Tesla (T) ou en
microtesla (μT).
Plus la fréquence est élevée (nombre de cycles par seconde),
plus la longueur d’onde sera courte et plus l’énergie que le champ
génère sera élevée.
Le spectre électromagnétique représente, de la plus basse à la
plus haute, les différentes ondes électromagnétiques et leurs
fréquences. Il va de 0 à environ 6.1021. A mesure que la fréquence
augmente et que la longueur d’onde diminue, les effets du champ
électromagnétique changeront eux aussi : des effets non visibles
ou non sensibles (électricité, radio) et des effets thermiques (télévision, micro-ondes, radar, lumière infrarouge) jusqu’à un impact
sur les liaisons moléculaires (lumière ultraviolette, rayonnement
ionisant, radiations cosmiques, etc).
Le champ électromagnétique de notre courant alternatif à 50 Hz
est de fréquence extrêmement basse et a une très grande longueur
d’onde (6000 km).
Rayonnement
ultraviolet
Lumière visible
Rayonnement
iinfrarouge
Radiofréquence
eet micro-onde
Champs électriques et
C
magnétiques alternatifs
Basse fréquence
N
S
Champs électriques et
C
magnétiques statiques
La même règle s’applique à tous les champs électriques et
magnétiques : ils s’affaiblissent à mesure que l’on s’en éloigne.
C’est ainsi que la valeur maximale du champ électrique d’une
ligne 380 kV à 1,5 m du sol atteint environ 5 à 8 kV/m. Cette valeur
diminue rapidement lorsque la distance augmente : à 20 m de
distance, ce champ électrique est déjà 10 fois plus faible.
Le champ magnétique sous une même ligne à haute tension
peut, à 1,5 m du sol, atteindre jusque quelques dizaines de μT ;
au sol, il ne s’élève généralement plus qu’à 3 μT.
Comme elles ont une enveloppe métallique isolante, les lignes
souterraines ne créent pas de champ électrique. Par contre, le
champ magnétique n’est pas stoppé. Mais par rapport à une ligne
aérienne, il diminue plus vite avec la distance.
Pour l’exposition du public à des champs électriques et magnétiques, l’Union Européenne et l’ICNIRP (International Commission on
Non-Ionising Radiation protection – Commission Internationale de
Protection contre les Rayonnements Non Ionisants) recommandent
les valeurs maximales suivantes :
Champs magnétiques : 100 μTesla
Champs électriques : 5 kV/m
Pour de plus amples informations, consultez la brochure Elia
“Champs électriques et magnétiques et haute tension”.
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Colophon
> Conception et rédaction :
Elia, département Communication
> Photos : Elia et Stock.xchng
> Infographies: De Visu Digital Document Design
> Mise en page et suivi d’impression :
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> Editeur responsable:
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www.elia.be
Elia
20 Boulevard de l’Empereur
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Fax : +32 2 546 70 10
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