1 ASP histoire Enseigner la naissance de l`islam

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Concours du CAPES/CAFEP EXTERNE D’HISTOIRE et GÉOGRAPHIE 2017
Préparation ESPE Toulouse
ÉPREUVE D’ANALYSE DE SITUATION PROFESSIONNELLE
HISTOIRE
Sujet : Enseigner la naissance de l’islam en classe de collège
I- Présentation de la situation professionnelle : La naissance de l’islam.
Document 1 : Extrait des programmes de 5e, cycle 4 (2015).
Document 2 : Extrait des ressources de 5e, cycle 4 (2016).
Document 3 : Histoire-Géographie, classe de 5e, Paris, Belin, 2016.
Document 4 : Histoire-Géographie, classe de 5e, Paris, Hachette éducation, 2016.
II- Analyse des dimensions scientifique et civique de la situation professionnelle.
Document 5 : Dominique Sourdel, « La naissance de l’Islam » dans Yann Le Bohec
(coord.), De Zeus à Allah, Les Grandes Religions du Monde Méditerranéen, éd. du
Temps, Nantes, 2004.
Document 6 : Cécile Chambraud, « Signes religieux : l’Observatoire de la laïcité
tente de cadrer les débats de la campagne présidentielle » in Le Monde du 3 octobre 2017.
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Document 1 : Extrait des programmes de 5e, cycle 4 (2015).
Classe de 5e
Repères annuels de
programmation

Démarches et contenus d'enseignement
Thème 1
Chrétientés et islam (VIeDans la continuité de la classe de 6e, qui aborde la période de la préhistoire à l'Antiquité, la
XIIIe siècles), des mondes en classe de 5e couvre une vaste période, du Moyen Âge à la Renaissance. Elle permet de
contact
présenter aux élèves des sociétés marquées par la religion, au sein desquelles s'imposent de
nouvelles manières de penser, de voir et de parcourir le monde et de concevoir l'exercice et
l'organisation du pouvoir séculier.
La période qui s'étend du VIe au XIIIe siècle, de Justinien à la prise de Bagdad par les
Byzance et l'Europe
Mongols (1258), est l'occasion de montrer comment naissent et évoluent des empires, d'en
carolingienne.
souligner les facteurs d'unité, ou au contraire, de morcellement. Parmi ces facteurs d'unité
ou de division, la religion est un facteur explicatif important. Les relations entre les
pouvoirs politiques, militaires et religieux permettent par ailleurs de définir les fonctions de
 De la naissance de
calife, de basileus et d'empereur.
l'islam à la prise de
L'étude des contacts entre ces puissances, au sein de l'espace méditerranéen, illustre les
Bagdad par les
modalités de leur ouverture sur l'extérieur. La Méditerranée, sillonnée par des marins, des
Mongols : pouvoirs,
guerriers, des marchands, est aussi un lieu d'échanges scientifiques, culturels et artistiques.
sociétés, cultures.
Document 2 : Extrait des ressources de 5e, cycle 4 (2016).
Dans le monde musulman, les notions de calife et de califat sont centrales. Le calife (« successeur »)
se réclame de l’héritage de Muhammad. C’est à propos du quatrième calife, Ali, cousin et gendre de
Muhammad, que naissent les divisions entre musulmans et que les premières batailles les opposent :
de là naît l’opposition entre sunnites et chiites, pour lesquels Ali est le premier imam. La dynastie des
Omeyyades domine le monde musulman jusqu’en 750 depuis leur capitale de Damas, mais elle peine à
imposer la stabilité à un territoire immense qui va de l’Indus à la péninsule ibérique, et, à la suite de la
bataille du Grand Zab (dans l’actuel Irak), la dynastie des Abbassides s’impose, qui restera au pouvoir
jusqu’en 1258, fin de notre période. Cependant, c’est un Omeyyade, rescapé de cette défaite, qui fonde
un nouvel État à Cordoue.
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Document 3 : Histoire-Géographie, classe de 5e, Paris, Belin, 2016.
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Document 4 : Histoire-Géographie, classe de 5e, Paris, Hachette éducation, 2016.
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Document 5 : Dominique Sourdel, « La naissance de l’Islam » dans Yann Le Bohec (coord.),
De Zeus à Allah, Les Grandes Religions du Monde Méditerranéen, éd. du Temps, Nantes,
2004.
La religion appelée islam se définit par la révélation monothéiste que Muhammad (ou
Mahomet) fit triompher au VIIème siècle et que les « grandes conquêtes » répandirent par la
suite en immenses territoires.
Quand apparut l’islam, la péninsule arabique (Jazirât al-’ Arab) se trouvait, tant du point de
vue religieux que sous l’angle politique et social, dans l’état inorganique y prévalant depuis
des siècles et s’expliquant en partie par ses caractères géographiques. […]
C’est dans ce contexte que se situèrent les premiers appels adressés par Muhammad aux
habitants de la cité commerçante, la Mekke, où il était né et avait vécu pendant une jeunesse
dont on ne sait que peu de choses. Appartenant à la puissante tribu de Qoraïch, mais dans un
clan pauvre, et devenu orphelin, il avait été élevé par son grand-père, puis par son oncle. Vers
vingt-cinq ans, dit-on, il s’engagea comme caravanier au service d’une riche veuve, Khadija,
que peu après il épousa. Il accomplit alors des voyages vers la Palestine qui lui permirent,
selon certains récits, d’entrer en contact avec les chrétiens.
Il avait, dit-on, quarante ans, quand, se retirant dans la solitude, il croit voir l’archange
Gabriel lui répéter qu’il avait été choisi par Allah (Dieu) pour être son Envoyé et réciter aux
hommes les révélations qu’il recevrait. […] Il se heurta bientôt à une hostilité qui l’incita à
quitter secrètement, avec ses compagnons, la Mekke pour se rendre dans l’oasis de Yathrib,
située plus au Nord, à une date que l’on situe le 24 septembre 622. Ce fut l’hégire (hijra) ou
« expatriation » qui devait marquer le début du calendrier musulman.
A Yathrib, Muhammad trouva de nouveaux adeptes qui reçurent le nom d’Ansar ou
« soutiens » et qui vinrent aider les premiers musulmans venus de la Mekke et appelés
désormais Muhajirûn ou « expatriés ». Les uns et les autres constituèrent la nouvelle
communauté islamique appelée umma dont les membres devaient rester solidaires entre eux.
Tandis que leurs activités faisaient prospérer la madînat al-nabi ou « la ville du Prophète » ou
al-Madîna (en français Médine). Muhammad dut régir la petite communauté, préciser les
devoirs incombant aux musulmans et organiser leur défense contre les Mekkois hostiles. Il
devint dès lors un homme d’Etat en même temps qu’un homme de guerre. […]
Muhammad, une fois maître de Médine, poursuivit son action pour triompher de la résistance
de la Mekke. […] Mais entouré d’adeptes de plus en plus nombreux, Muhammad décida en
janvier 630 de rompre cette trêve et de marcher sur la Mekke qu’il occupa sans rencontrer
d’opposition ; il acheva sa victoire en détruisant les idoles qui encombraient la Ka’aba. […]
L’islam se présentait dès lors comme la vraie religion d’Abraham, distincte des religions
juives et chrétiennes, fondée sur un message s’adressant tout particulièrement au peuple arabe
dans sa langue. […] Il s’opposait ainsi au judaïsme, mais aussi au christianisme dont la
doctrine est souvent critiquée dans le Coran […]
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Document 6 : Cécile Chambraud, « Signes religieux : l’Observatoire de la laïcité tente de
cadrer les débats de la campagne présidentielle » in Le Monde du 3 octobre 2016.
L’organisme publie lundi 3 octobre une « Déclaration pour la laïcité » visant à prévenir
les « surenchères », notamment autour de l’interdiction du voile musulman.
L’Observatoire de la laïcité, un organisme public présidé par Jean-Louis Bianco, se glisse
dans la pré-campagne présidentielle pour tenter de prévenir les « surenchères » politiques
autour de la place des religions dans les espaces publics ou collectifs au cours des prochains
mois. Dans une « Déclaration pour la laïcité » publiée lundi 3 octobre, l’institution, rattachée
au premier ministre, présente un concentré des principes qu’elle a défendus depuis son
installation en 2013. Celle-ci appelle à ne pas « remettre en cause » l’« équilibre aujourd’hui
atteint en France après des siècles de conflits religieux ».
La laïcité, expose ce court texte principal d’une page et demie, « doit rassembler et ne pas
être une source de divisions ». Elle est « d’abord une liberté ». A ce titre, l’Observatoire
prend nettement position dans la controverse sur le port de signes religieux – et d’abord le
voile porté par certaines femmes musulmanes – nourrie par les propositions de certains
candidats à la primaire de la droite et du centre, et il écarte l’idée d’un bannissement général.
L’Observatoire réservé à la perspective de nouvelles lois
« Si l’encadrement est possible, la liberté doit demeurer le principe, affirme le texte. Des
interdictions générales de toute manifestation de signes religieux sur la voie publique ou dans
les espaces collectifs privés ne renforceraient pas la laïcité mais la dénatureraient, en
transformant une liberté encadrée en prohibition. »
De même, poursuit l’Observatoire, « stigmatiser une religion, imposer des restrictions aux
pratiques religieuses pour une seule religion porterait atteinte au principe républicain
d’égalité et serait discriminatoire ».
« C’est un appel à la responsabilité, explique Jean-Louis Bianco. Au-delà des débats typiques
des emballements politico-médiatiques du genre de celui qu’il y a eu autour du burkini, nous
voyions bien que la laïcité allait être une question importante du débat publique d’ici à la
présidentielle. Nous voulions donc poser le cadre. »
Un second document rendu public avec cette déclaration synthétise, en les mettant à jour, les
dispositions légales et le cadre jurisprudentiel qui accompagnent l’exercice de la liberté
religieuse. Il récapitule en deux chapitres (les interdits et les limites d’une part, les libertés et
les droits garantis de l’autre) les règles applicables dans les différentes catégories juridiques
ou physiques d’espaces.
Fidèle à la position traditionnelle, l’Observatoire se montre plus que réservé à la perspective
de nouvelles lois, que ce soit concernant l’entreprise ou l’université. « Si on prend les cas
concrets, nous ne voyons pas la nécessité ou l’opportunité de telles lois, explique Jean-Louis
Bianco. Dans le contexte de tensions de la société française, le risque serait considérable
d’aller vers toujours plus d’interdits. »
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