Bull Soc Pathol Exot, 2002, 95, 3, 188-190 189
niveau du cou. Ils sont fréquemment rencontrés en forêt, mais
aussi en savane.
Dendroaspis polylepis ou mamba noir
Cette espèce est plus longue (4m) que les précédentes et re n-
contrée en savane. Fréquente en Afrique de l’Est et du Sud,
sa présence en Afrique centrale est, en fait, douteuse. L’ap-
pellation vern a c u l a i re “mamba noir” p o u rrait désigner un
a u t r e serpent venimeux de couleur sombre: Naja, Paranaja o u
Pseudohaje(1).
Patients et méthodes
Description du service
L’étude s’est déroulée dans le Service d’oxyologie du Centre
hospitalier de Libreville, dirigé par un médecin anesthésiste-
réanimateur. L’équipe médicale est constituée de 6 médecins
généralistes, 6 internes de médecine générale et de 22 infir-
mières.
La capacité d’accueil de ce service est de 11 malades répartis
de la manière suivante:
- 5 boxes de mise en observation,
- 4 lits d’hospitalisation de courte durée,
- 2 lits de déchocage avec tout le matériel de monitorage et de
traitement des détresses vitales.
Le service comprend également une salle de petite chirurgie.
Patients
Tous les dossiers de patients mordus par un serpent et hospi-
talisés dans le service d’oxyologie au cours de la période allant
d ’ a v r i l 1998 à avril2001, soit 3 ans, étaient inclus dans l’étude.
Il faut souligner que tous les cas de morsures de serpent surv e n u s
à cette période ne sont pas inclus dans cette série, car plusieurs
d ’ e n t r e eux ont été soignés par les guérisseurs ou tradiprati-
ciens. De plus, un certain nombre de dossiers n’ont pas été pris
en compte du fait de l’absence partielle ou totale des données
épidémiologiques, cliniques ou thérapeutiques.
Les signes d’envenimation recherchés étaient: l’œdème et la
douleur (syndrome local), les signes digestifs, l’hémorragie, la
nécrose, le choc ou le coma.
Méthode
Nous avons étudié les caractéristiques socio-démographiques
(âge, sexe, lieu de l’accident, saison, moment de la morsure,
espèce en cause), la localisation de la morsure, le délai moyen
d’admission à l’hôpital, le type d’envenimation et la gravité,
le traitement institué et l’évolution.
Résultats
Au cours de la période de l’étude, 157 patients ont été admis
pour morsure de serpent (1,32% des admissions); parm i
ces patients, 27 (17 %) étaient considérés comme envenimés et
présentaient au moins l’un des signes re c h e rc h é s .
Données socio-démographiques
Prévalence des cas de morsures de serpents de 1998 à 2001
L’évolution de la prévalence des cas de morsures enregistrés
et hospitalisés en oxyologie de 1998 à 2001 montre, au cours
de la 2e année, une augmentation du nombre de cas. Par contre ,
le nombre de cas d’envenimation reste constant, avec en
moyenne 9 cas d’envenimation par an (figure 1).
Répartition selon âge et sexe
L’analyse par tranche d’âge fait apparaître une égalité entrele
n o m b re d’hommes et de femmes, mais également une prédo-
minance de cas chez les sujets jeunes, les adolescents et les
jeunes adultes actifs (21 adultes) et 6 cas d’enfants âgés de 6 à
14 ans (figure 2).
Lieu de la morsure
La majorité des morsures surviennent aux champs (29%) aux
alentours de la capitale, 15 % des cas à domicile dont 6 % à
l’intérieur de la maison. Dans la moitié des dossiers, le lieu de
la morsure n’est pas précisé (56 %).
Moment de la morsure
La majorité des envenimations (70%) sont survenues en sai-
son des pluies. Tous les cas de morsures inclus dans notre
série se sont produits la nuit.
Espèce en cause
Dans notre série, 14 fois sur 27, le serpent agresseur a été
décrit comme un serpent noir, sans autre précision.
Aspects cliniques
Localisation de la morsure
La morsure est toujours périphérique, le membre inférieur
est le plus souvent atteint et c’est presque toujours le pied qui
est concerné avec 70 % des cas; la jambe est atteinte dans
1 9% des morsures, le bras dans 4 % et l’avant-bras dans 7 % .
Délai d’arrivée à l’hôpital
Le délai n’est pas précisé dans 23 % des cas; dans 43 % des
cas, le délai est inférieur à 3 heures et, dans 34 % des cas, de
plus de 3 heures, voire plusieurs jours.
Figure 1.
Figure 2.
Prévalence des morsures de serpent.
Prévalence of snakebites.
Répartition selon l’âge et le sexe.
Distribution according to age and sex.