Leçon II : l`Europe occidentale dans les années 45

Vie Politique en
Europe après 1945
Elément d’information : les sujets d’examens seront déterminés par le cours.
Examen de 2 heures.
Travail personnel qui impliquera la lecture d’un ouvrage général et d’un ouvrage
spécialisé.
Adresse du prof : [email protected]
Chapitre 1 La période 1945
1953
Leçon 1 : L’héritage et l’ampleur des dommages de
la guerre (1945-1947)
Introduction
L’Europe au lendemain de la seconde guerre mondiale offrait un tableau de misère
absolu et de désolation absolue. A l’exception des forces d’occupation alliées bien
nourries, tous le monde apparaît usé, exténués et sans ressource.
Cette image se doit nuancer si l’on veut comprendre comment le continent ébranlé à la
fin de la 2GM va pouvoir se redresser dans les années à venir. Mais cette image est
porteuse d’une vérité essentielle sur la situation de l’Europe dans le sillage de la défaite
contre l’Allemagne, à savoir que les Européens se sentaient désespérés et ils étaient
épuisés.
La 2GM a était une guerre totale impliquant les civils et les militaires. Dans les pays
occupés par l’Allemagne nazie, la guerre a était aussi et d’abord une expérience civile.
Les combats proprement militaires restant limités au début et à la fin du conflit.
Contrairement à la première guerre mondiale, la 2GM a était une expérience quasi-
universelle durant longtemps (près de six années). Les guerres d’occupation n’étaient pas
inconnues, mais l’expérience d’occupation a eu une intensité particulière qui teint à
l’attitude des nazis envers les populations soumises.
Du point de vue des contemporains, l’impact de la guerre se mesura par les dommages
visibles infligés à leur environnement immédiat. Il faut commencer ici, si l’on veut
comprendre le traumatisme derrière les images de désolation et d’impuissance retenant
l’attention des observateurs en 1945.
Partie 1 : Les dégâts matériels
Très peu de villes ont survécu indemne à la guerre. Seul une poigné comme Rome,
Venise, Prague ou Paris furent épargnées. En revanche, des 1940, les bombardiers
allemands avaient rasés Rotterdam et détruits la ville de Coventry au point de parler de
« Coventrysation ».
Les plus gros dégâts matériels ont été infligé par les campagnes de bombardements des
anglo-saxons sur les villes allemandes en 1944-1945 et lors de l’avancée de l’armée rouge
sur les fronts de l’est en 1943.
Les villes en ruine étaient la preuve évidente de la dévastation, servaient de raccourcis
visuels au malheur de la guerre. 20 millions d’allemands et 25 millions de soviétiques se
retrouvèrent à la fin de la guerre sans toit.
Berlin avait reçu 40 000 milles tonnes d’obus dans les 14 derniers jours de la guerre. La
capitale allemande qui avait enduré bien d’autres bombardements, se trouvait ainsi
réduite à des collines fumantes de gravats. 75% des immeubles étaient dès lors
inhabitables.
Les transports et les communications étaient gravement perturbés. En France, sur les
12800 locomotives d’avant guerre, il n’en restait plus que 2800 en service au moment de
la capitulation de l’Allemagne. Mais il faut souligner que les nazis traitèrent les
européens de l’ouest avec quelques respects pour mieux les exploits. Les véritables
horreurs de la guerre s’étaient déroulées à l’est du continent.
Effectivement, dans l’est et le sud-est, les occupants allemands furent implacables. Les
conséquences matérielles de l’avancée soviétique à partir de 1943 et des combats de
partisans furent d’un tout autre ordre que l’expérience de la guerre à l’ouest.
Chiffres : En Union Soviétique, 70 000 villages et 1700 villes furent détruits en même temps que 32
000 usines et 64 000 kilomètres de voix ferrées. La Grèce a perdu les 2/3 de sa marine marchande,
1/3 de ses forêts saccagés et 1000 villages rasés. La Yougoslavie a perdu 25% de ses vignobles, 60%
des routes du pays, 75% de ses ponts de chemin de fer, 20% de son parc immobilier, 1/3 de sa
richesse industrielle et environ 10% de sa population. En Pologne, les ¾ des voix ferrés étaient
inutilisables, une ferme sur 6 était hors service. La plupart des villes polonaises pouvaient à peine
fonctionner et la capitale Varsovie était entièrement détruite. (Répression de l’insurrection en août
1944).
Partie 2 : Les pertes humaines et les dommages causés aux
populations
Les dégâts matériels subis furent insignifiants au regard des pertes humaines. On
estime à 36, 5 millions les européens qui ont trouvé la mort entre 1939 et 1945 de causes
directement liés à la guerre. Ceci ne tient pas compte des décès de causes naturelles et du
manque des naissances en conséquence.
Ce chiffre de 36,5 millions excède largement les 10 millions de morts de la grande guerre.
Ce qui est réellement le plus frappant est le nombre de civils non combattants parmi les
morts. En effet, sur les 36,5 millions on compte 19 millions de civils, soit plus de la
moitié des victimes européennes de la 2GM.
Cette majorité de civils est la grande spécificité de la 2GM. Le bilan des morts civils a
excédé les pertes militaires en URSS, en Hongrie, en Pologne, en Yougoslavie, en Grèce,
en France, aux Pays-Bas, en Belgique et en Norvège. Les pertes militaires dépassant les
pertes civiles se situent en Royaume-Uni et en Allemagne.
Dans les pertes civiles, l’Union Soviétique en a perdue 16 millions, deux fois plus que les
pertes militaires (8 millions). On en compte 5 millions en Pologne, 1,4 million en
Yougoslavie, 430 000 milles en Grèce, 350 000 en France, 270 000 Hongrie. On
dénombre entre 5 et 6 millions de juifs et plus de 200 000 tziganes.
Concernant les causes, on a les effets des génocides et des exterminations de masses.
Egalement, les conséquences de la maladie, de la malnutrition et de la famine. Aussi, des
exécutions d’otages et les représailles contre les civils. N’oublions pas non plus, les effets
de l’exploitation des travailleurs forcés, de la main d’œuvre concentrationnaire des
prisonniers de guerres.
C’est également l’Union Soviétique qui a subi les pertes militaires les plus lourdes avec 8
millions, puis les Allemands avec 4 millions, les Italiens 400 000 morts, les Roumains
300 000 morts.
Si on comptabilise toutes les pertes, 4 pays se distinguent :
1. La Pologne
2. La Yougoslavie
3. L’URSS
4. La Grèce.
Pour la Pologne, elle a perdu près de 20% de sa population. Le prix qu’on payé les élites
polonaise a été très élevé car elles ont été l’objet d’un processus d’extermination
systématique de la part des Allemand, mais également de la part des soviétiques.
L’exemple type est le fameux massacre des officiers des Polonais à Katyn en 1940.
Pour la Yougoslavie, le nombre de mort représente 8 à 10% de la population. Il y’a
morts liés à l’occupation étrangère, les combats des partisans, mais aussi les effets des
guerres civiles yougoslaves et inter-ethniques.
En URSS, pays partiellement occupé dans sa partie occidentale avec des pertes très
lourdes. Un habitant sur 11 est mort de la guerre. Dans les pertes soviétiques, figurent les
prisonniers de guerre. Les Allemands ont en capturé 5,5 millions. La plupart d’entre eux
moururent de faim, de froid et de mauvais traitements. Là aussi, on peut parler d’un
véritable processus d’extermination de masse des prisonniers de guerre.
Pour leur part, ils ont fait 3,5 millions de prisonniers de la puissance de l’axe. Une grande
majorité d’entre eux ont pu rentrer chez eux.
En Grèce, la proportion est d’un habitant sur 14.
Par rapport à ces quatre pays, en Allemagne le rapport est de 1/15.
Au vue de ces chiffres, il n’est pas étonnant que dans l’Europe de l’après guerre, on est
alors souffert d’une pénurie aigue d’homme. En 1945, en Union Soviétique, le nombre
des femmes dépassait de 20 millions celui des hommes. En Allemagne, les femmes furent
endurcies dans l’épreuve et furent retrouvées confrontées à l’avancée de l’armée
soviétique.
Cette avancée de l’armée rouge s’est accompagnée d’une pratique systématique du
nettoyage de la population autochtone dont on a pu dire qu’il avait été sans précédant.
Dans le cas des femmes allemandes, il faut évoquer la pratique systématique des viols et
ceci fut toléré par les dirigeants soviétiques.
On a pu mettre en évidence des éléments explicatifs. Dans le cas de l’armée rouge, on
n’avait aucune permission. Egalement la découverte d’un contraste entre les niveaux de
vie dans les pays.
Par suite des violences subies, nombre de femmes allemandes périrent dans les derniers
mois de la guerre. Ceci a nourri le phénomène des orphelins sans foyers, épingles
humaines de la guerre. A Berlin, on dénombrait 53 000 enfants perdus. Le phénomène
n’est pas resté propre à l’Allemagne car la Tchécoslovaquie libéré comptait 49 000
orphelins, les Pays-Bas 50 000, la Pologne 60 000 et la Yougoslavie 300 000. Parmi ces
enfants, peu de juifs car ceux qui avaient survécu étaient pour l’essentiel des adolescents.
Partie 3 : Survivre dans la paix revenue
Se pose la question de la survie dans la paix. Il faut souligner à ce propos l’intervention
précoce et efficace de la nouvelle administration des Nations-Unies pour le secours et la
reconstruction (UNRRA).
Grâce à son rôle et à l’action des armées alliées, on a pu éviter au printemps 1945, la
propagation incontrôlée à grande échelle d’épidémie et de maladies contagieuses. Sur
le modèle de la fameuse épidémie de grippe dites-espagnole qui avait ravagée l’Europe au
lendemain de la première guerre mondiale et qui avait été encore plus meurtrière que
celle-ci. Par les interventions ciblées, le développement d’épidémies contagieuses a pu
être baissé. Cependant, la situation restait néanmoins très difficile.
En 1945, la population de Vienne subsistait avec 800 calories par jour et Budapest avec 546. En
Allemagne, la ration moyenne d’un adulte était tombée à 1400 calories. En juin 1945, dans la zone
d’occupation. La situation n’était pas plus enviable dans la majeure partie de l’Italie.
Le problème tenait en partie à la destruction d’exploitation agricole, des voix de
communication. Il y’avait un trop grand nombres de personnes démunies et
improductives qu’il fallait néanmoins nourrir. Surtout, le problème principal tenait à ce
que les paysans européens puissent certes produire des vivres, mais les répugner à les
livrer aux villes. La plupart des devises européennes ne valant rien.
Dans ces conditions, le marché noir s’est développé et seuls les nantis pouvaient avoir
accès. Dans ces conditions, les européens mouraient de faim et tombaient malades. On a
pu constater les déficiences en vitamines. La population Berlinoise souffrait de
malnutrition, d’épidémie. On pouvait compter 66 morts de nouveaux nés pour 100
naissances d’enfants vivants.
Les enfants de l’Europe entière souffraient de maladies liées aux privations. Dans
Varsovie libéré et rasé, ils ne subsistaient plus qu’un seul hôpital avec 50 lits. Quand aux
enfants en bonne santé, une pénurie de lait.
A Vienne, la mortalité infantile était 4 fois plus élevée qu’en 1938.
Partie 4 : Les transferts de population en Europe, pendant et
après la seconde guerre mondiale
Les problèmes de l’alimentation, du logement et des soins se trouvent amplifiés par
l’échelle unique de la crise des réfugiés. Cette crise était inédite dans l’expérience
européenne. En fait, la politique des transferts de population avait commencé dès le
début de la guerre. Staline et Hitler dès 1939, avait déplacé de très nombreuses personnes
(30 millions).
A partir de l’été 1943, l’armée rouge reprend l’initiative sur le front de l’est. Désormais,
les armées de l’axe sont contraintes unilatéralement à la retraite et le processus de
déplacement va se renverser. Les allemands qui avaient été installés dans les territoires
annexés vont se joindre aux millions d’allemands implantés de longue date en Europe
orientale devant l’avancée de l’armée rouge.
Ceux qui réussirent à se réfugier en Allemagne en 1945, se retrouvèrent mélangée à la
cohue bruyante des autres personnes déplacées.
De l’est, affluèrent à partir de l’hiver 1944, des baltes, des polonais, des hongrois ou
encore des Roumains. Certains avaient pu fuir les horreurs de la guerre, mais d’autres
s’étaient refugiés à l’ouest pour éviter le communisme.
Des Balkans, affluèrent également près de 100 00 Croates qui fuyaient la victoire des
partisans de Tito.
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