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I. Résumé
Le projet de Société de Financement de la Transition Énergétique (SFTE), porté par A.F.T.E.R., vise à accompagner
une stratégie européenne d’investissements avec un large partenariat entre le public et le privé pour relancer
l’économie par la rénovation énergétique des écoles, des hôpitaux et de l’ensemble des bâtiments publics. En
France, il vise à déclencher entre 30 et 70 Mds € d’investissements de qualité sur 10 ans pour la réalisation de
projets de taille moyenne (de l’ordre du million d’euros) nécessaires à la transition énergétique et climatique. Cet
eort ciblé sur 3 à 7 Mds € d’opérations par an sur les 10 prochaines années, permettrait de rattraper le retard
d’investissement chronique du pays dans ses infrastructures que sont ses bâtiments publics.
Le projet SFTE permettra de faire nancer dans les meilleures conditions (de taux et de durée) par
les banques privées, avec l’appui de l’Etat, la rénovation énergétique des bâtiments publics, tout
d’abord en France puis en Europe, en mobilisant grandes entreprises et PME. La SFTE sera une
institution nancière accordant une garantie « d’Etat » à ces projets.
De nombreuses institutions internationales appellent aujourd’hui à des programmes d’investissements ou à une
relance par les nancements d’infrastructures (FMI, OCDE, G20, CE, BEI, BCE…). Pour autant les infrastructures
peuvent parfois sembler contre-productives par rapport aux enjeux énergie-climat qui sont stratégiques pour
l’union européenne. La rénovation des bâtiments publics, très souvent oubliée, a au contraire toute sa place
parmi ces nancements de projet. La COP21 est aussi une occasion pour la France et l’Europe de lancer une
telle initiative ambitieuse.
Une étude de faisabilité a été réalisée par l’association A.F.T.E.R. avec la mobilisation d’un consortium exemplaire
fédérant acteurs publics et privés1 : collectivités locales, industriels, banques/nanceurs, ONG/think tanks, le
Plan Bâtiment Durable. La mise en œuvre de la SFTE implique désormais une forte implication de la puissance
publique. Une politique immobilière volontariste contribuerait fortement à la relance économique et pourrait
rapidement porter ses fruits. Cette rapidité de mise en œuvre et la possibilité « d’auto-nancer » largement voire
parfois totalement les rénovations par les économies d’énergie représentent une opportunité sans équivalent
aujourd’hui dans l’investissement public.
Une volonté politique
En facilitant la rénovation énergétique des bâtiments, la SFTE vise ainsi des bénéces économiques (dépendance
énergétique, décit commercial, création d’une lière d’excellence et compétitivité), sociaux (emplois), locaux
(PME), environnementaux (CO2) et nanciers (recettes scales et réduction de la dette), tout en répondant à
l’un des enjeux prioritaires identiés pour la politique européenne énergie/climat. Le projet SFTE s’appuie sur
le devoir d’exemplarité de l’Etat et des collectivités locales pour répondre à ces enjeux et initier une dynamique
d’investissement dans l’ensemble du secteur du bâtiment, y compris dans le logement.
1 Aquitaine, ARKEA Banque Entreprises et Institutionnels, CDC, Centre, Crédit Agricole, EDF, European Climate Foundation, Fédération Française du
Bâtiment, Fondation pour la Nature et l’Homme, GDF SUEZ Energie Services, Groupe BPCE, Landes, Meridiam, Plan Bâtiment Durable, Rhône-Alpes,
Schneider Electric, The Shift Project, Vinci.
Investissement sur 10 ans (Mds €)
10
30
70
Scénario
Tendance actuelle
Financièrement viable
Ecologiquement viable
Economies d’énergie
-10%
-20%
-40%
Gain CO2
-10%
-20%
-40%
3 principaux scénarios de rénovation énergétique des bâtiments publics en France