Les inhibiteurs de l`enzyme de conversion de l`angiotensine n

De nombreux essais thérapeutiques ont montré l’efficacité
des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
(IEC) dans le cadre de la prévention secondaire de l’infarctus
du myocarde en terme d’amélioration de la survie et de
diminution des récidives ischémiques. C’est pourquoi, ces
traitements ont été largement prescrits dans cette indication,
sans distinction de produit compte tenu de l’effet classe lié à
ces molécules. Des investigateurs canadiens se sont proposés
d’évaluer la véracité de l’effet classe thérapeutique des IEC
en terme de mortalité pour une population âgée après un
épisode d’infarctus du myocarde.
Les données proviennent d’une cohorte rétrospective de
18 453 patients âgés de plus de 65 ans hospitalisés pour un
infarctus du myocarde entre le 1er Avril 1996 et le 31 Mars
2000 dans 109 sites au Québec (Canada). Au final, 7512
sujets qui avaient reçu un IEC dans les 30 jours qui suivaient
la sortie d’hospitalisation ont été retenus. Ils ont été suivis en
moyenne pendant 2,3 années.
Parmi les différents IEC, l’énalapril a été le plus prescrit
(34%) suivi du lisinopril (29%), du fosinopril (12%), du
ramipril (12%), du captopril (6%), du quinapril (4%) et du
périndopril (3%). En terme de mortalité à 1 an, le rôle
protecteur du ramipril était significativement supérieur à celui
des autres IEC après ajustement sur certaines variables
potentiellement confondantes liées au patient, au type de
médecin, à l’hôpital et aux traitements associés. Il n’y avait
pas de différence significative entre lisinopril, périndopril et
ramipril. Concernant les poussées d’insuffisance cardiaque
secondaire, le risque était plus élevé pour l’énalapril (hazard
ratio 1,44; IC à 95%=1,03 – 2,01) et le fosinopril (hazard
ratio 1,83; IC à 95%=1,27-2,62) comparativement au
ramipril. Il n’y avait pas de différence significative avec les
autres IEC pour cette pathologie. Enfin il n’y avait pas de
différence significative entre le ramipril et les autres IEC pour
la survenue d’un angor instable ou la récidive d’un infarctus
du myocarde.
Ainsi, il y aurait bien un effet classe pour les IEC mais le
ramipril améliorerait davantage la survie pour des patients de
plus de 65 ans à distance d’un infarctus du myocarde. Ce
résultat doit être interprété avec prudence car peu de facteurs
liés à la mortalité ont été pris en compte dans cette étude, or
certains d’entre eux pourraient à leur tour expliquer les
résultats.
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine n’auraient pas tous la même efficacité en
terme de prévention de la mortalité chez les personnes
âgées
©2004 Successful Aging SA
Pilote L, Abrahamovicz M, Rodrigues E, Eisenberg MJ, Rahme E. Mortality rates in elderly patients who take different
angiotensin-converting enzyme inhibitors after acute myocardial infarction: a class effect? Ann Intern Med. 2004;
141:102-112
Af 272-2004
M. de Stampa
Hôpital Sainte-Périne, Paris.
Odds ratio (IC à
95%)
Ramipril Référence
Enalapril 1,40 (1,1 – 1,78)
Lisinopril 1,26 (0,98 – 1,61)
Fosinopril 1,61 (1,23 – 2,1)
Captopril 1,4 (1,03-1,91)
Quinapril 1,68 (1,18-2,38)
Perindopril 1,11 (0,73- 1,71)
Risque de mortalité à un an selon la molécule administrée. Analyse multivariée.
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