Amphi 7

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Physique statistique (PHY433)
R=ρ
Électrons dans les solides
Résistivité
Amphi 7
Les électrons dans les solides
-
+
-+
-+
Gilles Montambaux
au moins 25 ordres de grandeurs entre un bon métal et un bon isolant
13 mars 2017
1
2
Rappels
Électrons dans les solides
facteur d’occupation d’un état quantique d’énergie
kB T
Plan du cours
Fermi-Dirac
I. Rappel sur le gaz parfait de fermions
II. Électrons dans un cristal, effet du réseau périodique
Les propriétés physiques dépendent
de la structure du spectre au voisinage
du niveau de Fermi
III. Conducteurs et isolants
IV. Semiconducteurs
Les électrons situés loin du niveau
de Fermi ne peuvent pas échanger
d’énergie
3
C = γT
4
L
S
Pour caractériser un gaz d’électrons, il faut d’abord évaluer
son énergie (ou sa température) de Fermi
Rappels
Nombre de particules
nombre d’électrons
Énergie interne
facteur de Fermi
densité d’états
D(²) ∝
√
N=
²
D(²)d² = N<(²F )
0
kB TF = ²F = (3π 2 )2/3
²
Dans un métal (sodium) ,
3/2 √
V (2m)
4π 2 h̄3
d/2−1
D(²) ∝ ²
en dimension d
5
Électrons dans un solide
h̄2 ρ2/3
2m
ρ ∼ 2.5 1028 m−3
TF ∼ 36 000K
²F ∼ 3 eV
²
A température ambiante,
h̄2 k2
²(~k) =
2m
nombre d’états d’énergie inférieure à ²F
²F
V 4π 3
V 4π
kF = 2
N =2
3
(2π)3 3
(2π) 3
d=3
D(²) = 2
Z
µ
2m²F
h̄2
¶3/2
ρ=
h̄2 k2
²(~k) =
2m
N
V
eV ↔ kB T
1 eV
 11600 K
T ¿ TF
les électrons d’un métal forment un gaz fortement dégénéré
Électrons dans un solide
Difficile !
Électrons libres ?
NON !
Cette approximation est-elle valable ?
Hamiltonien des électrons
Interaction entre les électrons
« Problème à N corps »
Interaction entre les électrons
hamiltonien à 1 corps :
« facile »
Difficile !
Électrons libres
Interaction avec les noyaux fixés aux points
d’un réseau périodique
Conducteurs, isolants, semiconducteurs,
transistors, magnétisme , (supraconducteurs) !
7
8
Électrons dans un solide
Électrons dans un solide
Difficile !
« Problème à N corps »
Interaction entre les électrons
hamiltonien à 1 corps :
« facile »
Difficile !
« Problème à N corps »
Ordres de grandeur :
Interaction entre les électrons
a
distance moyenne entre électrons
Difficile !
L’interaction coulombienne (écrantée)
augmente avec la densité
L’énergie cinétique typique
augmente encore plus vite
Dans beaucoup de situations , on peut négliger l’interaction entre électrons
ou l’intégrer dans un problème à un corps effectif (champ moyen)
Il existe des situations où l’interaction e-e joue un rôle essentiel :
« physique des électrons fortement corrélés »,
un des grands challenges de la physique moderne
9
L’interaction coulombienne devient négligeable
dans la limite de haute densité
10
Électrons dans un solide : potentiel effectif périodique
Électrons dans un solide
Difficile !
Approximation de champ moyen
On remplace le potentiel vu par l’électron i de la part de tous les autres,
par un potentiel moyen, le même pour tous les électrons. Ce potentiel effectif
dépend lui-même de la densité des autres électrons
« Problème à un corps »
potentiel périodique
Chaque électron se déplace dans le potentiel moyen dû aux atomes
et aux autres électrons
cf: physique statistique 2
12
Un électron dans un potentiel périodique
Un électron dans un potentiel périodique
Exemple 1D
Deux approches possibles
faible
cf. PHY430, amphi 2
électron presque libre
fort
électron fortement lié
la méthode des liaisons fortes
la méthode des liaisons fortes
13
Un électron dans un potentiel périodique
Un électron dans un potentiel périodique
N atomes
Spectre de
14
N atomes
si on connait les solutions de
?
15
On diagonalise h dans le sous-espace des états fondamentaux
Combinaison linéaire d’orbitales atomiques
16
Retour sur le double puits
cf. PHY311, amphi 4
Retour sur le double puits
amplitude tunnel
intégrale de transfert
intégrale de saut
dépend de la distance a
entre les atomes
On diagonalise h dans le sous-espace des états fondamentaux
h est une matrice 2x2
17
Éléments de matrice
h11 = hR1 |h|R1 i = ² ' ²0
On diagonalise h dans le sous-espace des états fondamentaux
h est une matrice 2x2
Retour sur le double puits
h21 = hR2 |h|R1 i = −t
Le couplage tunnel lève la dégénérescence des niveaux atomiques
18
cf. PHY311, amphi 4
20
Retour sur le double puits
cf. PHY311, amphi 4
Un électron dans un potentiel périodique, d=1
E
Évolution typique des niveaux
en fonction de la distance
entre atomes
21
On diagonalise h dans le sous-espace des états fondamentaux
Hamiltonien = matrice N x N
22
a
Éléments de matrice
Un électron dans un potentiel périodique, d=1
cal périodiques
généralise
tnl
décroit très vite avec la distance
hRl |h|Rl i = ² ' ²0
n−l
, supposé nul au-delà 1er voisins
hRn |h|Rl i = −t si n = l ± 1
cf. molécule de benzène
PHY430, amphi 3
24
Un électron dans un potentiel périodique, d=1
Un électron dans un potentiel périodique
cal périodiques
généralise
Vecteurs propres
généralise le cas de deux atomes (solutions symétrique et antisymétrique)
et satisfait la périodicité du réseau (Théorème de Bloch )
+ Quantification par les cal périodiques
25
Un électron dans un potentiel périodique
26
Un électron dans un potentiel périodique, d=1
E
a
²k = ² − 2t cos ka
(Première zone de Brillouin)
+ Quantification par les cal périodiques
²k = ² − 2t cos ka
N valeurs de k
27
Quasi-continuum de 2
SPIN
N états dans une bande de largeur 4 t(a)
28
Un électron dans un potentiel périodique, en dimension d
Un électron dans un potentiel périodique, d=1
E
E
a
²k = ² − 2t cos ka
Généralisation : Un électron dans un potentiel périodique, dimension d
réseau cubique
Bande interdite
ou « Gap »
a
²~k = ² − 2t
a
d
X
cos kν a
ν=1
Plusieurs états atomiques  plusieurs bandes
2 (2l+1) N états dans chaque bande
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau carré
surface de Fermi
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a)
30
29
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau carré
surface de Fermi
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a)
²~k
²~k
ky
ky
ky
ky
kx
2N états dans une bande d’énergie (s)
kx
kx
2N états dans une bande d’énergie (s)
Le nombre d’électrons fixe le niveau de Fermi
kx
Le nombre d’électrons fixe le niveau de Fermi
31
32
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau carré
surface de Fermi
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a)
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau carré
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a)
²~k
²~k
ky
ky
ky
kx
kx
kx
2N états dans une bande d’énergie (s)
Pour une bande peu remplie, la surface de Fermi est isotrope
Le nombre d’électrons fixe le niveau de Fermi
Pour une bande demi-remplie, la surface de Fermi est un carré !
33
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau cubique
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a + cos kz a)
²~k = ² − 4t + ta2 k2 = ²min +
mef f =
2 2
h̄ k
2mef f
Masse effective
h̄2
2ta2
34
²(~k) 6= ²(|~k|)
Électrons sur un réseau cubique
²~k = ² − 2t(cos kx a + cos ky a + cos kz a)
surface de Fermi
surface de Fermi
Pour une bande peu remplie,
la surface de Fermi est isotrope
h̄2 k2
²~k = ²min +
2mef f
kz
kz
La masse effective peut être très différente
de la masse « nue » de l’ électron
Métaux
Semiconducteurs
« Fermions lourds »
ky
~ 0,5 - 20
~ 0.001 - 1
~ 1000
Métaux
Semiconducteurs
« Fermions lourds »
kx
mef f =
h̄2
2ta2
ky
35
~ 0,5 - 20
~ 0.001 - 1
~ 1000
kx
Bande demi-remplie
36
²(~k) 6= ²(|~k|)
La surface de Fermi du cuivre
²(~k) 6= ²(|~k|)
Densité d’états (liaisons fortes)
1
√
²
D(²)
D(²)
D(²)
d=1
d=2
d=3
²/t
²/t
Cte
√
²
²/t
²~k = ²max −
37
²~k = ²min +
h̄2 k2
2mef f
h̄2 k2
2mef f
38
Conclusions importantes
E
E
Bande
interdite
ou « Gap »
métaux et isolants
a
Dans un cristal (potentiel périodique), les états électroniques permis sont répartis en
bandes d’énergies séparées par des gaps.
Ces bandes sont d’autant plus larges que les états atomiques se recouvrent
Le spectre en bord de bande est quadratique avec une masse effective
2 (2l+1) N états dans chaque bande
39
40
Bandes d’énergie dans un métal : l’exemple du sodium
Z=11
Bandes d’énergie dans un isolant : l’exemple du néon
Z=10
N atomes
N atomes
Bande de valence
11 N électrons
Bande de valence
10 N électrons
Bande de conduction
Bande de conduction
Les bandes pleines ne conduisent pas
Les bandes pleines ne conduisent pas
Bas de la bande de conduction
La bande de conduction est vide 
N électrons libres de masse effective
Isolant
Gap ~20 eV ~240 000 K
Si le gap est de l’ordre de 1eV  « Semiconducteur »
42
Électrons dans les solides
* L’approximation de particules libres (qui néglige les interactions entre
électrons) est souvent une bonne approximation.
Les semiconducteurs
* Le potentiel périodique du réseau modifie radicalement la dynamique des
électrons  « bandes » d’énergies séparées par des « gaps ».
h̄2 k2
²(~k) =
2me
²(~k) non isotrope
* Les bandes pleines ne conduisent pas.
* Isolant : la bande de conduction est vide (toutes les bandes sont pleines)
* Métal : la bande de conduction est partiellement remplie.
* En extrema de bande,
h̄2 k2
²(~k) = ²min +
2mef f
les électrons se comportent comme des fermions libres de masse mef f
44
Un semiconducteur est un isolant à petit gap
Ge: gap = 0,7 eV
Si :
gap = 1,1 eV
Résistivité
Résistivité
46
Porteurs de charge dans un semiconducteur
T=0K
Porteurs de charge dans un semiconducteur
isolant
T finie
Bande de valence
pleine
Bande de conduction
vide
Gap ~1eV
bande pleine
- p(T) électrons (-e)
=
BV
bande pleine
+ p(T) « trous » (+e)
BC
47
« trous » dans la b. valence
électrons dans la b. conduction
Électrons dans la bande de conduction
Électrons dans la b. de conduction et trous dans la b. de valence
BV
BC
On procède de même pour calculer
en posant
49
Trous dans la bande de valence
50
Nombre de porteurs
BV
BC
Loi d’action de masse
(indépendante de )
neutralité électrique
BV
51
Le niveau de Fermi est au milieu du gap
BC
Nombre de porteurs
Nombre de porteurs dans un semiconducteur « intrinsèque »
silicium
silicium
* Variation rapide en température
* Pente 
silicium
impuretés
impuretés
Concentration de porteurs
« intrinsèques »
∼ 10−12 par atome
Applications : thermistors
Une faible concentration d’impuretés change complètement
le nombre de porteurs
 semiconducteurs « extrinsèques »
Dopage « n » : impuretés donneuses
Niveau « donneur »
Dopage « p » : impuretés acceptrices
L’atome de phosphore apporte
un électron supplémentaire
très faiblement lié autour de l’ion P+
L’atome de bore piège un électron
de la bande de valence
Niveau « accepteur »
Na
atomes de phospore
libèrent
BV
BC
électrons dans la BC
libèrent
BV
n(T ) ' Nd
Semiconducteur « n »
atomes de bore
55
BC
trous dans la BV
p(T ) ' Na
Semiconducteur « p »
Les semiconducteurs dopés, briques de base pour l’électronique
La LED : recombinaison des trous et des électrons
La diode np
p : trous libres
n : électrons libres
-+
-+
p -+ n
-+
-+
bloque le passage du courant
le courant ne passe pas
le courant passe
57
58
Les semiconducteurs dopés, briques de base pour l’électronique
Le transistor à effet de champ
Prochain amphi
8. Thermodynamique du rayonnement, gaz de photons
V<0
V>0
Rayonnement du corps noir, loi de Planck
Equilibre thermique soleil terre, effet de serre
Rayonnement fossile de l’univers
La tension de grille V (gate voltage) contrôle le passage du courant
60
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