incurable au moment du diagnostic, séquence génétique dont la recherche a motivé la
réalisation du DPI1.
Dans ces deux circonstances, l’embryon humain est détruit.
3. Il y a une troisième circonstance, très différente, qui conduit à ne pas transférer des
embryons créés in vitro: il s’agit de la décision de les conserver par cryopréservation, dans le
but d’un transfert ultérieur en cas d’échec du premier transfert, ou en cas de souhait ultérieur
d’avoir un autre enfant, sans avoir à réaliser de nouvelles hyperstimulations hormonales et de
nouveaux prélèvements d’ovocytes, et donc sans faire courir de risques additionnels à la santé
de la future mère. Ces embryons deviennent alors des embryons dits surnuméraires – en
attente d’un transfert ultérieur.
Mais si, dans un deuxième temps, ces embryons surnuméraires, maintenus en
cryopréservation, cessent d’être inscrits dans le projet parental du couple qui a été à
l’origine de leur création, ils ne sont plus simplement surnuméraires dans le cadre de la
réalisation d’une AMP : ils deviennent surnuméraires – « en trop » – par rapport au
projet parental lui-même qui a été à l’origine de leur conception. C’est dans cette situation
que s’est posée la question de l’arrêt de leur conservation, c’est-à-dire la question de leur
destruction.
B. De la question de la destruction des embryons humains surnuméraires à
la question des recherches sur les cellules embryonnaires et sur l’embryon
humain in vitro.
Les réponses que l’AMP (par la création et la cryopréservation d’embryons surnuméraires) et
le diagnostic pré-implantatoire ont apportées à des problèmes d’éthique médicale (voir plus
haut) ont créé un problème éthique d’une autre nature, celui de l’éventualité de l’arrêt de
conservation, et donc de la destruction d’embryons in vitro, soit lors du DPI, soit lorsque les
embryons humains surnuméraires ne sont plus intégrés dans un projet parental. Et ce
problème a pris une dimension de plus en plus importante, à mesure que s’étendait le recours
à la pratique de l’AMP.
Ainsi, des problématiques d’éthique médicale, datant d’il y a plus de 25 ans, ont abouti à la
décision de destruction d’embryons humains dans le cadre de l’AMP indépendamment de
toute considération de recherche éventuelle sur l’embryon ou ses cellules.
Ce n’est que beaucoup plus récemment, il y a un peu plus de 10 ans, que les cellules
souches humaines d’origine embryonnaire ont été identifiées, ont pu être isolées, et sont
soudainement devenues d’un intérêt scientifique majeur pour toute une série de domaines
de la recherche biomédicale, ce qui a conduit à envisager de considérer les embryons humains
comme une source potentielle de cellules souches pour la recherche biomédicale et la
médecine.
C. Des positions a priori inconciliables.
1. Par delà les différences : une position commune ?
1Voir l’Avis N°107 du CCNE du 15 octobre 2009 sur les problèmes éthiques liés aux diagnostics anténatals : le
diagnostic prénatal (DPN) et le diagnostic préimplantatoire (DPI).