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séminaire  Maronite
 de  Ghazir  (Liban)  puis  continue  ses  études  universitaires  à  l’Université 
Saint-Joseph des  Pères Jésuites à  Beyrouth. Il est  envoyé par ses supérieurs en octobre 1945 
pour terminer ses études au Séminaire de Saint-Sulpice (Paris). Après quoi il est ordonné prêtre 
le  29  juin  1947  au  Liban.  L’année  suivante  le  Patriarcat  Maronite  l’autorise  à  continuer  ses 
études  à  l’Institut  Catholique  de  Paris,  en  même  temps  qu’il  est  nommé  au  service  de  la 
paroisse  de  Saint-Séverin  où  il  sert  pendant  18  ans.  Il  prépare  un  doctorat  en  théologie  à 
l’Institut Catholique de Paris, sur Abraham dans le Coran, (Vrin, Paris, 1958), un doctorat sur La 
pensée chrétienne et l’Islam, des origines à la prise de Constantinople (Sorbonne, 3e cycle, 1969) 
et  un  doctorat  d’Etat,  sur  cette  même  pensée,  De  la  prise  de  Constantinople  à  Vatican  II 
(Université de Paris-Sorbonne, Paris IV, 1972)
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bien qu’ils ne fussent pas représentés au concile et nullement inculpés nommément) les Maronites y cherchèrent 
refuge lors des persécutions religieuses qui commencèrent à la fin du VIIe siècle. Ce mouvement s'intensifia au Xe 
siècle, après la destruction  du monastère de Saint-Maroun. Les moines maronites  établirent  alors leur nouveau 
centre dans la vallée, à Notre-Dame de Qannoubine. À la fin des croisades, les maronites des villages environnants 
et ceux habitant dans les grottes de la Qadisha furent victimes de campagnes violentes, principalement de la part 
des sultans  mamelouks  Baybars Ier et Qalaoun  (en  1268  et  en  1283).  Au  XVe  siècle,  Deir  Qannoubine  devint  le 
siège du patriarcat maronite et le demeura pendant quatre siècles. En 1998, l'UNESCO inscrit la vallée de Qadisha 
ainsi que la forêt des Cèdres de Dieu qui lui est contiguë dans la Liste du patrimoine mondial.  
- De toutes les Églises orientales, l'Église maronite est la seule qui soit entièrement catholique. Aux alentours de 
l'an 400, vécut dans les montagnes de Syrie un ermite du nom de Maron (Saint Maron -Maroun – Patron du Liban 
est fêté par l’Eglise le 9 février). On  sait très peu de chose de ce solitaire, dont les disciples formèrent le noyau 
initial de l'Église maronite. Près du lieu de sa mort, s'édifia un grand monastère qui devint rapidement un centre 
spirituel pour  les  chrétiens  locaux.  L'Église  maronite  accepta  le  concile  de  Chalcédoine  et fut même  persécutée 
pour  cela  au  VIe  siècle.  Elle  n'est  donc  pas  une  Église  monophysite.  Elle  relève  de  la  tradition  antiochienne 
d'expression syriaque. Au VIIe siècle, la conquête musulmane contraignit les patriarches chalcédoniens d'Antioche 
à l'exil. De 702 à 742, il n'y eut plus de patriarche du tout. C'est au cours de cette période troublée que l'Église 
maronite se constitue en patriarcat. Le premier patriarche aurait été Saint Jean Maroun, mort en 707. Chassés de 
Syrie  par  les  persécutions  au  IXe  siècle,  les  maronites  s'installèrent  principalement  au  Liban  où  ils  vécurent  en 
Église  autonome.  Au  temps  des  croisades,  les  relations  de  l'Église  maronite  avec  Rome  s'intensifièrent.  Elle 
professa ouvertement sa soumission au pape au XIIe  siècle. Ces relations se relâchèrent sous la domination des 
Mamelouks (1291 – 1516) mais reprirent et se renforcèrent sous le régime Ottoman. Le collège maronite de Rome, 
fondé en 1584, aida à la formation des évêques et de la hiérarchie. Il forma également des savants orientalistes. La 
vallée de Qadisha ou vallée sainte, à l'est de Tripoli (Liban), a été jusqu'au XVIIe siècle un lieu de prédilection pour 
le monachisme maronite. À ce dernier a appartenu le moine Charbel Makhlouf, ermite, canonisé en 1977.Aux XVIe 
et  XVIIe  siècles,  de  nombreux  éléments  du  rite  latin  furent  introduits  dans  le  rite  maronite.  Celui-ci  garda  son 
originalité et, depuis 1942, revient aux anciennes traditions. Aujourd'hui l'Église maronite compte 23 diocèses et 
deux vicariats au Liban, en Syrie mais aussi dans le monde entier comme en Argentine ou en Australie. Le nombre 
de maronites est estimé à un peu plus de 3 millions. 
«L’histoire des  Maronites avait  commencé  au 7e  siècle en Syrie  lorsque les moines du monastère de  Saint-Maron 
affirmèrent  leur  singularité  en  élisant  leur  premier  patriarche  au  siège  d’Antioche.  Au  10e  siècle,  ils  adoptèrent 
définitivement les montagnes du Liban et ses vallées pour y établir leur patriarcat et y vivre pleinement leur identité 
et leur vocation monastique» Ray JABRE MOUAWAD, Les Maronites, Ed. BREPOLS, Turnhout, Belgique, 2009. 
- Chronologie de la vie et des publications de Youakin Moubarac: Notice biographique, in Youakim Moubarak, Les 
Dossiers H, l’Age d’Homme, Lausanne-Paris et Dar An-Nahar, Beyrouth, 2005, pp.13 à15.