La lutte contre le changement climatique relève d’un impératif de solidarité humaine
Si le réchauement climatique constitue aujourd’hui une réalité indéniable, les pays les moins industrialisés, qui n’ont que peu contribué aux
émissions de gaz à eet de serre, sont les plus vulnérables. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain du PNUD arme que les régions
seront inégales face à l’impact du changement climatique et que les populations les plus pauvres supporteront l’essentiel des conséquences. Il
reste peu de temps pour agir avant que les eorts engagés à la réalisation des OMD ne s’en trouvent compromis.
An d’assurer le transfert des ressources technologiques et nancières à même de répondre au dé climatique, notamment dans les pays les moins
avancés, une révolution de nos logiques d’action est nécessaire. Elle appelle l’établissement d’un partenariat global, articulant des politiques
ambitieuses de long terme sur chaque échelon d’intervention, ainsi qu’une meilleure utilisation des mécanismes de nancement innovants.
Les collectivités territoriales, échelon incontournable de mise en œuvre des politiques climat
• Le principe de subsidiarité : importance et complémentarité de chaque échelon de décision
Le PNUD, dans sa Stratégie Climat 2008-2011 endossée par son Conseil
d’Administration, et le PNUE, reconnaissent l’importance d’appuyer, selon
un principe de subsidiarité, chaque échelon de décision en matière de
gouvernance climatique : international, national, provincial et municipal.
Il convient d’identier des mesures complémentaires, appropriées à chaque
niveau d’intervention et renforçant l’impact des politiques nationales.
• Lieu de cohésion sociale, les collectivités territoriales
disposent de nombreuses prérogatives
Si les gouvernements régionaux et locaux mettent en œuvre la
politique nationale, ils disposent aussi de responsabilités en matière de
réglementation et d’aménagement du territoire. Ils sont à la fois donneurs d’ordre et promoteurs d’investissements dans de nombreux secteurs
émetteurs et/ou vulnérables aux impacts climatiques (services essentiels, transports, bâtiment…). Du fait de sa proximité, l’échelle territoriale
favorise par ailleurs le décloisonnement des logiques institutionnelles par la recherche du compromis, la sensibilisation des citoyens, ainsi que
l’intégration des plus pauvres.
• Dé à la croisée des préoccupations locales, la réduction de la vulnérabilité énergétique et climatique doit être abordée au
niveau décentralisé
La mise en place de stratégies climatiques repose largement sur les choix d’investissements et les comportements au niveau local. Les
cadres internationaux et nationaux établis, quels qu’ils soient, doivent donc être renforcés par des actions ciblant au plus près les populations et
territoires concernés.
En matière d’adaptation, l’avenir des territoires est conditionné par une intégration des évolutions climatiques dans les décisions de long terme
prises au niveau décentralisé : agriculture, aménagement, infrastructures, formation, gestion des ressources en eau, etc. Les politiques d’atténuation
visent quant à elles une productivité plus élevée des consommations d’énergie, consommations majoritairement locales, ainsi qu’un recours plus
systématique à des modes de production décentralisés, notamment à partir de ressources renouvelables.
• Le changement climatique génère des risques mais également des opportunités de développement
La promotion de l’ecacité énergétique et de la production locale d’énergie ore la possibilité aux pays en développement de rédu-
ire leur dépendance aux importations de combustibles fossiles, de faciliter l’accès de leurs populations à l’énergie, de créer de nouvelles
opportunités économiques ainsi que de réduire les impacts environnementaux et sanitaires liés à l’exploitation des énergies fossiles. L’établissement
par les collectivités territoriales de politiques climat leur permettra par ailleurs d’accéder à de nouvelles sources de nancement (nance carbone,
produits d’assurance spécialisés et nancements innovants pour l’adaptation, etc) qui bénécieront au développement de leur territoire.
CONTEXTE Le territoire comme lieu d’intégration des activités climat et carbone
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