
Stockage de l’énergie :
une des clés de la transition énergétique
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Enjeux
L’avènement des énergies
renouvelables, des usages
nomades et de la voiture
électrique a suscité l’explosion
d’un nouveau marché mondial, ce-
lui du stockage de l’énergie. Stoc-
ker l’énergie, c’est déplacer, fournir
ou soustraire une quantité d’éner-
gie, qu’elle soit d’origine électrique,
thermique, mécanique... Si la ma-
jorité des énergies primaires (gaz,
pétrole ou charbon) se stocke faci-
lement, il est en revanche difcile
de stocker l’électricité en quantité.
Il est alors possible de la conver-
tir en d’autres formes d’énergies
intermédiaires et stockables (po-
tentielle, cinétique, chimique ou
thermique).
Ce marché lance des dés im-
menses, et le stockage d’énergie
est devenu une cause internatio-
nale. De nombreuses analyses
soulignent l’urgence d’apporter de
la exibilité et de renforcer la a-
bilité des systèmes énergétiques,
équilibrant de la sorte l’offre et la
demande en énergie, aussi bien
pour la fourniture d’électricité, de
chaleur et de froid :
• Dans un de ses rapports publiés
en 2009, l’Agence internationale
de l’énergie estime les besoins
de stockage supplémentaires
pour l’Europe occidentale entre 0
et 90 GW d’ici 2050, en fonction
notamment des progrès du déve-
loppement des réseaux électriques
intelligents, sur des estimations
fondées sur l’hypothèse d’une
production électrique assurée à
30 % par des énergies renouve-
lables (Blue Map Scenario 2050).
• Le cabinet McKinsey cite le stoc-
kage d’énergie parmi les innova-
tions de rupture qui auront, à l’ho-
rizon 2025, une incidence majeure
sur l’économie mondiale1 .
• Le stockage d’électricité est
identié comme une lière d’avenir
pour l’industrie française parmi
les 34 plans de reconquête indus-
triels présentés par le Président
de la République Française, le 12
septembre 2013.
• Il fait partie des priorités des
Sept ambitions pour la France de
la Commission Innovation présidée
par Anne Lauvergeon2.
Actuellement, 85% de l’énergie
commerciale provient de combus-
tibles fossiles ; mais si les énergies
fossiles se stockent aisément, la
maîtrise du stockage de l’énergie
est beaucoup plus difcile pour les
énergies nouvelles, telles que le
solaire et l’éolien, sûres et renou-
velables, mais par nature intermit-
tentes.
Le stockage de l’énergie est donc
devenu l’une des clés de la transi-
tion énergétique.
- Pour répondre aux besoins de
flexibilité et de gestion intelligente
des systèmes énergétiques.
- Pour créer de l’activité et de l’em-
ploi au niveau local.
- Pour faire émerger une lière
d’excellence française, exporter les
technologies et les savoir-faire sur
un marché mondial à fort potentiel
de croissance.
Une étude lancée conjointement
par l’ADEME, l’ATEE et la DGCIS3
évalue le potentiel du stockage
d’énergies dans le pays à l’horizon
2030, montrant qu’il constitue un
véritable enjeu de création d’une
lière industrielle française. Les
auteurs estiment en outre qu’il
devrait générer des milliers d’em-
plois en France, s’il s’exporte dans
le monde.
DEUX ENJEUX :
Faire de la France
un acteur majeur
du stockage d’énergie
dans le monde
Développer de nouvelles
solutions de stockage,
sans lesquelles l’essor
des énergies
renouvelables
sera ralenti.
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“Le stockage de l’énergie est
l’une des clés de la transition
énergétique.
1. Stockage de l’énergie : quelles technologies ? Pour quelles applications ? Pour quand ? – Colloque UIMM et Cap’Tronic, Paris, 3 et 4 décembre 2013.
2. Rapport de la commission Innovation 2030. www.Elysee.fr
3. Etude sur le potentiel du stockage d’énergie - ADEME, ATEE et DGCIS, Paris, 2013, 235 pages, étude consultable sur les sites internet www.ademe.fr/presse, www.atee.fr, www.dgcis.gouv.fr/