REE N°3/2013 79
Lithium-ion : état de l’art
L’électrode négative quant à elle est généralement consti-
tuée de graphite et plus rarement d’oxyde de lithium-titane
(avec pour conséquence une baisse de la tension nominale
plus proche des 2 V).
La tension nominale des cellules Li-ion, généralement de
3,7 V, a permis dans beaucoup d’applications de passer de
la technologie NiMH (trois cellules en série faisant 3,6 V) au
Li-ion en n’utilisant qu’une seule cellule plus petite et plus
légère et induisant uniquement ou presque une adaptation
du système de charge, les tensions minimum et maximum
étant comparables.
Enfin, la capacité d’une cellule peut aller de quelques di-
zaines de mAh par exemple pour une oreillette Bluetooth, à
quelques centaines d’Ah dans des applications stationnaires
ou de support au réseau électrique. Un élément standard
18650 peut aujourd’hui dépasser trois Ah et 11 Wh.
Comment utiliser une cellule lithium-ion ?
Cette technologie bénéficie de bien des avantages mais
a certains inconvénients, en particulier en matière de sécu-
rité. Ces inconvénients sont dus à la nature organique de
l’électrolyte des éléments lithium-ion, lequel électrolyte peut
donc sortir de sa plage de stabilité et se décomposer si la ten-
sion de l’élément dépasse un seuil haut de tension. Ainsi, la
charge doit-elle être limitée en tension (4,2 V généralement
pour les technologies LCO ou NMC et 3,6 V pour le LFP). La
méthode de charge la plus répandue est la charge par cou-
rant constant suivie d’une phase à tension constante (égale-
ment appelée CC-CV de l’anglais constant current – constant
voltage). Cette charge ne peut se dérouler que dans une
fenêtre de température restreinte de l’ordre de [0 ; 45 °C].
La charge est considérée comme achevée quand le courant
de la phase à tension constante passe sous un seuil défini
généralement comme une fraction de la capacité nominale
de la cellule, de l’ordre de 1/20 ou 1/50.
En termes de mise en œuvre dans une application, des
précautions sont à prendre. Dans le cas d’une application
utilisant une cellule seule, divers dispositifs de sécurité sont
obligatoires. On reconnaît généralement des limites en ten-
sion au-delà desquelles un élément peut devenir dangereux.
Contrairement aux technologies à base de nickel, la sur-
charge est absolument interdite sous peine de risques de
dégazage ou d’inflammation. Une cellule ne doit pas non
plus être sous-déchargée1 sous peine de dégradations irré-
versibles (risques de dissolution de l’anode). Des solutions
intégrées existent pour ce genre d’applications et sont large-
ment répandues, n’étant constituées que d’un simple circuit
intégré. Celui-ci intègre la protection contre la surcharge, la
sous-décharge, ainsi que le court-circuit, moyennant l’ajout
de deux transistors MOS à faible résistance Rdson.
Dans le cas d’une application qui nécessite l’utilisation de
plusieurs cellules en série afin d’obtenir une tension de la
batterie plus élevée, il peut être nécessaire d’utiliser un sys-
tème d’équilibrage. C’est par exemple le cas d’un ordinateur
portable qui dispose généralement de 2 à 4 cellules en série,
elles-mêmes souvent en parallèle. Le système d’équilibrage
est un dispositif qui permet d’homogénéiser l’état de charge
et donc les capacités des différentes cellules qui constituent
la batterie. En effet, au fur et à mesure des cycles que subit
la batterie, les cellules peuvent se déséquilibrer, c’est-à-dire
que leur état de charge devient inhomogène d’une cellule
à l’autre. La capacité totale de la batterie pourra alors être
limitée par une seule cellule qui atteindrait un seuil de ten-
sion nécessitant l’arrêt de la charge ou de la décharge. Les
systèmes d’équilibrage pour ce genre d’applications fonc-
tionnent généralement en charge et sont passifs et dissipa-
tifs : le courant de charge vers la fin de la charge est dérivé
dans une résistance qui dissipe alors l’énergie.
Dans les systèmes plus complexes, tels les voitures élec-
triques ou les systèmes de stockage stationnaire, plusieurs
niveaux de sécurité et d’équilibrage sont intégrés ; en effet,
les packs batterie sont constitués de plusieurs modules dis-
posant eux-mêmes de systèmes électroniques de gestion et
de sécurité.
Etat de l’art des technologies actuelles
Densité d’énergie
La technologie Li-ion est une famille qui regroupe fina-
lement différentes technologies fonctionnant sur le même
principe. Le tableau 1 liste les principales technologies utili-
sées aujourd’hui, notamment dans les applications portables,
domestiques, VAE et VE (véhicules électriques). Ces tech-
nologies disposent chacune d’avantages et d’inconvénients.
Afin de caractériser ces technologies, plusieurs méthodes
d’essais sont généralement reconnues. Ainsi par exemple, la
1 Fait de décharger une cellule à une tension inférieure à sa tension d’uti-
lisation. Contrairement à un condensateur, la tension d’une cellule Li-
ion ne doit jamais descendre jusqu’à 0 V. Le seuil minimal est fonction
de la technologie (généralement de 2,7 V pour du LCO ou du NMC et
2 V pour du LFP).
Matériau de
cathode Abréviation Tension
nominale
Densité
Wh/l
Densité
Wh/kg
LiCoO LCO 3.7 560 220
LiNiCoAlO NCA 3.7 350 150
LiMnO LMO 3.7 320 150
LiNiMnCoO NMC 3.7 420 160
LiFePO LFP 3.2 240 110
Tableau 1 : Les principales technologies de cathodes.