THÉÂTRE PARTENAIRE GOERGER ANTOINE DEFOORT Germinal HALORY 4 < 19 MARS I DIM. 9 & 16 MARS 16 H THÉÂTRE { AU CENTQUATRE } Dossier de présentaion SAISON 2013 I 2014 INTENTIONS Si on avait la possibilité de repartir de zéro, à l’intérieur de huit mètres par dix, on ferait comment ? expression plus contemporaine, en explorant de nombreux registres d’expression. Germinal met en scène quatre individus qui envisagent le plateau de théâtre comme un espace vierge dans lequel tout est à faire. De cet espace, ils font émerger un système. En étant candide, on dirait : un monde. L’observer se déployer nous donne l’occasion de voir se construire une nouvelle histoire du langage, des savoirs, et des structures sociétales. Ce sont autant de prétextes pour construire des modalités de relation parfois aberrantes entre ces quatre individus qui découvrent le vivre ensemble tout en le réinventant. Dans Germinal, on est témoins de la naissance d’une civilisation, dont le territoire est le plateau de théâtre, et dont les habitants sont des comédiens. Leurs besoins, leurs capacités, leurs désirs sont limités : bâtir une société qui n’existera que le temps de la représentation. La pièce est aussi, à cet égard, une histoire du théâtre, qui part de ses archaïsmes (la pantomime, notamment) pour arriver à une On essaie de savoir si il y a un minimum ontologique légal. On range le monde selon de nouvelles catégories. On classe tout. On casse tout. Mais avec solennité, application et bonhomie. Dans cette pièce auto-générative, on tente de comprendre si la stabilité quantique, ça vaut vraiment la peine. TITRES NON RETENUS INFORMATIONS walk man ponts et chaussées tout l’univers civilisation gros œuvre il y a des règles SPQR plan directeur panspermie socialisme code civil Durée : 1h15 Année de création : 2012 Translations available : french / english / german / dutch. Translation can be done with a little help from the venue. BANDE-ANNONCE http://amicaledeproduction.com/projets/germinal.php NOTE 1 NOTE 2 Dans le texte d’un article Wikipedia, quand on clique sur le premier lien qui n’est ni en italique ni entre parenthèses, et qu’on répète l’opération, on finit systématiquement par tomber sur l’article «philosophie». Germinal n’a aucun rapport avec le roman d’Emile Zola. Quoique. PRODUCTION Coproduction: La Biennale de la Danse de Lyon, Les Subsistances (Lyon), Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Buda Kunstencentrum (Courtrai), Kunstencentrum Vooruit (Gand), Le Vivat, Scène conventionnée danse et théâtre (Armentières), Le Phénix – scène nationale Valenciennes, Le Manège.Mons/CECN/Technocité, alkantara festival (Lisbonne), Le TnBA - Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine, Le Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine (France), Festival Baltoscandal (Rakvere, Estonia) , Noorderzon, Groningen (Pays-Bas), Rotterdamse Schouwburg (Rotterdam) et NXTSTP, avec le soutien du Programme Culture de l’Union Européenne. Ce projet bénéficie du soutien du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, du ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Nord Pas-de-Calais), de la ville de Lille ainsi que du programme européen apap/Performing Europe (DGEAC- Programme Culture). Antoine Defoort et Halory Goerger sont artistes associés au Phénix-Scène nationale de Valenciennes, au Beursschouwburg- Bruxelles, au CENTQUATRE (Paris) et à APAP/ Performing Europe (DGEAC - Programme Culture). Antoine Defoort est artiste associé au Vivat, Scène conventionnée danse et théâtre d’Armentières. L’Amicale de production bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (Conventionnement DRAC Nord-Pas-de-Calais), du Conseil régional du NordPas-de-calais, de la Ville de Lille. L’Amicale de production reçoit l’aide de l’Institut français pour la diffusion de ses projets à l’étranger. HALORY GOERGER ANTOINE DEFOORT J’écris des spectacles et je conçois des installations au lieu de construire des maisons, parce que c’est mieux comme ça pour tout le monde. Je travaille sur l’histoire des idées, parce que tout était déjà pris quand je suis arrivé. Je construis des systèmes spectaculaires en vase clos, qui sont autant de petites maisons Bouygues dans lesquelles je ne voudrais pas vivre, sauf s’il y avait le feu dedans. Le discours y tient lieu de ciment, pour faire tenir une forme qui se construit en direct, et se consume le temps de la représentation. Dans chacune de mes opérations, l’indigence absolue flirte avec la rigueur formelle, dans un rapport détendu aux pratiques artistiques, et avec le souci d’en sortir vivant. J’ai cofondé l’amicale de production. C’est quelqu’un, pas plus artiste que vous et moi, qui essaye de maintenir une bonne ambiance et un taux de porosité élevé entre ses lubies de saison, la vie, la vraie, et l’art contemporain. Il se retrouve donc souvent aux prises avec des contradictions flagrantes qui sont soit fièrement assumées, soit honteusement dissimulées au moyen de sauts du coq à l’âne et de digressions sauvages.Il conçoit en général des pièces de manière autonome (vidéos, films, son, installations, textes...), pour les agencer ensuite lors de performances transdisciplinaires hétéroclites et anti-thématiques, dans lesquelles le jeanfoutre cohabite avec le bien foutu et le tragique côtoie l’incongru. Il a cofondé l’amicale de production. TOURNEE 2013-2014 EQUIPE 2013 16 > 24 juillet : Avignon IN 20, 21 Août : Noorderzon festival, Groningen, Pays-Bas 20, 21 Septembre : Rotterdamse Schouwburg, Pays-Bas 26, 27, 28 Septembre : Dublin Theatre Festival, Irlande 3 Octobre : Buda Kunstencentrum, Kortrijk, Belgique 10, 11 Octobre : Vooruit Kunstencentrum, Gent, Belgique 27, 28, 29, 30 Décembre : Le Merlan, scène nationale, Marseille Conception : Halory Goerger et Antoine Defoort 2014 18, 19 janvier : Szene Salzburg, Salzburg, Autriche 4 > 19 mars : le CENTQUATRE en co-présentation avec le Théâtre de la Ville, Paris 25 mars : CNDC Chateauvallon , Ollioules 27, 28 mars : Pavillon Noir, CCN d’Aix-en-Provence 31 mars, 1er avril : Le Grand R, Scène Nationale de La Roche-sur-Yon 4, 5 avril : Le Théâtre, Scène Nationale de Saint Nazaire 9 avril : Théâtre d’Orléans, Scène Nationale d’Orléans 12, 13 avril : TAP, Théâtre et Auditorium de Poitiers 15, 16 avril : La Halles aux Grains, Scène Nationale de Blois 22, 23 avril : Le Lieu Unique, Scène Nationale de Nantes 26 avril : Louvre-Lens / Culture Commune, Scène Nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais 8, 9 mai : L’Arsenic, Lausanne 13, 14 mai : Le Granit, Scène Nationale de Belfort Mai (dates à confirmer) : Alkantara festival, Lisbonne, PORTUGAL Mai-Juin : tournée USA-Canada en construction. 4, 5 Juillet ( dates à confirmer) : Baltoscandal Festival, Tallinn, Estonie Septembre : BIT Teatergarasjen, Bergen, NORVEGE + tournée en Scandinavie en construction Interprétation : Arnaud Boulogne, Ondine Cloez (Beatriz Setien en alternance), Antoine Defoort, Halory Goerger et la voix de Mathilde Maillard. Direction technique, régie plateau: Maël Teillant Lumière, plateau : Sébastien Bausseron Son, plateau : Robin Mignot Chargé de production, regard extérieur : Julien Fournet Assistante de production : Mathilde Maillard Administration: Sarah Calvez Consultante lumière : Annie Leuridan Constructeurs: Christian Allamano, Cédric Ravier et Danny Vandeput (Kunstenfestivaldesarts) Quel nom de compagnie utiliser ? Le nom de la compagnie = le nom des auteurs de la pièce. Ex :Germinal, de Halory Goerger et Antoine Defoort Comment ça se prononce ? Antoine Defoort = antoine deux-fort Halory Goerger = alori go-air-jé. Quel rapport entre Halory Goerger, Antoine Defoort et “l’amicale de production” ? L’amicale de production a produit, et diffuse germinal. Vous pouvez faire apparaitre ce nom là où vous auriez mis le nom de l’administrateur de la compagnie, ou bien là où vous auriez mis le nom du bureau de production. On ne peut pas dire “un spectacle de l’amicale de production”. On ne peut pas davantage dire “un spectacle de machin, de l’amicale de production”, parce qu’on est pas “de” l’amicale. Un lieu accueille le travail d’un ou plusieurs artistes. Pas le travail de l’amicale. Qu’est-ce que l’amicale de production ? L’Amicale de production est une structure mixte, pas tout à fait un bureau de production, pas une compagnie non plus : une coopérative de projets, qui édite des formes transversales, entre arts visuels et spectacle vivant. L’Amicale mène une expérience coopérative pour répondre à des questionnements esthétiques, technologiques et économiques liés aux nouvelles écritures de la scène. Depuis 2010, nous développons une réflexion autour de la production de formes hybrides et essayons de rester au plus près des projets. Les bureaux de l’amicale sont situés à Lille, et la coordination artistique est assurée par Antoine Defoort, Julien Fournet et Halory Goerger. Par ailleurs on arrête pas de faire évoluer cette structure, qui change au gré de l’évolution du projet. L’amicale est-elle une compagnie ? Aaaah non. L’amicale est une coopérative de projets, pas une coopérative d’artistes. A ce jour, il apparait que les membres du trio fondateur (Defoort-Fournet-Goerger) sont systématiquement parmi les porteurs des projets accueillis par l’amicale, qu’ils ont créée. Mais la vocation de l’amicale est de pouvoir s’ouvrir à d’autres artistes, à travers d’autres projets. Chaque projet a ses auteurs. Chacun de ses auteurs a son identité artistique, et signe le projet de son nom. L’amicale monte des projets, pas des carrières. Nous n’avons pas une logique de troupe, nous travaillons librement les uns avec les autres, en solo, duo, trio etc. Mais alors c’est un collectif ? Aaaah non plus. Chaque projet amène sa propre logique auctoriale (auteur / duo / collectif etc), mais la structure “amicale” reste une structure au service de projets. J’indique quoi comme site dans ma plaquette de saison / mon article ? amicaledeproduction.com concentre toutes les infos relatives aux spectacles que l’amicale a produit. Les artistes ont par ailleurs des sites personnels plus ou moins à jour. Lorsqu’il y a plusieurs auteurs, il est judicieux de communiquer avec la page du projet concerné, sur le site de l’amicale: http://amicaledeproduction.com/projets/XXXXX.php . Defoort & Fournet & Goerger 1 ' m1ca e e A force de braconner dans les champs de mots et de bricoler dans les ateliers de choses, Antoine Defoort, Julien Fournet et Hal ory Goerger se sont retrouvés collectivement en mode théâtre. Un art nouveau sous une appellation antique. ,_ ,. Antoine Defoort, Julien Fournet et Halory Goerger sont nés en 1978. Rien ne les prédisposait au théâtre, sinon les études de mathématiques et d'arts plastiques d'Antoine, celles de philosophie de Julien, celles des sciences de l'information d'Hal ory. Ils travaillent ensemble depuis 2006, réunis depuis 2010 en une (( coopérative qui édite des formes transversales à cheval entre les arts visuels et Je spectacle vivant>>: L'Amicale de production. Un répertoire d'une dizaine de titres en activité (installations, vidéos, performances, concerts et spectacles), dont le dernier, Germinal, permet d'observer où sont et où en sont les autres. Ensemble ou séparément, ces Européens (du Nord) attachés aux lisières franco-belges sont artistes associés au Phénix (Valenciennes), au Beursschouwburg (Bruxelles), au Centquatre (Paris), au Vivat (Armentières) et à I'APAP/Performing Europe. Chaque scène de Germinal paraît avoir été semée d'une main distante par des consciences légèrement hébétées qui n 'en reviennent pas de voir croître et multiplier les semences sélectionnées pour, finalement, former de l'humain, sans doute possible . Les vagues silhouettes du fond de scène passent ainsi du primate apparent au sapiens sapiens probable , capable de décoder en ahanant un traité de logique pour naufragés jetés sur les planches comme sur une île du bout du monde. Se dessine le cheminement d'une intelligence collective basique vers les lumières d'un feu de camp d'éclaireurs vieillis au copeau de scène, avec rengaines ad hoc et pieds dans le spa (de po lystyrène) , la tête sur l'oreiller cinémascope des soirées allumées. Le parcours pourrait être au théâtre ce que le roman de formation (collectif) est à la littérature, truffé de vrais-faux éléments initiatiques, de découvertes qui transforment des évidences en conquêtes et permettent la montée en puissance d'une dramaturgie ouvrant droit à la << reconstruction d'une évo lution des sciences et des techniques d 'une civilisation >> , hasardera Halory Goerger, sans chercher à convaincre davantage dans la mesure où l'important est dans la << reconstruction >> des scènes larguées sur le chemin -la succession de germinations - plutôt que dans l'écran final. A perte de « & » La pièce est signée Halory Goerger & Antoine Defoort. A ce stade, il n 'est pas possible de ne pas se perdre un peu dans le<<& >> qui joint les noms des signataires, cette esperluette qu'ils affectionnent assez pour la placer dès qu'ils peuvent où ils le peuvent, y compris dans le titre de deux de leurs œuvres : &&&&& & &&& (installationperformance), à ne pas confondre avec & (spectacle) , celui -ci plaçant les spectateurs en position assise face à une scène , alors que 5& & 3& sollicite des déplacements hautement participatifs . Au demeurant, & pourrait être le titre de nombre de leurs travaux si ne s'étaient imposés des énoncés aussi forts que Cheva l (spectacle: Defoort & Fournet) , ou France Distraction (installation vivante : Defoort & Fournet & Goerger & BelindaAnnaloro & Sébastien Vial) , ou Indigence = Elégance (spectacle: Defoort & Defoort). Dans ce dernier cas, le = pourrait d'ailleurs être te nu pour une certaine di.storsion d u &. Mais l'essentiel est dans l'arrière-cour du &, qui fournit la substance même de L'Amicale de production, la maison éditrice de Defoort & Fournet & Goerger. Le & (et commercial} signe leur forme juridique: celle de la coopérative. Il conjoint auteurs & acteurs & producteurs, tout en associant nombre de séque nces de leurs travaux respectifs. Aussi généraliste soit-il, le & reste un peu court pour ca ractériser Germinal, avec sa dramaturgie au lo ng cours. Defoort & Coer- .. ger o nt fai~ germe r pendant de ux ans e t demi les pousses de Germinal avant de nous livrer bourgeons bourgeonnant, feuilles déployées et fruits à cueillir e n l'état. D'une certaine manière, Germinal est un e p ièce avec u n début (aube de l'humanité), un milieu (découverte des sciences et des arts) et une fin (dérision d e leur usage en société). Alors que la plupart des« pièces~ précéd entes pourraient se lire en boucle. dans le urs conjonctions diverses, Germinal adopte une forme linéaire. Les engendrem ents d e ses ger minations successives porte nt sans cesse ~.~.:.:.~.~.~.~.=.=.=.=.=.~.-.-.:.~.~.~.;.~·;·;·;·~.~.~.~.~.~.=.=.~.~.~.~.~.~.~.=.~.:.~.~.~·,~======~' plus lo in , ou a illeurs. sans retour en arrière possible, à travers un itinéraire dont Halory Goe rger trace le graphe: un long plateau légère ment ascendant, puis une franche montée vers un pic qui redescend abrupt. A comparer avec les«&&&&&» des autres titres qui sont autant de palie rs reliant les sommets d'un électrocardiogra mme de base, un fourmillement de petits pics suscitant chez le sp ectateur des p icoteme n ts signifi catifs, sur le mode« ha!... lw! ... ho!... », par exemple lorsqu'est largué en scène un Cheval sans queue ni tête, mais suffisamme nt fringant pour affronter les meilleures pouliches alignées entre visuel et vivant. Bonds, rebonds et bons rebonds Ce n'est pas à L'Amicale de production qu'il faut parler de« jaire théâtre» et surtout pas de cette a n tienn e poussiéreuse du «Jaire théâtre de tout». Les coopé rants ont opéré sur u n mode opposé: ils faisaient de tout et ce tout a fait théâtre. Pour sa part, Halory Goerger, qui se revendique volontie rs des combinaisons ouhpiennes. invoque sa pratique du «bra connage» (selon de Certeau) tout en louant la complémentarité de ses «fibrilles langagières» avec Je « bricolage» et les«fourbis technologiques» de so n associé â bord de Germinal. A tirer su r les mamelles du braconnage et du bricolage. Goerger & Defoort (& Fournet) ont mis en pratique la technique encore mal documentée du bricon nage. Un néologisme p lus plaisant que les références en boucle à l'hybridation. Les briconneurs peuvent feindre de n' y êt re pour rien , d 'être to ujours un peu dépassés par le pouvoir qu'ils se découvre nt, ils s'assurent une com plicité indulgente de spectate urs qui les r econnaissent comme les le urs, san s pour autant les contraindre au participatif. Dans Cheval , Defoor t & Fournet travaille nt dense sur le << ricochet». lis créent du spectacle par rebondissements successifs. La pratique du ricochet- qu 'il ne faut pas confondre avec l'e nvahissant surf - est une forme primitive de dialectique, où toute proposition (solide) peut rebond ir sur la pensée (liquid e) o u inversem ent. Dans l'espèce Cheval, la trajectoire du « ricochet» s'apparente aussi à celle du boomerang (cette fois la métaphore joue sur le solide et l'air), lequel, lancé adroitement, s'il rate son objectif, revient droit dans la main du lanceur. Le disp ositif du ricochet-boomera ng n'est pas non p lus sans analogie avec le Pong (le premier jeu vidéo grand public) . Ma is ici, les lance urs sont susceptibles de changer de nature, la ball e se transform er en poing, un coup de pied e n coup de balai. Quant a ux p arois où rebondir, elles fo rme nt, tout o u p artie, des récepteurs p lus que sen sibles, susceptibles au -delà du raisonnable. en tout cas forteme nt ém otifs, écrans capables de se transfo rme r en émetteurs pa r muta tio ns brusques, spectaculaires. / Au travers des écrans Da ns les spectacles-performances-installations & caetera de L'Am icale de production, nu l ne peut manquer de relever l'éloquence des écra ns, la variété de leurs registres, J'ampleur de leur autonomie caractérie lle. Ils s'apparente nt pa rfo is au tableau noir d 'a utrefois- noir de noir dans Germinal (ce se ra sans doute le seul rapport avec le ca rreau de mine du Germinal de Zola)- su pport d'un savoir suffisamment concentré pour être pris en notes par les assistants-spectate urs et paraître n ous enseigner quelque chose. Une salle d e spectacle n'est jamais totalement opposable à une salle de classe. Visiblement. les auteurs ont d 'assez bons souvenirs de le urs amphis, mais ont o pté résolument pour l'estrade plutôt que pour la salle, e ncore qu' ils se tournent volontie rs en position de spectate ur pour observer leu rs écrans. Lesquels, tableaux ou tablettes, sont du type smart - retors en diable-, capables de passer du mode verbal au mode image, du texte au film , du dess in à la musique - tout ce q ui fai t l'ordinai re d'Inter net - ,dans des combinaisons post-post-dramatiques qui viennent parfois raccroch er le dramatique par le coude comme de beaux joueu rs s'effacent devant une p récieuse vieille dame pour lui demander d e saluer à leu r place â la fi n. Leurs écrans déversent volontie rs le spectacle d'un monde a ussi terne da ns ses to nal ités q u'il est vif dans ses enchaînements, prompt, a u pre mie r bug , à passer au sujet suivant, assurém ent divertissant à conditio n qu'il ne m èn e â r ie n d'autre qu'à un bond dans l'éc helle de la rep résentation. Voyez Germ inal et sa bouffonne t héorie des ensembles. Pas grand -chose â voi r avec Bo urbaki. mais pas g ra nd -chose q ui puisse e mpêche r l'idée qu'on est passé par - et parfois à tra - vers -un savoir. En tout cas qu'on l'accompagne. Quand il n'est pas directement da ns les discours, il est dans les moyens de sa mise en œuvre, dans ses fantaisies technologiques. L'Amicale fa it dans la philosophie sans en faire comme elle fait d ans le théâtre. La philosophie transfuse dans les dialogues, dans les déplacements des acteurs, dans leurs petites joies perso, en changeant de substance. Dans Germinal, les lianes de la logique tombe nt des cintres ta nd is que ses racines font éclater les planches, et les conquérants de la scène qui se prendraient pour orpaille urs, tirent à la pioche des m u siques de plomb , gémissements concertants sur les accablantes joies du vivre-ensemble, sans cesse interrompus par quelque décou verte qui scie net les refrains m al acquis. Les lianes de la logique tombent des cintres. Sur scène- car ils sont le plus souvent sur scène avec des associés de fortune-, Defoort & Fournet & Goerger présentent leurs découvertes avec un m élange de flegme et de surprise. C'est à s'y laisser prendre. En vérité. ils sont les descendants d irects des deus ex-machina pluri-séculaires. Pe n dant des mois et des mois, ils ont briconné là-haut o ù le commun n'a pas accès, dans l'informa tique , les dictionnaires et les encyclopédies, les hyperateliers globalisés. Mais, avant d 'atterrir doucement dans le monde d'en bas, ils ont pris la précaution de ranger leur Olympe. Ils sont à la fois aux m anettes des consoles, confiées â des alter ego sûrs, dans le ciel des théâtres, et, sur scène, tels quels ou â peu près. Une fois sur les planches, les dieux les plus hautains deviennent humbles - les Grecs e n étaient famili e rs-, pour se confondre avec l'huma in de base m ais aussi avec l'animal ou le végétal. l is s'appellent alors Antoi ne - tout simple me nt - ou Halo ry, feignent d 'être de simples personnages (forcém ent en quête d 'auteu rs) , alors qu'ils sont les auteurs de le urs propres personnages. Defoort & Fournet & Goerger nous ressemblent- probablement en m ieux. Tout en se distinguant à chaque instant, ils ne d isent rien d 'autre que cette ressemblance lo rsqu'ils sont sur scène. Avec beaucoup tact, comme ils réussissent m ieux que ils s'efforcent aussi à la séquence grands mots sur scène ou sur écran(« logiq u e», << dialeGtique » ... ), ils COJnn,enserlll vi te par des choses plus terre â terre (coin , graval. .. ), qui ont l'avantage de décrire le lieu o ù tout cela se déroule, au cas où nous ne l'auri ons pas remarqué, et de nous rappele r l'importance du langage écrit-parlé. Ils laissent au spectateur un petit temps d'avance pour qu'il ne soit pas terrassé par le savoir d ispensé sur scène et le saisir par le contexte. Ce sont des généralistes qui laissen t le te m ps nécessaire au plateau «établir une succession d 'événements répondant à des critères de cohérence, notamment spatiale el temporelle». La Terre peut être ronde, nos mondes sont de plus en plus plats, comm e les écrans, seul le théâtre permet de leur donner un peu d'épaisseur. Jean-Louis Perrier Germinal, les 25 et 26 avril au Hebbel am Ufer, Berlin; le 30 avril au Vivat, Armentières; du 21 au 25 mai à La Raffinerie, Bruxelles (Kunstenfestivaldesarts); du 16 au 24 juillet à la Salle Benoit-XII (Festival d'Avignon); du 18 au 20 août à Groningue (Noorderzon Festival, Pays-Bas); les 20 et 21 septembre au Rotterdamse Schouwburg, Rotterdam; du 26 au 28 septembre a Dublin (Dublin Theater Fest ival); le 5 octobre au Buda Kunstencentrum, Courtrai; les 10 et 11 octobre au Vooruit Kunstencentrum, Gand; du 27 au 30 novembre au Merlan, Marseille. Un faible degré d'originalité, le 17 mai a Roubaix. & : les 14 et 15 juin a l'Arsenic, Lausanne. Le Jeu de l'oie du spectacle, du 16 au 24 juillet à la Salle Benoît-XII (Festival d'Avignon). France Distraction, le 6 juillet à Fructôse, Dunkerque; du 22 au 25 août à Groningue (Noorderzon Festival, Pays-Bas); du 1"' au 16 novembre au Beursschouwburg, Bruxelles. Indigence= Elégance, le 16 août à Saint-Silvain-sous· Toulx (Le Bruit de la Musique, Creuse). www.amicaledepr-oduction.com