Au commencement était le verbe

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Au commencement était
le verbe
Une Pièce d’Elise Jadelot
Au Théâtre du Temps
Du 17 novembre
Au 16 décembre 2012
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SOMMAIRE
Présentationpage 3
Note d’intention
page 4
Biographiespage 6
La Résidence aux 6000
page 8
Informations et contacts
page 9
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Extrait
Résumé
Une anonyme en attente d’une lettre.
En réponse à cette lettre qui ne vient pas,
elle écrit.
Pour habiter son quotidien,
elle affiche ses réponses
plutôt que de les envoyer.
Quand l’action ne peut plus rien,
le verbe transforme toute chose,
même une cellule de prison.
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Mon A,
Je viens d’emménager... tout va bien.
Juste poser mes affaires.
Quelques vêtements sur le bout d’un bureau.
Une chambre sombre.
Minuscule.
Je voudrais te dire étouffante.
Je n’ai pas le droit.
Il ne faut pas que tu t’inquiètes.
Vétuste.
On ne peut pas dire que je me sente chez moi.
Le genre de préfabriqué des années 70.
Ca sent le fer. Ca monte un peu à la gorge.
Mais ne t’en fais pas, je vais m’y faire.
Je pense à toi.
Elles sont arrivées une semaine avant moi.
Yasmina et Fred.
Mais après tout
rien ne m’oblige à leur parler.
J’ai hâte de te voir.
Je n’ai pas encore reçu la lettre dont tu m’as parlé,
Quelle idée d’être ici.
J’oscille entre crainte et attente.
Je sais que je suis au bon endroit.
Tout le monde le dit. Je commence à le croire.
Parmi l’immensité de ses murs.
Là où mon passé me définit mais ne peut plus m’attendre.
Paris, je me perds dans ton anonymat.
La masse engloutit tout. Tout le monde est indifférent à ce que je suis.
C’est perturbant. Agaçant. Je sais que c’est bon pour moi.
J’ai envie de refondre ce que je suis...
Je le décide ici.
Si je ne le veux pas maintenant, jamais je ne le voudrai.
Loin de toi tout me paraît vide...
J’ai commencé à mettre un peu de moi dans ce gris.
J’ai décidé que j’afficherai sur ces murs chaque lettre que je t’écrirai.
Je ne t’en enverrai aucune.
Pas tant que je suis ici.
Je veux refaire ma vie en même temps que cette chambre.
Pour me permettre d’avancer.
De me construire des souvenirs dans un passé récent.
Me créer un jardin secret visible de tous.
Chargé de moi.
J’aimerais que tu le voies...
La seule chose qui me ramène à moi c’est toi.
Je t’en prie ne tarde pas à venir.
Je vais aller me promener.
Il faut que je m’aère un peu.
Ne serait-ce que pour sortir d’ici.
Viens.
Note d’intention
De l’écriture …
Il y a une image qui ne me quitte pas.
Celle d’un homme de 40 ans qui tient son stylo devant moi et qui use de toute sa force
pour le maintenir en l’air . Sa feuille tremble un peu : il écrit son premier mot...
C’était à la Maison d’Arrêt de la Santé.
En prison, la communication est biaisée, les relations sont effleurées, les seuls éléments
concrets sont l’attente d’une sortie et l’amour de quelqu’un, qui que ce soit, qui attend à
l’extérieur.
L’annonce d’une libération et l’amour se présentent alors sous la même forme : par l’arrivée d’une lettre...
Précisément, Au commencement était le verbe est avant tout une histoire de lettres, celles qui
s’écrivent et s’affichent dans la cellule sans être envoyées – lettres qui constituent le corps
de la pièce - et celle que la protagoniste attend désespérément – à laquelle on n’aura pas
accès.
… à la mise en scène.
Lorsque j’ai écrit cette pièce, j’ai eu la volonté de mettre dès le départ le spectateur en terrain
neutre : la protagoniste n’a pas de prénom et le lieu dans lequel elle emménage reste indéterminé.
Mon objectif était que chaque personne puisse se projeter en elle et imaginer dans quel
endroit elle évolue (internat, asile psychiatrique, chambre de bonne) jusqu’au dénouement
final. A ce moment seulement, ce lieu imaginaire se fige dans une réalité froide : celle d’une
cellule de prison.
Mon souhait était également de provoquer une expérience dans la mise en scène et dans
l’écriture.
Dans l’écriture tout d’abord : le peu d’information que l’on possède sur cette anonyme permet
au spectateur d’effleurer seulement sa personnalité et de ne pas la juger sur ce qu’elle aurait
vécu.
Dans la mise en scène enfin : la comédienne évolue dans un espace réduit en avant scène et
prend à partie le spectateur à travers tout un jeu de regards. La comédienne et le spectateur,
individuellement, communiquent.
A travers ce double engagement, j’ai voulu créer pour le spectateur une proximité inhabituelle
avec la comédienne et l’ancrer dans le même présent. Si le spectateur ignore le passé de la
protagoniste et se sent inclus dans le même espace, il ne devient pas un geôlier qui regarde à
travers l’oeilleton de la cellule mais l’exacte opposé : un co-détenu.
Une cellule de prison mesure 9m2. Pour moi, il était naturel que la comédienne évolue dans
cette surface restreinte.
Cependant, hormis cette réalité, je ne souhaitais pas baigner dans l’ultra réalisme de la prison,
bien au contraire. L’imaginaire devait prédominer. Il était nécessaire de permettre au personnage de créer et de faire évoluer son espace de vie instantanément comme elle le ferait dans
son esprit.
Pour ce faire, la comédienne transforme l’espace sur scène au fur et à mesure du déroulement
de la pièce. L’espace scénique dépouillé devient peuplé d’objets. .A mi-chemin entre le réel et
l’imaginaire, ces objets deviennent transversaux. Le carton, symbole du déménagement, devient tour à tour écritoire, fauteuil et cercueil. L’espace de jeu est sobre et mouvant habité par
une comédienne dont la légèreté du jeu tranche avec la gravité des mots qu’elle fait exister.
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Le Collectif UNE[S]
QUATRE FEMMES.
Quatre sensibilités.
Coralie, Elsa, Catherine, Elise.
Chacune apporte ses compétences et son univers,
chaque univers s’entremêle et se nourrit.
Le collectif est né du désir de communiquer entre femmes
et de faire une unité en utilisant plusieurs arts :
un seul chant composé de plusieurs voix ...
ELISE JADELOT
Metteur en scène et Auteur
Après dix ans de formation théâtrale en Lorraine, dont cinq à la compagnie
Ça Respire Encore, Elise devient assistante-metteur en scène à Paris.
Elle découvre alors différentes manières d’appréhender un texte; au théâtre
du Nord Ouest et à la Compagnie du Pas Sage. Elle travaille également
en collaboration régulière avec le metteur en scène Christine Dejoux.
Récemment, Elise a été stagiaire d’Amand Gatti lors de sa dernière expérience
en Corrèze.
Devenue auteur et metteur en scène, sa pièce Au commencement était le verbe
suit deux parcours parallèles : après avoir été mis en scène lors d’une résidence
à Bernay, elle est en cours d’adaptation cinématographique. ELSA EPIS
Comédienne et Marionnettiste
Durant dix ans au sein des ateliers d’acteurs de la Compagnie Ça Respire Encore, Elsa se familiarise avec le clown et la Commedia dell’arte. Elle poursuit son chemin d’artiste au Conservatoire Maurice Ravel de Paris où elle découvre notamment l’art de la manipulation d’objet. Artiste plurielle, elle met également à profit ses talents de comédienne, danseuse et
chanteuse au service de créations classiques et contemporaines.
(Théâtre du Rond-Point, Théâtre de Verre, Théâtre de l’Atalante)
CATHERINE SIMONET
Compositrice et Musicienne
Formée à l’Ecole normale de musique de Paris, Catherine est compositrice de musique
contemporaine. La diversité de ses créations fait d’elle une artiste complète.
Elle a ainsi composé pour des films d’animations (Du Zéro des Arènes, sélectionné
pour l’Ours d’Or du festival de Berlin 1997), des documentaires, des fictions,
ainsi que pour le théâtre et la télévision (Arte). Par ailleurs, elle compose également
des instrumentaux d’inspiration libre et de la musique expérimentale
(Octopus Aria a été primé en 2005 au concours Jules Verne France Culture / France Inter).
CORALIE PACREAU
Régisseur lumière
Coralie a fait ses débuts comme apprentie au Théâtre des Amandiers en régie lumière,
dans le cadre d’une formation au C.F.P.T.S.
Elle poursuit désormais son parcours en oeuvrant au sein de divers Compagnies et théâtres
(Amandiers, Bouffes du nord, Odéon).
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La Résidence aux 6 000
Les 6 000, ce sont les 6 000 mètres carrés d’usine désaffectée qui nous ont été proposés pour monter une résidence
l’été dernier. Le paradoxe entre le gigantisme de l’usine de Bernay (Eure) et les 9m2 sur lesquels nous avions décidé
de travailler était idéal. L’écrasante démesure contre l’étouffante petitesse, avec au centre un dénominateur commun :
la problématique de l’enfermement.
Le matériel brut de l’usine, où sur chaque mur étaient placardés un ordre et un protocole à suivre à destination des
employés, semblait être un miroir de la prison. L’usine, seul lieu où la protagoniste de la pièce travaille en dehors de
la prison : une prison dans la prison.
Le cadre spécifique de la résidence nous a permis de trouver la forme adéquate dans le traitement scénographique de
la pièce. Une pièce dont le décor est en perpétuel changement au fur et à mesure du déroulement de l’histoire. L’usine
en elle même, avec une partie entièrement réaménagée et une partie envahie par les herbes folles, évoquait les perspectives d’évolution d’un même espace.
A l’image du décor, la musique qui complètera la mise en scène sera évolutive. L’univers de la prison est pluriel et
mouvant. C’est un monde où l’intensité du bruit ne diminue jamais : il y a toujours quelque chose de différent et de
nouveau à entendre en prison.
Faire une résidence aux 6 000 a été une expérience pleine de sens.
Nous aimerions continuer à partager ses résonances.
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Informations Pratiques
Contacts
AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE
- Théâtre contemporain Tous les week-ends du 17 novembre au 16 décembre 2012.
Le Samedi à 20h30, le Dimanche à 19h00.
Auteur et Metteur en scène : Elise Jadelot
Distribution : Elsa Epis
Compositrice : Catherine Simonet
Création lumière : Coralie Pacreau
Tarifs et Réservations :
Tarif Plein : 16€ /Tarif Réduit : 12€ /Demi Tarif : 8€
Théâtre du Temps
9 rue du Morvan 75011 Paris
Métro Voltaire.
01 43 55 18 88 - [email protected]
Blog
lecollectifunes.wordpress.com
Auteur et metteur en scène
Elise Jadelot
06 74 99 76 72
[email protected]
Chargée de communication du Collectif Une[s]
Elysa Tocny Castry
07 61 90 52 51
[email protected]
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