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Adaptation Climat 2010 page
© P. HERBERT / WWF-FRANCE
SADAPTER AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE EN FRANCE
Changement climatique Energie Climat
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Adaptation Climat 2010 page
Contexte :
L’aide à l’adaptation pour les pays en voie de développement est devenu un sujet majeur des
négociations internationales sur le climat. Moins vulnérables car dotés de meilleures capacités
et infrastructures, les pays riches doivent cependant dès à présent rééchir à la stratégie à
adopter pour limiter les conséquences négatives des changements liés au climat et tirer prot
des éventuels avantages. Après avoir mis en place, en 2001, l’Observatoire national sur les
effets du réchauffement climatique (ONERC) qui publiait cette année son quatrième rapport,
la France compte se doter pour l’année 2011 d’un Plan national d’adaptation au changement
climatique (PNACC). La préparation de celui-ci est faite selon la même démarche que le
Grenelle, c’est-à-dire à travers une consultation de 5 collèges (Etat, collectivités territoriales,
syndicats, entreprises, ONG). Même si ce plan prend en compte les problématiques de l’Outre-
mer, le WWF insiste pour qu’une consultation de qualité soit organisée dans chaque territoire
d’Outre mer pour compléter ou adapter ce plan national selon les enjeux locaux.
A quoi s’adapter ?
Si les effets du changement climatique mondial se font déjà sentir, l’évolution du climat dans
le temps et l’espace est très difcile à prévoir de façon précise car il dépend de nombreux
paramètres, aussi bien naturels (interaction entre les évolutions climatiques et leurs moteurs,
réactions des écosystèmes) que sociétaux (émissions futures de gaz à effet de serre, capacités à
changer les comportements individuels ou professionnels).
Il reste cependant raisonnable aujourd’hui d’établir des fourchettes d’évolution présentant des
probabilités de réalisation fortes. D’après les données du GIEC, le climat en France pourrait
évoluer de la manière suivante : dans un scénario d’augmentation modérée des émissions
mondiales de gaz à effet de serre, la température moyenne en France pourrait augmenter de 2 à
2, 5°C entre la n du XXe et la n du XXIème siècle. Les précipitations varieraient faiblement en
hiver et diminueraient en été de 5% à 25%. Avec un scénario plus pessimiste, le réchauffement
moyen serait de 3° à 3,5°C. L’assèchement estival moyen serait plus important de 20 à 35% et
les extrêmes plus marqués. De plus, les évolutions peuvent varier fortement selon les zones :
la zone sud ouest, par exemple, devrait subir fortement les phénomènes d’assèchement, tandis
que certains centres urbains pourraient gagner presque une dizaine de degrés. Ces évolutions
climatiques auront des impacts sur la santé des écosystèmes, les infrastructures, le confort
humain, la disponibilité en eau etc.
Comment s’adapter ?
L’adaptation passe d’abord par le renforcement des connaissances sur les climats locaux, car
l’adaptation se fait avant tout à l’échelle des territoires (commune ou agglomération, bassin
hydrographique, forêt, éco-région…). Mais quelles que soient les avancées, l’incertitude et
l’évolution des données à prendre en compte resteront un élément caractéristique à intégrer
dans les politiques d’adaptation. Ainsi, les politiques d’adaptation doivent être les plus exibles
possibles pour permettre de réagir à des situations diverses et qui évoluent dans le temps. Par
L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
EN FRANCE
L’incertitude
est une
constante
de
l’adaptation
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Adaptation Climat 2010 page
© MICHÈLE DÉPRAZ
exemple, un bâtiment construit ou rénové aujourd’hui doit pouvoir répondre aux contraintes du climat de 2020, mais
aussi de 2050, voir de 2100. C’est pourquoi il est préférable, quand cela est possible, de développer des solutions dites
« sans regret », c’est-à-dire qui soient bénéques même si le climat et les impacts de son changement ne suivent pas les
projections sur lesquelles les actions se sont basées. Une solution sans regret pourrait être par exemple la réhabilitation
de la nature en ville, qui aurait l’intérêt de servir «d’îlot de fraîcheur», de fournir des espaces de confort aux habitants
et de favoriser la biodiversité.
Les politiques d’adaptation doivent être menées en cohérence avec les autres enjeux tels que la réduction des émissions
de gaz à effet de serre ou la préservation de la biodiversité. Même si certaines solutions technologiques et articielles
seront parfois nécessaires, le WWF défend une adaptation basée sur la bonne santé et la biodiversité des écosystèmes, leur
conservation et leur restauration plutôt que sur des solutions technologiques dont certaines (OGM, nanotechnologies)
risquent de créer davantage de problèmes que ceux qu’elles prétendent résoudre. Une partie essentielle de l’adaptation
réside dans la réduction des contraintes (pollution, surexploitation, articialisation…) que nous imposons aux
écosystèmes et aux services gratuits qu’ils nous offrent. Comme pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre,
pour être efcace et effective, la démarche d’adaptation au changement climatique doit être participative, fondée sur
une approche à partir de la base (dite « bottom up ») en impliquant un maximum d’acteurs. Il existe de nombreuses
solutions d’adaptation qui résident principalement dans des aspects institutionnels et organisationnels. Le succès des
politiques d’adaptation dépendra du niveau d’appropriation de la problématique par chacun des acteurs (citoyens, Etat,
entreprises, collectivités, associations etc).
Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) ne peut donc que xer un cadre général pour l’action.
L’application se fera à l’échelle locale, notamment et en particulier dans les collectivités et territoires d’outre mer qui
abritent l’essentiel de la biodiversité nationale. Basées sur les documents et débats organisés autour de la concertation sur
le PNACC et le travail des équipes du WWF, ce document présente les principales propositions du WWF pour l’adaptation
au changement climatique pour la biodiversité, l’eau, les forêts, les océans et les côtes, l’énergie, le tourisme.
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Adaptation Climat 2010 page
Contexte :
En provoquant le changement climatique, l’espèce humaine vient ajouter une contrainte additionnelle aux nombreuses
atteintes qu’elle fait déjà subir aux écosystèmes et donc à la biodiversité. Nous sommes face à la sixième extinction massive
d’espèce que la planète ait connue, mais la première à être provoqué par une espèce vivante. D’après le rapport 2007 du
GIEC, une augmentation des températures mondiales de 1,5 à 2,5°C menacerait d’extinction entre 20 et 30% des espèces
terrestres de la planète. Des températures encore plus élevées, augmenteraient encore ces proportions.
Avec la réduction de la biodiversité, ce sont aussi les potentiels d’adaptation pour les hommes qui seront limités. Les
écosystèmes, de par la variété et la gratuité des services qu’ils offrent à l’homme sont nos meilleurs alliés pour l’adaptation.
Nous avons donc tout intérêt à préserver les écosystèmes dans lesquels nous évoluons. Nous devons limiter nos impacts
sur les écosystèmes et en favoriser l’adaptation.
La France se situe au quatrième rang mondial pour le nombre d’espèces animales menacées et au neuvième rang pour la
ore. Une très large majorité de sa biodiversité réside dans l’Outre-mer. De par ses capacités à agir et la biodiversité de ses
territoires, la France à une responsabilité mondiale dans la préservation des écosystèmes face au changement climatique.
Impacts et enjeux clefs :
Le changement climatique risque de modier et fragiliser la plupart des écosystèmes, ou même d’en provoquer la disparition.
De nombreuses évolutions liées au changement climatique sont déjà observables. Les implantations et comportements de
certaines espèces se modient ; les forêts méditerranéennes remontent vers le nord, les migrations de certains oiseaux
se décalent dans le temps ou dans l’espace ou n’ont plus lieu; certaines espèces invasives ou nouvelles maladies viennent
perturber des milieux fragilisés. Surtout, certaines symbioses risquent d’être rompues telles que la synchronisation entre
l’éclosion des oeufs de certaines espèces d’oiseaux et le stade de développement des espèces qui les nourrissent (larves,
bourgeons…). Dans certains cas, s’ils ne trouvent pas de territoire ou nourriture de substitution ou d’autres stratégies
d’adaptations, certaines espèces et écosystèmes risquent de s’éteindre. Une plus grande occurrence des sécheresses rend
les forêts plus vulnérables aux incendies. Le recul des traits de côtes s’amplie principalement du fait du changement
climatique, menaçant de faire disparaître des espaces entiers où vivent de nombreuses espèces. Une attention particulière
doit être portée en Outre Mer, ou se concentre l’immense majorité de la biodiversité française. Les questions qui se
posent sont les suivantes: quelles évolutions de leurs écosystèmes les différentes espèces pourront-elles supporter ? Comment
favoriser leur adaptation ?
LA BIODIVERSITÉ FACE
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Classe
Domaine
Poisssons
d’eau douce
Reptiles
Mammifères
Oiseaux
Total
Métropole 2 0 0 1 3
Outre-mer
français
216 82 10 60 368
Europe 350 42 7 9 408
Nombre d’espèces endémiques
Source : Le Courrier de la Nature n° 249
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Adaptation Climat 2010 page
© BRUNO PAMBOUR
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