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Plasmasfroids radiofréquence
Article proposé par:
PascalChabert,pascal.chabert@lpp.polytechnique.fr
Jean-Luc Raimbault ,jean-luc.raimbault@lpp.polytechnique.fr
LaboratoiredePhysique desPlasmas, UMR 7648, CNRS/Ecole Polytechnique/Univ.Paris-Sud/UPMC, Palaiseau
Linteraction d’un plasmafroid faiblementionisé etd’une surfacesemiconductrice est àlorigine des
technologiesde nanostructuration de lamatre en microélectronique. Cesplasmas sontgénérésetentretenus
pardeschampsélectromagnétiques radiofréquence. La compréhension descanismesfondamentaux du
couplage de lénergie électromagnétiqueauplasmaetde son transport vers les surfacesdu réacteur est un enjeu
majeur pour lamaîtrise desprocédésindustriels utilisantlesplasmasfroids radiofréquence.
n plasmaest un gazpartiellementou totalement
ionisé. Ilsecompose délectronsetdions,éven-
tuellementdatomesoude molécules.La plus
grande partie de lamatre interstellaireainsi que lesétoi-
les sontdesplasmas.De grandesdifférencesexistent
cependantentre les régionsprochesducœur desétoiles,
extrêmementchaudesetdenses,etlamatre interstel-
laire,froide etdiluée. Cesdifférences seretrouventdans
lesplasmascréésparlhomme,généralementclassifiés
en plasmaschaudseten plasmasfroids.Lesplasmas
froids sontdesplasmasfaiblementionisés,majoritaire-
mentconstituésde moléculesetdatomes(neutres)avec
une faible fraction dionsetdélectrons(de quelques
1/1000 àquelquespourcents). Ils sontcréésdansdes
réacteurs etentretenus par une source dénergie électri-
que,dontlagamme de fréquences varie de zéro (source
continue) àplusieurs GHz(source micro-onde) ;lapuis-
sance injectée est en général inférieureà1W cm 3 .Selon
lesapplications visées,lapressi23/04/2010on desgaz
neutres utilisés varie typiquementde lafraction de mTorr
àlapression atmosphérique. Lesproprtésélectriques
sontqualitativementdifférentesaucentre etàlariphé-
rie des réacteurs àplasmas.Loin desparois,le plasma
milieuconducteur – est globalementneutre etle champ
électriquerésiduel est trèsfaible. Aucontraire,dufaitde
lagrande mobilité desélectrons,lesparoisdes réacteurs
tendentàse polarisernégativementde sorte que le voisi-
nage immédiatde celles-ci est une zone chargée positive-
ment.Ainsi,lariphérie desplasmasconfinés, appelée
gaine,est une zone non-neutre oùlessentiel duchamp
électriquesetrouve localisé. Dans unréacteur,le champ
électrique présentdanslesgainesaccélère lesionspositifs
vers lesparoiset repousse partiellementlesélectrons vers
le cœur duplasma.Lesgainesconstituentle premier
atout desplasmaspour le traitementdesmatériaux :elles
permettentla conversion d’une partie de lénergie électri-
que fournie auplasmaen énergie cinétiquetransrée aux
ions.Lesionspositifsfrappentlasurfaceàtraiter(dépo-
sée sur une desparoisdu réacteur), aveclénergie cinéti-
queacquise danslagaine. Léchelle dénergie du
bombardementionique,de quelqueseV à plusieurs mil-
liers deVlorsqu’on polarise lesparois, autoriseune très
grande diversité de traitementdesmatériaux parplasma.
Le deuxième avantage majeur desplasmasfroids réside
dansla conversion, à températureambiante,de lénergie
électrique en énergie chimique. Lesplasmasfroids sont
en général hors équilibrethermodynamique local, cest-à-
dire que les températuresdesdifférentesescesdu
plasmasont trèsinégales.En particulier,latempérature
desélectronsest typiquementcomprise entre3et5 eV
(1 eV=11600 K), alors que latempérature desesces
neutresetdesionsduplasmaest voisine de 300 K.
Lessentiel de lénergie électrique est donctransréaux
électronsqui excitent,ionisentetdissocientle gazmolé-
culaire en esces réactives.Ainsi,lesplasmasfroids
génèrent simultanémentdes radicaux réactifsàtempéra-
tureambiante etdesionspositifsénertiquesqui peu-
ventinteragiravecles surfacesàtraiter.Notons toutefois
que lénergie desionsest aisémentetdirectementcontrô-
lée parlatension de polarisation de lélectrode,tandisque
lactivation chimiquesupposeuncontrôle plus délicatet
indirectde lafonction de distribution en énergie desélec-
trons.Letraitementde surface parplasmaest présent
dans un grand nombre de domainesde lindustrie :la
tallurgie (nitruration, cémentation),la biomédecine
(stérilisation),lautomobile ouencore laérospatial. Mais
cest sansdoute danslindustrie de lamicroélectronique
que limpactdesprocédésplasma a été le plus grand. Les
couchesmincesde semi-conducteurs,de métaux,ou
disolants peuventêtre gravéesoudéposéesparplasma.
U
Plasmasfroids radiofréquence
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Lesétapesde gravures sontparticulièrementcruciales, car
lataille desmotifs réaliséstermine le niveaudintégra-
tion etlesperformancesen terme de fréquencesdhor-
loge. Ainsi,le formidable développementde lamicro-
informatique doitbeaucoupaux procédésplasmaqui ont
permisde réaliserdes structuresde dimensionsnanomé-
triques.La maîtrise de nombreusesapplicationsissuesde
laphysique desplasmaspasse parla compréhension des
canismesde couplage de lénergie auplasma(ou
«chauffage ») etparlanalyse desphénomènesphysiques
quicontrôlentladiffusion duplasma au sein du réacteur.
Dansle casdesplasmaschaudsde fusion thermo-
nucaire,le problème se pose essentiellementen termes
de chauffage etde confinementpour atteindre le seuil de
clenchementdes réactionsnucaires.Dansle casdes
plasmasfroids,lesapplications viséescessitentau
contraireuntransport de matre etdénergie vers les
paroisdu réacteur ; lesenjeux scientifiquesconsistent
doncdansla compréhension descanismesde trans-
port etde chauffage que nous présentons successivement
danscetarticle.
Transport de matre
danslesplasmasfroids
Danscette première partie,nous discutonslesca-
nismesphysiquesde transport duplasmaducentre du
réacteur vers laparoi (voirfigure1 ). Cetaspect,essentielle-
ment statique,est gouverné parladiffusion desions.En
effet,le domaine radiofréquence (typiquementde 10MHz
à200 MHz)sesitue entre lesdeux fréquencespropresdu
plasma : (est lafré-
quence plasmadesions siα=ioudesélectrons siα=e ).
Lesionsne sontdoncsensiblesqu’auchamp moyenné
dansle temps, ce qui justifie une modélisation station-
naire du transport.
Enassimilantle cœur duplasmun fluide quasi-
neutre de densitén(),un équilibre doit s’éta-
blirentre lesparticuleschargéesperduespar recombinai-
son sur lesparoisetcellesquisontcrééesen volume par
ionisation, ce quis’écrit:
Danscette expression,représente le flux dions
(nombre dionspar unité de surface et unité de temps),et
lafréquence dionisation (nombre de collisionsioni-
santespar seconde parparticule). La termination de la
température électroniqueTede maintien duplasma ainsi
que laforme précise desprofilsde densités sontdoncles
2grandeurs àterminerpour prédire le flux de parti-
cules vers lesparoisdu réacteur.
Température électronique
etdensitésdanslesplasmas
faiblementionisés
Lorsque le libre parcours moyen desionsest petit
devantlesdimensionscaractéristiquesdu réacteur, cest-
à-dire dans unrégime dassezhaute pression dugaz
injecté (surieureà100 mTorr danslesdispositifscou-
rants),on montre que ladensitévérifie léquation
linéaire:
oùest le coefficientde diffusion dit
ambipolaire (lesélectronsetlesionscouplésfortement
parlesforcesélectriquesdiffusentensemble),m iest la
masse desionsetlafréquencedecollisionsdesatomes
oumoléculesneutresaveclesions.
Dansle cas simple d’une géométrie unidimension-
nelle oùladistance inter-électrodes, , est trèspetite par
rapport aux autresdimensionsdu réacteur,une solution
évidente de léquation précédenteconduitauprofil sinu-
soïdal:
,
oùn(0) est ladensitéaucentre du réacteur.Onconstate
doncque lesprofilsde densité décroissentducentre du
réacteur vers lesparois.En premièreapproximation, afin
de déterminerlatempérature électronique,on peut consi-
rerque ladensitéàlaparoi est trèsfaible comparée àla
densitéaucentre:oùest lataille caractéris-
tique duplasma.Lerapport est alors fixé parcette
condition aulimite puisque lon doitavoir:
La fréquence dionisation etle coefficientD adépen-
dantde latempérature électronique, cetterelation est
léquation qui détermine Te .Apartirde cette équation,on
Figure 1 – Schémade principe du réacteur capacitif décritdanscetarticle. Le
plasma(en rose) est généré parapplication d’une tension radiofréquence
entre deux électrodesparallèles.Desgainesde chargesdespace positives se
formentdevantlesélectrodes.Lesélectrodes sontentouréesd’une enceinte,
en général métallique. Le flux dionspositifs, , est dirigé vers lesélectrodes.
ωωω
pi p
<}e
ωε
αα α
pne m(/)
201/2
:Γ
nn n
ei
≡=
∫∫ ∫∫∫
SIeV
dST nrdr
<<<<
Γ·23
=()()
ν
<Γ
ν
I
DkTm
aBeic
=/()
ν
ν
c
~
nznDz
Ia
() (0)/1/2
=
()
cos()
ν
nd() 0
d()~
ν
Ia
D/
νπ
I
a
Dd
=
2
ν
I
29
Plasmasfroids radiofréquence
montreaisémentque latempérature électronique ne
dépend que duproduitde lapression dugazinjecté,p net
de lataille caractéristique duplasmad: , et
non pasde cesgrandeurs séparément.Sous leshypothè-
ses retenues,on noteraque latempérature électronique
quis’établitdans une décharge donnée ne dépend pas
directementde ladensité de chargesn(0)au sein du
plasma.Cette densité étantimposée parlapuissance élec-
trique fournie augazpour créerle plasma, le transport de
lamatre etde lénergie peuventêtretraités séparément
danscetype de décharge. En outre,le flux dionspositifs
aux paroisest proportionnel àn (0),soit.
Cesconsidérations sur le transport àhaute pression de
gazinjectéremontentàun desarticlesfondateurs de la
physique deschargespubliésparWalterSchottkyen
1924. La description du transport dans unrégime de pres-
sionsintermédiairesplus caractéristique desplasmas
froids radiofréquences(entre1et100 mTorr)aété propo-
sée parle physicien russeValery Godyak danslesannées
1980.On montre que ladensité obéitàune équation diffé-
rentielle non-linéaire,etque le plasmatend àêtre plus
uniforme aucentre de lacharge, avecdes variations
plus abruptesauniveaudesparoisque dansle casdu
transport linéaire.
Rôle de ladéplétion danslesplasmas
fortementionisés
Nous avons récemmentétenducesmodèlesde trans-
port linéaire etnon-linéaireaux casdesplasmasfroids
plus fortementionisés telsque lon peut les rencontrer
parexemple dansle cadre de lapropulsion parplasmas
(cf. Imagesde la Physique2003-2004). Lorsque les taux
dionisation deviennentplus importants,on ne peut plus
considérerque ladensité desneutres reste non affectée
parlescanismesdionisation (ce que nous avions
considéré danslasection précédente),etlon doit reconsi-
rerle problème de ladiffusion en couplantle mouve-
mentdesparticuleschargéesetdesescesneutres.
Leffetprincipal est un phénomène de déplétion desespè-
cesneutresaucentre de lacharge. Ce mécanisme peut
êtrecomprisen remarquantque lapression totale du sys-
tème constitué desélectrons,desionsetdesneutresdoit
seconserveràtravers lacharge :
(1)
La pression de neutres,p n ,doitdoncdiminuerlàoùla
pression descharges, , est élevée, cest-à-direau
centre de lacharge. Plus précisément,pour cesmilieux
diluésoùlarelation détatdesgazparfaits peut
êtreutilisée pour chaquecomposante duplasma, la chute
de densité desneutresaucentrenn (0) par rapport à celle
qui est observée aumur n n (d),s’obtientdirectementàpar-
tirde léquation (1). Ontrouveaussitôt:
(2)
oùT e ,T i ,T nsignentles températuressupposées uni-
formes– desdifférentescomposantesduplasma(on a
encoreutilisé la condition ). Comme le rapport des
températuresest de lordre de 100,des taux
dionisation, , de lordre dupourcent sont suffi-
sants pour produire deseffets significatifsde déplétion.
La température électronique etlaforme précise des
profilsde densitésdoiventdoncêtreconsidéréesànou-
veauen prenanten compteceteffetde déplétion desneu-
tres.On montre que lagénéralisation laplus immédiate
ducasconsidéré danslasection précédenteconduitàdes
profilsde densitésquirestentde formes sinusoïdales
maisavecune « phase »,f(z ),non linéaire:
(le casde ladiffusion traité précédemmentcorrespondait
aucas simple etlinéaire,où). D’une
fon générale,leffetde déplétion vade pairavecune
plus grande uniformité desprofilsde densitésaucentre,
des températuresélectroniquesetdesflux aux paroisplus
élevés.Ceseffets sontdautantplus importants que le
taux dionisation est élevé. Contrairementaucas sans
déplétion,latempérature électronique dépend àlafoisdu
produitpression-taille caractéristique du réacteur etde la
densité de chargesaucentre duplasma.Letransport de
matre etdénergie doitdoncêtretraitésimultanément
dans une approche auto-cohérente. Enfin,le flux dions
positifsaux paroisnest plus proportionnel àladensitéau
centresavoir.
Réduction du transport
parleschampsmagnétiques
Il est bien connuen physique deschargesque la
présence d’unchamp magnétiqueaméliore le confine-
mentcarles trajectoires suiviesparlescharges s’enrou-
lentautour deslignesde champs.La diffusion duplasma
dansladirection transverseauchamp s’en trouve limitée,
ce qui permet un maintien duplasma avecde plus faibles
températuresélectroniques.
La nature de ce mouvementbidimensionnel dansle
plantransverseauchamp magnétiquecompliquesingu-
lièrementlanalyse. En particulier,il nest plus stricte-
mentpermisde considérerlesélectronscomme suivant
une distribution de Boltzmann, comme on le faitpour les
chargesnon magnétisées.Nous avonscependantpu
formuleret trouverdes solutionsapproximatives satisfai-
santesdanslasituation typique exrimentale de champs
magnétiquesdintensitésmodérées(diversesinstabilités
se manifestentau-delàde quelquescentainesde Gauss
quirendent une analysestationnairesansfondement).
Danscesconditions,on montre que léquation (2) prend
laforme approximative:
(3)
Tfp d
en
=×()
Γ/(0)()nfT e
=
pppCte
ein
++ =
pp
ei
+
pnkT
B
=
nd n
n
TT
T
n
n
nn
n
ei
nn
() (0)
(0)
(0)
(0)
=+
nd() 0
()/TTT
ein
+
nn
n
(0)/(0)
nznfz() ()
0
=cos()
fzDz
Ia
() (/) 1/2
=
ν
Γ/(0)(,(0))nfTn
e
=
nd n
n
TT
T
n
n
nn
nB
ei
nn
() (0)
(0)
1
1
(0)
(0)
+
+
δ
Plasmasfroids radiofréquence
30
oùest une constantetelle que oùBest
lintensité duchamp magnétique extérieur.Comme on le
voit sur cette formule,une augmentation duchamp
magnétiques’accompagne d’une diminution de leffetde
déplétion.
Pour illustrerceseffets concurrents de ladéplétion et
duchamp magnétique,il est intéressantde considérerla
valeur duflux dionsincidents sur lesélectrodes.Comme
nous lavons signalé plus haut, cette quantité est en effet
terminante danslesprocédésde dépôtougravure par
plasmaoù uncontrôle de ladensité etde lénergie déposée
sur les surfacesàtraiterest cessaire. La figure2présente
lesflux ioniquesnormalisés,(oùu Best la
vitesse desionsen sortie duplasma),en fonction de
lintensité duchamp magnétique extérieur,pour différen-
tes valeurs du rapport , cest-à-dire pour diffé-
rentes valeurs du taux dionisation. On notetout dabord,
comme attendu,que le flux transportéaux paroiscrt
lorsque lintensité duchamp magnétiquecrt.Ceteffet
est la conséquence duconfinementdes trajectoiresinduit
parlaprésence duchamp magnétique. On observe ensuite
qu’unrenforcementdu taux dionisation s’accompagne
d’une augmentation duflux normalisé, conséquence
directe de leffetde déplétion ().Enfin,
on remarqueraque lesflux ne différent significativement
que lorsque le champ magnétiquereste modéré.
Comme on vientde le voirdanscette partie,le flux
dionsaux paroisest une fonction de ladensité de plasma
n (0)aucentre du réacteur.Cette densité dépend elle-même
de lapuissanceradiofréquencetransmiseauplasma.Cet
aspectest discuté dansladeuxième partie de cetarticle.
Plasmas radiofréquence
Aladifférence descanismesde transport desions
présentésdanslasection précédente,lescanismesde
chauffage sontcontrôlésparladynamique desélectrons
quirépondentinstantanémentaux variations temporelles
duchamp électrique. Danscette partie,nous crivons
lexcitation multifréquence desplasmascapacitifs,en
mettantlaccent sur lescanismesde chauffage non col-
lisionnel danslesgainesetleseffets électromagnétiquesà
haute fréquence quisont source de non-uniformité du
plasma.
Leschampsélectromagnétiques radiofréquence (RF)
sontgénéréspardes structuresdexcitation variantde
deux plaquesparallèlestalliquespolariséespar une
tension RF, à la circulation d’uncourantRF dans une
bobine séparée duplasmapar un diélectrique. Ces
champs transrentleur énergie aux électronspardes
canismesde chauffage qui peuventêtrecollisionnels
ounon-collisionnels(voirlencadré ). La forme etlinten-
sité deschamps,etdonclefficacité duchauffage,vont
dépendre de lastructureutilisée. Lesdeux typesde réac-
teurs RF utilisésen microélectroniquesont:les réacteurs
à couplage capacitif (CCP pour CapacitivelyCoupled Plas-
mas) etles réacteurs à couplage inductif (ICP pour Induc-
tivelyCoupled Plasmas). A cesdeux typesde réacteurs
(CCP etICP),sontgénéralementassocsdeux modesde
couplage de lénergie :(i) le mode capacitif E(électro-
statique),(ii) le mode inductif H(électromagnétique
évanescent). Jusqu’àprésent,les réacteurs capacitifsfonc-
tionnaient uniquementen mode E.Ce nest plus le cas
aujourdhui dufaitde laugmentation simultanée de la
fréquence dexcitation etde lataille des réacteurs (pour
augmenterlaproductivité). Alinstardes réacteurs induc-
tifs,les réacteurs capacitifspeuventfonctionneren mode
Eeten mode Hetils sont soumisàdes transitionsE-H.
Les réacteurs inductifspeuventégalementfonctionner
danslesdeux modeset sont soumisàdes transitionsde
modes.Desinstabilités se développentdailleurs au voisi-
nage de ces transitions.Le principe physique duplasma
capacitif excité par une simple fréquence (typiquement
13,56MHz) est présentésur lafigure1 .Le plasmaest
séparé desélectrodespardeux gainesde charge despace
positives.Le plasma, dépaisseur constanted,oscille àla
fréquence dexcitation,sibien que lesdeux gainesde
chargesdespacese formentetdisparaissentalternative-
ment.La puissanceradiofréquence délivrée parle généra-
teur contrôle le courantetlatension RF entre les
électrodes.Lesautresparatresexternes sont:lafré-
quence dexcitation f(oulapulsation ),lapres-
sion p(ouladensité dugazN),etenfin lespace inter-
électrodesl .En outre leshypotsesouapproximations
suivantes sont souvent vérifiées:
1. Lesions répondentauchamp moyen ():la
tension moyenne quise développe danslesgainesde
charge despace fixe lénergie aveclaquelle lesions
impactentlesélectrodes.
2.Lesélectrons répondentauchamp électrique ins-
tanta():lapuissance dissipée parle champ RF
sert auchauffage desélectrons.
3.Lhypotse électrostatique:lalongueur donde λ
(22 mà13,56MHzdansle vide) est grande devantle
Figure2Flux normalisé dionsaux niveaux desparois,pour un plasma
dargon,en fonction de lintensité duchamp magnétique,etpour différents
taux dionisation correspondantàdifférentespuissances transréesau
plasma.
δ
B
δ
BBp22
/
Γ/((0))nu B
nnd
n
(0)/()
Γ/(0)(,(0))nfTn
e
=
ωπ
=2f
ωω
>pi
ωω
}pe
31
Plasmasfroids radiofréquence
rayon du réacteur etlaprofondeur de peauδ(10cmaux
densitésélectroniques typiques) est égalementgrande
devantlespace inter-électrodes.La tension RF entre les
électrodesest indépendante du rayon. Nous discuterons
lavaliditédecette hypotseàlafin de larticle.
Cesystème,de conception simple,est le siège de phé-
nomènescomplexes.Lesgainesde charge despace ont
une dynamiqueriche,qui inclut une réponsetemporelle
non-linéaire (génération dharmoniques) et une absorp-
tion de puissance pardescanismesnon-collisionnels
(chauffage stochastique). Lessentiel duchamp électrique
est localisé danslesgainesde charge despace,traversées
par uncourantde déplacement(en premièreapproxima-
tion,lesgaines secomportentcomme descapacités). En
revanche,la conductivité duplasmaest suffisamment
grande pour que lescourants de déplacement soient
négligeables ; le plasmaest essentiellement résistif et
inductif (dufaitde linertie desélectrons).
Laugmentation ducourantRF dansle circuit(oude la
tension RF entre lesplaques) entraîne simultanément
une augmentation de ladensité duplasmaet une aug-
mentation de latension quise développe aux bornesdes
gainesde charge despace. Parconséquent,pour unsys-
tème donné (fréquence,espace inter-électrodes,pres-
sion),le flux desions(fixé parladensité duplasma) et
lénergie desionsbombardantles surfaces(fixée parla
tension moyennée danslagaine) ne peuventêtrevarsde
fon indépendante. Il est possible de calculerle dia-
gramme Flux/Energie desionsbombardantlesélectro-
des,présentésur lafigure3 .
Sur cette figuresont représentésles résultats d’une
modélisation (lignes) etlesmesuresexrimentales(sym-
boles),qui montrent unbon accordthéorie/exrience. Il
ressort que lesbassesfréquencesfavorisentlénergie,
alors que leshautesfréquencesfavorisentle flux.Ceci
provient simplementdufaitque limpédance desgaines
de charge despace (essentiellementcapacitives) décrt
lorsque lafréquenceaugmente;latension aux bornesdes
gainesest doncplus faible àhaute fréquence.
Mécanismesde chauffage
Encadré
Considérons un plasmaexcité par unchamp électrique
alternatif dansladirection z .Léquation dumouvementdes
électrons s’écrit(modèle de Langevin) :
oùlesélectrons sont soumisàlaforce électrique, à une force
de frottementproportionnelle àlavitesse etàlafréquence de
collision électron-neutre . En écrivantleschampsen nota-
tion complexe on obtient:
Lecourant totalassocàloscillation duchamp électri-
que est doncdonné parléquation suivante:
oùon aintroduitla conductivitédcduplasma,
etlafréquence plasmadesélectrons,
.La densité de puissance moyennée dans
le temps,responsable duchauffage desélectronsdansle
plasma, s’écrit
.
Ilapparaîtimmédiatementque lescollisionsélectrons-
neutres,de parle déphasage qu’ellesintroduisententreJet
E ,sontàlorigine de ladissipation de puissance:on parle de
chauffage collisionnel ouohmique. Danslesplasmas
radiofréquenceàtrèsfaible pression,le déphasage entreJet
Epeut avoir une origine non-collisionnelle (parfoisappelée
stochastique) provenantde lalocalisation duchamp électri-
queRF danslesgaines.Lénergie acquise parlesélectrons
lors du transitdanslagaine nest pasdissipée localement
danslesgainesmaisdans tout le plasma.Ilenrésulteun
déphasage aatoire entre le champ etle courantquicontri-
bue de fon importanteauchauffage danslesplasmasfai-
blementcollisionnels.
mdv
dteEmv
ezzemz
=−−
ν
ν
m
EE
ve
mj E
zem
z
=
+()
ων
EEEE
Jen vjEE
j
zezzdcm
mz
=−+ =+
+
ωεσν
ων
0
2
22
ωω εω
ων
0
2
22
1+
pe
mz
E E
σν
dceem
ne m=2/()
ωε
pe ee
ne m
220
/()=
PJEE
zdcm
m
=
()
=+
1
2
1
2
*22
22
R
EEE
σν
ων
Figure3Diagramme Flux-Energie desionsdans une décharge capacitive
(modèle – traits pointillés,mesuressymboles–).
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