Informatique : La technologie Java est prête à embarquer

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INFORMATIQUE
La technologie Java
est prête à embarquer
Java est une technologie de programmation puissante et fiable. Elle est omnip-
sente sur Internet, dans la téléphonie mobile et sur la plupart des plates-formes
électroniques grand public. Ses nombreux atouts séduisent le monde industriel.
Parmi ceux-ci, on notera un principe de fonctionnement à base de machine vir-
tuelle, qui garantit la portabilité sur n’importe quel matériel, un degré de sécurité
digne des langages scialis, et une programmation orientée objet qui favorise
la réutilisation des composants et réduit les temps de développement. Certains
éditeurs commercialisent des versions de Java pour tous les types d’applications,
depuis le contrôle de process industriel jusqu’aux systèmes embarqués critiques.
Une tasse de café fumante est
forcément apparue un jour
ou l’autre à l’écran de tout
utilisateur d’Internet. Cest le
symbole du langage de programmation Java,
créé par Sun en 1994. Sa présence se renforce
chaque jour un peu plus sur les pages de nos
navigateurs, et il a envahi le marché des ap-
plications multimédia pour téléphones por-
tables. Cette “explosion de Java est surtout
due à deux caracristiques totalement inno-
vantes à l’époque de sa création. C’est un
langage accessible à tous, avec un très grand
nombre de veloppeurs regroupés en une
communauté active, et grâce à un concept à
base de Machine Virtuelle (ou VM, pour
Virtual Machine), les applications s’exécu-
tent en toute sécurité quelle que soit la plate-
forme marielle.
Ce sont des caractéristiques qui ne sont pas
pour déplaire aux industriels. Ces derniers,
on le sait, sont demandeurs de solutions li-
bres de droits, qui ne pendent pas de la
bonne santé d’une société éditrice, et pour
lesquelles des développements sont fré-
quemment effects. Et quel que soit le sec-
teur, lacurité et la portabili des applica-
tions sont des préoccupations importantes.
Cest pourquoi, après avoir fait ses preuves
dans le secteur grand public, le langage Java
inresse de plus en plus les industriels. Des
éditeurs de logiciels se sont donc spécialis
sur ce créneau en adaptant Java aux multiples
contraintes de lindustrie (applications temps
réel ou critiques, coût du mariel, etc.).
Remplaçant du C et de l’Ada ?
Aujourd’hui, les applications industrielles
embarqes sont majoritairement dévelop-
pées en langage C. Il s’agit d’un langage “as-
sembleur” (ou “natif”) qui communique
directement avec le mariel sur lequel il est
implémen. Pour rappel, le langage C a é
inventé pour bâtir des systèmes d’exploita-
tion (ou OS, pour Operating System). Les
applications en C sont donc extrêmement
rapides et performantes. Cependant, la pro-
grammation s’effectue au plus près de la
machine, si bien que les risques d’erreurs ne
sont pas à écarter. La gestion de la moire,
notamment, pose de nombreux problèmes
de bogage pour qui n’est pas un expert de
lassembleur. D’ la naissance des langages
orientés objet”, tels que Java, Smalltalk-80,
Ada, C++ ou encore Visual Basic, qui sépa-
rent le comportement (les fonctions des
données manipulées). Gce à ces derniers,
le veloppeur n’a plus besoin de modéliser
les process et d’écrire tous les algorithmes.
Il se contente de décrire des objets et la ma-
nière dont ils communiquent ou interagis-
sent entre eux. Ces langages, à l’inverse de
leurs homologues assembleurs, sont prévus
pour la conception dapplications, et non pas
de sysmes d’exploitation. On se trouve
donc à un niveau d’exécution supérieur.
Ainsi, si l’application effectue une oration
non autorie, elle ne plantera pas la ma-
chine sur laquelle elle sexécute.
Ada, dans ses versions 83, 95 ou 05, reste
aujourd’hui un langage de programmation
fortement utilisé pour le développement
d’applications critiques ou très fortement
contraintes. Très largement répandu dans
toutes les industries aéronautiques, militaires
ou spatiales, que ce soit pour les équipe-
ments embarqs (systèmes de navigation)
ou non-embarqués (logiciels de contrôle
aérien). Il s’agit dun langage très avancé en
termes de pouvoir d’expression et de fonc-
tionnalités. Toutefois, la communauté res-
treinte d’utilisateurs fait que, malg sa ri-
chesse, ce langage manque d’outils et de
bibliothèques prêts à l’emploi. Il demande
des investissements importants en dévelop-
pement. Autre frein au déploiement de l’Ada
pour les projets ronautiques : le manque
de main-dœuvre qualife. En effet, les éco-
les d’ingénieurs qui intègrent des formations
au langage Ada dans leurs cursus se font de
plus en plus rares. Mais
à l’inverse, des milliers
d’ingénieurs sachant
développer en Java
sortent chaque ane
des écoles. « On peut dire
que l’industrie a atteint
aujourd’hui une certaine
limite technologique,
commente Fred Rivard,
psident du directoire
dIndustrial Software
Technology (IST), société
éditrice de solutions
Java pour l’électroni-
que embarqué. Les -
veloppeurs qui travaillent
dans les systèmes temps réel
et critiques se rendent
compte du problème : il
n’est plus possible de
Java est de plus en plus
utilisé dans l’industrie
Une application veloppée
en ce langage peut être
portée sur n’importe quelle
plate-forme marielle
sans recompilation
Des solutions existent pour
adapter Java aux contraintes
temps el
L’empreinte moire peut
être réduite pour les petits
microcontrôleurs
Java remplace les
langages C et Ada
pour certaines applications
critiques
L’essentiel
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continuer à programmer de la même manière
qu’il y a 25 ans sur des systèmes modernes, alors que
nous sommes passés à l’ère des architectures 32 bits
et des processeurs multicœur et que la pression éco-
nomique sur les entreprises est de plus en plus
forte. »
Java, comment ça marche ?
Le principe de Java repose sur trois grandes
idées novatrices : un langage de programma-
tion standard, une machine virtuelle pour
l’exécution des programmes et un outil
autonome de gestion de la mémoire.
Premièrement, le langage de programma-
tion fini par Sun fait appel à une syntaxe
relativement proche du C. Cependant, il
s’agit d’un langage plus rigoureux, qui
oblige à “bien écrire. Mais qui entrne une
réduction des temps de débogage. De plus,
étant donné quil s’agit d’un langage orien
objet, il favorise la utilisation de ces objets
ou composants d’une application à l’autre.
Ce qui duit cette fois les temps de concep-
tion. Et la réutilisation ne se fait pas unique-
ment à l’intérieur d’une société. Elle est
mondiale. En effet, la communau des dé-
veloppeurs Java est très active et travaille
constamment à l’élaboration de composants
logiciels, de nouvelles bibliothèques de
fonctions et d’objets. Tom Grosman, chef de
projet chez Aonix, éditeur de solutions Java
et ADA pour l’embarq, souligne notam-
ment que « la version 6 de Java contient
20 000 composants environ, contre 15 000 dans la
version précédente sortie deux ans plus tôt. » Ceci
illustre le dynamisme de cette communau.
Il apparaît même que ce mode de fonction-
nement est le meilleur moyen pour faire
accepter un langage de programmation en
tant que standard. Comme le remarque Régis
Latawiec, directeur des ventes chez IST : « un
langage n’a de succès que s’il est utilisé par beaucoup
de monde. » Et ceci, Sun l’a bien compris. Car
après avoir décidé d’ouvrir les droits d’utili-
sation de Java, il en a fait en 2006 une tech-
nologie Open Source. Java a été dès lors
encore plus accessible et modifiable.
Poussée par
le dynamisme de sa communauté
d’utilisateurs, la technologie Java évolue. Et grâce aux développements
effectués pour adapter les machines virtuelles à l’électronique embarquée,
une multitude de nouveaux marchés peuvent en bénéficier : contrôle
industriel, applications radar et satellites, contrôle aérien, automobile, aéronautique
et spatial en sont quelques exemples.
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Multimédia et télécoms :
Le langage a commencé à se développer dans ces secteurs car
l’adaptation aux nouvelles technologies y est beaucoup plus
rapide que dans l’industrie (où le matériel a besoin d’être éprouvé,
certif). On trouve Java dans la plupart des jeux sur Internet
et sur les téléphones portables. On le trouve également dans les
lecteurs multidias, les platines DVD, imprimantes laser, etc.
Cela permet aux fabricants d’ouvrir leurs systèmes à des tiers qui
veloppent pour eux de nouvelles fonctions.
Automobile :
Java est de plus en plus utili pour les systèmes d“infotainment”
(qui regroupent le logiciel de navigation, la gestion du sysme
audio, l’affichage des informations, le glage des options, etc.).
Le cloisonnement de l’application Java évite que le système ait
une quelconque influence sur les organes critiques de la voiture
(ABS, airbags ou autres).
Bâtiment et télématique :
Dans ces domaines, Java est principalement utili pour sa
robustesse. Il s’agit d’applications où un plantage mariel peut
avoir des conséquences désastreuses.
Industrie :
De par sa spécification standardisée, Java s’adapte parfaitement
aux applications à longue due de vie. Une application peut
être maintenue en fonction ts longtemps et suivre les évolu-
tions du matériel. De plus, il est tout à fait indiq pour le
veloppement d’Interfaces Homme Machine car il s’adapte
automatiquement à l’écran et au clavier disponibles.
En outre, les bibliothèques graphiques lives avec Java
permettent de aliser des interfaces très flatteuses, incluant
des animations 3D.
Automation :
On retrouve des technologies Java dans certains automates, et
dans lesconvertisseursautorisant le passage du langage Grafcet
au langage automate, par exemple.
Transport, défense, avionique :
Ces secteurs qui ont travail ts longtemps avec des langages
très poussés et spécialis tels que l’Ada commencent à
conntre une nurie d’innieurs qualifiés. Ils étudient de près
les capacis “safety criticalde Java et les certifications
(DO-178B en te) qui seront bientôt disponibles.
Secteur par secteur : les principaux avantages de Java
Autre caracristique d’une application Java :
elle ne s’exécute pas directement sur le ma-
tériel sur lequel elle est installée. Elle est exé-
cutée par une machine virtuelle. Il s’agit
d’un processeur logiciel, doté d’environ
200 instructions difrentes et faisant office
dintermédiaire entre hardware et software.
Pour développer une application, il suffit de
faire appel aux bibliotques fournies avec
Java (graphiques pour l’affichage,riphé-
riques d’entrée ou de sortie, etc.). Puis, une
fois l’application écrite et tese, un compi-
lateur se charge de la traduire dans le langage
de la machine virtuelle appelé “Bytecode.
Cest un langage compréhensible par toutes
les machines virtuelles. Ce qui en facilite le
déploiement : l’application est compie une
seule fois, puis elle peut être ploe sur
diverses architectures. Toutefois, une ma-
chine virtuelle Java pour PC sera différente
d’une machine virtuelle pour un Mac ou
une architecture ARM. Mais le fonctionne-
ment de l’application reste absolument iden-
tique, et ce sans recompilation. D’où le slo-
gan de Java : Write once and run anywhere
(“écrivez une fois et exécutez n’importe
où”). En outre, comme les cibles matérielles
peuvent être très variées (en termes de capa-
cis de mémoire et de puissance de calcul),
les développeurs de Sun ont cou plusieurs
versions de machines virtuelles. Il existe
donc trois machines virtuelles standards,
différenciées par la taille de leur empreinte
mémoire, par les bibliotques et le nombre
de fonctions intégrées. J2SE (Java version 2
Standard Edition) est la version que l’on re-
trouve sur les ordinateurs personnels. J2EE
(Java version 2 Enterprise Edition) est réser-
vée aux gros serveurs (applications bancai-
res, par exemple). Enfin, J2ME (Java ver-
sion 2 Micro Edition) est destinée aux
équipements disposant de peu de mémoire
tels que les téléphones mobiles.
La machine virtuelle comporte un certain
nombre de fonctions pour maintenir la sta-
bili du système et garantir les performan-
ces. Ainsi, elle intègre un “scheduler”, ou
planificateur de ches, pour le veloppe-
ment d’applications multiche. Mais la prin-
cipale innovation est sans conteste la -
ralisation de l’utilisation d’un “garbage
collector”, ou ramasse-miettes. Il s’agit
dun agent autonome de gestion de la-
moire qui scrute à intervalles de temps -
guliers la structure de la mémoire. Il recher-
che les objets non utilisés, élimine ceux qui
ne servent plus (on dit qu’il les “tue”) et
organise la mémoire en rassemblant les
objets éparpillés (opération de “défragmen-
tation”). Auparavant, avec le langage C, le
programmeur était obli de créer et de ré-
server des adresses mémoire pour les dif-
rentes valeurs à stocker. Celles-ci n’étaient
pas forcément vidées par le programme au
cours de son exécution, et une fois la mé-
moire saturée, c’est tout le système qui se
retrouve bloqué. Selon certaines estimations,
30 à 40 % des bugs rencontrés dans les ap-
plications en C sont liés à des problèmes de
gestion de la mémoire. Cela ne prête pas
forment à conséquence sur un PC dispo-
sant de plusieurs centaines de gaoctets de
mémoire, mais dans le domaine de l’élec-
tronique embarquée les choses se compli-
quent. Lorsqu’il s’agit d’écrire un pro-
gramme pour un airbag (sur un calculateur
automobile) ou pour un oscilloscope (sur
un processeur programmable), la gestion
optimale de la moire revêt une tout autre
importance. Ce sont en effet des applications
embarqes pour lesquelles aucun plantage
nest tolérable. Et le plus souvent, ces équi-
pements ne disposent pas plus de quelques
dizaines de kilo-octets de moire (voire
quelques centaines de kilo-octets).
Pourquoi Java dans l’embarqué ?
Toutes les conditions sont réunies pour que
Java connaisse un essor important dans l’in-
dustrie au cours des années à venir. Nous
lavons vu, le langage Java accélère les temps
de programmation (gce à la réutilisation
de briques logicielles) et de bogage (le
langage est rigoureux et la machine virtuelle
effectue des vérifications au cours de lexé-
cution). La productivi s’en trouve alio-
rée. Fred Rivard avance que « Java permet d’être
6 à 10 fois plus productif que les langages de type C,
suivant le degré de complexité des applications. »
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Rappelons que grâce à la machine vir-
tuelle, une application peut être ploe
facilement sur des plates-formes totalement
difrentes. Du coup, cela en fait l’outil de
programmation idéal pour la construction
dInterfaces Homme Machine (IHM) : l’af-
fichage sera toujours leme, sur un petit
afficheur au bord de la ligne de fabrication
ou sur le PC du responsable de production.
Avec une application en C, des surprises sont
toujours possibles lors du ploiement car
les librairies graphiques dun PC de bureau,
dun afficheur ou d’un Panel PC ne sont pas
les mes. Cela n’arrive pas avec Java. Enfin,
outre sa robustesse (une application Java ne
peut pas faire planter le mariel), Java offre
aux industriels un niveau de curité très
élevé : il est possible de valider formellement
que le Bytecode Java d’une application ne fait
pas d’opération interdite. Une application
industrielle qui s’exécute sur une machine
virtuelle pourra communiquer avec un ser-
veur distant, mais jamais une personne ou
une application extérieure ne pourra acder
aux informations contenues sur un ordina-
teur ni lancer une autre application. La ma-
chine virtuelle est donc le meilleur des pare-
feu.
Qu’en est-il du temps réel ?
Les applications cessitant du “temps réel
dur” pourraient sembler quelque peu en
reste. Par temps réel dur, on signe des ap-
plications temps el (aux temps de cycles
ts courts) à la fois terministes (on ga-
rantit quune application ne mettra pas plus
d’un certain temps pour être exécue) et
préemptives (on garantit qu’une che prio-
ritaire sera traitée avant toutes les autres).
Mais il n’en est rien. La cision de Sun de
rendre Open Source la spécification Java a
donné le signal de part pour les éditeurs
de logiciels spécialistes du temps réel. Les
sociétés françaises Aonix et IST développent
des machines virtuelles Java capables de ré-
pondre aux contraintes les plus fortes. On les
appelle machines virtuelles clean room” : la
conception est maîtrie d’un bout à l’autre
de la chaîne, et l’utilisateur n’a aucunes
royalties à verser à Sun. Les technologies
PERC® (chez Aonix) et MicroJvm® (chez IST)
ont plusieurs points communs. Tout d’abord,
la résolution temporelle a été améliorée pour
que la machine virtuelle effectue des cycles
de scrutation très rapides. « Mais la principale
évolution par rapport à Java standard porte sur le
ramasse-miettes, explique Tom Grosman. En
effet, il faut éviter que les ressources du processeur ne
soient utilisées pour le vidage de la mémoire alors que
des tâches prioritaires sont en attente. Le ramasse-
miettes est donc totalement modifié. Il ne se lance que
lorsque le système est disponible et s’interrompt dès
qu’une tâche arrive dans le planificateur. Il devient
donc préemptif (il laisse l’application prendre la main
quand c’est nécessaire) et incrémental (il peut séparer
ses tâches en plusieurs morceaux pour les exécuter
pendant les courtes périodes d’inactivité du système). »
D’autre part, ces machines virtuelles clean
room sont modifes pour tourner sur des
OS temps réel. Toutes sont compatibles avec
la plupart des OS temps réel du marché
(VxWorks, LynxOS, QNX, etc.). Et pour cer-
taines applications particulres, il est possi-
ble d’installer une machine virtuelle qui
remplit également le le d’OS temps réel :
on parle de machine virtuelle baremetal.
Enfin, des interfaces ont été développées
pour que des modules C puissent continuer
à s’interfacer sur des machines virtuelles
clean room.
Grâce à ces machines virtuelles, les indus-
triels sont capables de profiter des avantages
de Java sans remettre en cause les performan-
ces finales de l’application. Cependant, on
atteint une limite à mesure que l’on descend
vers des systèmes pour lesquels la dimension
économique est une donnée majeure, des
sysmes peu performants et dos de peu
de mémoire. Un cas standard est 256 ko de
mémoire Flash et 64 ko de RAM. La grande
majori des microcontrôleurs et autres cal-
culateurs automobiles sont équipés de pro-
cesseurs 8 ou 16 bits, et embarquent très
peu de mémoire. C’est pourquoi IST a choisi
dorienter une partie de ses recherches dans
ce domaine. La société nantaise a dévelop
un sysme d’industrialisation de machines
virtuelles spécifiques. « C’est-à-dire que nous
sommes capables de fournir des machines virtuelles à
très faible empreinte mémoire, explique Fred
Rivard. Quel que soit le type de microcontrôleur
utilisé (8051, ARM 7, AVR, etc.), nous offrons une
solution sur mesure qui évite au client de monter en
gamme de contrôleur, et donc d’augmenter le prix de
son système. La plupart de ces MicroJvm® descendent
en dessous de 50 kilo-octets. »
Enfin, par l’intermédiaire de ces versions
clean room, Java sera bientôt certifiable
pour les applications très critiques (“sa-
fety critical”, lorsque la vie d’êtres hu-
mains est en jeu). « Des groupes de travail ont
été créés au sein de la communauté de développeurs
Java, commente Marc Richard-Foy, respon-
sable des logiciels embarqués chez Aonix.
Ils ont pour objectif de définir les spécifications de
Java Temps Réel (groupe JSR 282, pour Java
Specification Request 282), et de Java pour les systè-
mes critiques (groupe JSR 302). » Les premières
versions de ces spécifications devraient
être disponibles courant 2008.
Lorsque l’on évoque Java pour
l’industrie, certaines opinions
perdurent alors qu’elles peuvent
aujourd’hui n’être que des
préjugés
“Java, c’est gros”
Il est vrai qu’une machine virtuelle
Java standard occupe le plus
souvent entre 8 et 10 Mo de
moire. Cependant, grâce à des
technologies telles que la
MicroJvm® d’IST, la taille d’une
machine virtuelle peut descendre
sous la barre des 50 kilo-octets. Il est
donc possible de l’adapter à des
systèmes économiques, d’autant
plus que les outils de développe-
ment de Java sont gratuits (Eclipse,
Netbean).
“Java, c’est lent”
Il existe de nombreuses techniques
d’acration éproues pour
que les applications Java puissent
s’exécuter quasiment aussi vite
que du C (JIT, AOT, Ice Te, Jazelle).
Certaines machines virtuelles
baremetal “bootentme en
quelques millisecondes. D’autres
offrent des temps de cycles
inrieurs à la milliseconde.
“Java, c’est pas sécurisé”
La psence de la machine virtuelle
offre une protection infaillible
contre les agressions venues de
l’exrieur. Une application Java ne
pourra ni transmettre un virus ni
donner accès aux informations d’un
ordinateur rel à un seau. Le
“Bytecode verifierveille.
“Java, c’est fait pour les jeux
vidéo
Le fait que Java soit très utili par
l’industrie du jeu vidéo psente
des avantages : une communau
de développeurs très active qui
contribue à améliorer sans cesse le
standard, et l’existence d’un très
grand nombre d’ingénieurs ayant
appris à développer en Java. Eclipse,
l’IDE le plus utilisé (Integrated
Development Environment), a été
char plus de 2 500 000 fois
en quelques semaines après la
sortie de sa dernière version.
Se débarrasser
des idées reçues
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Les enjeux pour l’industrie
de demain
L’arrie des langages de programmation
orientés objet dans l’industrie a commencé
avec C# (prononcez Ci-Sharp), le langage
développé par Microsoft pour ses applications
.Net (prononcez Dot-Net”). Mais Laurent
Mares, directeur commercial Europe chez
Aonix, est convaincu que « Java, non content de pro-
poser une puissance proche de celle du C et une sécuri
accrue, apportera de profondes aliorations dans les habi-
tudes de travail des industriels. » La principale con-
cerne les possibilités de maintenance des lo-
giciels. Il est possible d’ajouter des fonctions
à un logiciel sans se préoccuper de savoir si la
mémoire va être saturée, car cela est gé par
la machine virtuelle. De plus, un logiciel écrit
en Java pourra être modifié longtemps après
sa mise en service sans risque d’incompatibi-
lité avec le nouveau matériel. Dans les indus-
tries où la durée d’exploitation d’un process
peut être très longue, il se rélera utile de
pouvoir conserver son application logicielle
sur de nombreuses anes même si le maté-
riel est chan plusieurs fois. Régis Latawiec
pousse la flexion plus loin et fournit l’exem-
ple d« une socié qui dispose de deux équipements diffé-
rents, A et B, sur lesquels sont installés des machines virtuel-
les Java scifiques. Si au bout de 10 ans l’industriel acte
un équipement C (avec sa propre machine virtuelle) et qu’il
l’utilise pour velopper une nouvelle application, cette der-
nre pourra tourner sans distinction sur les trois équipe-
ments A, B et C ».
Gce à cette technologie, il est possible de
dissocier totalement les cycles de vie et de
développement des matériels et des logiciels.
Le programmeur n’a plus à se soucier des
divers changements de processeur ou de sys-
tème d’exploitation, des changements pou-
vant être initiés par le service des achats (qui
a opté pour une plate-forme moins oné-
reuse), ou par les bureaux détudes (qui ont
besoin de redimensionner le matériel pour
ajouter de nouvelles fonctions). Il n’y aura
que les drivers de ts bas niveau et les BSP
(Board Support Package) à changer, mais lap-
plication restera la même.
Java contribue à aborder la sous-traitance sous
un autre angle, particulrement dans les sec-
teurs automobile et aéronautique où le secret
industriel ret une importance capitale. Si un
industriel confie à un tiers l’écriture d’une
application pour un calculateur, il n’est pas
obligé de lui fournir les scifications de son
mariel. Il peut me ajouter au dernier
moment les fonctions innovantes pour p-
server le savoir-faire spécifique à son entre-
prise. Il devient possible également de com-
mencer à développer une application avant
que le choix du calculateur ne soit effectué.
Pour finir, malgré tous les atouts évoqués, le
passage des applications tout en C ou “tout
en Ada à des applications “tout en Java ne
s’effectuera pas du jour au lendemain.
Heureusement, le principe de la technologie
Java autorise une migration en douceur des
langages assembleurs vers le langage objet
Java. Il est ainsi possible d’installer une ma-
chine virtuelle sur n’importe quel équipe-
ment, sous la forme d’un plug-in qui appor-
tera quelques nouvelles fonctions. Cela ne
gênera en rien le fonctionnement de l’appli-
cation, et permettra une migration progres-
sive des fonctions, lorsque seront pleinement
reconnus les avantages de la technologie sym-
bolie par une tasse de café fumante.
Frédéric Parisot
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