d’illustration, la filière cotonnière ne reçoit de l’Etat du Cameroun qu’environ 2 milliards de
FCFA ; (vii) la privatisation de la distribution des engrais. La FONADER a été liquidé ; (viii)
l’instauration d’un système de prix plancher au producteur ; (ix) la réduction des coûts de
commercialisation et de fonctionnement de l’ONCPB et de la SODECOTON ; (x) la mise en
place d’un système de répartition des surplus entre les producteurs, la SODECOTON et un
fonds de stabilisation (FGRPC-C) ; (xi) la libéralisation de la commercialisation du coton pour
accroitre sa compétitivité grâce à une correction des modalités d’octroi des agréments aux
exportateurs, à une suppression des monopoles de commercialisation accordés dans certaines
zones, et à une rétrocession des attributions de commercialisation de l’ONCPB au secteur
privé ; (xii) la suppression de la taxe sur les exportations ; (xiii) l’appui à la réalisation des
micro-projets initiés par les coopératives ou les communautés villageoises ; (xiv) l’ouverture
du capital de la SODECOTON aux acteurs du secteur privé. Contrairement aux pays
développés ou émergents producteurs de coton (Fousseini, 2010 ; Bagayoko, 2013), ce
système d’aide au développement du coton au Cameroun n’a pas prévu des instruments tels
que les subventions à l’exportation, les subventions à la production, les restrictions aux
importations du coton, les subventions à la consommation de coton pour les industriels
locaux, la fixation d’un quota spécial d’importation, des prêts à la commercialisation, d’une
assurance récolte visant à couvrir les producteurs contre les risques climatiques ou les
maladies susceptibles de faire chuter les rendements, des autres mécanismes de facilitation
d’accès aux crédits bancaires (des taux d’intérêt financier bonifiés), les crédits impôt, les
contrats de recherches et les allègements fiscaux.
Le mécanisme de fixation du prix d’achat du coton graine aux producteurs et le mécanisme
d’abondement du fonds de gestion risque prix de la filière cotonnière, ainsi mis en œuvre au
Cameroun pendant l’ajustement structurel, sont aujourd’hui victimes des diatribes des
cotonculteurs.
3. Mécanisme de fixation du prix d’achat du coton graine
Dans cette section, une analyse critique du mécanisme actuel de fixation du prix d’achat du
coton graine au Cameroun sera effectuée. Puis, un nouveau mécanisme va être proposé.
3.1. Critique du mécanisme actuel de fixation du prix d’achat du coton graine au
Cameroun : à l’aune de la théorie de la valeur du bien
Le mécanisme de fixation du prix d’achat du coton graine actuellement en vigueur au
Cameroun se fixe pour objectif de garantir le paiement au producteur d’un prix plancher
d’achat du coton graine fixé au début de la campagne agricole, quelle que soit l’évolution des
cours de la fibre de coton et de leur octroyer un complément de prix en cas d’évolution
favorable des cours. La formule de calcul du prix-plancher employée actuellement se
présente de la manière suivante: