Journée « Hiéroglossie »
La Parole efficace
Jean Noël ROBERT, Professeur
CHAIRE DE PHILOLOGIE DE LA CIVILISATION JAPONAISE
Année académique 2016/2017
Alain Prochiantz
Administrateur du Collège de France
Lundi 23 janvier 2017, de 14h à 17h30
Salle 2
En marge des colloques « Hiéroglossie »
qui se déroulent chaque année ou presque
désormais au mois de juin au Collège
de France, il a été décidé d’instuer
des « journées hiéroglossiques », si possible
deux fois par an, qui permeent à deux
spécialistes (ou plus) de domaines diérents
de traiter de thèmes similaires à parr
de leur point de vue respecf.
Cee première journée sera consacrée à
l’ecacité de la parole sacralisée ainsi qu’aux
développements doctrinaux qui viennent en
étayer la praque.
Chacun des conférenciers parlera environ
cinquante minutes et leurs présentaons
seront suivies d’une discussion générale.
Irène ROSIER-CATACH, CNRS, Paris Diderot / Ecole Praque des Hautes Etudes,
Secon des sciences religieuses
La parole ecace dans le Moyen âge chréen
« Id ecit quod gurat » La dénion du sacrement qui s’impose au
Moyen âge chréen le pose dans sa double foncon, « cognive » et « opérave » :
il est signe, et il eectue ce qu’il signie. Les théologiens vont théoriser les
condions de l’ecacité du signe sacramentel, en proposant des analyses, parfois
contradictoires, des diérents éléments intervenant dans cet acte, qui à la fois relève
de Dieu comme cause première, et d’intervenants humains comme causes secondes :
l’instuon première, l’instuon ecclésiale, le prêtre (sa foncon, son intenon, son
acte), le récipiendaire, la formule (sa forme linguisque, son énonciaon), le rituel,
etc. Ces condions serviront de référence, explicitement ou tacitement, pour penser
d’autres actes de parole, qu’ils soient autorisés ou interdits (exorcismes, bénédicons,
serments, vœux, prières, invocaons, malédicons, incantaons, paroles magiques).
Vincent ELTSCHINGER, Ecole Praque des Hautes Etudes,
Secon des sciences religieuses
La formule, le rite et leur ecacité – de la vertu des mantra en Inde ancienne
Le mantra occupe une place prépondérante dans les représentaons indiennes,
exotériques aussi bien qu’ésotériques, de la parole. Du verset védique rythmant
les séquences sacricielles en « running narrave of the rite », aux exploitaons
proprement magiques de la parole révélée, le mantra joue un rôle de choix dans
le disposif rituel brahmanique. Les mantra ne sont toutefois pas étrangers au
bouddhisme, qui prête au Bouddha la révélaon de charmes et d’incantaons à
double vocaon mondaine et supramondaine. Cest en parculier au philosophe
bouddhiste Dharmakīr (550-650 ?) que l’on doit l’une des rares tentaves
d’examiner en raison l’ecacité des mantra. Ce faisant, Dharmakīr se situe à
la croisée des chemins entre un bouddhisme tradionnel qu’il bouscule et un
bouddhisme tantrique qui l’oense, et qu’il aaque à mots couverts.
11 place Marcelin-Berthelot, 75005 Paris
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