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foncier, ce qui alimente la désertion des zones moins attractives. Les processus de périurbanisation
ont également joué un rôle important dans la nouvelle répartition des logements sur les territoires.
De manière générale en Europe de l’Ouest (France, Royaume-Uni…), la structure géographique du
logement social ou « affordable housing », édifié initialement en réponse aux besoins du
développement industriel du XX° siècle, ne correspond plus aux besoins actuels en matière de
logement, ce qui provoque un manque de logements sociaux dans les zones les plus tendues et une
forte vacance dans les zones en dépopulation. Cela se double d’un problème d’adaptation du stock à
une population vieillissante, quand les jeunes actifs désertent ces zones urbaines.
En Europe de l’Est et plus spécifiquement dans les pays anciennement soviétiques, une production
colossale de logements planifiée à l’échelle de l’URSS entre 1960 et 1987 pour des villes
fonctionnelles a été menée (100 millions de m² ont été planifiés à cette période). Lors de la chute du
bloc soviétique, tous ces logements ont été largement privatisés et réhabilités ; là encore, les taux de
vacances ont augmenté fortement, du fait de l’ouverture des frontières et de l’émigration massive
des populations des régions post-soviétiques.
Ce sont donc la vacance et la qualité du stock qui posent problème dans les villes en décroissance.
Divers types de politiques de rénovation urbaine sont là encore mis en œuvre, que nous étayerons
dans les études de cas.
Une problématique qui se développe au niveau de l’Union Européenne
En gardant à l’esprit que le domaine de l’urbain ne fait pas partie des compétences de l’Union
Européenne, on peut observer que la thématique des « shrinking cities » est de plus en plus visible au
sein des réseaux européens.
URBACT, programme européen d’échange pour un développement urbain durable, a publié un
rapport en 2013, « From Crisis to Choice : Re-Imagining the Future in Shrinking Cities », qui propose
une analyse des causes et conséquences du phénomène de décroissance urbaine, à partir d’études
de cas, et répertorie un panel de stratégies de développement pour les villes concernées.
En septembre 2014, la Commission européenne a lancé une consultation publique dans l’optique de
recueillir les avis des acteurs urbains et des citoyens concernant le contenu et la mise en œuvre d’un
futur agenda urbain européen. L’approche commune européenne du développement urbain durable
(telle que définie dans la Charte de Leipzig, la déclaration de Tolède et l’agenda territorial UE 2020)
définit les villes comme devant être des plateformes attractives de progrès social, de réhabilitation
environnementale, de démocratie et de diversité, et des moteurs de croissance économique.
Auparavant, ce consensus européen concernant les politiques urbaines était le produit d’une
coopération intergouvernementale au niveau du Conseil européen. Aujourd’hui, c’est une étape de
plus qui est franchie, afin de définir pourquoi, comment et dans quel but élaborer une stratégie
européenne en faveur des villes. Dans ce cadre, la préoccupation concernant le maintien de la
cohésion territoriale (en tant qu’objectif de l’Union, article 3.3 du Traité de l’Union Européenne), face
à des disparités de plus en plus flagrantes entre territoires attractifs et territoires en déclin, semble