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Avant-propos
Tous les comités d’éthique n’y changeront rien.
Avec toutes leurs bonnes intentions,
ils ne sont que l’expression de notre mauvaise
conscience devant le développement
irrésistible et fondamentalement immoral
de nos Sciences, qui nous amenés là,
et auquel nous consentons secrètement,
tout en yajoutant la jouissance morale du repentir.
JeanBaudrillard,1997
L’année2010aétémarquéeparlaplaceinhabituellementimpor-
tantequelesdébatssurl’éthique,labioéthiqueenparticulier,onttenue
danslasociétéfrançaiselorsdelapréparationduvote,enfévrier2011,
delaloide«Bioéthique»révisantlaloidu6août2004.Celle-ciconeau
Comitéconsultatifnationald’éthiquepourlessciencesdelavieetdela
santé(CCNE)« mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et
les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans
les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ».
La diversité des opinions et sensibilités représentées au sein du
CCNE,salibertéetsonindépendancedonnentàsesavisetrecomman-
dationsuneréellelégitimité.Sonutilitévientenfaitdudébatpublicqu’il
susciteetalimente.IlesttoujourspossiblederegretterqueleCCNEn’ait
pasétéplusprésent,plusconvoquédansledébatnationalquiaprécédé
le vote de la loi. Pour autant le Comité n’en est jamais resté absent,
produisantau-delàmêmedelaloi,etc’estlàsamissionpremière,des
avisetrapportssurdesquestionsquiconcernentetqueseposentnos
concitoyens.
Ainsi, en 2010, le CCNE a apporté une contribution importante
à une question sur laquelle achoppent bien des débats éthiques, une
problématique omniprésente dès lors qu’est abordée la responsabilité
delasciencedevantlasociété:celledelacommunicationàlasociété
d’informationsscientiques etmédicales (avisno109,février2010).Le
poids de cette responsabilité est particulièrement important lorsqu’elle
concernelessciencesduvivantetdelasanté,encequ’ellesaffectent
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