2016 CHUTE DE DÉCLARATION ECONOMIC | 1 NOVEMBRE 2016
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tirant parti des connaissances acquises dans le secteur privé et en collaborant avec tous les paliers de gouvernement, la Banque de
l’infrastructure cherchera à repérer une série de projets éventuels et à choisir les investissements offrant « les résultats le plus favo-
rables sur les plans économique, social et environnemental ». Le mode de financement de la Banque est toutefois plus obscur. Le
gouvernement fédéral y injectera 35 milliards de dollars de capital initial, y compris les 15 milliards provenant du financement ac-
tuellement attribué à l’infrastructure. Les 20 milliards de dollars manquants proviendront d’un « large éventail d’instruments finan-
ciers », y compris le financement au moyen d’emprunts et de participations au capital. Cela reflète un important manque à gagner au
chapitre du financement de l’infrastructure, mais le gouvernement juge que la Banque de l’infrastructure attirera du secteur privé
quatre à cinq dollars d’investissement pour chaque dollar de fonds publics.
Il faut souligner que cet investissement massif en infrastructure n’est pas réparti également sur la période de projection. Près des
deux tiers (52,4 milliards de dollars) du montant de 81,2 milliards de dollars d’investissement seront dépensés au cours des cinq der-
nières années du programme, soit à compter de l’exercice 2023-2024.
Fait important, le rapport d’étape sur la situation financière du pays prend en compte non seulement l’incidence des mesures budgé-
taires annoncées depuis le budget du mois de mars, mais aussi celle des nouvelles mesures de dépenses envisagées. Ces mesures con-
sistent notamment en une hausse des niveaux d’immigration, à un coût de 1,1 milliard de dollars, sur une période allant de l’exer-
cice 2017-2018 à l’exercice 2021-2022. Auparavant, avaient été annoncées une bonification du Régime de pensions du Canada (à un
coût financier de 2,3 milliards de dollars, à compter de l’exercice 2018-2019) et une première indexation de l’Allocation canadienne
pour enfants (à 1,7 milliard de dollars sur une période de deux ans commençant en 2020-2021). D’autres initiatives mises en œuvre
au cours de la période intermédiaire écoulée depuis le budget du mois de mars ont donné lieu à un ajustement cumulatif de
7,6 milliards de dollars au titre du déficit budgétaire prévu (surtout en fin de période, le coût net étant de 0,6 milliard de dollars pour
la période de 2016 à 2018 et de 2,7 milliards de dollars en 2021-2022).
Les autres initiatives ou projets annoncés dans l’Énoncé économique comprennent les suivants :
La création du centre Investir au Canada pour attirer l’investissement étranger (218 millions de dollars sur cinq ans).
Le lancement d’une Stratégie en matière de compétences mondiales, qui fixera une norme « ambitieuse » de deux semaines pour
le traitement des visas et des permis de travail.
Une plus grande indépendance du directeur parlementaire du budget et du statisticien en chef du Canada.
Le gouvernement estime être sur la bonne voie en ce qui concerne la mise en œuvre des mesures du budget de 2016, qui visent à
stimuler l’activité économique réelle de 0,5 point de pourcentage au cours de l’exercice 2016-2017. Ces mesures comprennent des
paiements aux ménages sous la forme d’une bonification de l’Allocation canadienne pour enfants et des investissements « importants
pour le logement et l’infrastructure ». Puisqu’un programme de dépenses en infrastructure élargi est lancé et qu’il devrait contribuer
plus fortement à la croissance, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada maintienne le degré actuel de détente monétaire.
Le ministre des Finances, M. Morneau, a récemment souligné que l’objectif de son gouvernement est de s’efforcer de trouver un
équilibre entre les mesures à court terme et « l’objectif primordial de garder une vision à long terme ». Le rapport d’étape publié au-
jourd’hui sur l’évolution de la situation budgétaire semble vouloir concrétiser cet objectif au moyen d’un ambitieux programme
d’infrastructure visant à stimuler une croissance durable. Il y a cependant un coût à cela. Il est décevant de constater que les déficits
augmentent tout au long de la période de projection et qu’aucune cible n’a été fixée quant à un retour à un budget équilibré. De sur-
croît, l’absorption de l’ajustement en fonction du risque pourrait se traduire par une augmentation du niveau anticipé de déficit, adve-
nant un imprévu. Cela dit, la possibilité d’avoir recours au financement privé pour soutenir les ambitieux projets du gouvernement
est un facteur positif puisque le Canada fait face à des vents contraires des points de vue de la démographie et de la productivité.
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Hypothèses économiques
(% de variation annuelle)
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Croissance du PIB réel 1,4 2,2 2,2 2 1,9 N/A
Inflation du PIB 0,9 2,4 2,1 2,1 2,1 N/A
Croissance du PIB nominal 2,3 4,6 4,3 4,2 4,1 N/A
Taux des bons du Trésor - 3 mois* 0,5 0,7 1,6 2,4 2,7 N/A
Taux des obligations du
gouvernement - 10 ans *
Taux de chômage 7,1 6,9 6,5 6,4 6,3 N/A
Croissance du PIB réel des É.-U. 2,3 2,4 2,4 2,2 2,1 N/A
* %, fin de la période
Source: Statistiques Canada, Bureau of Economic Analysis, Recherche économique RBC
Mise à jour économique et financière