Enthalpie libre et potentiel chimique (chimie 1) 5
II. Grandeurs molaires partielles
1. Exemple des volumes molaires partiels
Expérience 1 : Ajoutons ∆n
1
=1mol de méthanol CH
3
OH, (corps C
1
) à 1000 mol de ce même corps : on observe une
variation de volume ∆V=40,5cm
3
: cette variation de volume pour une mole ajoutée, est le volume molaire du méthanol.
volume molaire de C
1
V
m,1
= ∆V/∆n
1
=40,5 cm
3
/mol (volume d’une mole de C
1
pur)
Expérience 2 : Considérons un mélange eau-méthanol contenant 800mol d’eau et 200mol de méthanol : sa fraction molaire
en méthanol est x
1
=0,2. Ajoutons à ce mélange ∆n
1
=1mol de méthanol (à 20°C sous 1 bar) : on observe une augmentation
de volume ∆V’=37,7cm
3
. Cette augmentation de volume par mole de méthanol ajouté au mélange, est par définition le
volume molaire partiel du méthanol dans le mélange considéré.
volume molaire partiel de C
1
pour un mélange de fraction molaire x
1
=0,2 en C
1
:
mol/cm7,37
n'V
v
3
1
1
=
∆
∆
=
Expérience 3 : Considérons un mélange eau-méthanol contenant 600mol d’eau et 400mol de méthanol : sa fraction molaire
en méthanol est x=0,4. Ajoutons à ce mélange ∆n
1
=1mol de méthanol (à 20°C sous 1 bar) : on observe une augmentation
de volume ∆V’’=39,0cm
3
. Cette augmentation de volume par mole de méthanol ajouté au mélange, est par définition le
volume molaire partiel du méthanol dans ce deuxième mélange.
volume molaire partiel de C
1
pour un mélange de fraction molaire x
1
=0,4 en C
1
:
mol/cm0,39
n"V
v
3
1
1
=
∆
∆
=
définition : Le volume molaire partiel du méthanol C
1
en mélange avec l’eau C
2
est :
2
1
2
n,P,T
1
0n
n,P,T
1
1
n
V
lim
n
V
v
∆
∆
=
∂
∂
=
→∆
Ce volume molaire partiel peut dépendre de la fraction molaire en C
1
du mélange (c’est le cas dans l’exemple).
Le fait que le volume molaire d’un corps lorsqu’il est pur et son volume molaire partiel dans un mélange ne soient pas
égaux, est dû aux interactions intermoléculaires qui y sont différentes.
Dans un mélange idéal, le volume molaire partiel v
j
d’un constituant C
j
est égal au volume molaire de ce corps, pur V
m,j
.
Le mélange « eau-méthanol » n’est pas idéal.
2. Généralisation
Soit un système fermé, formé de plusieurs constituants C
j
(j de 1 à p).
Soit Z une fonction extensive (volume par exemple, ou enthalpie). Z est une fonction des deux variables intensives
température T et pression P et des différentes quantités de matière n
j
des différents constituants : Z(T,P,n
1
,…n
j
,…).
Pour la grandeur extensive Z, la grandeur molaire partielle relative au constituant C
j
du système, notée z
j
, est égale à la
dérivée partielle de Z par rapport à n
j
, à T, P, n
i
(i≠j) constants :
« Z molaire partiel du constituant C
j
» j
0n
)ji(n,P,T
j
j
n
Z
lim
n
Z
z
j
i
∆
∆
=
∂
∂
=
→∆
≠
Le « Z molaire partiel du constituant C
j
» représente la variation de la grandeur Z du système lors de l’addition
« élémentaire » d’une mole de C
j
au mélange (i.e. dans la limite où cette addition est « faible »).
z
j
est une grandeur intensive qui dépend de la température, de la pression et de la composition du système.