morale 1 lexique version courte conf. 26.01.13

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Morale, éducation civique, respect,
tolérance, politesse... : de quoi parle-t-on ?
Morale et éthique.
●
Conception 1 :
●
Conception 2 :
●
Ces deux termes sont
synonymes (antiquité,
monde anglo-saxon).
●
La morale nous dit ce que
nous devons faire. Nous
indique nos devoirs.
(Comte-Sponville.
Dictionnaire philosophique.
PUF. 2001)
●
Ethique : répond à la
question : « Comment
vivre ? ». Vise la vie
bonne, le bonheur, etc.
Ethique déontologique
●
Met l’accent sur les notions de
devoir, d’obligation et d’impératif
moral : pour déterminer la moralité
d’une action, il faut se référer au
devoir moral de l’agent. Un acte est
moralement bon du fait qu’il satisfait
à certains devoirs ou obligations
morales, et ce peu importe ses
conséquences.
●
Par exemple, X, mari infidèle pourrait
juger moralement préférable d’avouer
l’adultère à sa conjointe parce que son
devoir est d’être honnête envers elle. Il
pourrait aussi juger moralement
préférable de ne pas avouer l’adultère
parce que son devoir de père est de
protéger sa famille. Dans les deux cas, X
adopterait l’approche déontologique.
Dans ce cas il y a conflit de devoirs.
Déontologie.
●
Théorie des devoirs.
Ne s'applique pas à la
morale du devoir
(Kant) mais porte sur
l'étude empirique des
différents devoirs
relative à telle ou telle
situation sociale (par
exemple déontologie
médicale).
La morale nous dit ce que nous devons faire.
Kant et l'impératif catégorique.
●
Impératif hypothétique :
Sois attentif si tu veux
comprendre quelque
chose. Cet impératif est
conditionnel : Si...alors....
L'action est bonne pour
accomplir une fin.
La morale nous dit ce que nous devons faire.
Kant et l'impératif catégorique.
●
Tu ne mentiras pas.
●
Les impératifs catégoriques
expriment qu'une action est
nécessaire pour elle-même,
objectivement, sans autre but.
L'impératif catégorique n'est
soumis à aucune condition
particulière et est donc toujours
valable quelles que soient les
circonstances.
Devoir
●
●
« Agis seulement d'après la
maxime grâce à laquelle tu
peux vouloir en même temps
qu'elle devienne une loi
universelle. »
Le devoir est l'obligation
morale considérée en
elle même et, en
général,
indépendamment de
telle règle d'action
particulière. Se dit
surtout (…) de l'impératif
catégorique kantien.
•
Vocabulaire technique et
critique de la philosophie.
André Lalande.
Kant, Fondements...
« Agis de façon telle que tu
traites l'humanité, aussi bien
dans ta personne que dans tout
autre, toujours en même temps
comme fin, et jamais
simplement comme moyen. »
Sur la tombe de Kant !
Que puis-je connaître ?
Que dois-je faire ?
En quoi m'est-il permis
d'espérer ?
Critique du devoir. Ethique de la conviction,
éthique de la responsabilité.
"... le partisan de l'éthique de
responsabilité (...) estimera ne pas
pouvoir se décharger sur les autres
des conséquences de sa propre action
pour autant qu'il aura pu les prévoir. Il
dira donc : "Ces conséquences sont
imputables à ma propre action". Le
partisan de l'éthique de conviction ne
se sentira responsable que de veiller
sur la flamme pure de la doctrine afin
qu'elle ne s'éteigne pas." Max Weber,
Le métier et la vocation d'homme
politique. In Le savant et le politique.
Trad. J.Freund, 10-18.pp. 202-208 cité
dans. La morale. Eric Blondel, GF
Flammarion. p. 189.
Ethique conséquentialiste.
●
Met l’accent sur les conséquences de
nos actions : pour déterminer le
caractère moral d’une action, il faut
s’intéresser à l’ensemble de ses
conséquences. Une action est
moralement bonne du fait qu’elle a des
conséquences qui sont bonnes (ou, dans
un dilemme, meilleures que celles des
autres actions possibles).
●
Par exemple, X, pourrait juger
moralement préférable d’avouer
l'adultère à sa conjointe parce que le
secret aurait des conséquences
désastreuses sur sa relation de couple
(sa dissimulation minerait l’intimité et
l’harmonie de la relation). Ou encore, il
pourrait juger moralement préférable de
ne pas avouer l’adultère parce que l’aveu
aurait des conséquences désastreuses
sur sa famille. X adopterait alors
l’approche conséquentialiste.
Les lumières anglaises. John Stuart
Mill. L'utilitarisme.
●
L'utilitarisme est une
approche
conséquentialiste : une
action est morale si elle
conserve ou améliore le
bien être (ou le plaisir)
du plus grand nombre.
Née dans le monde
anglo-saxon, c'est
aujourd'hui la morale
dominante.
L'utilitarisme.
●
Agis toujours de manière
à ce qu'il en résulte la
plus grande quantité de
bonheur (principe du
bonheur maximum). Il
s'agit donc d'une morale
eudémoniste, mais qui, à
l'opposé de l'égoïsme,
insiste sur le fait qu'il faut
considérer le bien-être
de tous et non le bienêtre du seul agent
acteur.
L'utilitarisme.
●
Doctrine qui fait de l'utile, de ce
qui sert à la vie ou au bonheur, le
principe de toutes les valeurs dans
le domaine de la connaissance
comme dans celui de l'action. On
appelle utilitarisme le système
qui consiste à ramener la notion
du juste à celle de l'utile, par
conséquent à faire de l'intérêt le
principe du droit et de la morale
(Proudhon, Justiceds Lal.1968)
●
J.S.Mill remarque que la règle
suprême de l'utilitarisme se
confond avec le précepte de
l'Évangile: « Aime ton prochain
comme toi-même ».
Ethique de la vertu.
●
Elle met l’accent sur les traits de
caractère dont témoignent les actions :
pour déterminer la moralité d’une action,
il faut regarder le trait de caractère qui
est généralement associé à un tel acte.
Est-ce une vertu ou un vice ? Un acte est
moralement bon du fait qu’il correspond
à ce que ferait quelqu’un de vertueux.
●
Par exemple, X pourrait juger
moralement préférable d’avouer
l’adultère à sa conjointe parce que c’est
ce que ferait un homme honnête. Il
pourrait aussi juger moralement
préférable de ne pas avouer l’adultère
parce que c’est ce que ferait un père de
famille bienveillant. X adopterait ainsi
l’approche de l’éthique de la vertu.
●
Ci-contre : la force, vertu
cardinale.
Une morale des vertus ?
●
Illustration moderne
de la vertu de
prudence : le principe
de précaution.
Si la vertu peut s'enseigner, c'est plus par
l'exemple que par les livres. A.C.S. PTDGV
●
VERTU : Sens général :
Puissance, pouvoir,
propriété d'une chose
considérée comme la
raison des effets qu'elle
produit.
●
Ex : « La vertu qui est en
chaque petite pièce d'un
aimant est semblable à
celle qui est dans le tout. »
●
Descartes, Principes de la
philosophie. IV, 157.
Une morale des vertus ?
●
VERTU : Sens B :
Disposition permanente à
vouloir accomplir une sorte
déterminée d'actes
moraux. « L'amour de
l'ordre n'est pas seulement
la principale des vertus
morales, c'est l'unique
vertu. »
Malebranche, Traité de
morale. II, 1.
Une morale des vertus ?
●
Vertus cardinales :
●
La prudence
●
Le courage ou la force
●
La tempérance
●
La justice
Voir Platon,
République, Livre IV.
Une morale des vertus ?
●
Vertus théologales :
●
Foi, Espérance, Charité
Voir : Thomas d'Acquin, Somme
théologique, 2ème partie, 1ère section
; 62, 1.
Ci-contre :
Metropolitan Museum of Art
Fra Filippo Lippi, Ghirlandaio - Peinture séculiaire
Une morale des vertus ?
●
VERTU : Sens C : Disposition
permanente à vouloir le bien.
●
VERTU : Sens D : L'ensemble des
règles de conduite que l'on
reconnaît pour valable.
●
VERTU : Sens E : Excellence, la
perfection en toute sorte d'être,
d'acte ou de fonction.
Voir Aristote, Ethique à
Nicomaque, II, 5 ; 1106 a, 15-21.
●
La vertu du cheval est de bien
courir, de supporter son cavalier.
Tolérance (et seuil de tolérance)
Tolérance 1 : le fait de supporter
ce que l’on ne veut ou peut
empêcher (latin tolerare) exprime
une dénivellation entre un pouvoir
qui domine et des sujets qui sont
dominés. (Ex. édit de Nantes).
Tolérance 2 : il y a des choses que
l’on sait (connaissances) qui ne
concernent pas la tolérance
d’autres que l’on croit (croyances,
opinions). Dans le cas de l’opinion,
la tolérance s’exerce dans le
dialogue.
Intolérance : le fait de poser une
opinion comme une connaissance,
donc exclue du dialogue.
Respect !
●
Sens A : Sentiment spécial
provoqué par la reconnaissance
d'une valeur morale dans une
personne ou dans un idéal.
●
Sens B : Abstention de tout ce qui
peut porter atteinte à une personne
ou à une règle. « le respect de la
vérité, le respect des droits acquis.
Quelquefois même en parlant des
choses : « Le respect des
frontières ».
Vocabulaire technique et critique
de la philosophie. André Lalande.
Respect ! Ou la distinction force et
violence.
●
“Dans l'existence concrètement vécue, le
respect implique donc un effort, une
tension dont le langage commun
souligne l'élément de force. En effet, on
dit habituellement : “il impose le
respect”, mieux encore : “il force le
respect” (…). Dans cette perspective, le
respect évoque l'idée de force, tandis
que le “mépris”évoque celle de violence.
Cete connexion paraîtra encore plus
intéressante si nous renversons les
termes du rapport : la force suscite ou
peut susciter du respect qui peut aller
jusqu'à l'admiration, la violence, en
revanche, du ressentimentqui peut
confiner à la haine et au mépris. »
Sergio Cotta, Pourquoi la violence ? Une interprétation
philosophique. Coll. Dikè. Les Presses de l'Université
Laval 2002 pour la trad. Française. 1978 pour la version
originale en italien.
●
On rappelera que la force est une vertu.
Politesse.
●
« La politesse (cela ne se fait pas) (…)
est antérieure à la morale (cela ne doit
pas se faire), laquelle se constituera peu
à peu comme une politesse
intériorisée. » André Comte-sponville, Petit
traité des grandes vertus. p.21
●
« La politesse n'inspire pas toujours la
bonté, l'équité, la complaisance, la
gratitude ; elle en donne du moins les
apparences et fait paraître l'homme au
dehors comme il devrait être à
l'intérieur. » La Bruyère, Caractères. De la
société et de la conversation, 32.
Elle est insuffisante. Ce n'est qu'un
commencement, mais c'en est un. Car :
●
« C'est peine perdue que de parler de
devoir aux enfants. » E.Kant, Réflexion sur
l'éducation. III, C.
Education civique : de quoi parle-ton ?
●
Si la morale nous dit ce que
nous devons faire, l'éthique
nous dit comment vivre (ComteSponville).
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L'homme est un animal
politique (cf. Aristote. Politique).
Illustation source : “Triste sire”
95x115cm, acrylique et poscas
sur toile, Avril 2012
http://norione.tumblr.com/
●
Dès lors une éthique politique
nous dit comment vivre
ensemble dans la cité.
C'est l'objet de l'éducation
civique.
Education civique : écouter,
répondre, interroger.
« Dans toute conversation, dans tout
dialogue, chacun considère en
principe, l’autre homme comme
également capable de vérité et libre,
donc le considère comme un égal. »
Marcel Conche Le fondement de la
morale. PUF
La possibilité du dialogue avec l'autre
(car on peut dialoguer avec soi même
et cela s'appelle la pensée !) est à la
base même d'une morale républicaine
(Cf. la devise de la République) et
toujours Aristote : le langage est au
centre de la formation et de la
conversation de la cité.
Ainsi, la pratique du débat d'opinion
est-elle un excellent moyen d'atteindre
l'objectif de l'éducation civique : faire
d'un élève un citoyen en devenir.
Et maintenant : des pratiques.
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