Pour un électron, mo = 0.5 MeV. Donc, s'il est accéléré par 1 Million de Volts ou plus, il
acquiert une énergie cinétique très supérieure à son énergie de masse (c'est-à-dire l'énergie
qu'il produirait s'il se désintégrait complètement). Sa vitesse se rapproche alors très vite de
celle de la lumière lorsqu'on l'accélère. Pour un proton (2000 fois plus lourd) ce n'est vrai
qu'au delà d'environ 1 GeV (= 1000 MeV). C'est pour cela, que pour caractériser un
accélérateur, on parle toujours de l'énergie finale plutôt que de la vitesse acquise.
Il existe de nombreux types différents d'accélérateurs : linéaires, circulaires,
électrostatiques ou "RF" (radio fréquence : accélération par des ondes électromagnétiques),
etc. Leur point commun est que les particules ne sont pas confinées dans des tuyaux, comme
des liquides, mais sont confinées et accélérées par les champs magnétiques et électriques
qu'on leur applique. Ils sont quand même dans des "tuyaux", mais ceux-ci servent, en fait, à
réaliser le vide en évacuant les molécules de l'atmosphère du voisinage des particules
accélérées : sinon, celles-ci seraient diffusées dans toutes les directions par ces molécules.
Certains de ces "tubes" servent également à guider les champs électriques utilisés dans le
processus d'accélération.
L'étude théorique des accélérateurs consiste ainsi à étudier la dynamique de particules
chargées dans des champs électromagnétiques statiques ou alternatifs. Ces champs ne sont pas
imposés par la nature (ils doivent, bien entendu, obéir aux équations de Maxwell) mais leur
géométrie est conçue par le Physicien et fait partie de l'étude à mener lorsque l'on conçoit une
machine. Ces études font aussi appel à l'optique (couplages avec des lasers) et à de
nombreuses technologies (calcul numérique, ultravide, supraconductivité, électronique rapide,
informatique, etc…). C'est donc un domaine de la physique très riche, où les progrès sont
continus et les applications nombreuses.
Photo 1 : Un accélérateur au service des objets d'art et d'archéologie; AGLAE est
l'Accélérateur Grand Louvre pour l'Analyse Élémentaire. Inauguré en 1989, c'est un
accélérateur électrostatique tandem de 2 Millions de volts.
J.-M. Ortega, CLIO/LCP, Bat. 201 – Université Paris-Sud, Orsay 91405