1 INTRODUCTION 3
1 Introduction
1.1 Contexte
L’étude des obstacles flexibles dans les écoulements peut se faire dans divers domaines
et à toutes les échelles (d’un cil de bactérie à une forêt). De nombreuses applications
concrètes existent, comme par exemple :
– la croissance de plantes avec forçage mécanique ;
– le déplacement d’insectes et bactéries grâce aux poils/cils recouvrant leur surface ;
– la dispersion d’espèces passives (polluants) dans des zones végétalisées ;
– la récupération d’énergie (transfert écoulement →élément flexible), ou la fabrication
de filtres.
Le cadre global de cette étude est l’interaction fluide-structure.
1.2 Précédentes études
Le but est d’étudier les échanges d’énergie entre un écoulement et des obstacles, pou-
vant amener à une résonance (mouvement global) quand les obstacles sont non-rigides.
En effet, contrairement au cas où il n’y aurait qu’un seul obstacle, on peut assister à des
mouvements corrélés des obstacles excités par l’écoulement. Ce régime est appelé monami,
il est représenté figure 1c.
(a) Erect/rigid (b) Swaying (c) Monami (d) Prone
Figure 1 – Différents types d’écoulement possibles au-dessus d’un couvert végétal (schémas
extraits de [1]).
Études expérimentales Un certain nombre d’études ont porté sur ce phénomène, dans
des conditions différentes. Parmi celles-ci, on peut citer :
Py et al. [2] ont étudié le vent dans les champs de blé, en faisant des mesures de vitesse in-
situ par PIV (Particle Image Velocimetry - principe détaillé au paragraphe 3.4) à la
surface d’un champ. Ils observent un mouvement global d’ondulation (honami), à la
fréquence propre des tiges. Ce phénomène est caractérisé par une phase d’accrochage
dans laquelle ce sont les tiges qui gouvernent l’instabilité, et non l’écoulement. Ils
le modélisent par l’interaction entre un oscillateur neutre (fluide) et un oscillateur
instable (plantes). Leurs résultats comparés à leur modèle sont présentés figure 2.
Nepf et al. [3] ont utilisé un montage avec des obstacles flexibles dans un canal hydraulique
de grande taille. Dans cette étude, les obstacles sont très défléchis et subissent de
grands déplacements. Un mouvement global des tiges est également observé dans
l’eau (appelé monami), mais la fréquence du phénomène correspondant à celle de
l’instabilité de Kelvin-Helmholtz de la couche de mélange non bornée (notée KH
dans la suite du rapport). Les mesures tendent donc à montrer que c’est l’instabilité
du fluide qui gouverne le phénomène. Toutefois, la vitesse de phase observée est 1,5
fois supérieure à la vitesse prédite pour les ondes.