HReHIVES
D'OPHTALMOLOGIE /
EX TRAIT OD AUTORA
Z PROŚBĄ O PRZYJĘCIE
EXAMEN ANATOMO-PATHOLOGIQUE DUN CAS DE RUPTURE
ET DE PLICATURE TRAUMATIQUE DE LA CORNÉE
PAR
Victor REÏSS.
Clinique oculistique de l’Université J. K. à Lwów
Directeur : Prof. Dr. A. Bednarski.
(Archives d'Ophtalmologie. T. XL1II, u° 9, Septembre 1926).
MASSON & Cic, ÉDITEURS
120, BOULEVARD ST-GERMAIN, PARIS (\T )
EXAMEN ANATOMO-PATHOLOGIQUE DUN CAS DE RUPTURE
ET DE PLICATURE TRAUMATIQUE DE LA CORE
Par V ictor REÏS.
Clinique oculistique <Io lUniversité J. K. à L'\w
Directeur : Prof. Dr. A. Beduarski.
La rupture directe ou indirecte de la cornée après un trauma
tisme estasse/rare, comme on levoil par la littérature oculistique.
Dans un Manuel ancien, concernant les traumatismes de lœil, dans
le livre de Praun (18110), se trouve la remarque suivante : « les to
tales ou partielles ruptures de la core sonL un traumatisme
rare. »
Rohmer (1005), traitant les affections générales de lœil dans
lEncyclopédie fraaise dophtalmologie, sexprime de la même
manière : « la rupture loLale ou partielle de la cornée est une
sion rare. »
Wagenmann, dans le Traité dOphtalmologie de Graefe-Sae-
misch, se basant sur ses études des traumatismes de lœil, dit à
ce sujet en 1010: « les ruptures directes de la cornée sont, par
contraste aux fréquentes ruptures directes de la sclérotique, en
tout cas un événement rare. »
Würdemann, lauteur américain, dans son ouvrage sur Inju
ries oj the cye (1012), mentionne quon observe rarement la rup
ture de la cornée et que dans la littérature sont rapportés des cas
peu nombreux.
Ges remarques suffisent pour justifier une description clinique
plus longue du cas observé, qui est au surplus unique dans son
genre, parce que la rupture a produit une duplicature de la cor
née.
Le cas concerne un individu âgé de 69 ans. D. 11. commeant, domi
cilié à Jaworow, (pii fut admis au service ophtalmologique de lhôpital
commun à Lwùw (directeur : professeur docteur Machelc) le 24 mai
L'anamse indique que le malade a reçu un coup de poing à lœil
gauche. L’étal fut indiqué brièvement dans lhistoire de la maladie.
Œ il gauche. La peau des paupières est rougie* gonflée avec de
Arch. d'Ophlahnologic, l. X l.lt/, fScplc/nb-e IU2U,
191 J.
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PLICATURE TRAUMATIQUE DE LA CORNEE 545
nombreuses suffusions sanguines. Les mêmes suffusions se trouvent sur
la joue gauche ; sur le sourcil, l’épiderme est arraché sur une longueur
de -2 cm. Les conjonctives palpébrales sont hypérémes, la conjonctive
bulbaire est fortement injectée et gonfe. L'œil ouvert, la fente palpé
brale est étroite, la cornée plise en double fait saillie comme un pli
horizontal. (Fig. 1). Dans le segment supérieur externe du globe, On voit
une élévation dune couleur rouge foncée, qui surpasse le niveau de la
conjonctive bulbaire (cest probablement le lieu de la rupture de la sclé
rotique). Le globe est mou, hypotension très accentuée T.-3. Amaurose
complète.
OEil droit. Lacuité visuelle = 5/15, avec un verre concave— 1,5
Fig . 1. Lil gauche. La duplicature de la cornée vue en face.
D = 5/5. Excep le cercle nile de la cornée on ne trouve sur lœil
droit aucune affection morbide.
Je ne possède aucune notice sur le cours ultérieur de la maladie ; je
sais seulement que le malade ne voulait pas donner son consentement
à l’énucléation du globe et que.se conformant à cette décision, on a e
cuté, une semaine après lentrée du malade à l’hôpital, une excision du
pli cornéen, qui faisait saillie dans la fente palpébrale. Le malade- a
quitl'hôpital le 7 juin 1911.
La partie antérieure excie du globe fut soumise à lexameu anato
mique ; elle se composait de deux morceaux de la core, collés ensemble
de manière qu'on ne pouvait pas distinguer le lieu de la rupture. Cest
aps la fixation des morceaux excisés et conservation dans lalcool que
le lieu de la rupture est devenu évident sur le sommet de la duplicature
horizontalement placée.
Examen microscopique. Le lambeau inférieur de la cornée est en
totalité épaissi et gonflé. L’épithélium antérieur de la cornée, assez bien
ARCH. dOPIIT. T. XLIII, N" y, SEPTEMBRE 1026. 35
546 REIS
conservé, ne montre que des perles partielles à mesure qu'on s’approche
du lieu de la rupture. Justement à leiidroil de la rupture, cette perte de
l'épithélium est devenue totale. L’épithélium posrieur et la membrane
élastique de la cornée sont détacs sur une grande étendue de la subs
tance propre. Celle membrane montre un plissement angulaire à une
certaine distance en avant de la rupture et, près du lieu de la rupture,
un plissement répété. Dans la partie située plus près de la hase du lam
beau coupé se trouve une vastemorragie, qui, sélargissant vers la
rupture, se psente sous la forme de traits qui s'enfoncent dans les
laines de la cornée. Toute la substance propre de la cornée est infiltrée
uniformément par des leucocytes, avec ppondérance de leucocytes po-
f.s. ' m.
/. i. m.
Fig. 2 Photomicrographie. Objectif Zeiss, 35 mm. sans oculaire.
Coupe sagittale par la »luplicature de la cornée.
o[i, lieu de la seciion opératoire près du globe; /.s. lambeau supérieur; U.
lambeau inférieur; m. membrane élastique postérieure.
1 vnucaires. Dans le voisinage de la plaie oratoire, près de la base, la
cornée est fortement gonflée et les vaisseaux sont élargis.
Le lambeau supérieur, cour en crochet à lendroit de la rupture, es t
plus mince que le lambeau inférieur et presque en totalité dépouillé de lépi
thélium anrieur. Dans la substance propre de la cornée, on ne voit pas
des pertes sur la surface externe. Du côté profond, lépi i hélium postérieur
est aussi détache en lotalilé. La membrane élastique posrieure est bien
visible près de la parlie bulbaire; cependant, au commencement de la
courbure en crochet, elle osl mal jointe à la substance propre et elle
manque comptement à lendroit de la courbure. 11 faut admettre que
la membrane élastique, rompue en ce point, se contracta grâce à son élas
ticiet cest elle que nous voyons plisséc sur le lambeau inférieur. La
substance propre de la cornée est, du côté de la plaie chirurgicale, ts
fortement imbibée de sang ; du côté de la rupture, il n’y a pas de sang.
La môme disposition sobserve dans l'infiltration leucocytaire de la parti»
PLICATURE TRAUMATIQUE DE LA CORNEE 547
rapproché» du globe; on voit surtout des leucocytes polynucléaires.
L’infiltralion leucocytaire manque presque totalement dans la partie
située près du lieu de la rupture. Les bords de la rupture sont plas
en dedans et la surface de la rupture est un peu charpentée.
Une coupe horizontale, conduite par les deux lambeaux cornécns aux
points de. leur attache à la base de la cornée, donne une image plus
exacte des changements pathologiques de ces deux lambeaux. Lelainbeau
supérieur de la cornéoest, presque sur Ionie la surface, dépourvu dépi
thélium ; près du limbe l’épithélium est conservé. La substance propre de
la cornée est infiltrée. La membrane élastique postérieure eslplissée, en
quelques endroits détachée de la membrane propre et rompue dans les
autres.
Des changements analogues se trouvent sur le lambeau inférieur. Sur
f.s. m. U.
3 .
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i i
l.i yn. v.
Fio. 3. Pholoinicrographie. Objectif Zeiss, 35 mm. sans oculaire.
Coupe horizontale par les deux lambeaux collés ensemble près du lieu
de la section oratoire.
l.s. lambeau supérieur; /./. lambeau inférieur; m. membrane élastique
postérieure ; li. hémorragie ; u. vaisseaux élargis.
la coupe du lambeau inférieur, nous trouvons, en face de la membrane
élastique du lambeau supérieur, la membrane élastique fortement plissée
dans beaucoup d’endroits. Sur la surface iuterue de cette membrane,
on aperçoit quelquefois le reste des cellules dendothélium.
Lespace entre les deux membranes de Descemetest comblée par une
hémorragie récente et çà et remplie dun lissu fihrillaire en voie dor
ganisation. Les espaces, situés enlre la substance propre delà cornée et
la membrane élastique détachée, sont aussi comblés par des globules de
sang. Dans le lambeau inrieur épaissi, la substance propre de la cornée
est richement infiltrée de leucocytes et aussi très vasculaire, comme le
témoignent les coupes de nombreux vaisseaux remplis de globules.
Lépithélium anrieur à plusieurs couches sc trouve complètement
conservé duus quelques parties cl alanquc dans dautres.
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