Des preuves récentes indiquent, cependant, que l’enseignement supérieur peut entraîner
des bénéfices aussi bien publics que privés. Les avantages privés individuels sont bien
établis et comprennent de meilleures perspectives d’emploi, des salaires plus élevés, et
une plus grande capacité à épargner et investir. Ces avantages peuvent aboutir à un
meilleur état de santé et une qualité de vie améliorée.
Il y a aussi des circuits publics, même s’ils sont moins bien étudiés. Un circuit possible
par lequel l’enseignement supérieur peut renforcer le développement économique est le
rattrapage technologique. Dans une économie basée sur le savoir, l’enseignement
supérieur peut aider les économies à gagner du terrain sur des sociétés plus avancées en
matière de technologie, puisque les diplômés sont probablement plus informés et plus
capables d’utiliser les nouvelles technologies.
Notre analyse soutient l’idée que l’expansion de l’enseignement supérieur peut
promouvoir un rattrapage technologique plus rapide et améliorer la capacité d’un pays à
maximiser son rendement économique. Notre recherche montre que le niveau de
production actuel en Afrique subsaharienne est d’environ 23 pour-cent en-deça de la
limite de ses possibilités de production. Nous en concluons que l’augmentation de la
durée de l’enseignement supérieur d’une année pourrait relever le niveau à long terme de
l’état stationnaire du PIB africain par tête de facteurs de production de 12.2%. Le taux de
croissance du PIB par tête augmenterait d’environ 0.24 points de pourcentage dans la
première année en raison de convergence vers un état stationnaire plus élevé (mais en ne
présumant aucun changement dans le taux de convergence). Augmenter le niveau de
l’enseignement supérieur en Afrique permettrait aussi d’augmenter la croissance de
production africaine de 0.39 points de pourcentage en plus dans la première année grâce à
un rattrapage technologique plus rapide, ce qui pourrait engendrer une augmentation
totale de 0.63 (=0.24+0.39) points de pourcentage dans la première année. Ce taux plus
élevé de rattrapage technologique, 0.39 points de pourcentage, serait maintenu jusqu’à ce
que l’Afrique atteigne la limite de productivité technologique mondiale. Bien que ces
chiffres ne paraissent pas très élevés au premier coup d’œil, ils impliquent qu’une
augmentation de un an du niveau d’enseignement supérieur pourrait accroître les revenus
de 3 pour-cent après cinq ans et 12 pour-cent en fin de compte. Si l’on considère que les
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