L`enseignement supérieur et le développement économique en

L’Enseignement supérieur et le développement économique en
Afrique
David Bloom, David Canning, et Kevin Chan
HARVARD UNIVERSITY
Janvier 2006
Copyright © janvier 2006
Secteur du développement humain
Région Afrique
Les auteurs remercient Helen Curry, Om Lala, Larry Rosenberg, et Mark Weston pour leur
assistance dans la rédaction de ce document et voudraient exprimer leur gratitude au Dr Happy
Kufigwa pour ses commentaires. Ils remercient spécialement Peter Materu et William Saint pour
leurs orientations générales et leurs commentaires spécifiques ainsi que les participants au
séminaire et autres personnes à la Banque mondiale pour leur réaction vis-à-vis du document.
Cette étude a été commanditée par la Banque mondiale (AFTHD) et rendue possible par le
financement spécial du Fonds fiduciaire norvégien pour l’enseignement. Les résultats, les
interprétation et les conclusions exprimés ici sont ceux des auteurs uniquement et ne reflètent pas
nécessairement les points de vue des membres du Conseil d’Administration de la Banque
mondiale ni des gouvernements qu’ils représentent.
Conception de la couverture: ??
Photo de la couverture: Université Alemaya
Femmes diplômées en 2004
Table des matières
Résumé analytique i
Introduction 1
L’État de l’enseignement supérieur en Afrique 4
Les liens conceptuels entre l’enseignement supérieur et la croissance économique 19
Les preuves 22
Conclusion 39
Postscript: Quelle orientation pour l’avenir? 40
Tableau 1 : Les CSLP et les politiques 43
Tableau 2 : Panel de régressions de la croissance 46
Tableau 3: Écart de la limite des possibilités de production 47
Tableau 4: Niveau d’éducation des dirigeants et croissance du revenu par
habitant des pays (US$ constant) de 1985 à 2000
48
Annexe A: Résumés des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté 49
Annexe B: Les lois sur l’enseignement supérieur – Résumé 61
Annexe C: Les lois sur l’enseignement supérieur – Situation 65
Annexe D : Niveau d’éducation des chefs d’état 80
Encadré 1: L’enseignement supérieur en île Maurice et en Tanzanie: Une
comparaison
91
Encadré 2: Étude de cas sur l’enseignement supérieur – la Corée du Sud 96
Résumé analytique
Pendant plusieurs décennies, les institutions donatrices ont surtout mis l’accent sur
l’enseignement primaire et, plus récemment, l’enseignement secondaire dans leurs projets
d’aide au développement en Afrique subsaharienne . Mais ils ont négligé l’enseignement
supérieur comme moyen supplémentaire d’amélioration de la croissance économique et
de réduction de la pauvreté.
Le présent document remet en question la croyance au sein de la communauté du
développement international selon laquelle l’enseignement supérieur joue un faible rôle
dans la promotion de la réduction de la pauvreté. Il examine des preuves sur l’impact que
l’enseignement supérieur peut avoir sur la croissance économique et la réduction de la
pauvreté, avec un accent particulier sur les pays d’Afrique subsaharienne. Les taux
d’inscriptions dans l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne sont de loin les
plus bas au monde. Actuellement, le taux brut d’inscriptions dans la région n’est que de 5
pour-cent.1
A cause de la vieille croyance selon laquelle les enseignements primaire et secondaire
sont plus importants que l’enseignement supérieur pour la réduction de la pauvreté, la
communauté internationale du développement a encouragé la négligence relative de
l’enseignement supérieur par les gouvernements africains . Par exemple, de 1985 à 1989,
17 pour-cent des dépenses de la Banque mondiale pour le secteur de l’éducation à travers
le monde étaient consacrées à l’enseignement supérieur. Mais de 1995 à 1999, la
proportion allouée à l’enseignement supérieur a été réduite à 7 pour-cent seulement.
L’enseignement supérieur en Afrique a souffert de ces réductions dans les dépenses.
Beaucoup de pays africains se battent pour maintenir des taux même faibles
d’inscriptions et le rendement de la recherche fondamentale dans la région est parmi les
plus faibles au monde.
1 Basé sur les calculs des auteurs tirés des données disponibles sur le site Web de l’UNESCO
(www.uis.unesco.org).
i
Des preuves récentes indiquent, cependant, que l’enseignement supérieur peut entraîner
des bénéfices aussi bien publics que privés. Les avantages privés individuels sont bien
établis et comprennent de meilleures perspectives d’emploi, des salaires plus élevés, et
une plus grande capacité à épargner et investir. Ces avantages peuvent aboutir à un
meilleur état de santé et une qualité de vie améliorée.
Il y a aussi des circuits publics, même s’ils sont moins bien étudiés. Un circuit possible
par lequel l’enseignement supérieur peut renforcer le développement économique est le
rattrapage technologique. Dans une économie basée sur le savoir, l’enseignement
supérieur peut aider les économies à gagner du terrain sur des sociétés plus avancées en
matière de technologie, puisque les diplômés sont probablement plus informés et plus
capables d’utiliser les nouvelles technologies.
Notre analyse soutient l’idée que l’expansion de l’enseignement supérieur peut
promouvoir un rattrapage technologique plus rapide et améliorer la capacité d’un pays à
maximiser son rendement économique. Notre recherche montre que le niveau de
production actuel en Afrique subsaharienne est d’environ 23 pour-cent en-deça de la
limite de ses possibilités de production. Nous en concluons que l’augmentation de la
durée de l’enseignement supérieur d’une année pourrait relever le niveau à long terme de
l’état stationnaire du PIB africain par tête de facteurs de production de 12.2%. Le taux de
croissance du PIB par tête augmenterait d’environ 0.24 points de pourcentage dans la
première année en raison de convergence vers un état stationnaire plus élevé (mais en ne
présumant aucun changement dans le taux de convergence). Augmenter le niveau de
l’enseignement supérieur en Afrique permettrait aussi d’augmenter la croissance de
production africaine de 0.39 points de pourcentage en plus dans la première année grâce à
un rattrapage technologique plus rapide, ce qui pourrait engendrer une augmentation
totale de 0.63 (=0.24+0.39) points de pourcentage dans la première année. Ce taux plus
élevé de rattrapage technologique, 0.39 points de pourcentage, serait maintenu jusqu’à ce
que l’Afrique atteigne la limite de productivité technologique mondiale. Bien que ces
chiffres ne paraissent pas très élevés au premier coup d’œil, ils impliquent qu’une
augmentation de un an du niveau d’enseignement supérieur pourrait accroître les revenus
de 3 pour-cent après cinq ans et 12 pour-cent en fin de compte. Si l’on considère que les
ii
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